Château GUIRAUD.

 SAUTERNES.

Sommaire:

Un peu d'histoire.

La vigne.

Les vendanges.
Lélevage.
Autres productions. Passages du texte de présentation.
Dégustations. Sur le site Internet Winecampus.  

 



Un peu d’histoire.

 

  « La maison noble du Bayle », premier nom de Château Guiraud était la possession de la  famille de Mons de Saint Poly.

 Le 22 février 1766 Pierre Guiraud, négociant protestant bordelais, s'en porte acquéreur pour la somme de 53 000 livres. A sa mort en 1799 il lègue le domaine à son fils Louis.

Celui-ci fera de Bayle un grand domaine et surtout un grand cru, le relevant de la dévaluation où il était tombé depuis 1793.

En 1837, le domaine qu'il lègue à son fils Pierre-Aman vaut 250 000 francs. C'est avec cette dernière succession que Bayle quitte la famille Guiraud alors même que sa valeur avait triplé en moins de quarante ans.

Le poids financier de la succession, déjà trop dur à assumer, oblige Pierre-Aman Guiraud à céder la propriété.

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Bayle est vendu le 17 juillet 1846 à François Henri Nauté.

En 1867, Monsieur Bernard acquiert à son tour "Château Guiraud" et le gère jusqu'en 1933 où il devient la propriété de Paul Rival qui le reçoit pour son vingtième anniversaire et l’administre alors jusqu’en 1981 où la Dolphin International Vineyard Limited  se porte acquéreur de Guiraud et lui redonne les qualités qui ont fait de lui un 1er Cru Classé 1855.

 Le vignoble de Guiraud est planté sur des sols essentiellement composés de graves sableuses pour 80% d’entre eux et de graves argileuses pour le reste.

Ces sols s’alternent sur les croupes de sauternes. Mais on retrouve une grande diversité du comportement de la vigne compte tenu aussi de la grande diversité des sous-sols.

En effet, on rencontre des sables translucides profonds, des graves pures traversées par endroits par des masses d’argile rouge, mais on trouve aussi des  marnes calcaires, des bandes de calcaire à huîtres ou des argiles rouges et blanches.

De plus, une couche d’alios apparaît à des profondeurs très différentes. Ainsi, on alterne des zones sèches avec des zones où l’eau stagne et qui restent donc excessivement humides.

C’est pour cela que tous les sols du château ont été drainés pour tenter de niveler ces contrastes d’humidité et d’asphyxie racinaire possible.

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Les cépages :

 

100 ha composent le vignoble de Château Guiraud, divisé en 74 parcelles de vignes en production entièrement palissées. 
Les principaux cépages  cultivés  sur l’exploitation sont :
-    Le Sémillon
-    Le Sauvignon 

 

2 zones d’appellations différentes sont présentes sur le vignoble:

 

La zone d’appellation d’origine contrôlée Sauternes :
Elle occupe 85 ha et elle est composée à 65 % de sémillon et à 35% de Sauvignon.

Avec, par décret d'appellation, une taille en cot pour le sémillon et à longs bois pour le sauvignon.

La densité est de 6660 pieds/ha pour les vignes à 1,50m et 5000 pieds/ha pour les vignes à 2m.

Les vignes à 2m étant les vieilles vignes du château mais cet écartement entre rangs n’est plus reconduit aujourd’hui.

 

Le pourcentage de sauvignon à Château Guiraud est assez important, 35%, alors qu'il n'est, en moyenne, que de 10 % sur l’appellation.

C'est un des éléments de la personnalité du vin de Guiraud.

 

La zone d’appellation d’origine  contrôlée Bordeaux Blanc Sec :

Elle occupe 15 ha, elle est consacrée à la production du « G » de GUIRAUD et elle est composée de 70 % de sauvignon taillés en taille bordelaise et à 30 % de sémillon taillés à Cot .
  

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La vigne.

 

Les vignes vont faire l’objet d’un suivi très précis et d’une attention toute particulière tout au long de l’année. Le premier travail, qui va s'effectuer entre décembre et mars, est l’opération de la taille. 

 

Elle permet d’équilibrer la fructification et la végétation des souches en fonction de leur âge et de leur vigueur, de régulariser la production  et donc d’améliorer la qualité des fruits.

