Château Yquem

 

  

Sommaire: La famille  SAUVAGE
Au Pays des grands Vins Blancs
Le Livre d'or du Sud ouest
P.O. Midi 17. 01. 1925
Château YQUEM aujourd'hui.

 

 

  Mémoire de Bommes, livre 8

XVIe et XVIle siècles en Sauternais

Parru dans Sud Ouest, non daté.  

 

La Famille SAUVAGE.

 

Si le Sauternais est universellement connu pour la qualité de ses vins blancs liquoreux, bien peu de personnes qui résident sur son territoire en connaissent son histoire.

 

Nous profitons de cette période de vacances. donc de détente, pour relater (en trois volets) l'essentiel de l'origine de ce vignoble réputé et des notables de l'époque à qui l'on doit en fait certaines appellations d'aujourd'hui.

 

Nous pourrons constater également au cours de cette lecture, la citation à maintes reprises de notre commune.

 

La famille qui domina cette époque est la famille de SAUVAGE.

Il s'agit à l'origine de notables bordelais issus de la grande bourgeoisie, l'un d'eux Arnaud SAUVAGE, fut Maire de Bordeaux de 1359 à 1365.

 

Bernard Sauvage, Bourgeois, marchand de Bordeaux, s'est installé à Beaurech comme seigneur de la maison noble de la Taste; de son épouse, Clémence de Jousset, il a deux fils qui s'intéressent au Sauternais.

 

Pierre Sauvage, fils aîné, fait fortune vraisemblablement dans le commerce et vers 1560, il acquit la maison noble du Soler (ou du Soley), à Barsac sur un petit noble ruiné au cours des guerres de religion.

 

La Maison du Soler c'est l'ancêtre de Luzies, l'ancêtre du château Nairac.

   

Dans Barsac, certaines terres dépendaient du Soler: à la Fauresse, à la Sauvaneyre, Lousteau de Fauvieilh, ainsi qu'à Preignac: à Médudon, Guimballet, la Passade, Artiguetosan; rassemblant des terres, il s'occupa de les mettre en vignoble pour une « tenure » par des paysans (terrier des droits féodaux aux Archives départementales N° 560).

 

Pierre de Sauvage construisit  le château d'Armanjan, à Preignac. Il eut le grand honneur, mais aussi la charge financière de recevoir la cour royale, Charles IX, Catherine de Medicis lorsqu'elle fit son voyage à travers la France qui dura deux ans et qui passa à Bordeaux, en 1565.

 

Récompense morale, Pierre de Sauvage fut anobli en 1566. Il fit son testament en 1570 et mourut le 22 décembre 1572.

 

Son tombeau, beau cénotaphe Renaissance, figure dans l'église de Preignac où il a été replacé après la reconstruction de l'église en 1831. Gravée dans la pierre, on peut y lire une longue inscription vantant ses mérites et ceux de son épouse Jeanne de LOS.

 

Ils eurent plusieurs enfants. deux fils qui s'intitulèrent, l'aîné, seigneur d'Armanjan, le cadet seigneur de Lamothe d'Assaut, et six filles.

 

L'une d'elles s'appelait Guillemette, elle épousa Jean de Guichamer, elle lui  transmit des terres et des droits sur la propriété. Les Guichamer furent plus tard seigneurs d'Armajan et de Lamothe.

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L'autre frère, Jacques de Sauvage, fit fortune dans les charges de finances: il fut secrétaire audiencier en la chancellerie de Bordeaux, et par la suite, trésorier général de France en Guyenne; c'était une fonction qui conférait la noblesse. C'est lui qui acheta Yquem vers 1592, qu'il transmît à sa descendance.

 

 Il rédigea son testament en 1609, un de ses fils fut à son tour trésorier général de France, l'autre, Raymond, officier d'infanterie, hérita du château Yquem.

