Visages
de
Barsac.

Page 124.

La voix des aïeux.

   

Je regrette le temps où tout n'était sur terre
Qu'un éternel hymen pour toujours s'adorer,
Où l'on voyait partout, dans un divin mystère,
Les coeurs faits pour s'entendre et l'amour s'y mirer,
Pourquoi donc, maintenant, notre âme est différente ?
Je demande à l'écho; l'écho ne répond pas.
Vers l'âme du passé va mon âme ignorante,
Et toi, voix des aïeux, toi tu lui répondras.

 

Maintenant, par passion, on recherche la femme; 
De là suprême étreinte, on a le seul désir; 
Dans l'extase il n'y a plus de doux échange d'âme; 
De trop de vie intense, on se meurt de plaisir. 
Du vieux livre d'amour, mon esprit s'inquiète. 
Il n'est plus ardemment tout lu comme autrefois; 
Avec un air distrait, souvent on le feuillette, 
Et, la meilleure page est oubliée parfois.

 

Si tu veux, pour unir mon beau mais vieux cantique 
A l'élan enflammé de ta chanson dit jour, 
Nous chanterons tous deux sur mon doux air antique 
Les couplets embrasés de ton hymne d'amour. 
Alors nos âmes soeurs n'en formeront plus qu'une; 
Et, fêtant de l'amour le triomphe éternel, 
Nous unirons nos coeurs, et notre voix commune 
A la voix des aïeux ira se joindre au ciel.

 

 

REFRAIN.

Voix des aïeux venez nous dire
Si comme vous on sait aimer
Et si l'échange d'un sourire
Suffit encore pour se charmer.
  

Au lieu de :    « Voix des aïeux venez nous dire... »

                      « Voix des aïeux, nous pourrons dire .. »