NOUVELLES
de la Vallée du CIRON. |
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Mustil |
Les visons, mascottes de la Vallée du Ciron. |
Mustelle |
Sommaire: | Nouvelles des "Nouvelles". Nouvelles du Club. Nouvelles du site. vallee-du-ciron.com Les champignons de la Hétraie. Amitiés Généalogiques Bordelaises. |
Faire des affaires Projet d'ouvrage sur le Ciron. Vide grenier à Landiras Le Lezard, témoignage de guerre. Vide-grenier. |
Note: Les textes en bleu-souligné donnent accès à des pages Web. Cliquer dessus. |
Nouvelle rubrique:
le bulletin de santé de la rivière. |
Nouvelles
des "Nouvelles".
Il n'est pas défendu d'apporter aussi de bonnes nouvelles. Les libellules et demoiselles qui égaient les bords du Ciron sont cette année plus nombreuses, avec des groupes de couleurs différenciées plus nombreux. Les "bleu-nuit" ont reçus la visite de "marron foncé-lie de vin", d'autres "vert-tendre" leur tiennent compagnie. Il parait que ce que nous appelons "Libellules" sont des "Demoiselles". Il faudra tirer ceci au clair.
Il y a aussi les "Chevesnes" poissons d'eau douce (Cabos) qui recolonisent la rivière en bandes agiles. Il est même possible d'observer les alevins de 10 à 15 mm dans l'eau très claire de cette fin d'été.
Une échelle de niveaux placée dans la rivière à Pujols, base 0 à l'étiage le plus bas estimé de 1990, donne fin août un niveau de 23cm. La vidange d'un barrage de moulin en amont fait varier le niveau de 8 cm. L'eau y est a 16°C. Pour la baignade c'est tonique.
La Vallée du Ciron recèle milles richesses à découvrir, voir les Champignons ci-après, mais les hêtres...., à cause de leur isolement par rapport aux population ordinairement implantées en moyenne montagne, ils possèdent des différences génétiques et des particularités uniques, sont menacés, ainsi que le peuplier noir. La bonne nouvelle c'est que d'ici à deux ans nous disposerons de plants de hêtre et de plançons de peupliers gratuits. Il ne restera plus qu'a persuader les propriétaires de parcelles, souvent abandonnées, de les planter.....! La dernière bonne nouvelle.... " Les Nouvelles de la Vallée du Ciron continuent".
Vous pouvez participer ....... chiche !!!! |
Il n'est indispensable d'être triste pour utiliser un ordinateur. Venez avec nous. |
Nouvelles du Club.
Mardi 14 septembre à 18 h 30 Au foyer Rural de Pujols sur Ciron.
Réunion pour l'organisation des formations en fonction des besoins des personnes présentes. Soit, comme les années passées, apprivoisement de l'ordinateur, initiation à la bureautique et l'informatique avec Word, Excel, Publischer, Power point etc..... Soit découverte des logiciels libres de la gamme Open Office. Soit toute autre développement en fonction des besoins.
Rappelons que le but du Club est d'amener à une découverte des moyens modernes de communication en premier lieu les enfants de l'école dans le but de leur faire obtenir le "BII" (Brevet Informatique et internet.) Une matinée par semaine. Les adultes disposent de plusieurs plages horaires hebdomadaires pour utiliser le matériel, se former, échanger des expériences. Le Club va recevoir trois ordinateurs neufs, dispose d'un vidéo projecteur, d'une imprimante laser, de la connexion Adsl ce qui permettra à chaque Adhérent de développer ses capacités selon ses besoins et désirs propres.
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A voir. |
Nouvelles du Site. vallee-du-ciron.com
Le site s'est enrichi de la série des images, photos et schémas avec leurs légendes, projetés lors de la conférence :
Quand le Ciron passait par Cérons.
le 8 avril 2004, à Bommes.
de M. Gérard Pélissier Hermitte, Professeur d'hydrologie à l'Egid. Université de Bordeaux III.
