Le CLASSEMENT de 1855
des VINS de BORDEAUX
Conférence
de
M. D. MARKHAM Jr.
à
Bommes
le
2 avril 2001
L’exposition
Universelle de 1855.
La chambre de commerce de Bordeaux entre dans le jeu.
Monplaisir Goudal entre dans le jeu.
Les vins blancs et le Classement
Le classement devient autorite.
Philippe Daney et
le reclassement des vins blancs.
Le classement de 1855 : toujours valable ?
Lorsque je travaillais chez des cavistes aux
Etats Unis et qu’un américain entrait dans le magasin pour demander un bon
Bordeaux, particulièrement un cru classé, ma première question était
toujours :“ Combien voulez-vous dépenser ? ”
Et on
me donnait un chiffre, et je montrais la bouteille, peut-être un cinquième cru
classé, peut être un quatrième cru classé parmi les rouges.
En
regardant l’étiquette il me disait :
Oui,
il est bien marqué “cru classé”. Donc, c’est un premier cru classé, n’est ce
pas ?
Et je
disais, non, …, non , c’était un bon cinquième ou quatrième cru
classé, mais, non ce n’était pas un premier cru classé.
Alors,
peut-être que ce n’est pas tout à fait ce que je veux .
En conclusion, un cinquième cru classé était égal pour lui à un vin de
cinquième classe.
Aussi,
j’ai commencé à faire des recherches aux Etats Unis pour mieux expliquer ce
classement à mes clients et pourquoi il avait l’importance qu’il a aujourd’hui.
Et
voilà, la genèse de ce projet.
J’ai
entendu beaucoup d’histoires comme tout le monde. :
Que cela avait été inventé au moment de l’Exposition
Universelle de 1855 à Paris.
Que cela avait été fait à la demande de Napoléon III
J’ai même vu que c’est Napoléon III lui-même qui l’a
inventé.
Qui l’a écrit de sa propre main, au dos d’une enveloppe
sans doute, et toutes ces choses folkloriques.
Mais la réalité est beaucoup plus intéressante que cela
dans ce que j’ai trouvé.
Cette histoire de
classement, le développement de ce classement de 1855, s’est fait tout à fait
par hasard. Il y a beaucoup d’étapes dans le développement de cette histoire
sans lesquelles le document que nous avons aujourd’hui n’existerait pas.
Oui,
cela a été fait pour l’Exposition Universelle de cette année là, et c’était
l’Exposition qui s’est tenue 4 ans après l’Exposition Universelle de Londres au
Crystal Palace.
Jusqu’à
ce moment-là, il n’y avait que des Expositions Nationales en France, avec tous
les produits provenant de France.
Cette
fois-ci, c’était international, pour la première fois en France. Donc tout un
système d’organisation a été mis en marche pour que la France attire bien le
monde.
C’était
très important que les meilleurs produits français soient à Paris à ce moment
là. Chaque département avait un comité départemental pour faire le tri de ce
qui était disponible et de ce qui était le mieux dans chaque département, et
donc également ici en Gironde.
Il y
avait un comité qui a cherché les choses dignes d’être envoyées à Paris. Dans
ce comité il y avait des gens de disciplines et de compétences différentes.
Il y
avait le marquis de Lur Saluce à cette époque, dans ce comité, mais il ne fut
pas choisi parce qu’il était propriétaire de vignobles, Yquem en particulier;
c’était pour ses distinctions sociales et officielles. En fait, même s’il était
un activité principale du Gironde, le vin ne tenait pas grande place dans
l’esprit de ce comité: au début, il n’était pas convenu d’envoyer les
vins de Bordeaux à Paris.
Il
faut savoir que ce genre d’expositions était une vitrine pour les articles de
grand luxe, de dernier cri dans la technologie, pour les meilleurs
développements de toutes les industries.
Le
vin n’est pas une industrie, le vin est, à cette époque là surtout, artisanal.
C’est quelque chose qui est fait par tradition, qui est fait de père en fils,
avec la sagesse du viticulteur et transmis comme cela, comme toujours
d’ailleurs.
Donc
le vin n’est pas du tout un produit qui était habituel dans ce genre de
manifestations et personne ne voulait envoyer de vin, parce que personne
n’y avait pensé.
Ce
comité a reçu une lettre de leurs homologues dans les Côtes d’or disant qu’ils
avaient eu l’idée d’envoyer les vins de Bourgogne à Paris.
Est-ce
que le comité départemental de Gironde voulait collaborer dans une exposition
des vins de France ? C’était la première fois que cette idée de vins était
exprimée; ils ne savaient pas quoi répondre. Ils ont dit :
“ bon,
merci bien pour cette idée, nous allons y réfléchir ”, c’était
tout.
Le
comité départemental qui était fait d’hommes sans lien avec le monde du vin a
eu la bonne idée de passer une petite annonce dans les journaux régionaux et
locaux de Bordeaux en disant que le comité départemental invitait les
propriétaires de vignes à considérer cette question :
”Voulaient-ils
que des vins soient envoyés à Paris ”.