 

On peut penser que d'importants investissements furent faits à Yquem pour sa reconstruction sous le règne d'Henri IV, ainsi que pour le regroupement des terres à vignes autour du château.

 

 

Dans l'église de Preignac, le tombeau du seigneur de Sauvage, avec en vieux français: " Ci gist noble et vertvevs Pierre Savvage, escvier et seignevr Darmaian et Lamothe a vescv avec sa tres chaste espovse jeane Delos sans debat 32 ans 4 mois 22 jovrs et deceda la 22 decembre 1572. "   

 

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Au Pays des grands Vins Blancs.

 

 

Mémoire de Bommes Livre 4

 Coupure de journal inconnu et sans date

  

 

Après avoir failli écraser M. Massé, gérant du château Yquem, nous nous arrêtons devant la grande porte des chais où tant de visiteurs sont, passés. A travers les feuillages du parc nous apercevons les tourelles et les créneaux du château.

 

Le grand maître de chai M. Léopold Henriot nous reçoit, souriant et aimable au possible.

 

Sa grande main tient déjà l'armada de verres habituelle.

 

Nous lui demandons quelques renseignements sur le château qui domine la vallée de la Garonne, Par sa ceinture crénelée aux murailles couvertes de lierre, il atteste son origine, du XIe siècle et, par sa façade qui se dresse au-dessus des vignobles, sa restauration du XVe.

 

Propriété du marquis de Lur Saluces, c'est un des plus beaux châteaux du Sauternais.

 

D'un clin d'oei1, M. Henriot nous entraîne, toujours souriant vers les chais qui sont une rnerveille d'ordre et de propreté. Nous passons par la salle de réception qui, par ses nombreux visiteurs, a porté la renommée des vins du Sauternais dans le monde entier.

 

Nous demandons à M. Henriot ce qu'il pense du fameux " coca-cola " . Avec un sourire sceptique, il nous répond :  Yquem produit 8.000 caisses par an et seulement en France, j'estime qu'il existe bien 8.000 familles pour nous les acheter."

 

Tout en nous conduisant, paternel, à travers les lignes de barriques, la sonde à la main, il nous décrit Yquem :  90 hectares s'étalant au soleil levant.

 

Notre production ?  Elle varie de 280 à 350 barriques et en chais nous en avons 1.200.

 

Comme nous, lui demandons quel est, à son avis le Sauternes idéal, il nous répond: " 15°5 d'alcool;  8°5 de sucre."

 

Et, ce n'est que plus tard que nous avons appris que c'était le  titrage de son 1945: 24 degrés !

                 

Nous avons vu la fameuse machine à rincer les bouteilles, avec sa grosse loupe, machine due à l'exigence des Américains; la machine à laver (pas le linge !) les bouteilles avec sa plate-forme tournante, les pressoirs hydrauliques et les égreneuses électriques.

 

Puis, retournant à son bureau, il  nous a montré le livre d'or du château, depuis la signature d'Alphonse XIII à celle de Rotschild en passant par celle de la dame qui, sortant des chais a apposé : « De l'ammoniaque, de l'ammoniaque ! ».

 

C'est un nombre effrayant de visiteurs qui défile chaque année: 4.000 personnes, soit 8 barriques réservées, à cette publicité.

 

Comme nous lui demandions quel était son meilleur souvenir de maître de chai, M. Léopold, nous a répondu  avec un sourire plein de sous entendus : « Le baiser sur le front d'une visiteuse qui m'avait tiré les moustaches.

 

Tandis que la voiture. repartait nous l'avons aperçu souriant à l'entrée du chai, nous faisant au revoir !

 

MONIQUE DARROS et ALAIN BOURDIER

 

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Le Livre d'or du Sud Ouest.

