Théâtre Toursky les 27 et 28 janvier 2015 :
Pour voix seule, un témoignage bouleversant
et un véritable bijou théâtral à partager de ci de là !
de et par Martine Amanieu
On pénètre par les coulisses de la grande salle et l’on découvre une simple estrade posée en bout de la scène du théâtre Toursky. Sur cette petite estrade, un fauteuil couvert d’un plaid à carreaux, seule touche colorée dans ce décor presque austère. Autour les spectateurs prennent place solennellement sur des chaises disposées en demi-cercle. Quelle belle idée de la part de Richard Martin, directeur des lieux d’avoir conçu cette disposition scénique nous invitant à recevoir dans un cadre idéal les souvenirs confidentiels de la dame, il faut dire que ce spectacle est un coup de cœur pour celui-ci qu’il avait envie de partager avec son public.
L’éclairage se feutre peu à peu. Martine Amanieu arrive à petits pas…
On la devine âgée, on la ressent fatiguée. Et cependant, la voix est jeune. Les mains tremblent imperceptiblement. Le sourire éclaire le visage, obstinément. Elle parle, narre, ponctue les mots incandescents tirés de la nouvelle de Suzanna Tamaro encore méconnue du public français. Des silences viennent interrompre le récit, pauses éloquentes et nécessaires, nous laissant pantelants d’émotions et puis vient le dernier mot.
La Dame nous quitte plus lasse encore qu’à son arrivée. Elle nous laisse bouleversés, une déferlante de questions au bord des lèvres, au bord du cœur. Questions lancinantes que par pudeur ou insouciance n’ont pas été posées jadis aux aînés désormais disparus et qui ne sont plus là ni pour répondre, ni pour consoler. Ce monologue met en lumières l’histoire du quotidien de celles et ceux qui ne fabriquent pas forcément l’histoire mais en sont ses compléments indirects… Celles et ceux qui ont écrit l’histoire malgré eux. Merci Madame, merci pour ces indicibles sanglots.
Votre prestation fût sublime et sublimée par un remarquable jeu de lumières de Richard Psoursteff puisant sa source dans la subtilité. On tient là un texte intimiste dont le thème peut être universel porté par une magnifique comédienne soulevant une standing ovation amplement méritée au final d’un public tétanisé par l’émotion. Un conseil si Pour voix seule est programmé près de chez vous, courez-y !!!!!
Ce spectacle intime et profond ne pouvait mieux illustrer les atrocités de l’histoire alors que l’on commémorait le cinquantenaire d’Auschwitz.
Pascale Robyn
Réservations : 0 820 300 033.