Il y a des vignerons qui sont arrivés et qui ont dit :
“ -oui
c’est une bonne idée ”
Mais personne ne savait quelle démarche suivre, et le comité qui a entendu
l’avis des vignerons, a dit “merci, maintenant nous allons considérer ce que
nous avons entendu.”
Mais
il y avait une personne dans ce comité qui était très lié au monde du vin, une
seule personne, et cet homme était Nathaniel Johnston.
C’était un grand négociant et quand il a entendu ce qui se passait, sans doute a–t-il été pris de panique car il
a vu tout cet édifice commercial d’une grand stabilité qui était
construit depuis des décennies pour mettre de l’ordre régulier dans les
affaires des vins de Bordeaux en péril.
Si les
propriétaires avaient l’opportunité d’envoyer leurs propres bouteilles, leur
propres échantillons, leurs propres vins
à Paris, ils allaient utiliser cela comme une façon de se mettre en
avant. Cela voulait dire que tous les systèmes de prix seraient bousculés. Or
les prix étaient la base de ce classement.
Maintenant
il faut reculer un petit peu.
Il faut comprendre que le classement était existant, bien avant 1855. Ce n’est
pas quelque chose qui s’est développé cette année là, c’était un élément de la
vie quotidienne des vignerons, des négociants et des courtiers de la place de
Bordeaux depuis le début du 19eme siècle, même avant.
Ce
classement existait parce qu’il donnait l’opportunité à la place de Bordeaux de
recommencer chaque année leurs affaires avec une idée générale de la position
dans la hiérarchie de chaque propriété.
S’il fallait
recommencer à zéro chaque année, aucune bouteille de vin de Bordeaux ne
se serait jamais vendue.
Mais
puisque ils savaient que château X s’est vendu à tel ou tel prix et que château
Y en comparaison s’est vendu au même prix ou plus bas que château X, ils
savaient, pour chaque campagne, si château X était fixé à tel niveau , où pour
château Y par exemple commencer les prix. Voilà ce qui est l’origine du
classement.
Le
premier classement qui est toujours cité n’était pas vraiment un classement
mais un barème des vins, établi par la Jurade de Bordeaux en 1647.
Cela
n’avait pas été fait pour établir les prix, c’était juste une réflexion,
c’était une transcription de l’état du marché à cette époque là.
Et
donc on peut voir que puisque cela était déjà bien établi, évidemment cette
idée de classement était même bien antérieure à cette époque là.
A
cette période là, l’idée du classement ce n’était pas une idée de cru mais de
région, et on voit que les vins les plus chers étaient des Graves, des Médoc et
des Sauternes.
En
plus, il y avait aussi un vin très prisé, le vin de palus de basse qualité.
Comment expliquer cela : traditionnellement, sur le marché de Bordeaux,
pour le vin de Bordeaux, il y avait deux marchés principaux :
- il y avait les anglais. Les anglais
étaient acheteurs de vins de grande qualité. C’était la bourgeoisie anglaise
qui était amateur de ces vins, qui consommait et qui était prête à dépenser
n’importe quelle somme pour obtenir les meilleurs vins.
- de l’autre côté, il y avait les
hollandais. Pour les hollandais, le critère important était le prix. Ils
voulaient acheter le vin le moins cher possible.
La
raison est que les anglais faisaient l’exportation des vins de Bordeaux vers
l’Angleterre et comme je le disais c’était la bourgeoisie qui les consommait.
Les
hollandais achetaient le vin, mais le l’envoyaient pas aux Pays Bas: ils l’envoyaient
partout dans le monde, et c’est pourquoi les Hollandais étaient la plus grande
puissance dans le monde économique parce qu’ils avaient des colonies partout.
C’était
pour approvisionner ces colonies qu’ils achetaient du vin, et donc pas les vins
fins parce que, avec les longs voyages en bateau, les vins étaient à l’arrivée
abîmés. C’est grâce aux hollandais que nous avons beaucoup de ces
développements aujourd’hui comme l’utilisation du soufre pour préserver le vin
en tuant les bactéries, bien avant Pasteur et l’idée même de bactéries.
Ils
ont même fait des distillations pour que l’alcool supporte bien le voyage. Donc
pour eux, acheter les meilleurs vins c’était ridicule ; mais le vin de
palus était idéal pour leurs besoins. Puisqu’ils étaient si importants pour le
marché de Bordeaux, le prix des vins de palus était assez élevé par rapport aux
vins achetés par les anglais
.
Donc
à cette époque là, au 17 ème siècle, le classement était fait en région entière, Médoc,
Sauternes, Graves, Palus.
Au
fur et à mesure que le temps passe, on voit qu’il y a distillation de cette
idée.