A Château Guiraud, le sémillon est taillé en éventail à deux  bras avec trois coursons (cots) de deux yeux chacun.  Le sauvignon quant à lui est taillé à la bordelaise, deux baguettes couchées sur le fil fixe, comportant chacune quatre bourgeons. 

Ensuite, on fait tomber les bois, qui sont mis à terre et brûlés. Les bois fructifères quant à eux sont rattachés à la carassonne ou au fil de fer.

Pour que les bois conservés, fructifères, poussent convenablement suivant le type de taille qui a été choisi, ils sont alors attachés, c'est le calage. 

Cette opération terminée, nous nous lançons dans la réparation des rangs et le changement des piquets. Il est primordial que le vignoble soit en parfait état, c'est pourquoi, chaque année sont remplacés des pieds de vignes morts pour fournir la qualité requise. 

Dans cette même optique, il faut s'assurer qu'il n'y a pas quelques plants malades, manquants ou, quelques piquets défectueux ne permettant pas un bon palissage du vignoble.

 

 Pendant la période végétative de la vigne, on va pratiquer l’épamprage. Cette opération permet d’éliminer tous les rameaux sortis de bourgeons du vieux bois non fructifères. 

Elle permet aussi de supprimer les bois doubles quand plusieurs rameaux fructifères ont démarré du même bourgeon.

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Dès que les rameaux ont atteint une taille suffisante, on va lever ou palisser, ce qui consiste à coincer la végétation entre les fils de fer. 

Trois passages sont généralement nécessaires pour suivre la  croissance progressive des rameaux. La sève qui vient du sol et parcourt tout le pied de vigne va nourrir en plus grande quantité les rameaux les plus éloignés du pied au lieu des plus proches. Dés lors, les plus éloignés ont une croissance plus rapide.

 

En même temps, dès la fin du printemps, a lieu le rognage c’est-à-dire la coupe de l'extrémité des rameaux afin d'en limiter la croissance, et de favoriser la réussite de la nouaison. 

Limiter l'expansion des rameaux permet ainsi de contrôler la surface foliaire de la vigne, et de trouver un équilibre d'alimentation entre le feuillage et les grappes. Toutefois il ne s'agit pas non plus de "raser" la vigne. 

Il est nécessaire de garder une bonne surface foliaire pour que s'effectue la photosynthèse qui permet le développement de la vigne, des grappes, et une meilleure maturation des grains de raisins. 

La coupe se situe alors à une hauteur d'1,60 mètres au-dessus du sol pour garder une surface foliaire importante.  

 

Cette opération de rognage permet aussi de limiter l’implantation de certaines maladies (le mildiou) sur les jeunes pousses plus sensibles. 

Avec la véraison, vont être supprimées les feuilles à la base des rameaux, gênes potentielles pour la bonne maturation des baies. 

Cet effeuillage est réalisé suivant l'orientation des rangs, la partie orientée du côté du soleil levant étant celle qui sera effeuillée.

 

 L'effeuillage permet aux grappes de recevoir le soleil matinal pour mûrir, d'être bien aérées et par conséquent de respirer, de se mouiller et de sécher mieux.

 On cherche ainsi à favoriser le développement de la pourriture noble. Le reste du feuillage servira de parasol pour protéger les grappes, les chaudes après midis, leur évitant ainsi les méfaits des "coups de soleil"

 

Entre début août et la fin des vendanges, le stade de développement de la vigne est terminé, le travail de la vigne  prend fin jusqu'à la taille suivante.

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Les Vendanges.

 

Dès la fin du mois d’août, l’évolution de la maturation du raisin est suivie de très prés. On effectue des prélèvements dans les différentes parcelles du château et sont ainsi analysés : le degré potentiel des baies, leur taux d’acidité,…

 

On suit également la mise en place et l’évolution de la pourriture noble sur l’ensemble du château. Ce sont tous ces éléments qui permettent de décider le démarrage des vendanges.

 

Celles-ci sont très particulières à Sauternes. On va effectuer différentes tries, tributaires de l’implantation de la pourriture noble et de la météo.

 

Les vendangeurs ont le soin de la cueillette et du choix des baies. On cherche un équilibre entre les grains pourris pleins, pourris rôtis et mûrs, afin d’obtenir un moût de qualité optimale.

