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Tome I. |
Page 87. |
La
Garonne.
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La Garonne, qui limite Barsac au nord-est, sur 4
kilomètres, a déjà parcouru plus de 500 kilomètres et il lui reste
encore 36 kilomètres pour arriver à Bordeaux. La rive gauche Barsacaise, d'abord convexe, puis
concave, forme un « S > qui commence au gravier de Baudas et à
l'embouchure ensablée du Ciron pour se terminer au gravier de Sarraute,
sous le pont de Cadillac. Sur la rive droite, en face, le courant rebondit ;
sur les pilotis et les digues en pierre immergées, ce qui oblige le fleuve
à approfondir sa rive concave, mais aussi à précipiter ses eaux de crues
vers les palus de Barsac, et ce coup de raquette vers l'ouest a certainement
une large part de responsabilité dans l'ouverture de la brèche de la digue
du port de Barsac. Digues. Pour mettre les cultures ainsi que l'agglomération
habitée à l'abri des crues moyennes, on construisit en 1855 des digues en
terre gazonnées au niveau de 8 m 35 au-dessus de l'étiage local. A cette même époque, on établit la voie ferrée
Bordeaux/Cette, dont le remblai de 12 m 75 est comme une arrière-digue,
doublant la première à 1 kilomètre plus au sud. Après la grande crue de 1930, on a revêtu ces
digues en terre qui longent la rive gauche de la Garonne et du Ciron avec
des sacs en ciment et surélevé le niveau à 9 m. Crues. Les riverains gardent le souvenir des grandes
crues, et leurs traces sont marquées sur les maisons et les piles des ponts
(ponts de Cadillac, de Raspide, de Langon). Ces marques permettent de
dresser le tableau de la page 66, où sont indiquées les grandes crues
depuis près de deux siècles. Dans son ouvrage, Le Ciel et l'Univers, l'Abbé
Moreux donne à la page 34 des diagrammes 24 et 25 qui montrent que dans
l'Europe occidentale les périodes de sécheresse et d'humidité, les chutes
de pluies, ainsi que le niveau des lacs, sont soumis à des alternances de
30 à 35 ans et reflètent la courbe moyenne des taches solaires,
manifestant cette même périodicité et leur relation avec la production du
blé et du vin en France. Mais chaque bassin a un cycle météorologique un peu
différent du bassin voisin, et chaque fleuve un régime particulier, ce qui
fait que les grandes crues de nos quatre grands fleuves ne coïncident que
rarement. En ce qui concerne la corrélation entre l'activité
solaire, les chutes de pluies et les récoltes, il faut remarquer que pour
la récolte en vins, la répartition des précipitations d'eau suivant le
cycle végétatif, joue un grand rôle; que des pluies fréquentes en juin
donnent une humidité qui favorise la coulure et le mildiou; d'où quantité
et qualité compromises; qu'une bonne pluie en août favorise, au contraire,
quantité et qualité et que, par contre, les pluies prolongées en octobre
augmentent le volume du raisin, mais diminuent la qualité. Les crues maxima de nos
grands fleuves sont les suivantes Garonne, à Barsac : niveaux de 11 m. à 12 m. 50. 20 février 1879, 6 mars 1930; 26 juin 1875; 7 avril
1770; Seine, à Paris, 8 m. 80 à 8 m. 91 : crues du 7 février 1858, du 28 février 1910; Loire, à Angers, 6 m. 25 : en 1856 – Rhône, à Avignon, 9 m. 10 : en 1856. Les débits minima et maxima sont : -
Seine 300 m3/secondes -
Garonne :
40/10.000 -
Loire
: 375/8.000 -
Rhône
: 550/15.000e. Pour la Garonne, les inondations ont été causées :
Celle du 26 juin 1875, par les pluies et les fontes
de neige sur le groupe pyrénéen et le groupe du massif central ; Celle du 20 février 1879 est l'oeuvre du groupe pyrénéen
; Celle du 6 mars 1930 fut occasionnée par les précipitations
du Massif Central. Sur ce massif la hauteur de pluie enregistrée en 60
heures a atteint jusqu'à 200 millimètres. On dit que le Rhône est notre enfant terrible, et
Michelet le compare à un taureau furieux qui descend tête baissée vers la
mer. Mais, par son débit et son niveau en certains points
de sa vallée, au moment des crues, la Garonne égale et surpasse le Rhône;
elle l'a surtout montré en 1875 à Toulouse et en 1930 à Moissac et à
Montauban. La Garonne, comme le dit
la chanson, aurait pu accomplir bien d'autres exploits.... mais elle n'a pas
voulu...
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Réalisée le12 avril 2004 | André Cochet |
Mise ur le Web le avril 2004 |
Christian Flages |