On
voit que l’idée de qualité, d’origine de provenance même, devient de plus en
plus précise, et on voit apparaître des communes ; on a vu que la commune
de Margaux, par exemple, était très côtée parce que les vignerons de Margaux
ont suivi des pratiques, ont utilisé des méthodes, qui étaient plus
respectueuses pour la qualité du vin. En régle générale, la réputation des vins
de Margaux était meilleure que dans des endroits où ces soins n’étaient pas
pris.
Suite
à ce développement est arrivé l’idée d’attribution de qualité par certaines
vignobles et donc l’idée de crus.
Et
petit à petit certaines propriétés ont commencé à se faire une réputation chez
le consommateur et en conséquence les acheteurs ont demandé ces vins pour eux.
Les
vins qui étaient ainsi les plus cités, on peut le dire parce que c’est bien
connu, étaient Margaux, Lafite, Latour et Haut Brion.
Ce
n’est pas par hasard s’ils sont devenus des premiers crus, mais parce que les
consommateurs étaient prêts à payer n’importe quel prix pour ces vins là et
donc ils ont créé une identité commerciale dans l’esprit du consommateur
Mais
au fur à mesure que le temps passe on voit que, à la fin du 18ème siècle, il y a des classements,
des barèmes, avec le nom de ces quelques propriétés et en dessous il y a
certains autres noms qui sortent.
Je
dois dire que je réserve tout ce que je viens de dire aux vins rouges ; je
parlerai des vins blancs tout à l’heure.
Donc
on voit certaines propriétés qui sont les seconds crus classés mais les noms
n’étaient pas bien fixés, c’était assez flou.
En
dessous, il y avait une catégorie qui s’appelait “ cru bourgeois ”.
Avec chaque décennie qui passe, les noms dans la catégorie des deuxièmes crus
classés deviennent de plus en plus réguliers et on voit la naissance d’une étape de deuxième cru classé et en
dessous on commence à voir quelques noms de propriétés qui sont citées souvent
comme troisième cru classé.
Mais
là encore une fois les noms sont assez flous, il y a des noms qui sont là ou
qui ne sont pas là et en dessous il y a encore les crus bourgeois.
On
voit qu’avec le temps, les classes de cet édifice sont construites du haut vers
le bas. Donc, en1855, ce processus est bien avancé : les premiers crus
étaient bien établis, depuis plus de 60 ans, 70 ans , les seconds crus étaient
bien établis, les troisièmes bien établis et les quatrièmes bien établis et
pour le cinquièmes, il y a certains noms, si on regarde les listes de cette
époque, qui sont là et certains qui ne sont pas là.
Et en
dessous des cinquièmes il y a les crus bourgeois.
Ca,
c’est le contexte où on a trouvé tout ce qui se passait en 1855.
LA
CHAMBRE DE COMMERCE DE BORDEAUX
ENTRE DANS
LE JEU.
Donc
les négociants avaient une grande peur
que tout ce système qui était établi depuis des décennies, depuis 100 ans et
plus, ne soit bousculé et même éclaté.
Et
cela serait une grande tragédie, pour bien sûr le négoce mais plus largement
tous les vins de Bordeaux. Donc Nathaniel Johnston, qui je l’ai déjà dit était
négociant, a entendu parler de la démarche que le comité départemental, qui n’était pas constitué de professionnels
du vin, a pris et il a dit :
« je
crois que je peux vous aider.»
Il y
a des gens compétents pour ce genre de question, à savoir la chambre de
Commerce- il en était aussi membre- et je crois que je peux m’assurer de
leur concours sur cette question ”
La
chambre de commerce de Bordeaux est donc entrée en jeu.
Maintenant
si le comité départemental de Côte d’or n’avait jamais écrit cette lettre et si
le comité départemental de Gironde avait eu une idée plus précise de la
démarche à suivre, il est possible que la chambre de commerce ne serait jamais
entrée en jeu.
Nous
en sommes donc là : le comité départemental a fait appel à la chambre de
commerce, et la chambre de commerce qui était bourrée de négociants a
dit :
“ -
bien sûr nous serons très contents de vous aider ”.
Et
elle a pris toute l’organisation de cette partie de produits de Gironde en
main. La chambre de commerce a dit que ce classement était une chose très
sensible et ils voulaient bien gérer toute cette organisation pour préserver le
classement mais ils voulaient le mettre à l’abri de toute reconversion.
Ils
ont fait appel aux gens compétents, les courtiers, et ils ont demandé aux
courtiers de dresser une liste des meilleurs crus .
Et
maintenant il faut reculer un petit peu encore une fois.
Le
président de la Chambre de Commerce était un monsieur qui s’appelait
Duffour-Dubergier, il était aussi ancien maire de Bordeaux.
Il a
eu l’idée d’envoyer les vins de Bordeaux mais pas uniquement les crus classés.
