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Tome I. |
Page 90. |
Particularité
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La crue du 17 avril 1770, dont le niveau est indiqué
dans l'église, à droite de l'entrée, recouvrit la moitié de la commune,
et les bateaux du port étaient, paraît-il, attachés aux ormeaux de Coutet. Crue du 26 juin 1875. Les eaux arrivèrent subitement dans la nuit, et les gens
furent surpris dans leurs lits; des animaux, volailles et cochons furent noyés.
Les eaux rouges du fleuve remontèrent jusqu'aux moulins de La Salle et de
La Mothe. Crue du 6 mars 1930. Les
eaux du Tarn avaient déjà dévasté Montauban et Moissac il y avait
presque une semaine, et à Barsac, le fleuve montait lentement, charriant
cependant des épaves. Le mercredi 6 mars, à
midi, la crue horaire n'était que de quelques centimètres et le niveau
n'arrivait pas à la crête de la digue. A 15 heures, les eaux
franchissaient abondamment les digues, et la cuvette de La Palus était
balayée par un courant violent, couvert d'épaves de toutes sortes :
arbres, litières, cabanes, cantines, etc... A 18 heures, le flot
arrivait au Castelnau; à minuit, il recouvrait le perron de l'école des
filles. En douze heures, après avoir rempli la dépression de La Palus, le
flot était passé de 8 mètres à 11 m. 50. Grâce aux télégrammes de prévision des crues, la
population, alertée suffisamment à temps, a pu prendre toutes dispositions
utiles : ou déménager vers le haut-Barsac avec les animaux, ou entasser
linge, vivres et provisions au premier étage. Toute la partie nord de la voie ferrée était sous
l'eau; au sud, l'inondation s'arrêta au Piada, à Coutet, Menauta et Myrat. Plus de 500 maisons reçurent la visite de la
Garonne, avec des hauteurs variant quelques centimètres à mètres à deux
mètres et plus. Pendant toute la journée du jeudi 7, un courant extrêmement
violent battait les murs, menaçant de tout emporter; les bateaux réquisitionnés
assuraient non sans peine le ravitaillement en vivres, lettres et journaux. La décrue commença le vendredi matin, et chacun se
hâta de regagner sa demeure pour balayer et rincer les carreaux, les
parquets et les murs, qui étaient recouverts d'une épaisse couche de vase
glissante; des hardes et des meubles avaient trempé dans ces eaux
limoneuses; on lavait, on rinçait et on mettait à sécher sur le seuil des
portes. Les puits ayant été infectés, des charrois
municipaux apportèrent pendant plusieurs semaines l'eau potable dans des
barriques. Les dégâts étaient considérables : plusieurs
hectare de vignes furent déracinés ou ensablés, des arbres arrachés, des
tapisseries perdues, des meubles décollés, des provisions perdues,
des animaux noyés. Les sinistrés reçurent 1.200.000 francs du Secours
National, et les maçons, ébénistes et tapissiers, eurent du travail
pendant près de deux ans pour remettre les choses en état. Mais peut-on chasser l'humidité qui imprègne les
murs et rechausser les vignes ravinées ? |
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Réalisée le12 avril 2004 | André Cochet |
Mise ur le Web le avril 2004 |
Christian Flages |