Nuits du patrimoine.

 

Avec la collaboration de:

"renaissance des cités d'europe"

Barsac le 20 septembre 2003.

Barsac.

Territoire viticole.

Sommaire.

 

 

 

Barsac illuminé.

 

 

Barsac : un territoire viticole.

 

Ces grands terroirs et châtelains qui ont fait le vin de Sauternes et de Barsac

Ancienne prévôté royale, qui avait juridiction sur les communes de Barsac, Cérons, Preignac, Sauternes, Bommes et Pujols sur Ciron, Barsac a, depuis des décennies, tenu à conserver son identité particulière.

 

Elle a droit à sa propre appellation contrôlée et ses viticulteurs peuvent, à leur gré, déclarer leur récolte en "Sauternes" ou en "Barsac".

 

Barsac est la seule commune de l'appellation située sur la rive gauche de la petite rivière Ciron. Le décret du 6 septembre 1936, instituant l'appellation Barsac, n'a fait que consacrer un état de fait géologique.

 

Dans la région de Sauternes/Barsac, production des plus grands vins blancs liquoreux du monde, 22 grands crus classés, dont un premier supérieur, le  château d'Yquem,  10 premiers et 11  seconds crus classés  dont le château Myrat, le château  Nairac, etc., sont  distingués par le  classement de 1855.

 

Souvent critiqué, ce  classement constitue  une reconnaissance officielle d'une hiérarchie qualitative des terroirs viticoles, lentement élaborée depuis près d'un siècle déjà.

 

Les Pontac, propriétaires du château Haut-Brion dans les Graves de Pessac, ont joué un rôle essentiel dans les années 1660 dans la prise de conscience de la notion de terroir viticole de qualité, comme en témoigne John Locke, célèbre philosophe anglais de passage à Haut-Brion le 14 mai 1677.

 

Cette notion complexe désigne un terroir susceptible de produire des grands vins, originaux parce que différents de ceux des domaines voisins.

 

Au 16ème siècle, la famille de Sauvage, notables bordelais sans doute issus de la grande bourgeoisie, domine cette période. L'un d'eux, Arnaud de Sauvage, fut maire de Bordeaux de 1359 à 1365.

 

Ces deux fils s'intéressèrent au Sauternais : Pierre de Sauvage, l'aîné, acquit vers 1560 la maison noble du Soler, ou du Soley, à Barsac, ancêtre de Luzies, futur château Nairac.

 

L'autre frère, Jacques de Sauvage acheta Yquem vers 1592.

 

Le Parlement de Bordeaux porte un vif intérêt au vignoble du Sauternais.

 

Plusieurs magistrats s'y sont installés à cette époque.

 

Fleury de Rolland, conseiller au Parlement de Bordeaux, seigneur de la maison noble du Pont, l'actuel château de Rolland.

 

Jacques de Guérin, magistrat reçu en 1573 et époux de Catherine de Pontac, propriétaire du château Coutet.

 

Isaac de Lurbe, avocat bordelais, fit construire le château Menota dans Barsac, dans les années 1600 en lui donnant une petite allure de castel.

 

Des familles locales, de moindre fortune, investirent également dans le vignoble : la famille Roborel à l'origine du domaine de Climens, mais aussi les Tartas, notaires, prévôts, procureurs avec un domaine à la Bouade, dans Barsac.

 

Dans la première moitié du 17ème siècle, on retrouve:

 

Paul Bernard du Mirat, conseiller à la Sénéchaussée de Guyenne occupe le terrain à Cantegrit dès 1640, et patiemment édifie un domaine qui, plus tard portera son nom.

Bertrand de Lamourous, conseiller au présidial de Guyenne, en épousant Suzanne de Lurbe en 1607 s'intéresse lui aussi au vignoble pour devenir la souche d'une grande famille barsacaise.

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Dans la deuxième moitié du 17ème siècle,

 

La personnalité dominante en Sauternais est Blaise de Suduiraut, qui fut Premier Président à la Cour des Aydes de Bordeaux pendant 59 ans, de 1661 à 1720 : remarquable longévité au service de la magistrature et du vin de Preignac ! Epoux de Gabrielle Angélique de Pontac, il fit construire le château Suduiraut sur une des meilleures terres à vignes : l'abbé Baurein déclare que le cru de Suduiraut "était autrefois renommé par la bonté de ses vins".

 

On peut remarquer que si les Pontac se sont rendus célèbres au château Haut Brion, on les retrouve ainsi en Sauternais, Coutet, Suduiraut, hier à Rayne Vigneau et aujourd'hui à Myrat.

 

Au 18ème siècle, on trouve toujours les Pichard à Coutet, les Roborel à Climens, les Saint Marc à la Tour Blanche, les Du Myrat à Myrat, les Lamourous au Roc et au Mayne, mais quelques autres domaines étaient apparus :

 

les Dudon, avocats généraux au Parlement à Dudon,

les Suau à Suau...

 

Parfois, un changement de nom était opéré car une personnalité plus forte, plus influente, décidait d'imprimer le domaine d'une marque indélébile, en lui donnant son nom de famille.

 

La Révolution de 1789 entraîne la disparition de la prévôté de Barsac et la terreur frappe une douzaine de propriétaires du Sauternais, qui furent guillotinés à Bordeaux. Les mutations de propriétés ne semblent pas avoir été considérables car tous les biens décrétés "biens nationaux" ne furent pas vendus. Parmi les ventes principales figure celle du Roc et de la Bouade, à Barsac.

 

Ce furent souvent des femmes, appelées à devenir gestionnaires des domaines qui luttèrent pied à pied pour maintenir les vignobles, telles Laure de Fumel à Margaux, la Marquise de St Herem à Beychevelle, et ici la Comtesse de Filhot et d'autres.

 

Il semble qu'en 1700 de nombreux domaines de vignobles étaient constitués, a priori dans les limites que nous leur connaissons actuellement.

 

La notion de "château viticole' dépasse la stricte acception architecturale ou même "sociale" de château. Cependant, dans le cas de la région de Barsac, de part sa particularité politique, l'ancienne prévôté royale pourrait revendiquer pour un grand nombre de ses "châteaux" sinon ce titre même, du moins celui de "maison noble", centre d'une seigneurie.

 

Mais, on ne peut affirmer que tous les châteaux viticoles ont pour origine une maison noble dans l'appellation Sauternes/Barsac. Nombre d'entre eux constituaient à leur création de simples maisons de campagne ou "bourdieux" comme on les nomme en Bordelais, appartenant aussi bien à un notable qu'à un laboureur.

 

Ainsi, à Barsac, le même nom de bourdieu désigne deux maisons aussi différentes que Roumieu et Marcadé, l'actuel château Nairac qui présente l'aspect et la structure d'une véritable demeure de prestige.

 

 

 

 

Réalisée le 17 novembre 2003  André Cochet
Mise ur le Web le   novembre 2003

Christian Flages

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