Mémoire de Bommes Livre 4
Extrait d'un journal syndical 1925/1926

 

Le château Yquem appartenait naguère à la famille de Sauvage d'Yquem, qui l'a transmis en 1785 par mariage, à celle des marquis LUR SALUCES

 

Le domaine comprend 148 hectares dont 90 sont plantés en vignes blanches et produisent le premier des grands vins de Sauternes, le premier des vins blancs du monde.

 

Sa réputation, depuis longtemps universelle, a pris, depuis une quarantaine d'années, des proportions telles qu'aujourd'hui la clientèle se dispute ses vins à des taux fabuleux.

 

L'on a déjà cité, dans bien des ouvrages, les années 1859, 1861, 1884, 1890 pour avoir atteint le prix, énorme pour l'époque, de 6.000 francs le tonneau en primeurs.

 

On se rappelle aussi le tonneau d'Yquem. vendu 20.000 francs au Grand Duc. Constantin, de passage à Bordeaux.

 

Nous sommes, aujourd'hui, bien loin de ces prix, quelle qu'en soit l'importance, puisque le fameux 1921, dont la qualité, il est vrai, dépasse tout ce qu'Yquem avait jamais produit, se traite, à l'heure actuelle, sur la base de 50.000 francs le tonneau.

 

Aussi a-t-il fallu instituer à Yquem, un service spécial pour les dégustations, celles-ci ayant atteint, pour la seule période allant de mai à novembre 1924, le chiffre fabuleux de 1.500, justifié par les signatures couchées sur le livre d'or du château, où les plus humbles négociants de l'univers entier voisinent avec les représentants les plus éminents du commerce et avec les célébrités mondiales de tous ordres.

 

S.M. le roi Alphonse XIII, faisant, en 1922, l'honneur au Comte de LUR SAI‑UCES de visiter son cru, lui rappelait que pas un dîner n'était donné à la cour d'Espagne sans qu'une année d'Yquem. y figurât. Il ajouta même, complétant sa confidence par la plus gracieuse des précisions, que la cuvée préférée de S.M. la Reine Mère avait été celle de 1887

 

A son tour, S.A.I. le Grand Duc Boris racontait, cette année même, au propriétaire d'Yquem, comment il avait pu sauver, du pillage de ses caves par les bolchevicks, la magnifique collection de ses Yquem, comprenant des échantillons de toutes les années du cru, depuis 1854 jusqu'à l'année fatidique de la Révolution.

 

La qualité exceptionnelle de son sol, l'exposition au soleil de ses coteaux dominant la région, la sélection de ses cépages, des précieuses traditions de culture, de vendange et de vinification, tels, sont les éléments constitutifs, pour Yquem, de la richesse de ses vins et de sa fabuleuse réputation sur le marché.

 

 

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P.O. Midi 17.01.1925

 

Mémoire de Bommes Livre 4.
Extrait d'une revue de 1925.

 Auteur inconnu.

 

Le Chàteau Yquem, autrefois propriété de la famille Eyquem (dont le langage populaire a fait «Yquem»), qu'un mariage apporta, avant la Révolution, à la famille de Lur Saluces, appartient aujourd'hui à M. le comte Bertrand de Lur Saluces (également propriétaire du Château Filhot, qui constitue sa résidence).

 

90 hectares de vignes superbement exposées, de précieuses traditions de culture, de vendange et de vinification, contribuent à la production exceptionnelle du premier des grands vins blancs du monde que la clientèle se dispute à des prix fabuleux.

 

Les vins de la grande année 1921 (dont la qualité dépasse tout ce qu'on avait jamais obtenu à Yquem) se traitent couramment 50 francs la bouteille, dans le commerce de gros...! On devine à quel prix le public peut se procurer un tel vin, véritablement apanage exclusif des grands gourmets .

 

 

 

Château d’Yquem.



Passages du texte de présentation.
Sur le site Internet Winecampus.

Plan. Le terroir.
  Disposition du vignoble.
  Le Climat.
  La vigne.
  Les vendanges.
  La Vinification.
  Les Produits.