La chambre de Commerce a fait passer une petite annonce dans les journaux de
Bordeaux en disant qu’elle allait organiser une expédition des crus et des vins
de Bordeaux à Paris et que tous les propriétaires qui voulaient participer
devaient envoyer des échantillons à la Chambre de Commerce.
Ce
n’était donc pas uniquement réservé aux crus classés.
La plupart des
crus classés n’ont rien envoyé. On entend de temps en temps des propriétaires
de vignes qui sont de très bons crus mais pas de crus classés dire:
“ -
vous savez, il n’y a qu’une raison qui explique que ma propriété ne soit pas
un cru classé, c’est que le
propriétaire de cette époque ne voulait pas participer à un vulgaire exercice
commercial avec la chambre de commerce, il n’a pas envoyé d’échantillon, ou il
y a pensé et puis il a oublié, … ”
.
Non, comme
nous l’avons vu le classement était bien établi avant 1855, le fait d’avoir
envoyé un échantillon ou pas n’avait rien à voir avec la présence sur la liste
dressée par les courtiers.
Duffour-Dubergier
a eu l’idée d’envoyer tous les vins classés ou non dans des bouteilles
identiques avec une étiquette dressée par la Chambre de Commerce pour avoir une
uniformité de tous les vins, encore une fois pour éviter les prétentions des
propriétaires, et donc pour préserver le classement.
Mais
avec toutes ces bouteilles identiques, comment montrer aux visiteurs de
l’Exposition quelles sont les bon vins, quelles sont les qualités relatives de
tout ce qui est présenté?
Il a
donc eu l’idée de dresser une carte viticole de toute la Gironde. Il était très
fier de cette carte, qui a été sa préoccupation principale de toute cette
période, et comme annexe à cette carte il a demandé aux courtiers de dresser
une liste, pour que les visiteurs de Paris puissent dire :
“ -
ah voilà ça c’est la qualité du vin de Bordeaux ”.
Le
classement a donc été utilisé pour cette raison.
Un
autre “ si ”: si Duffour-Dubergier n’avait pas eu l’idée de cette
carte il n’aurait jamais fait appel aux courtiers, ce document que nous avons
aujourd’hui n’existerait pas.
Vous
voyez tous les “ si ”. . . .
Il
n’y a rien de prédestiné pour cette histoire de classement.
Les
courtiers ont reçu les demandes début avril et puisque toutes les bouteilles
étaient déjà collectées et envoyées à Paris puisque les portes de l’Exposition
devaient être ouvertes au 1er Mai, tout était très urgent ; et en quinze jours les
courtiers ont renvoyé une liste et souvent on lit :
“ -Ah
oui cette liste a été faite en si peu de temps que ce n’était pas un exercice
très sérieux ”
Mais
non puisque tout était déjà bien établi, les courtiers n’ont eu qu’à regarder
dans leurs archives pour voir le prix de vente de ces propriétés, puisque
c’était le prix de vente qui établissait la position d’une propriété sur cette
liste.
Au 15
avril la liste fut envoyée à la Chambre de Commerce, elle fut transcrite sur la
carte et tout fut envoyé à Paris. Fin de l’histoire.
Si ce
n’est que, il y avait un propriétaire qui ne voulait pas jouer le jeu de la
Chambre de Commerce. C’était le régisseur de Château Lafite, ce n’était pas
encore Lafite Rothschild à cette époque, les Rothschild l’ayant acheté
une douzaine d’années après, en 1868.
Château
Lafite était une propriété qui était un premier cru classé, mais il vendait
plus cher ses vins que les autres premiers crus parce qu’à cette époque il y
avait une période d’oïdium, maladie de la vigne, et il y avait pas mal de
propriétés, parmi les autres premiers crus classés qui vendaient leurs vins par
abonnement au prix fixé.
Lafite
n’a pas fait cette démarche, et quand il y avait des bonnes années, Lafite
était libre de demander ce qu’il voulait, ce qu’il pouvait obtenir. Les autres
étaient fixés.
Lafite,
en 1855, a donc réussi à se hisser à la tête des premiers crus. Lafite ne
voulait donc pas être mélangé avec tous les autres.
Le
régisseur de l’époque s’appelait Monplaisir Goudal, (j’aime ce nom, c’est
savoureux) et il a envoyé une lettre à la Chambre de Commerce en disant :
“ oui,
nous avons bien reçu votre demande pour les échantillons, nous allons envoyer
des bouteilles mais nous voulons juste savoir, s’il était possible que nos
bouteilles portent nos propres étiquettes ”.
Duffour-Dubergier
a lu cela et il l’a reçu comme une attaque à tout ce système de protection du
classement qu’il avait établi et il a envoyé une lettre en disant :
“ oui
vous savez que l’idée est celle de l’uniformité et tous les autres
propriétaires ont dit oui. Je ne sais pas comment on peut trouver un problème
avec ce système. Non je crois qu’il
faut une étiquette comme tout le monde ”.
