Nettoyage du Moulin d'Augey.

Attention ce chantier, dans une propriété privée, est dangereux en raison de la fragilité des murs du moulin (des chûtes de pierres ont été constatées parfois cette année) et des vides qui se trouvent dans le bief ou dans le moulin. Des panneaux signalétiques en interdisent d’ailleurs l’entrée.

Un peu plus d’un an après le début du nettoyage du moulin d’Augey et de sa libération des entraves de la nature sauvage, nous avons enfin la possibilité d’appréhender dans sa totalité (ou presque) l’ensemble du bâti principal. Mais ce fut aussi l’occasion de mieux comprendre comment il s’intégrait dans son environnement proche. Certes, nous n’en sommes qu’au tout début de l’étude de l’usine, mais nous avons avancé sur plusieurs points.

Concernant les documents écrits, une lettre de Ferdinand de Lur-Saluces à l’ingénieur des Ponts et Chaussées, en date du 30/01/1865, rapporte qu’au tout début de l’année 1672, Delphine de Pontac, alors veuve d’Arnaud de Pontac, fit enlever une poutre de cadenne au lieu-dit « Sehons » (nous n’avons pas pu identifier ce lieu pour le moment sur les cadastres napoléoniens ou les cartes de Cassini, Belleyme et autres) qui retenait les eaux pour les forcer à entrer dans une dérivation sur laquelle était établi le Battant dit Augey. Deux informations sont à retenir : d’une part le moulin ne se trouve pas sur un bras du Ciron mais a été construit en un lieu adapté et le propriétaire a fait une dérivation pour capter l’eau et l’envoyer sur son moulin. D’autre part, si le terme « Battant » est à prendre au sens propre, il y avait déjà à cette époque à la fois des meules à grains et un battant pour travailler le lin, le chanvre ou une autre matière.

Mais ce qui nous parait extrêmement intéressant est l’acte du 6/11/1518 réalisé par le notaire royal Jean de Ricau. Il signale qu’au cours d’un compromis entre Ithier Blanc propriétaire du moulin de Pernaud et Arnaud de Pontac, propriétaire du moulin de Lamothe, au sujet de la répartition des eaux du Ciron pour moitié à chacun de ces personnage, les eaux passant par le moulin d’Augey devront être comptées dans la moitié d’Arnaud de Pontac puisque celles-ci rejoignent ensuite le moulin de Lamothe. Ainsi, au tout début du XVIe s., ce moulin était déjà en activité.

Sur le terrain, tous les murs ont donc été libérés de la forêt vierge et l’intérieur a été en partie nettoyé afin de voir les délimitations des dalles du rez-de-chaussée. Une des cuves circulaires dans lesquelles étaient installés les dispositifs pour moudre le grain a été nettoyée et une série de mesures réalisées afin de mieux comprendre l’histoire de son comblement.

Enfin, au cours du mois de décembre, nous avons pu localiser la digue de la rive gauche du bief et ainsi mieux saisir comment était construit ce dispositif.

De très nombreuses photos ont été réalisées durant toutes ces opérations afin de conserver la mémoire des différentes situations rencontrées. Avec l’emploi d’un drône, une série de photos aériennes et des videos ont été aussi faites. L’une d’elles nous a permis de localiser les traces, seulement visibles d'une certaine altitude, du canal de décharge qui, sur les cadastres napoléoniens, était situé à environ 10-20m du bâtiment central. Il reste à démontrer que notre hypothèse peut devenir une certitude. Nous vous tiendrons informés de la suite des opérations.

Attention ce chantier, dans une propriété privée, est dangereux en raison de la fragilité des murs du moulin (des chûtes de pierres ont été constatées parfois cette année) et des vides qui se trouvent dans le moulin ou dans le bief... Des panneaux signalétiques en interdisent d’ailleurs l’entrée.

Contact : frederic.maffre@free.fr