 

Le château proprement dit, tel qu'on le voit aujourd'hui, garde trace de son passé médiéval : les plus anciennes des tours datent du XVe siècle. C'est au milieu du XVIe siècle que le domaine passa des mains des ducs d'Aquitaine à celles de rois de France.

La chapelle et ses peintures murales datent de l'époque de la Renaissance. L'ancien plan carré a été respecté par les corps de logis élevés au XVIIe siècle.

A cette époque, la famille Sauvage était tenancière du domaine, et gagnera son anoblissement. Quant aux chais du Domaine, certains documents d’archives les font remonter à la première moitié du XIXe siècle.

En 1711, Léon de Sauvage achète l'affranchissement de la rente versée au trésor royal, et jouit donc désormais en pleine propriété du Domaine.

Son arrière-petite-fille et unique descendante, Françoise-Joséphine de Sauvage d'Yquem, épouse en 1785 le comte Louis-Amédée de Lur Saluces (les Lur Saluces étaient de proches voisins d'Yquem depuis plus de deux siècles), et dès lors, le Domaine d'Yquem demeurera dans cette famille jusqu'en 1999.

Ce qui n'était qu'une possession de famille parmi d'autres devint avec le petit-fils de Louis-Amédée et de Françoise-Joséphine, Romain-Bertrand, et surtout avec le petit-fils de ce dernier, Bertrand, une véritable vocation familiale.

Avec ses 185 hectares, la propriété d'Yquem est restée pratiquement identique (à 10 hectares près) à ce qu'elle était après la Révolution.

En  1993, 400 ans de  continuité familiale ont été célébrés au Château d'Yquem.

Les archives du Domaine permettent de remonter l'histoire de la famille jusqu'en l'an  990.

 Le rang reconnu à Château d’Yquem dans le classement établi en 1855, Premier Cru Supérieur,  récompense l’œuvre passée ; il est aussi garant d’une continuelle recherche de perfection.

 

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LE TERROIR :

 

Les 104 hectares de vignes en production répartis sur trois "croupes" offrent au vin d'Yquem toute la palette d'orientations et de sols possibles, ce qui est le fait d'une situation géographique exceptionnelle. 

Au sein du Sauternais, Yquem a la chance d'être le mieux placé :  

Le château y occupe le point culminant ( une vaste croupe), situé à 75 m au-dessus du niveau de la mer, depuis lequel descendent doucement les multiples rangs de vignes.

 D'emblée, la croupe offre l'avantage de ses pentes : le sol y est naturellement drainé, ce qui est essentiel à la vigne. Cependant, sa nature argileuse a très tôt nécessité la mise en place d’un système de drainage complémentaire.

 C'est vers 1880 que l'on a installé un premier réseau composé de tuyaux en terre cuite - système en cours de modernisation -, qui permet de régulariser le réseau hydrique du sol, et garantit une bonne alimentation en eau de la vigne. C'est un atout supplémentaire pour obtenir la "Pourriture Noble".

C'est un sol aride, n'offrant qu'une pauvre couche arable, autre facteur essentiel : ainsi, la vigne est obligée de travailler dur, de pousser fort en profondeur ses racines pour quérir sa nourriture minérale.

 A la surface de ce sol, une grande quantité de cailloux : là encore, c'est un élément très bénéfique. Ces cailloux facilitent le drainage et l'aération du sol, tout en préservant ce qu'il faut d'humidité en surface - la pente naturelle, plus le réseau artificiel de drainage élimineront en revanche les poches d'eau en sous-sol, qui, elles, seraient dangereuses pour la santé des racines.

 Ces mêmes cailloux reçoivent le jour les rayons du soleil. S'ils en protègent le sol, qu'ils gardent ainsi frais, ils les réverbèrent indirectement vers les grappes qui craignent l'exposition directe, que leur épargnent les feuilles. Et la nuit, ils restituent la chaleur accumulée le jour, en la renvoyant sous les grappes. Parfait écosystème, on ne peut plus favorable à une maturité précoce des raisins.

