Nuits du patrimoine.
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Avec la collaboration de: |
renaissance des cités d'europe" |
Barsac le 18 septembre 2004. |
Le château de Myrat
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Xavier de Pontac, propriétaire. |
Situé sur le territoire du « haut Barsac », plateau d'argile et de calcaire fissuré, le château de Myrat est une propriété de 30 hectares qui entourent le domaine, 8 hectares de parc et 22 de vignes. La construction est faite sur l'axe nord‑sud.
Reconstruit sur des voûtes
plus anciennes au début du 18e siècle ce château se distingue d'abord par son
élégance.
Sur la façade Sud, il
s'ordonne autour d'un pavillon central à étages d'où partent deux ailes avec
retours sur le jardin. Le pavillon central est traité de façon plus noble, en
pierre de taille avec bossages continus au premier niveau et chaînes d'angle au
deuxième. Les baies reçoivent une facture différente au premier où elles
sont à linteau droit. La toiture à pans coupés comporte au centre une lucarne
à fronton courbe. Une terrasse relie les deux ailes en retour.
Sur la façade nord,
rectiligne, seul un escalier d'honneur important en fer à cheval. La main
courante aboutit sur la terrasse à une balustrade. Dessous les deux volées
permettent l'ouverture d'une porte qui dessert les deux façades.
Au cours de son existence,
le château de Myrat dont le nom provient de la famille Dumirat, avocats sous
Louis XIV, a connu de nombreux propriétaires d'où l'absence d'archives. En
1855 au moment du classement, Myrat appartenait à la famille Moller.
En 1939 le comte Max de
Pontac le rachète à madame Martineau. Celle‑ci avait dans les décennies
précédentes fait de Myrat un parc aussi somptueux que floral. Les serres dites
hollandaises, avec chauffage central,
en témoignent encore aujourd'hui, bien que ravagées depuis longtemps par la grêle.
Dès 1945 le vignoble fut
entièrement reconstitué. D'importants travaux de réfection sur le château
furent effectués, le parc remanié dans la partie qui entoure celui‑ci
pour lui donner plus de lisibilité et de majesté.
Toutefois les années
1960‑70 étaient ingrates en Sauternais et en 1976 le comte Max de Pontac
pris une décision aussi difficile que courageuse: l'arrachage de la totalité
du vignoble.
LES
CHANTS |
Château de Myrat. |
Air: La Marche des Rois (I'Arlésienne) |
J'ai
rencontré, |
Dans l'histoire des crus
classés en 1855 de Bordeaux ce fut un choc et une première, mais aussi
peut‑être une façon de protéger un patrimoine.
La famille de Pontac
continua à l'habiter et en 1988 ses fils Jacques et Xavier entreprirent de
replanter le vignoble dans son intégralité.
Ce fut fait en deux mois.
Une surprise pour Barsac qui n'y croyait plus, pas pour la famille de Pontac,
dont le nom est à l'origine de la notion de cru à la fin du 16è siècle.
Notion viticole faite au château Haut-Brion à l'époque.
Myrat est aujourd'hui
revenu au niveau de ses plus grands confrères. Il avait en effet été porté
en tête des seconds crus classés en 1855 lors du fameux classement impérial.
Son orthographe a pu
changer Mirat ou de Mirat jusqu'en 1830/1860, de Myrat depuis, il reste un des
joyaux de Barsac.
Ses chais se sont transformés
mais ils allient toujours à la modernité, la tradition. Sa collection de vieux
pressoirs en témoigne.
Son parc a pu être
partiellement détruit par la tempête de 1999, plus de 3.000 souches en font
foi, pour autant, le petit bois, son allée centrale, qui précède les vignes,
ses allées taillées en étoile se reconstituent peu à peu.
Au fil des siècles le château
de Myrat témoigne par son élégance et son terroir, ses vicissitudes aussi,
que le mot patrimoine n'est pas un vain mot.
Il correspond à sa manière
à la devise de la famille de Pontac spes sine spe que l'on pourrait
traduire par : espère
contre toute espérance.
Réalisée le 17 novembre 2004 | André Cochet |
Mise ur le Web le 19 novembre 2004 |
Christian Flages |