Extrait des grands vins de la Gironde.

Publié par l'annuaire de la Gironde.

Auteur Inconnu. Sans date.

 Après 1931.

Château RAYNE VIGNEAU, 1er cru classé, Sauternes.

 

 

Les Héritiers du Vicomte Albert de PONTAC, propriétaires.

M. le Vicomte de ROTON, administrateur délégué.

Vice Président du Syndicat viticole de la région de Sauternes et Barsac, Sauternes (Gironde)

 

C'est à Bommes, pays de Sauternes (Gironde) que s'étend l'important domaine du Château RAYNE VIGNEAU sur 100 hectares, dont 60 consacrés à la vigne blanche.

 

Ce beau vignoble, le plus renommé de la région de Sauternes après YQUEM, comprend des croupes argilo graveleuses de cépages de choix et merveilleusement exposées.

  

Soigné avec autant de sollicitude que d'expérience, il produit un des meilleurs vins blancs de toute la Gironde, ayant obtenu des médailles d'or  aux expositions universelles de PARIS, 1867 et 1878, et plus récemment la grande médaille de l'exposition des arts décoratifs 1925 et la médaille d'or de la Société d'Agriculture de la Gironde, 1926.

 

Le Château RAYNE VIGNEAU a un passé glorieux. Il eut  à l'exposition universelle de 1867 le grand honneur de faire triompher le "Sauternes" dans un match célèbre avec les vins du Rhin.

 

Le souvenir de ce tournoi, qui a sa place dans l'histoire de la " dispute des vins ", suffit à l'orgueil d'un grand cru.

 

Il y a de cela plus d'un demi siècle, mais le Château RAYNE VIGNEAU, comme la fait si justement remarquer Georges MONTORGUEIL, a la prétention  d'être capable, non moins qu'alors, si un tel défi était lancé, de le relever avec non moins de bonheur. (1)

 

Une caractéristique curieuse des terrains de ce célèbre vignoble est qu'ils recèlent en abondance des pierres précieuses de provenance présumée pyrénéenne et du Plateau Central ( affleurement de tertiaire), et ce au dire de géologues  et de savants réputés tels que MM. Cayeux, Jacob, A. Lacroix, de Launay, Sabatier, P. Termier, Wallerant, de l'Académie des sciences; Léon Bertrand, Délépine, Manville, Mengaud, Repelin, e tutti quanti.

 

Ceux-ci y ont identifié jaspes, onyx, et marbre siliceux, agates variées d'une richesse inouïe de dessins et de couleurs, saphirs blancs, cornalines, sardoines, calcédoines, cristaux de roches rubanés et brodés, opales dites de Hongrie, dragées de quartz, ainsi que nombre de roches acides, granites divers, amphibolites,  trechytes, psammites, phtanites, basaltes et aussi des poudingues, des hématites , des limonites, etc;

 

Les collections minéralogiques de M. le Vicomte de ROTON  comportent plus de 10.000 pièces, dont 1.200 taillées et polies de toute beauté.

 

C'est dire leur importance, celle à plus forte raison  de cet incomparable gisement  de pierres précieuses, on l'a dit, véritablement unique au monde.

 

On comprend aisément l'influence miraculeuse  de ce riche sous sol  sur les vignes de RAYNE VIGNEAU et l'on connaît ainsi le secret du bouquet à nul autre pareil de ce cru fameux de Sauternes.

 

Ajoutons que ce cru a été l'objet d'une savante étude dans le magistral ouvrage de Charles DORMONTAL, " Sauternes Pays d'Or et de Diamant " couronné par l'Académie Française.

 

(1) Désigné, après concours sévère, comme Sauternes type par le Comité départemental du vin de Bordeaux pour l'exposition coloniale 1931.

 

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Extrait des grands vins de la Gironde.

Publié par l'annuaire de la Gironde.

Auteur Inconnu. Sans date.

 Après 1924.

Château de RAYNE VIGNEAU,

 

1ier CRU, BOMMES, SAUTERNES.

 

 

M. le vicomte Albert de Pontac, propriétaire.

 

Le Château de Rayne Vigneau commande un domaine de 100 hectares, dont 60, consacrés à la vigne blanche, comprennent des croupes argilo-graveleuses admirablement exposées et complantées de cépages de choix. Ce beau vignoble, soigné de la façon la plus parfaite, produit un des meilleurs vins du pays, ayant obtenu des médailles d'or aux Expositions universelles de Paris 1867 et 1878 et à toutes celles où il a figuré.

 

(Extrait du volume Bordeaux et ses vins, par Ch. Coks et Ed. Feret.)

 

A Bomme, se dresse le Château de Rayne Vigneau, à M. le vicomte de Pontac, le plus renommé après Yquem. Vigneau a eu l'honneur à l'Exposition universelle de 1867, de battre les plus grands vins du Rhin choisis pour ce match solennel.

 

Les jurys dégustateurs des vins du Rhin, influencés peut‑être à leur insu par le milieu dans lequel ils opéraient, prétendaient pour ces vins à une supériorité sans rivale et offrirent à plusieurs reprises, à l'appui de leur opinion, une dégustation comparative avec nos vins de Sauternes.

 

 il ne pouvait venir à l'esprit de notre délégué de reculer devant un pareil défi, et lorsqu'il se fut assuré que tout se passerait dans les conditions d'impartialité qui étaient pour lui la meilleure chance de succès, il consentit à entrer dans la lice.

 

" Notre salon de dégustation devait être le théâtre choisi, pour cette épreuve solennelle, et vous croirez sans peine, Messieurs que ceux de vos compatriotes à qui il fut donné d'y assister, étaient, malgré leur confiance complète en leur noble champion, en proie à la plus vive et à la plus naturelle émotion.

 

Le président de la classe 73, qui était prussien, désigna lui‑même les deux bouteilles de vin du Rhin qui furent apportées.

 

Nous leur opposions deux bouteilles de Château Vigneau, Pontac 1861. Vingt des dégustateurs les plus expérimentés de tous les groupes, parmi lesquels figuraient délégués de la Prusse, étaient les juges du camp.

 

Deux verres contenant les deux vins concurrents leur furent présentés sans désignation distinctive, et les voix furent recueillies. Elles étaient unanimes, et le vainqueur fut reconnu sans contestation."

 

" Est-il besoin de vous dire que c'était le Sauternes ? "

 

(Journal de Bordeaux  samedi 27 juillet 1867. Rapport de M .A. Sourget, secrétaire du Comité départemental.)

 

La reconstitution eu vignes greffées. commencée an 1893, a été achevée en 1914. Les résultats en ont été excellents, et, bien que cela paraisse impossible, les vins en ont été améliorés. Les années 1916, 1917, 1918, 1919, 1920 et 1921 du Château de Rayne Vigneau peuvent être considérées comme les meilleures du siècle parmi les grands vins de la Gironde, au même titre que les années 1904 et 1908 à bon droit renommées.