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Disposition du vignoble :

 Le vignoble s’étend d’un seul tenant sur trois croupes que dominent le Château et ses dépendances.

Surface de la propriété :

En appellation : 126 ha environ.

En production : 104 ha, à ce jour.

Il n'y a eu à Yquem aucune augmentation notable des surfaces, afin de garantir l'unité du cru dans le temps.

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Le CLIMAT :

 

Le Sauternais est situé au sud-est de Bordeaux, à une quarantaine de kilomètres de la capitale de l'Aquitaine. C'est un lieu très favorisé, comme prédestiné au vin, jouissant d'un microclimat idéal, doux, tempéré par la présence de la Garonne, et protégé des vents de l'Océan Atlantique par le rideau de pins de la forêt landaise.

Château d'Yquem, par sa situation géographique exceptionnelle, bénéficie d'un micro climat dans le " micro climat du Sauternais " . Durant l'automne, va se développer un parasite au rôle essentiel ici, Le Botrytis cinerea.

Ce botrytis évolue parfois sur le raisin en "pourriture noble", comme une "surmaturation", qui a, entre autres, pour effet d'enrichir les saveurs et arômes du vin.

 

LA VIGNE : 

Encépagement :  Sémillon 80% - Sauvignon 20%

Le sémillon est parfaitement adapté aux conditions particulières de vendanges en Sauternais.

Il est riche, séveux, et fournit à ce vin charpente et volume. Le sauvignon, plus précoce et moins régulier que le sémillon, le complète merveilleusement bien par ses arômes puissants et son incomparable finesse.

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A la suite des ravages effectués au siècle dernier par le phylloxera, il fallut, comme ailleurs, recourir aux porte-greffes dits " pieds américains ". Trois d'entre eux sont retenus pour le vignoble d'Yquem : le riparia, et deux hybrides de riparia et de rupestris : le "101-14"et le "3309 Couderc".

Il s'agissait de sélectionner les porte-greffes les mieux adaptés au sol d'Yquem, et différenciés pour le Sémillon et le Sauvignon (ce dernier, très vigoureux, demandant à être marié à des porte-greffes qui le sont moins, afin d'éviter que cette union ne favorise une végétation excessive, au détriment de la fructification).

Les vignes greffées ont une vie productive généralement plus courte. Depuis bientôt dix ans, un conservatoire de "clones" a été mis en place à Yquem pour assurer le renouvellement de la vigne dans sa richesse, sa diversité et ses caractéristiques techniques (aptitude à la pourriture et précocité).

Age moyen des vignes :   30 ans (3 ha arrachés par an, 3 ha replantés) A Yquem, l'âge moyen des pieds de vigne est de 30 ans, mais certains ceps qui ont dépassé les 55 ans sont toujours parfaitement sains. Ils continuent de donner du raisin, moins abondant, mais de très grande qualité.

Rendement à l'hectare : 9 hectolitres à l’hectare environ (production moyenne sur 20 ans)

Conduite de la vigne : 6500 - 7000 pied/ha

Tous les efforts sont faits pour maintenir une densité constante de pieds de vigne à l'hectare .

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La taille : Taille à « cots » (4 à 6 bourgeons par pied)

En hiver, les vignerons effectuent une taille sévère, qui limite le potentiel quantitatif pour favoriser une qualité maximale.

Dans les premières années d'un pied de vigne, la conduite de la vigne s'attache à donner forme au cep. A Yquem, il est court et trapu. Ensuite, sur ce cep en Y - c'est bien le moins pour Yquem...- la taille, toujours de biais, coupe une partie des pousses de l'année précédente pour préparer celles de la saison qui vient.

Le sémillon, taillé "à cots", exige que la plupart des branches de la pousse précédente soient éliminées pour ne laisser que deux à trois courçons (les "cots") à deux yeux.