Monplaisir
Goudal a lu cela et il a vu rouge, parce que Duffour-Dubergier était un grand
négociant et les négociants étaient les ennemis jurés de Monplaisir Goudal.
Il a
pensé que lui pourrait le faire quand même, lui le régisseur de Lafite. Il
s’est dit :
“ -Bon
on verra ”.
Il
voyageait souvent à Paris pour vendre le vin de Lafite en direct et il avait
rencontré lors d’une visite une connaissance, non de Napoléon III, mais du
Napoléon Jérome, le prince Napoléon, qui était le cousin de Louis
Napoléon, c’est à dire, Napoléon III.
Il y
a souvent des confusions ces deux personnages. Napoléon III, une fois
l’exposition ouverte, a visité l’Exposition plusieurs fois mais je n’ai jamais
trouvé la moindre preuve qu’il ait visité le pavillon des vins de Bordeaux.
Il
faut en effet savoir qu’il y avait deux grandes parties dans cette
exposition : il y avait le palais d’exposition, où étaient herbegés
les objets de grand luxe; puis, quand les organisateurs ont vu qu’il y avait
tant de choses qui avaient été envoyées, ils ont fait une annexe, et c’était
dans l’annexe au bord de la Seine qu’ils ont mis les produits naturels, les
bois, les pierres, etc. Le vin était considéré comme produit naturel et il
était mis là et non dans le grand palais avec tous les objets beaux et chers.
Napoléon
III a visité plusieurs fois l’annexe mais rien n’a jamais été dit comme
“ il a passé des heures à regarder des vins”, …, non, rien.
C’était
le prince Napoléon qui était chargé d’organiser toutes ces exhibitions, et
c’était lui qui a reçu Monplaisir Goudal.
Le
prince Napoléon avait comme surnom “ le prince rouge ”. Il était
très très soucieux des droits des ouvriers, et son agenda social était
très important pour lui.
Comme
Monplaisir Goudal lui avait expliqué que les grands négociants étaient là en
train de prendre le droit, d’identifier le travail des vignerons avec leur
propre produit et de mettre leur nom, le nom de la Chambre de Commerce sur les
bouteilles, le prince s’est dit que c’était injuste.
Il a
fait une lettre à la chambre de commerce en disant que c’est le droit de chaque
ouvrier de recevoir la récompense de son travail et il a donné donc raison à
Monplaisir Goudal et c’est donc ainsi que Napoléon, prince Napoléon, s’est
trouvé mêlé à toute cette histoire de vins de Bordeaux.
Monplaisir
Goudal a enfin réussi à mettre ses bouteilles à part avec ses propres
étiquettes, mais c’était un sujet si long et compliqué et si difficile pour la
Chambre de Commerce, que, une fois que l’Exposition a fermé ses portes, il
n’ont jamais voulu recommencer l’expérience.
Voilà les circonstances de ce
classement de 1855.
Ceci c’est pour les vins rouges et je vais parler maintenant des vins blancs.
LES VINS BLANCS ET LE CLASSEMENT
Tous
les vins de Gironde étaient prévus dans ce classement, ce n’est pas un
classement des vins du Médoc. Tous les vins qui l’avaient mérité, grâce à leur
prix de vente, étaient inclus dans ce classement, vins blancs compris.
Mais
à cette époque les seuls vins blancs qui étaient vendus à un prix suffisant
pour mériter le classement étaient les vins blancs du Sauternais.
Pourquoi ?
Le vin blanc du Sauternais était depuis toujours un vin blanc de grande
qualité. Cela c’est bien connu. Hélas, le vin blanc de Sauternes est un vin de
mode.
Ca
veut dire que en 1647 le vin de Sauternes
était vendu en prix à l’égal des Médoc et des Graves. 100 ans après,
c’était très différent.
Il y
avait une grande différence entre les Sauternes et les Médoc et Graves. Mais,
tout cela a changé un petit peu avant 1855, en 1847.
C’était
un millésime formidable, pourriture noble à souhait, c’était des vins liquoreux
de très grande qualité.
A
cette époque, les grands consommateurs de vins de Sauternes étaient les Russes
mais les Russes, ce n’est pas comme en Angleterre où il y a toute une classe de
bourgeoisie pour consommer ces vins.
En
Russie, c’était la noblesse, qui était le grand consommateur de vins de
Sauternes et, malheureusement, c’était une classe assez restreinte ; les
demandes pour ces vins n’étaient pas aussi larges et régulières que pour les
vins rouges.
Il y
avait donc de grandes fluctuations dans les fortunes des vins de
Sauternes ; en 1847, c’était si bon et si exceptionnel que le frère du
tsar a acheté un tonneau de Château Yquem pour le prix de 20 000 francs, en
or ; et cela était le prix le plus cher que le vin de Sauternes ait jamais
atteint et aussi beaucoup plus cher que les prix des premiers crus classés
rouges.