Chaque vendangeur dispose d’un seau, qu’il déverse dans des cagettes. 

Ces cagettes sont ensuite apportées au château afin que la vendange soit pressée.

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 Le raisin, confit, arrivé en cagettes de petit contenant, est soigneusement versé dans la presse. La vendange ici, n'est pas égrappée afin de conserver les rafles qui serviront de drains pour le jus dans la presse. 

Nous disposons de quatre presses pneumatiques et d’une presse verticale nous permettant de continuer à différencier les raisins de chaque parcelle lors de la pressée.

 

Le volume d'une pressée est de 12 à 13 hl.  A la fin des vendanges nous disposons en moyenne d'une cinquantaine à une soixantaine de lots.

 

Une telle séparation des lots va permettre à chacun d'exprimer ses particularités, son potentiel, de garder ses caractéristiques. 

  

Tous les lots n'ont pas le même degré potentiel, n'ont pas les même sols, la même exposition, le même rendement, le même âge, …

 Ainsi, au moment de l'assemblage nous disposerons d'une large palette d'arômes d'une grande complexité qui nous fournira un plus grand choix de combinaisons d'assemblages pour réaliser un grand Guiraud.

Le liquide ainsi extrait descend petit à petit, par gravité, par des tuyaux, du bas de la presse vers des cuves thermorégulées, enterrées et inertées, en inox d'une contenance de 25hl.

 

Chaque lot va être logé dans une cuve spécifique. Jusqu'à l'assemblage final, tous les lots seront logés et élevés individuellement, sans aucun contact les uns avec les autres, chacun devenant un vin unique et bénéficiant alors d'une attention toute particulière. 

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La pressée est refroidit toute la nuit à une température voisine de 5-6°. Sous l'action de la gravité, les particules présentes dans le jus vont se déposer au fond de la cuve. 

Le froid généré par les serpentins va faciliter la sédimentation de ces particules qui, lors du débourbage resteront au fond de la cuve. 

Le moût et ses arômes sont ainsi affinés. Les bourbes seront ensuite aspirées et envoyées à la distillerie. 

Après débourbage, le moût est alors mis en fût grâce à un système de pression à l'intérieur de la cuve: l'entonnage par transfert d'air. 

De l'air est introduit dans les cuves closes et inertes, comprimant le jus, et l'obligeant à s'engouffrer dans une canne qui le guidera directement aux fûts neufs auxquels il est destiné.

La fermentation et l'élevage sont pratiqués en fût profitant de cette manière des apports bénéfiques du contact entre le vin et le bois avec l'extraction de certains caractères organoleptiques du chêne par l'action des levures qui vont se mêler à ceux du vin, apportant en plus une certaine finesse.

Le suivi des fermentations, de leur température,  est quotidien, nous contrôlons ainsi leur bon déroulement par la prise de densité de chaque lot matin et soir, par un échantillonnage de chaque barrique de chaque lot et enfin par une analyse alcool-sucre lorsque les densités approchent du point de mutage.

 

Lorsque les densités approchent les 1050-1040, une analyse est réalisée afin de pouvoir muter le lot et d'arrêter sa fermentation à l’équilibre alcool-sucre recherché. 

 

L’objectif est d’équilibrer tous les lots individuellement ce qui permettra d’obtenir un équilibre global satisfaisant et non pas d’équilibrer un lot en fonction des autres. 

L’arrêt des fermentations est obtenu par un blocage de l’activité levurienne au moyen du froid (-4°c pendant 48 heures), pour cela le vin est soutiré à l'air (canne et air comprimé) vers les cuvons en inox. Après une nouvelle sédimentation des levures, le vin est soutiré et réentonné dans des fûts lavés et méchés. 

Le mutage, qui est un apport de souffre (SO2) est ensuite effectué en barrique. Cet apport permet de préserver le vin d'autres attaques de levures et de bactéries. C'est le meilleur, et le seul, protecteur des vins actuellement connu.

 

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L'élevage.

 

Commence alors la période d'élevage de 24 mois.

 

Un ouillage  a lieu tous les 8 jours la première année évitant ainsi un contact non souhaité entre le vin et l'air. 

