Témoignage. Mémoires de BOMMES est
un regroupement de Bommais auquel se sont joints, au fil des ans, des
Preignacais, des Barsacais, des Budossais et bien d'autres habitants des
villages alentour, qui s'intéressent à l'histoire locale. Ce
jour de janvier 2002 avait lieu
une démonstration de confection d'un banneton à l'aide de matières premières toutes simples, Yvon Pouyaud,
fabrique des vanneries aussi originales avec de la paille de seigle et des
peaux de ronces. En
fait, la fabrication de cet objet peu usuel désormais, s'inscrit dans une démarche
complémentaire à la restauration d'un vestige du patrimoine communal, d'un
vieux four à pain remis en état de marche. D'abord,
il faut choisir les ronces. Suffisamment longues, bien droites, sans noeuds.
Ensuite, les préparer, leur ôter les épines, Puis les fendre en deux et
enfin les évider pour ôter le
bois et ne garder que la peau souple comme une corde.
Ce
n'est qu'à partir de ce moment là que la construction va pouvoir commencer. Un
faisceau de longues pailles de seigle est constitué, toutes dans le même
sens, bien serré, assoupli, de
la grosseur un goulot de bouteille, calibré par un anneau coulissant, lié avec la peau de ronce. L'assemblage
est ainsi maintenu. Celui-ci
est enroulé sur lui-même, un peu à la façon d'une crosse d'évêque, un
coup de poinçon permet de passer l'éclisse de ronce préalablement glissée
à l'intérieur du faisceau à l'intérieur du tour précédent et lier ainsi
les tours au fur et à mesure de la progression de l'ouvrage.
De
temps en temps, de nouvelles tiges de pailles sont ajoutées dès que le
faisceau donne des signes de rétrécissement. Après
quelques tours à plat, pour
faire le fond, le boudin de paille s'enroule selon une forme plus ou moins évasée
selon le désir du vannier. Le faisceau toujours lié très serré et les
tours solidement liés entre eux.
Là, assis tout près de la cheminée, au fond de la cuisine, Yvon Pouyaud fabrique un banneton. Un
« palissou » plutôt, comme il dit en patois limousin.
Alors,
Yvon Pouyaud occupe ses soirées. « C'est assez long à fabriquer. Je passe
en moyenne deux à trois soirs pour une pièce.
« J'ai appris avec mon père, dans
mon Limousin natal, se souvient Yvon Pouyaud, mes parents étaient
agriculteurs. On se faisait tout nous-mêmes
à la maison, même les charrettes et le pain, bien sûr, donc les palissous. »
Yvon Pouyaud avoue avoir
des difficultés pour se procurer la paille de seigle. Alors, il a décidé d'en semer dans sa vigne, mais «
les lapins me mangent tout. Je pourrais utiliser du jonc mais c'est moins
joli, alors je vais m'approvisionner en Limousin. Ça permet de revoir le pays
». Voici
quelques mois, une poignée de passionnées a jeté son dévolu sur un vieux
four à pain. La construction était en piteux état. Après
maintes péripéties et de nombreuses
heures de travail, le foyer va pouvoir fonctionner à nouveau. C'est à ce
moment précis qu'Yvon Pouyaud entre en scène. « Vouloir
faire cuire du pain, c'est bien, mais dans quoi vont‑elles faire lever
la pâte ? »,
se demande-t-il. Joignant le geste à la parole, il leur confectionne le
premier palissou. L'inauguration
du four ayant lieu le 24 mars prochain (2002), un deuxième, voire un troisième ne
seront pas de trop. Texte
modifié
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Réalisée le 16 mars 2002 |
André Cochet |
Mise ur le Web le mars 2002 |
Christian Flages |
Mise à jour le |
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