Yquem
a donc sauté en tête de la classe et donc en bonne locomotive qu’il est, même
aujourd’hui, il a tiré les autres crus
avec lui.
Si au
moment du classement de 1855, Yqem s’est classé dans une catégorie à part, 1er cru supérieur, seule propriété à
avoir cette distinction, cela s’est établi encore une fois en fonction des
prix.
Il y
avait assez de propriétés qui étaient depuis toujours des bons producteurs, qui
ont commencé à avoir des prix élevés et qui ont bien mérité d’être dans un
classement.
Mais
comme nous l’avons vu, cette idée de classement est bâtie du haut vers le bas,
mais, (et ce n’était pas que ce millésime là où tout a changé parce que même
dans les barèmes de 1843 on peut voir que Yquem est déjà dans une catégorie
exceptionnelle), mais avec ce millésime 1847, tout le monde a commencé à
partager ce vent de bonne fortune.
Et
comme ceci n’est arrivé que 8 ans avant
1855 , toute cette idée de classement d’en haut vers le bas avec
cette évolution que nous avons vu pour les vins rouges, n’avait pas le temps de
bien s’installer chez les blancs et donc au lieu d’avoir 5 classes comme chez
les rouges, il n’y a que 2 classes, ou plutôt 3 si on compte Yquem à
part.
Comme
nous l’avons vu, avec le temps il y a une évolution vers le bas, une plus
grande définition vers le bas. Une des grandes ironies de ce classement est que
s’il n’était pas arrivé, aujourd’hui nous aurions toujours un classement, mais
il est possible que cette évolution aurait continué et, les crus bourgeois que
nous avons vu chez les rouges seraient devenus 6ème crus classés et pourquoi pas un 7ème cru classé ; cela c’était
l’évolution naturelle de ce classement.
Et
chez les blancs, pourquoi pas, au lieu d’avoir des deuxièmes crus et puis c’est
fini, des 3ème crus classés, car nous avons tant
de bons vins ici à Sauternes que nous aurions vu un élargissement du classement
vers le bas.
Mais
le classement de 1855 est arrivé et tout a été arrêté.
Pourquoi ?
ça c’est une question à laquelle j’ai voulu répondre.
Pourquoi,
ce classement a-t-il pris une telle autorité et pas les autres. Dans mes
recherches, j’ai trouvé qu’il existait des classements antérieurs, mais plus
que la demi-douzaine qui sont toujours cités et qui donc renforce l’idée que ce
classement était quelque chose d’exceptionnel.
Moi,
j’ai trouvé dans mes recherches plus de trois douzaines de classements antérieurs
. Ce n’était donc pas exceptionnel, mais ce classement de 1855 a pris une
autorité qui a effacé tous les autres. Pourquoi ?
Bon,
il a été établi lors de l’Exposition Universelle à Paris. Il y en avait une
autre à Paris 10 ans après, 1865, Pourquoi ne pas répéter cette expérience,
pourquoi ne pas mettre à jour ce classement ?
Parce
qu’en 1855, ce classement était l’image exacte de l’état du marché. En 1856, le
marché a bougé un petit peu, bien sûr pas beaucoup ; un cru classé qui
avait gagné une position a toujours gardé cette position l’année suivante, mais
les positions entre les crus dans une classe, leurs prix ont changé
légèrement ; et c’est ce qui s’est produit chaque année, jusqu’à
aujourd’hui.
A
la fin de ce mois d’Avril où nous
sommes, toutes les propriétés vont sortir leurs prix. Et vous
verrez que le prix de telle propriété va changer par rapport à celui de l’année
dernière.
Pour
moi, le génie de ce classement de 1855 c’est qu’il n’a jamais empeché le
commerce de la place de Bordeaux de faire son travail, son évolution.
Un
propriété n’est jamais figée dans une position. Elle peut toujours trouver le
prix qu’elle mérite.
Et
voilà pourquoi chez les rouges c’est très classique, il y a des crus bourgeois
qui ont le prix de crus classés, même s’ils n’ont pas ces mots magiques sur
l’étiquette, ” cru classé en 1855 ”.
Donc,
10 ans après 1865, il y avait une autre Exposition Universelle, une autre
opportunité de mettre à jour ce document qui avait 10 ans.
Cela
ne s’est pas fait. Pourquoi ? Vous
vous souvenez que j’ai un peu raconté l’épopée entre Monplaisir Goudal et la
chambre de commerce. Cela est monté jusqu’au prince Napoléon et cela a mis
Duffour-Dubergier et la chambre de commerce dans une certaine déconfiture, ils
ne voulaient pas répéter cette expérience.
Ils
ont vu que c’était un sujet si sensible qu’ils ont même demandé aux courtiers
de prendre en charge cette partie de dossier.
10ans
plus tard, le comité départemental qui était rétabli, a demandé à la chambre de
commerce de recommencer ce qui avait été fait 10 ans avant.