Le bois des barriques neuves se gorgeant comme une éponge du vin qu'il contient (la barrique consomme 6-7 litres) . 

Un autre phénomène intervient simultanément, qui voit l'évaporation d'une certaine quantité de vin: c'est la part des anges. Cette évaporation d'alcool amène une perte finale d'à peu prés 10 % du volume total.

 

A la fin de la première année l’assemblage est effectué par dégustation des lots et analyses, ce n'est qu'à partir de ce moment que les lots retenus pour entrer dans la composition du cru seront en contact.

 

La sélection est drastique! Une fois l'assemblage terminé, le vin est remis en fût et relogé dans le chai de 2ème année. Il y terminera son élevage.

Après 24 mois, les vins sont prêts pour la mise en bouteille. Ils vont subir un passage au froid d'une durée de 3 semaines pour éviter toute précipitation tartrique et sont finalement embouteillés.

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Autres Productions. 

2ème Etiquette : Le Dauphin.

Le Dauphin est le résultat de la qualité du 1ier Cru, issu de la sélection de la vigne ou des lots au moment de l’assemblage, le Dauphin bénéficie de la même rigueur que le 1ier Cru. C’est un vin fermenté en barriques, il est élevé durant 12 mois, caractérisé par une fraîcheur d’arômes et des notes de botrytis très légères moins concentrées que le Guiraud 1ier Cru.
C’est un Sauternes à boire dans les 3 ans, léger et facile

 

AOC Bordeaux Blanc sec :  Le « G » de Guiraud.

Le « G » est un vin blanc sec issu de raisins murs et non pourris.
Le raisin est ramassé en choisissant les grappes ou les portions de grappes les plus mures, à l’exclusion de toutes baies pourries ou trop vertes. 

 

Si nécessaire, un deuxième passage est effectué. 

 

Après pressurage dont seule une première pressée est gardée, les jus sont débourbés à basse température (10°c) au bout de 24 heures. La fermentation démarre aux environs de 12/13° et se termine aux environs de 19: elle se fait en barriques. 

 

Après fermentation (15 jours), le vin est gardé en fût de chêne, un batonnage sur lies est effectué pendant 3-4 mois. L’élevage en barrique dure en général 9 mois.


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 La Dégustation.

 

 

Millésime 1999.

Encore en période d'élevage, le 99 marquera la fin du siècle de son emprunte. Un nez intense et complexe aux arômes de pêche, d'abricot, de mangue, de fruits blancs confits, de miel, de vanille, de sureau, de sucre candi, de muguet.
La bouche est pleine, grasse, charnue. Le fruit frais citronné y côtoie des notes d'abricots, et des arômes rôtis. D'une belle pureté, avec beaucoup de matière, son attaque est précise, très élancée, caractérisée par le sauvignon. Son potentiel exceptionnel permettra une garde sans limite tout en permettant de le déguster rapidement. "Un très grand vin qui me rappelle les 89…"

Xavier Planty.

 

Millésime 1998.

"Une très grande année, qui plus est abondante (18 hl/ha) ce qui ne gâche rien." Le nez offre beaucoup de distinction, avec des arômes de fruits confits, de miel et de  fumé, notes d'agrumes, d'acacia, de fleurs. La bouche, d'une grande complexité porte sur des notes d'agrumes. Le vin est gras, ample, moelleux avec une grande acidité. Juste mis en bouteille, il entame une longue carrière. X.P.

 

Millésime 1997.

L'un des plus grands millésime de Sauternes.
Robe dorée. Nez frais, fin, aux arômes floraux, aux arômes d'agrumes confits avec des notes orangées, de réglisse de cannelle, de menthol, de térébenthine, de botrytis, marmelade d'orange, beurre fondu, litchi, eau de vie de poire, herbes fraîches, de chèvrefeuille.
Vin opulent et exotique d'une très belle intensité aromatique. Doux et soyeux en bouche avec une liqueur mielleuse, une grande concentration, beaucoup de fraîcheur et une très belle acidité. Notes de citron vert, de poire, d'herbes et de fleurs blanches. "Vin somptueux, exubérant." X.P.


 


 

 

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Réalisée le 31 mars 2002

 André Cochet

Mise ur le Web le        avril 2002

Christian Flages

Mise à jour le