Le sauvignon, cépage vigoureux, est taillé à cots pour 90% et à "guillot simple"(le vigneron choisit " une aste", - branche à six yeux - sur un des "vieux bois" du cep, et un cot à deux yeux sur l'autre) pour 10%.


Amendement :
Par apport de fumier. Les seuls apports sont réalisés avec du fumier tous les 3 ou 4 ans. Ainsi la vigne est contrainte de rechercher, en profondeur dans le sol, les éléments nécessaires à sa vitalité, reflétant ainsi les caractéristiques du sol.

Le Domaine d'Yquem dispose de sa propre paille (qu'il va parfois chercher à plus de cent kilomètres) qui est distribuée à des éleveurs des environs. Le fumier est récupéré pour être mis dans la vigne. Pour ce faire, des machines ont été spécialement construites.

C'est un des secrets qui permet au 15 septembre d'obtenir des raisins parfaitement mûrs "qui brillent comme de l'or" au travers des vignes. Une égale exigence s'exerce ainsi à l'égard du sol et des ceps. Le sol du vignoble n'est amendé, avec ce simple fumier de ferme, que par roulement : 20 hectares sont ainsi traités chaque année.

Cet apport de compost parcimonieux n'a d'autre but que de maintenir l'équilibre naturel du sol, en préservant le degré de pauvreté qui contraindra la vigne à donner le meilleur d'elle-même.

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Une mécanisation au service de la tradition Les derniers chevaux utilisés pour le travail du sol ont disparu depuis 1986 à Yquem. Ce ne sont pas seulement des raisons techniques qui sont à l'origine de leur disparition, mais aussi le départ à la retraite des conducteurs de chevaux. Le tracteur les a remplacés, mais les principes de culture n'ont pas changé. Le travail du sol reste le même.

On chausse et déchausse la vigne au fil des saisons quatre fois par an. L'entretien des vignes se fait par le travail traditionnel du sol. Ici, les vieux principes de culture se pratiquent sur toute la superficie du domaine. La vigne n'est jamais désherbée, mais constamment travaillée.

Le refus du désherbage chimique oblige au respect des façons culturales traditionnelles : au minimum, deux chaussages et deux déchaussages annuels, ainsi que de multiples "façons" superficielles dans les rangs de vigne et entre les pieds.

Toutes les "façons" manuelles dans les vignes sont réalisées par 25 femmes, hormis la taille qui, par tradition, reste l'apanage des hommes. Ces façons en "vert" permettent d'éliminer constamment les "gourmands" et les repousses. En mai, épamprage manuel têtes et pieds (deux yeux sur chaque cot).

Le levage :Traditionnel à la main avec liage au jonc.


Avant les vendanges, la touche finale est donnée par les femmes avec l'effeuillage, qui consiste à enlever les feuilles autour des grappes, côté levant, sur les 700 000 pieds de vigne pour permettre à la grappe de sécher plus rapidement le matin, tout en étant à l'abri du côté ouest, plus exposé à la pluie.

 Chaque vigneronne a ses parcelles sur lesquelles elle réalise toutes les façons au fil de l'année. Certaines travaillent leurs pièces de vigne depuis 30 ans ce qui se traduit par un attachement et une fierté très marqués.

Détermination de la date de récolte : Extrêmement variable selon l'état du raisin ( exemples : le 4 septembre en 1997, le 17 octobre en 1984)

 

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LES VENDANGES : 

La méthode de vendange, à Château d'Yquem est immuable. La vendange est cueillie à la main, grain par grain, par tries successives (en moyenne 6 " tries " étalées sur 6 semaines).

 Le temps venu, le personnel d'Yquem s'étoffe ; il est organisé en plusieurs équipes, chargées d'arpenter les 104 hectares en production et les 600 kms de rangs de vignes, en quête des grains de raisins botrytisés arrivés au stade optimum de la "Pourriture Noble".