“ Chers messieurs du comité
départemental, nous avons bien reçu votre courrier, nous sommes désolés mais
nous ne pouvons pas participer, nous vous donnons un chèque de 1000 francs pour
monter les bouteilles à Paris, merci. ”
Ils
ne voulaient pas répéter tout le processus et donc cela n’a pas été fait.
Puisque ce classement avait commencé à être
adopté, comme je l’ai dit, il y avait 3 douzaines de classements que j’ai
trouvées dans les guides de Bordeaux, des guides touristiques, dans les livres
qui ont commencé à cette époque à paraître pour les amateurs de vins, et pour
les professionnels.
Ce
classement de 1855 a commencé à être reproduit plutôt que chaque auteur prenne
l’initiative de faire ses propres recherches et établisse sa propre liste; ils
sont tombés sur cette liste et donc cette liste a commencé dans les 10 ans
suivants à developper une certaine autorité, mais c’était tout à fait
par hasard. Quand l’opportunité est venue de refaire cette liste, c’était
considéré comme parfait et des gens ont continué à l’utiliser .
Il y
avait un courtier qui s’appelait Philippe Daney qui avait son bureau à Langon.
Tous les courtiers avaient une spécialité, comme aujourd’hui, dans tel ou tel
vin de Bordeaux, et Daney était le courtier qui avait la plus grande
connaissance des vins blancs de Bordeaux.
En
1865 il a dressé une liste et a fait un travail d’évolution où l’on voit que
les premiers crus blancs comme les premiers crus rouges étaient intouchés,
Yquem
était toujours supérieur et les premiers crus classés étaient toujours les
premiers crus classés ; mais chez les seconds il y avait une liste plus longue,
et si on regarde les anciennes éditions de COCKS et FERET on voit que cette
initiative établie par Philippe Daney était suivie par une demi-douzaine
d’éditions et on voit, comme il n’existait pas de troisième catégorie, que ces
deuxièmes crus classés sont gonflés à un certain niveau.
Dans
l’édition de 1922, il y avait plus de cent propriétés classés parmi les
deuxiemes crus.
Et
bien sûr, après guerre, quand le classement était devenu si sensible pour des
raisons que je ne vais pas évoquer ici, et qui a connu son apogée en 1973,
COCKS et FERET ont laissé tomber toutes ces pratiques et ont rétréci cette idée
de classement des vins blancs à l’origine de ce qu’il était en 1855.
Il
est intéressant de voir que les vins rouges n’ont jamais subi ce genre de
changement, juste les blancs.
Donc
toute cette histoire de classement d’un développement si inattendu, tout ce que j’ai trouvé n’était pas du tout
ce que j’attendais, c’était beaucoup plus intéressant que de dire que Napoléon
III avait écrit cette liste lui-même.
Pendant
tout le temps où j’ai écrit mon livre et que j’ai fait mes recherches, il y
avait toujours une question que, je savais, je ne pouvais éviter : une
question fatale : est-ce que ce classement est toujours valable
aujourd’hui ? ”
Et
oui, j’aurais pu arrêter l’histoire à 1855 et dire que c’était un ouvrage
historique. Mais pour moi j’ai dû trouver réponse à cette question :
est-ce que ce classement est toujours valable ?
Et
voilà, oui, ce classement est toujours valable aujourd’hui mais pour des
raisons bien différentes de celles de 1855.
Comme
je l’ai dit, à cette époque-là, le classement était une réflexion exacte de
l’état du marché des vins de Bordeaux et, chaque année, il y avait des petits
changements.
Aujourd’hui,
nous l’avons dit, il y a des vins qui ne sont pas des crus classés qui se
vendent le même prix qu’un cru classé si la qualité est dans la bouteille.
Le
classement n’a jamais empêché cela. Il y a en effet deux classements
aujourd’hui : il y a le classement, dit officiel, de 1855 et un autre
classement qui est refait tous les ans à la sortie des primeurs, et c’est ce
classement qui compte, parce que c’est ce classement qui fait le compte en
banque de chaque propriétaire.
Et
c’est très bien d’avoir un cru classé mais aussi, et il y a beaucoup de
propriétaires qui ne sont pas crus classés et qui voient cela comme une grande
injustice, qu’il n’ait jamais été changée.
Oui,
c’est un grand bénéfice pour le propriétaire d’avoir un cru classé mais c’est
aussi une obligation lourde parce qu’ils ont une réputation qu’il faut
défendre, ils ont un niveau de qualité auquel il faut répondre, il faut, chaque
millésime, faire son mieux pour rester digne de cette idée de cru classé de
1855 et on n’est pas à l’abri, même en étant premier cru classé, de faire un
vin qui n’est pas à la hauteur ; oui, on reste premier cru classé
mais le prix tombe.
