Nuits du patrimoine.
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Avec la collaboration de: |
renaissance des cités d'europe" |
Barsac le 18 septembre 2004. |
Historique
du Château
à
XVIIème-XVIIIème siècles. |
Evelyne et Michel ALLIEN, Propriétaires. |
En
1655, Bernard Dudon de Boynet et son fils sont conseillers au parlement de
Bordeaux et propriétaires du Domaine de Barsac. A partir de 1755 la propriété
ne cesse de s'agrandir jusqu'à la révolution, le vignoble passant de 8,96 ha
en 1755 à 12,16 ha en 1793.
En
1786 Pierre Jules Dudon vêtu de son grand manteau rouge bordé d'hermine entouré
des membres du Parlement e Bordeaux présente au Roi Louis XVI entouré pour la
circonstance du Chancelier Maupeou, du Duc de Richelieu et du Comte d'Artois,
une requête des riverains de la Garonne afin d'obtenir en leur faveur l'abandon
des droits de pêche.
En
1789 M. le Procureur Général Pierre Dudon est âgé de 71ans. Après une
brillante carrière, il laisse sa charge de conseiller au Parlement de Bordeaux
ainsi que le Château Dudon à l'aîné de ses quatre enfants, Jean Baptiste
Dudon qui a épousé, en 1776, Paule Désirée de Marbotin.
Bordeaux
et Barsac apprennent par M. Nairac la prise de la Bastille.
En
1790, Jean Baptiste Dudon élève des réquisitions pour demander la répression
des désordres qu'il signale comme le premier fruit d'une liberté utilisée
avant la loi. Cet appel à la force lui sera reproché au moment de sa
condamnation.
Lorsque survient la fuite à Varennes, le 20 juin 1791, deux camps s'opposent : les royalistes et les partisans du jugement. Plus tard, en août 1792 face aux pouvoirs parisiens le particularisme girondin va réagir vivement.
Louis
XVI est guillotiné le 21 janvier 1793. Il fut défendu par de Sezg, avocat
girondin, Tronchet et Malesherbes, son Ministre, ancêtre de l'épouse
d'Emmanuel du Chazaud, architecte qui a rénové le château Dudon en 2002.
Jean-Baptiste
Dudon est arrêté dans la commune de Cantenac en octobre 1793. Resté fidèle
au roi, il est emprisonné au fort du Hâ et guillotiné en novembre 1793 bien
que son épouse ait versé une forte rançon de 50 Louis d'or.
Thomas
Jefferson, futur Président des Etats Unis cite les vins produits à Barsac par
Pierre Nicolas de Pichard propriétaire de Dudon mais aussi de Lafaurie
Peyraguey à Sauternes.
LES
CHANTS |
Château de Dudon |
Air: Le Cabanon |
Le
sort mauvais tourne à
notre avantage, |
« La plus grande partie du raisin est de couleur violette qu'on préfère utiliser même pour le vin blanc. On le presse très légèrement pendant environ une heure sans le fouler ou le laisser du tout fermenter de sorte que c'est le premier jus uniquement qui fait le vin pétillant (c'est à dire le moût) Le jus devient ensuite couleur paille ».
Ainsi
Thomas Jefferson décrit-il le vin de Barsac.
Les
descendants Pichard vendent Dudon en 1868 à Bernard Gaussem, Maître tonnelier
à Barsac, trisaïeul d'Evelyne Allien. Celui-ci vend Valmont pour acheter Dudon
et venir y habiter avec sa fille Julia qui épouse Alphonse Balayé.
La
demeure au XIXè siècle est décrite comme une vaste maison de maître sous
forme de château avec tourelles et pavillons mansardés, cour avec allée de
tilleuls sur le derrière et jardin anglais à l'entour. Dudon a déjà sa
physionomie actuelle a l'exception de la serre construite fin XIXe siècle.
