Colette Berthès.

« Interview »

Quelques questions à Colette Berthès, romancière, essayiste, conférencière, qui vit en Tarn et Garonne.

Votre dernier roman le Sourire de la Femme Bison (Ramsay) a obtenu 3 prix : « Coeur de vie » du salon du livre de Figeac 2018, le prix Roman du salon de Mazamet 2018 et prix du salon de Sainte Foy de P. ( Hte Garonne) ; de quoi parle-t-il ?

- Ce roman entraîne ses lecteurs fin XVIII° siècle, sur la piste d'une belle «sauvagesse», avec un jeune héros, Michel de Baradat.

Il part d'une histoire vraie : en 1787, un jeune parisien d'origine béarnaise tombe amoureux en quelques minutes d'une jeune fille qui, de la fenêtre de son hôtel, lui lance une rose. Ses recherches pour la retrouver dureront presque huit ans et le conduiront à vivre mille aventures, au Canada, puis dans la Prairie, sur les rivières et les lacs, tour à tour «voyageur» , trappeur, courrier, espion et surtout intégré parmi les «Sauvages» .

Donc un livre d'aventures et aussi un livre qui permet de partager les vies et les moeurs de ces peuples du Canada -blancs et autochtones- à la fin du XVIIIè siècle.

Et avant ? Une douzaine de publications ?

-Oui, mon premier livre, en 2000 est un essai et raconte une histoire vraie à 100 %, celle qui m'a fait partager la lutte d'un jeune condamné à mort du Texas pour l'aider à faire reconnaître son innocence et à sauver sa vie. Il a malgré tout été exécuté le 1° mars 2000 (La Machine à Tuer).

Ensuite des romans de terroir comme La Mémoire des Chemins ( de Borée) qui, entre 1900 et 1932, raconte la vie d'un petit paysan pauvre du Bas Quercy puis son apprentissage et enfin son Tour de France avec les Compagnons ; un autre, Les Amants de Borde Rouge ( de Borée) qui narre une grande saga dans le Lot du XIXè siècle et conduit le lecteur de la région de Lalbenque, Cahors jusqu'à Londres, à la conquête de l'Algérie , dans les phosphatières du Lot et le monde des gitans.

Et aussi, un joli livre, textes et photos anciennes, mi-Histoire, mi découvertes, Guide Secret de Toulouse chez Ouest France.

D'autres livres encore dont un très important : L'Exil et les Barbelés( Riveneuve) qui raconte , d'après des témoignages directs, des lettres, des journaux, des archives, l'histoire du Camp de Judes , à Septfonds (1939-1945) , où ont été enfermés Républicains Espagnols, compagnie de travail espagnoles et juive, gens dangereux pour l’État français, juifs etc. et à la fin des « collabos ».

Et quelques autres, certains en « solo » d'autres collectifs.

Et maintenant ?

Je termine un nouveau roman qui se déroule encore une fois dans mon Quercy que j'aime tant : l'histoire de la paysannerie et de l'évolution du monde agricole entre 1914 et nos jours, à travers la vie de six générations sur la même terre. Titre (provisoire?) : Cette Terre qui est Nôtre … »

Colette Berthès.

Voyager dans le temps et l'espace avec Colette Berthès.

Cette écrivaine quercynoise aime faire découvrir des personnages, des lieux, des époques variées à ses lecteurs et lectrices . Et changer de style, de genre, de sujet à chacun de ses ouvrages. Essais, romans, contes, récits, chacun y trouve au moins un ouvrage à son goût.

La Mémoire des Chemins raconte les petites gens du Quercy au début du XX° siècle et le monde des Compagnons, le Guide Secret de Toulouse fait voir cette belle capitale occitane autrement ; la saga familiale Les Amants de Borde Rouge entraine le lecteur dans le Lot et loin ailleurs. Et L'exil et les Barbelés raconte la dure histoire des Républicains espagnols exilés. Avec la Petite fille aux Ballons c'est la Palestine actuelle qui se dévoile et la Machine à Tuer se situe au Texas. Quant au Rossignol chante la nuit, c'est un conte oriental destiné à tous ceux qui aiment les contes, qu’ils aient 7 ou 77 ans..ou plus !