 Pour chaque équipe, un responsable a en charge la surveillance et le contrôle de la vendange récoltée en fonction des instructions de l'équipe technique (responsable de production, chef de culture et maître de chai) selon les résultats obtenus au pressoir.

 

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Le responsable vérifie le contenu de chaque panier, avant que les raisins cueillis ne soient apportés, dans les délais les plus brefs, au chai.

 Les vendangeurs du domaine savent que le botrytis cinerea agit différemment d'une grappe à l'autre, d'un grain à l'autre. Ils ne cueillent à chaque passage, sur chaque pied, sur chaque grappe que les grains "rôtis" à point. La cueillette très sélective exige plusieurs "tries" successives.

L'idéal est que chaque grain soit cueilli à son degré optimum de surmaturation (maturation physiologique + action du botrytis) : un état qui s'apprécie à l'œil, au "coup par coup", mais qui se vérifie aussi d'une façon plus générale, par prélèvements d'échantillons, et pesage au glucomètre, et cela de manière répétée pendant toute la durée des vendanges.

D'où des vendanges qui, commençant le plus souvent après la mi-septembre, peuvent durer parfois jusque fin décembre (!), et s'effectuer en onze "tries" successives si nécessaire !

Les raisins atteints de Botrytis (pourriture noble), de richesse minimale de 20° d'alcool potentiel (1145 de densité) arrivent au chai. 

De la vigne, aux portes du chai, il s'est écoulé au maximum une heure ; le raisin a été acheminé par un moyen de transport respectant la fragilité des baies surmûries.

 Le visiteur passant ici en période de vendanges sera certainement surpris par la simplicité, pour ne pas dire par la rusticité d'une part du matériel utilisé.
Les paniers des vendangeurs semblent n'avoir plus d'âge, mais sont méticuleusement entretenus. Dans le chai, les pressoirs et les claies sont tout aussi vénérables.

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La VINIFICATION.

Le pressurage est réalisé en tenant compte de la texture et de la fragilité des baies.   

La presse pneumatique a fait une tranquille entrée à Yquem, après mûre réflexion. Le pressurage des grains s'y fait progressivement par le gonflement d'une baudruche de caoutchouc les comprimant si délicatement sur les parois que, la plupart d'entre eux pourraient être reconstitués si l'on y réintroduisait le jus.

Cette presse est d'un usage beaucoup moins brutal que les pressoirs "traditionnels". Pour ce faire, le matériel a été adapté en remplaçant simplement tous les automatismes par la main de l’homme.  

Trois pressurages sont effectués à Yquem, et à l'inverse de ce qu'il en est pour d'autres vins blancs, la teneur en sucre des jus et leur qualité obtenues vont croissant.

Le premier pressurage donne environ 80% du jus qui, mesuré au glucomètre, "pèsera" environ 19° d'alcool potentiel. Mais le second pressurage, 15% du jus, sera à 21° environ, et le troisième pourra atteindre 25°. Le tout est assemblé pour être mis en barrique, sans jamais la moindre chaptalisation.  

Fermentation en barriques de chêne neuf pendant 3 ans et demi. La fermentation s'effectuera dans un chai tempéré afin de favoriser la parfaite conduite de cette phase délicate et mystérieuse de l'élaboration du vin.  Chaque barrique est marquée et le livre de chai mentionne la date de la vendange, le degré d'alcool potentiel mesuré et tout autre élément utile.

Mutage :
Naturel par arrêt de la fermentation sans intervention.

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Chaque journée de vendange, est "élevée" séparément pendant 6 à 8 mois.

De nombreuses analyses périodiques sont réalisées pour vérifier la conformité avec "la norme Yquem".

La vinification du Sémillon et du Sauvignon est faite séparément avant que de très complexes assemblages soient effectués.   

