Visages
de

Barsac.

Tome I.

Page 115.

 

 

Les ruisseaux.

     

 

La dépression ouest/est parcourue par le ruisseau de SaintCricq, qui limite en partie les deux communes de Cérons et de Barsac.

 

Sa source, au pied d'une falaise de 2 mètres, est assez abondante pour alimenter un petit lavoir et une cressonnière; ses eaux s'écoulent ensuite avec celles du ruisseau de Gare dans le vallon marécageux du Cescats, passent sous la voie ferrée et sont retenues par le barrage d'un lavoir couvert.

 

Son lit s'élargit jusqu'à 4 ou 5 mètres et s'encombre d'algues et d'herbes avait de passer sous la route nationale n° 10.

 

Le Moulin du Saujenan se trouve à 200 mètres en aval; aujourd'hui délaissé, il était utilisé autrefois comme minoterie banale, puis comme scierie à bois.

 

Quittant, le moulin, le ruisseau se dirige ensuite vers le Nord/Ouest; son lit s'incurve parallèlement à la Garonne, reçoit le Ruisseau de l'Or, franchit une écluse, traverse la route de Cérons à Cadillac et rejoint le fleuve à une centaine de mètres en aval du Pont de Cadillac.

 

L'écluse qui, autrefois, se composait de deux portails en bois s'ouvrant et se fermant automatiquement avec le courant montant et descendant, comporte aujourd'hui une vanne en fer mue par un moteur électrique. Elle sert à régulariser l'entrée et la sortie des eaux de crue dans la dépression de la Palus.

 

Le Marais du Cescats fournit peu de foin, mais surtout une bauge servant de litière; vergnes et peupliers donnent du bois de chauffage.

 

Ces ruisseaux, qui n'ont que 3 ou 4 kilomètres de longueur, drainent les eaux du bas fond qui sépare les agglomérations de Cérons et de Barsac qui pour fuir les inondations, se sont bâties sur les croupes.

 

Au Sud de la commune, à la partie la plus élevée du plateau argilo/calcaire, on ne trouve aucune eau courante, aucun fossé; le sous-sol se révèle en surface par les murs en pierres sèches qui bordent les chemins et dont le matériau provient de l'épierrement des vignes limitrophes.

 

En résumé, le système hydrographique de la commune est très simple; des eaux courantes : Garonne, Ciron, Ruisseau de Saint-Cricq sur 3 points cardinaux, levant, nord et couchant et au midi, pas le moindre filet d'eau.

 

C'est sans doute à cette disposition en fer à cheval des terrains humides et aux brouillards, qui s'en dégagent pour saturer l'atmosphère, aux vents d'ouest et d'est qui balayent et dispersent cette humidité, que la pourriture noble trouve à Barsac le climat favorablement idéal pour son développement.

 

C'est la rosée des nuits d'octobre recouvrant les grappes qui permet au Botrytis cinérea de se développer rapidement et, si pendant le jour, le soleil se met de la partie, avec parfois le vent sec d'est, on rencontre alors réunies les conditions optima pour faire du bon vin.

 

Le raisin reçoit ainsi, après le bain de vapeur le bain de soleil, l'un qui hydrate, l'autre qui dessèche et concentre, et il peut donner le vin onctueux et corsé de Grande qualité.

 

Tous les œnologues sont d'accord pour dire que l'influence du voisinage des cours d'eau sur la finesse des produits ne peut se nier.

 

Les grands crus girondins se trouvent à moins de 10 kilomètres de la Garonne, de la Dordogne ou de la Gironde.

 

 

 

 

Réalisée le12 avril  2004  André Cochet
Mise ur le Web le   avril  2004

Christian Flages