Rendez-vous à la salle des fêtes de Nègrepelisse, dimanche 1er mars 2020 . Voir les auteurs inscrits et leurs ouvrages ainsi que le programme complet des animations ,

Colette Berthès.

«du Quercy … et d'ailleurs.»

 Les premiers écrits de Colette Berthès datent de la fin des années 50 et ne sont pas passés à la postérité : contes écrits à la plume sur un cahier d'école et illustrés aux crayons de couleur puis lus aux cousins ébahis: «mais où vas - tu chercher ça ?»

Les années ont passé, entre voyages, emplois variés, vie de famille et associations et, toujours, peu ou prou l'écriture, professionnelle et articles pour de «petits» journaux associatifs puis en de 1996 à 2000, un évènement qui a mobilisé des centaines de personnes, de médias, de politiques, de militants associatifs en France , en Europe, ailleurs : la défense d'Odell, un jeune noir texan innocent et condamné à mort.

D'où un premier ouvrage, la Machine à Tuer, qui, mêlant, essai , récit et reportages, raconte la vie, la lutte et la mort d'Odell et la justice américaine.

Il n'y a que le premier pas qui compte dit-on. Et le goût de l'écriture au long court est venu...en écrivant.

Ainsi, quelques récits de son grand-père sur les compagnons dont il avait fait parti dans sa jeunesse, ont donné, après plus de deux ans de travail, de lectures, de rencontres, un roman , La mémoire des Chemins, dont une grande partie se déroule autour de Septfonds. (De Borée 2008).

Un souvenir d'enfance de promenades au lieu-dit, le camp de Judes- a débouché, 60 ans après, sur des mois de recherches et de rencontres et sur L'exil et les Barbelés (Riveneuve 2011).

Le Lot de la famille paternelle a revécu, avec ses phosphatières, ses paysans pauvres et ses gros bourgeois cadurcins, dans Les Amants de Borde Rouge.( de Borée).

Et Toulouse, la belle capitale occitane, déroule ses légendes, mystères et vie célèbres dans le Guide secret de Toulouse ( Ouest France 2013).

Quant à son pays d'adoption depuis presque 50 ans, la Palestine, il vit maintenant à travers La petite Fille aux Ballons, une enquête passionnante qui a les ressorts d'un roman policier. Périple d’une mère qui, passée la sidération, veut comprendre comment sa fille a pu se faire exploser dans un attentat suicide . Le roman raconte aussi le quotidien des Palestiniens, les femmes et leur courage, la jeunesse tantôt révoltée, tantôt résignée et la diversité sociale, religieuse, politique de cette société si mal connue.

Colette Berthès au salon du livre de Figeac.

Colette Berthès

Colette Berthès.

«Une Infinité de matins.»

 Ce roman se déroule dans le Bas Quercy mais il pourrait se dérouler n'importe où ailleurs, à la campagne.

Il balaie la période de 1915 à nos jours et raconte, à travers cinq générations de paysans sur la même terre, l'évolution du monde paysan, des façons de travailler, des idées, de la ruralité, des familles....

Le passage de l'agriculture traditionnelle à l'agriculture industrielle, les progrès, les réussites mais aussi les drames – faillites, suicides etc - qui ont accompagné ces changements , les luttes, les oppositions au sein même de la paysannerie etc.

La grande histoire est présente, de la 1° guerre mondiale à l'Algérie, en passant par l'occupation, la résistance, etc.

A la fin du roman, une nouvelle génération, de jeunes néo-ruraux, reprend le flambeau pour une vie différente, et qui sait ? Meilleure.

Colette Berthès au salon du livre de Figeac.

Colette Berthès