A
l’inverse, si l’on n’est pas cru classé et que l’on fait des efforts, oui c’est
injuste parce que l’on doit travailler beaucoup plus dur pour obtenir le même
prix qu’un cru classé, mais, quand même, on le peut ; c’est injuste
pour le propriétaire mais c’est idéal pour le consommateur puisqu’on a une
qualité exceptionnelle dans la bouteille mais le prix est un cadeau pour tout
l’effort qui est entré dans ce vin.
Aujourd’hui,
ce classement de 1855 n’est pas une question de prix mais c’est un outil
commercial.
J’ai
commencé en disant que, pas seulement pour les américains mais pour tous les
nouveaux marchés de vin de Bordeaux, puisque je vois les mêmes erreurs, les
mêmes tendances qui existaient dans les années 60, dans les années après guerre
aux Etats Unis, chez les asiatiques, chez les japonais dans les années 70, chez
les chinois maintenant.
Il y
avait des histoires classiques, comme dans les années 60, des ventes aux
milliardaires du pétrole qui mélangent Château Latour et du Coca etc. ; l’année
dernière j’ai entendu une telle histoire avec des nouveaux riches en
Chine.
Vous,
vous avez de la chance parce que vous avez consommé du vin toute votre vie; les
nouveaux consommateurs commencent leurs premiers pas dans ce monde et ont
besoin de repères.
Le
vin pour eux c’est une grande aventure et toutes les aventures comportent un
risque, peut être pas très grand mais un risque quand même :
“ je vais servir un vin à mes invités,
qu’est ce que je dois servir, je ne veux pas donner quelque chose qui n’est pas
bon ”
Et
donc, on a cette liste ce classement à Bordeaux et d’après cette liste
ce sont des bons vins et donc je vais acheter Bordeaux parce que c’est facile
de trouver les bons vins.
C’est
ça l’intérêt du classement aujourd’hui pour les nouveaux consommateurs, les
nouveaux marchés, c’est un point de repère que l’on peut utiliser comme entrée
dans le monde du vin, comme nous l’avons vu avec les américains.
Après
40 ans, ils ont maintenant un plus grand esprit d’aventure et ils
passent aux crus bourgeois et aux crus artisans qui ne sont pas classés, mais
s’ils n’avaient pas commencé avec des crus classés, s’ils n’avaient pas
commencé avec Bordeaux grâce à ce classement, ils ne seraient peut être pas
passé à l’étape suivante.
Donc
ici à Bordeaux vous avez la grande chance d’avoir un outil qui n’existe dans
aucune autre région viticole dans le monde, un classement qui est un monument,
-on dit monument mais un monument c’est fait pour les morts-, le classement des
vins est quelque chose de toujours vivant.
Et ça
c’est le grand atoût des vins de Bordeaux et voilà pourquoi je crois qu’il ne
faut pas le changer, parce que si ce classement était changé tous les 10 ans
disons, on perdrait quelque chose de spécial, que je voudrais essayer
d’expliquer pour finir.
Dans
le monde du sport il y a tant des prix, comme la coupe mondiale dans le foot,
le super bowl au football américain, et d’autres.
Mais
pour les bateaux, pour les yachts, il y a l’America’s Cup qui est à part dans
tout ce système de prix sportifs, parce que depuis plus d’un siècle cela
demeure.
Il y
a une vrai coupe, cela est resté dans le club des yachts de NewYork, c’était
vissé sur socle et tout le monde a
cherché à le dévisser mais jusqu’à 1983 personne n’a réussi.
Il
est devenu une légende grâce à ces 132 ans sans changement et votre classement
a ce même air de légende parce que c’est inchangé et donc c’est une chance.
C’est une chance qu’il faut défendre, qu’il faut protéger, qu’il faut bien apprécier.
Et
comme je l’ai dit, au début de ces recherches je ne savais pas si je dirai oui
ou non à cette question, mais après tout ce que j’ai trouvé je crois que c’est
la seule façon de considérer les choses pour cette question de classement.
Donc
pour arriver à ce point, c’était une grande aventure pour moi. 4 ans de
recherches. Cela m’a permis de faire connaissance des gens des propriétés dont
certains sont présents ce soir et m’ont beaucoup aidé, de faire la connaissance
de gens à Bordeaux qui ont changé ma vie parce que je suis toujours à Bordeaux
alors que mes recherches sont terminées depuis 4 ans.
Je suis toujours
là, cela a changé ma vie et pour cette raison, je suis très reconnaissant
envers le vin de Bordeaux, envers les crus classés, et envers les Bordelais de
m’avoir accueilli dans une région si riche et si agréable à vivre. Je remercie
les bordelais pour cela et je vous remercie pour votre attention ce soir.
Pour sa réalisation ce texte fut :
Enregistré par Mme Domo de PINOS
Transcrit par Mme Isabelle DUCOUSSO
Revu et corrigé par l’auteur
Placé sur le site en août 2001
Ouvrage publié par
M.Dewey Markham, Jr.
1855 :
Histoire d’un
classement
Editions Féret
à Bordeaux