La destinée d'une vendange est variable :
- toute la vendange est perdue
- 100 % de la vendange devient de l'Yquem (cas rarissime), et toutes les étapes intermédiaires car la sélection est sans pitié : des dégustations, à l'aveugle, pour éviter d'être influencé par le souvenir d'une "bonne journée" ou par le nombre de barriques, sont réalisées et débouchent sur une appréciation permettant de décider de ce qui va devenir finalement du Château d'Yquem ou pas.

Les barriques sont évidemment de merrain de chêne, traditionnelles, toujours neuves, du meilleur bois, venu des forêts du Centre Est de la France. Rien de mieux adapté que cette barrique bordelaise à la lente fermentation du vin d'Yquem, comme à ses premières années de vieillissement.  

L'élevage se fait dans le nouveau chai inauguré en 1987 - 2000 M2 très fonctionnels, entièrement souterrain pour ne pas apporter la moindre altération au site d'Yquem. 

Le vin  y passera trois ans et demi, ce qui est exceptionnellement long, avant d'être mis en bouteille, au château.   
  
Soutirage : A raison d'un par trimestre, quinze soutirages (et donc autant de transvasements dans des barriques soigneusement rincées) sont réalisés afin d'éliminer les dépôts les plus grossiers.   


Ouillage :  
Pendant tout son élevage, l'Yquem connaîtra deux "ouillages" par semaine (remise à niveau des barriques, pour éviter tout contact du vin avec l'air, ce que rend possible la légère évaporation).
 
Filtration : Les suspensions les plus fines seront, elles, écartées par un léger "collage", non à l'œuf, méthode traditionnelle non applicable sur vin blanc liquoreux, mais par l'utilisation d'autres types de colles purifiées plus appropriées.

Mise en bouteille : Uniquement au château depuis les années 30.


SO2 :
oui, avec modération.

 

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PRODUITS :

 

DERNIER MILLESIME ACTUELLEMENT SUR LE MARCHE : 1995.

LES MILLESIMES DU XX EME SIECLE COMPLETEMENT ABSENTs 

1910, 1915, 1930, 1951, 1952, 1964, 1972, 1974 et 1992.

 LES GRANDS MILLESIMES :  

1868, 1893
1921, 1928, 1934, 1937, 1945, 1947, 1949, 1953, 1955, 1962, 1967, 1970, 1971,
1975, 1976, 1983, 1986, 1988, 1989,1990, 1995.


CAPACITE DE VIEILLISSEMENT : 

 En moyenne, une bouteille d'Yquem peut vieillir au moins 50 ans, pour autant que les précautions normales de conservation soient respectées.

 Certains grands millésimes franchissent allègrement le siècle. Le perfectionnement apporté dans la qualité des soins à toutes les étapes de la culture et de la vinification, au cours de ces vingt dernières années, permettent d'espérer qu'un plus grand nombre de millésimes atteigne cette performance.

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AUTRE PRODUCTION  :

 

Château d'Yquem produit un Bordeaux blanc sec appelé "Ygrec", certaines années seulement, pour autant que certaines conditions, contraignantes elles aussi, soient remplies. 

Le premier millésime est le 1959.
Les millésimes d'"YGREC" existants sont les suivants : 1959, 1960, 1962, 1964, 1965, 1966, 1968, 1969, 1971, 1972, 1973, 1977, 1978, 1979, 1980, 1985, 1988, 1994, 1996 et 2000
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Gastronomie : 

Avant toute chose, une recommandation : ne servez jamais l'Yquem glacé, mais seulement frais (12°, 13°, 14° ? les avis sont partagés). Tel, il sera parfait compagnon pour un excellent foie gras.

 L'Yquem se révèle sublime sur le Roquefort, ce prince des fromages pourtant si redouté, même par de très grands rouges!

 

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Réalisée le 16 mars 2002  André Cochet
Mise ur le Web le  mars 2002

Christian Flages

Mise à jour le