Nuits du patrimoine.

 

Avec la collaboration de:

"renaissance des cités d'europe"

Barsac le 20 septembre 2003.

L'Abbé Despax.

Curé de Barsac,  

céramiste, émailleur, vitrauphanie, peintures sur verre.

Marie-Christine Baquet.

Association Art, vin et patrimoine
Extrait du bordelais, 24 janvier 1869.  

Sommaire.

 

 

 

Barsac illuminé.

 

 

"Le temps n'est plus ou le prêtre des croisades ceignait la grande épée et revêtait la cote de maille; on ne voit plus, comme au temps de la Renaissance des moines, en grand nombre, sortir architectes, peintres, sculpteurs, orfèvres ou verriers, de la solitude claustrale, véritable alambic moral dans lequel on jetait un être passionné, et d'où il sortait une âme ascétique, aux aspirations éthérées. L'art y a perdu certainement.

 

On dit que les grands de l'église y ont mis bon ordre, craignant que l'art ne fut une préoccupation absorbante, distrayante du ministère sacré.

 

Je n'ose le croire, et je ne le crois pas pour ce qui regarde notre vénérable Cardinal, sous les yeux duquel l'abbé Despax se livre librement aux attractions de son art.

 

Dut sa modestie s'en froisser, nous tenons que l'abbé Despax appartient à nos colonnes. Le curé de Barsac s'en fâchera peut-être, mais il est bon, si bon, qu'il nous pardonnera d'avoir mis sur la sellette l'abbé émailleur et archéologue.

 

Oui il est beau de voir l'homme détaché par état des frivolités du monde, consacrer de terribles loisirs aux sublimes travaux de l'inspiration ou de l'art.

 

Dans nos pérégrinations au pays des vins blancs, nous eûmes garde, Lorbac et moi, de manquer à la gracieuse invitation que nous avons reçue, et notre première visite fut pour le presbytère de Barsac: En franchissant ce seuil hospitalier, nous nous sentimes sur un terrain artistique.

 

Le salon, tout en conservant les symboles du ministère de l'hôte de la maison, est en effet, un salon d'artiste, dans lequel se trouvent des curiosités de toute sorte, venues de tous les coins du monde, se ranger sur d'élégantes étagères moresques.

 

La salle à manger est tapissée des plus beaux échantillonnages de la céramique française. Dans le jardin fleurissaient encore, en décembre les plus belles roses.

Dans ce jardin, un tout petit bâtiment sert d'atelier à notre émailleur, c'est là qu'il a installé ses moufles, c'est là que lui-même cuit ses émaux, c'est là que bat plus vite son coeur d'artiste.

 

L'abbé Despax a fait de nombreuses et fort belles photographies, mais son esprit, poussant plus loin les recherches, a voulu fixer par l'émail les images nées dans la chambre noire. Il a complément réussi. Ses émaux en camaïeux roses, bleus, verts ou gris sont ravissants.

 

Non content de produire des émaux magnifiques, notre émailleur les a appliqués à un ensemble artistique. Il a fait exécuter un ostensoir que tous les amateurs ont pu admirer dans un des magasins du cours de l'intendance. Ce richissime ostensoir est orné de nombreux émaux en camaïeux de couleur, représentant des sujets religieux. Le pied, le support et le cadre du reliquaire sont ainsi émaillés.

 

L'effet général est excellent et cette application nouvelle de l'émail photographique a paru si heureuse que nous n'avons pas voulu passer sous silence ni les émaux, ni l'émailleur.

 

Aux 17ème et 18ème siècles, déjà les artistes de l'Allemagne du sud ont appliqué l'émail camaïeu (rose surtout) à l'ornement des objets religieux et nous avons des spécimens splendides au trésor impérial de Vienne.

 

Ce qui nous intéresse en ceci c'est que l'abbé Despax, dans l'application des émaux camaïeux à son ostensoir, s'est rencontré avec des artistes allemands très célèbres alors, et dont il fait revivre aujourd'hui l'art admirable.

 

Et certainement les paroissiens de Barsac ne s'en plaindront pas!

 

Charles LALLEMEND.

 

L'Abbé Despax, devenu par la suite chanoine honoraire curé de Saint Martial à Bordeaux, est également l'auteur de notices historiques, archéologiques et artistiques (Ragot, 1881).

 

1865. Discours prononcé le 17 avril 1865, à l'occasion de la clôture du Jubilé dans la paroisse de Barsac et de la visite de son Eminence le Cardinal Archevêque de Bordeaux.

 

10 février 1866. auteur d'un texte sur la peinture sur verre et sur les verrières de l'église de Barsac lors de l'inauguration des verrières.

 

 

 

Réalisée le 17 novembre 2003  André Cochet
Mise ur le Web le   novembre 2003

Christian Flages

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