Visages
de

Barsac.

Tome I.

Page 112.

 

 

Quadrige patriotique.

III-Le Résistant.

Trente ans après.

     Décembre 1944.

Nous avons vu les preux chevaliers de Montoire 
Ils ont, avec leurs bottes, martelé nos chemins, 
Ont dormi dans nos lits et dégusté nos vins, 
Gonflés du fol orgueil de leur éclair victoire. 
Le Chancelier Hitler qui nous aime, 
Et qui le dit sur tous les tons, 
Est pour nous d'une grâce extrême, 
Il nous flatte, il nous sourit même, 
Le Chancelier Hitler qui nous aime, 
Nous parle, de collaboration. 
Masqués par cet écran au mirage trompeur, 
Ils ont pillé, tué, martyrisé la France; 
Et nous avons connu la faim et la souffrance, 
Sans plainte, farouches, et sans fléchir les coeurs. 
Au bord de nos ruisseaux, dans nos vertes prairies, 
Nous avons entendu leurs tudesques chansons; 
Leurs soldats ont monté la garde sur nos ponts, 
Sans jamais entamer l'âme de la Patrie. 
Cachés dans les buissons, dans tes reflets dorés, 
Les faunes de nos bois et naïades des eaux, 
Ont résisté sans peur à leurs rudes assauts 
Jusqu'à l'heure bénie qui nous a libérés. 
Et maintenant, Ciron, reprends ton libre cours, 
Gambade à nouveau en sautant les moulins, 
Nos blindés vont bientôt franchir les ponts du Rhin 
Pour imposer un dur traité à ces vautours 
Tous nos chers exilés vont bientôt revenir, 
Sachons les recevoir en amis et en frères. 
Le Comité (1) sera pour eux, comme une mère 
Qui de loin leur sourit pour les mieux accueillir.

P. G.

 

(1) Comité des prisonniers et déportés.

 

« Il n'est si longue nuit, qui n'atteigne le jour »
(SHAKESPEARE.)

 

 

 

Réalisée le12 avril  2004  André Cochet
Mise ur le Web le   avril  2004

Christian Flages