Le
fils d'Alphonse et Julia Balayé, Raoul, épouse en 1900 une jeune
languedocienne propriétaire d'un des plus vieux crus du Languedoc Marthe
Duffour de la Vernède. Malheureusement Raoul décède à 29 ans d'une
appendicite laissant le château à sa jeune veuve de 24 ans Marthe et à sa
fille de deux ans Renée. Marthe retourne dans son vignoble languedocien. Ses
beaux-parents s'éteignent à Dudon dans les années 30.
Les
vignes sont bien entretenues par la famille mais le château est inhabité
pendant 60 ans.
La
2ème guerre mondiale est l'occasion pour la kommandantur de s'installer à
Dudon. 66 officiers et sous-officiers allemands logent dans le château. Ils en
partent pour aller à Malle en mars 1943. Les bulletins de paye de la Wehrmacht
sont retrouvés au château.
Pendant
l'installation du gouvernement à Bordeaux, Dudon est prévu pour abriter
l'ambassade de Bolivie mais les événements se précipitent et cela n'a pas
finalement lieu.
A
l'armistice, Dudon est ruiné et les dommages de guerre ne sont pas distribués.
Après
60 ans d'inhabitation le château est devenu celui de la « Belle au bois
dormant » : le parc est détruit, réduit à l'état de forêt vierge et les
ronces montent à l'assaut du château.
En
1988, Evelyne Allien, petite fille de Renée Balayé, et son mari Michel tentent
de venir à bout des rides et des toiles d'araignées que le temps et l'histoire
avaient laissé sur le château et les chais...
Michel
descend par sa maman Madeleine Minvielle d'un des architectes de la place de la
bourse Géo Minvielle (la maison familiale à d'ailleurs pignon sur rue aux
chartrons) mais aussi d'André Dhumeau originaire de Langon fondateur au XIXè
siècle de la compagnie maritime Bordeaux-Océan et propriétaire d'une célèbre
gabare: « l'Amand Dhumeau » clin d'oeil de l'histoire. Peut être les ancêtres
gabarniers de Michel ont ils transporté jusqu'à Bordeaux les barriques de
Bernard Gaussem et le vin des ancêtres d'Evelyne.
La
rénovation du Château Dudon.
Il
est naturel que par atavisme Michel se penche sur la destinée architecturale de
Dudon. Sa rencontre avec Emmanuel du Chazaud est à l'origine de la rénovation
de la chartreuse du XVIIIè siècle.
Emmanuel du Chazaud qui est l'auteur d'un ouvrage sur les chartreuses de Dordogne mandate l'entreprise Cazenave qui a restauré l'église de Barsac et le clocher de l'église de Preignac pour ramener Dudon à son état originel, c'est à dire celui du 18è siècle avec toit ardoisé en totalité alors qu'au 17è siècle la partie en rez-de-chaussée était recouverte de tuiles, mais les quatre enfants d'Evelyne et Michel Allien, Philippe, Françoise, Christophe et Guillaume ont préféré opter pour la couverture ardoisée plus récente.
Les
ardoises sont clouées avec clous de cuivre à l'ancienne et les descentes sont
également en cuivre ainsi que les paratonnerres.
Les murs sont enduits de badigeon à l'ancienne et la serre, ajout architectural
du
19e siècle, a été également restaurée à l'identique par une entreprise
cadillacaise.
La
toiture des chais du 18e siècle gravement endommagée par la tempête du 28 décembre
1999 qui a abattu 64 des plus beaux et plus grands arbres du parc a été également
restaurée grâce aux cèdres bicentenaires qui gisaient tels des géants de 50
mètres au matin du 28 décembre.
Le vignoble de 11,78 ha (rappelons qu'en 1793 la superficie était de 12,16 ha) entoure le château et son parc.
Il
s'enorgueillit de n'avoir jamais connu les désherbants. C'est donc la nature
qui est ici privilégiée et nous espérons que les années à venir nous
permettrons de ramener aussi le parc à son état ancestral.
Réalisée le 17 novembre 2004 | André Cochet |
Mise ur le Web le 19 novembre 2004 |
Christian Flages |