La géologie du Ciron y est mise en lumière avec ses divers cheminements aux cours des 30 millions d'années qui ont vu l'Aquitaine se former .
Pour y accéder: ICICLIC
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Une page Web comportant les images et les informations sur 47 champignons rares ou découverts dans la Vallée du Ciron doit être installée sur le site très bientôt. |
Les champignons de la hêtraie relique du Ciron.
Parmi
les milieux ou habitats les moins connus en Gironde et les plus inédits
sur le plan mycologique que l’on puisse trouver dans la région, nous
pouvons citer notamment : Les forêts-galerie ou ripisylves à base dominante de feuillus (comme le chêne pédonculé), réfugiées habituellement sur les rives des affluents ou cours d’eau landais, au tracé sinueux, qui serpentent et drainent la haute lande. Dans cette catégorie d’écosystèmes, la remarquable vallée du Ciron tient une place d’honneur, avec sa hêtraie relique installée sur les flancs des gorges karstiques qui entaillent profondément le plateau landais et sud Gironde. Sur le plan écologique la hêtraie du Ciron est incontestablement une particularité qui tient au fait que très généralement, dans le massif landais, la ripisylve est constituée majoritairement de chênes pédonculés ou de chênes tauzin. La présence du hêtre à basse altitude sous climat landais peu favorable à cette essence ombrophile, et sur sables calcarifères, est unique et apporte un cortège d’espèces fongiques tout à fait remarquable. Au sein de ce cortège de champignons très diversifiés, nous citerons quelques exemples parmi les plus remarquables notamment les mycorhiziens fageticoles et calcicoles*. Il s’agit de champignons qui vivent en symbiose obligatoire avec leur hôte, ici le hêtre ! De plus l’originalité de cette flore mycologique tient aussi au fait de la conjonction du hêtre et du sous-sol calcaire avec la présence d’un karst recouvert de sables calcarifères, à basse altitude sous climat landais ! De fréquentes prospections effectuées depuis plusieurs années nous ont révélé la présence de nombreux cortinaires, inocybes, lactaires, russules et amanites. Parmi ces espèces, quelques unes sont remarquables ou rares dans la région, même très rares au plan national, elles sont présentées dans cette page. Ce n’est pas en tant qu’habitat que la hêtraie du Ciron est exceptionnelle, mais ce qui est remarquable et qui en fait l’intérêt patrimonial, c’est sa marginalité écologique et phytogéographique. D’ailleurs, la diversité de son cortège fongique en fragile équilibre avec son hôte, le hêtre, et la présence d’espèces de champignon rares ou à haute valeur patrimoniale, sont des arguments complémentaires en faveur de sa protection, vu son intérêt avant tout régional. La hêtraie des gorges du Ciron se rapproche des forêts de ravin à tilleul et à érables dite du Tilio Acerion. C’est une formation retenue comme prioritaire par la directive européenne Natura 2000. *Fageticole
& Calcicole : se
dit pour les espèces liées au hêtre et préférant les sols calcaires. Jacques Guinberteau.
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Pour rechercher ses racines. |
AMITIÉS
GÉNÉALOGIQUES BORDELAISES. samedi 2 et dimanche 3 octobre de 14h à 17h30 au
siège de notre association: A
cette occasion, nous ferons connaître à nos visiteurs les documents à
disposition de nos adhérents et nous exposerons des réalisations de nos
bénévoles, telles que les Charentais en Gironde, les embarquements vers
les îles... Françoise
Cotelle.
2 Rue
Sicard - 33000 Bordeaux |
Cette annonce est passée sur le précédent courrier. Le Club a ainsi pu acquérir 3 ordinateurs à 499 Euros l'un. Inscrivez-vous c'est gratuit. |
Faire des affaires. Inscrivez-vous. Les internautes abonnés des "nouvelles" ont certainement tous des projets d'acquisition de matériel informatique, numérique, etc. Ces projets souvent retardés, ils ont un coût, le Club Informatique de Pujols voudrait aider à leur réalisation. Un grand magasin Bordelais, spécialiste de l'Informatique, propose de faire bénéficier les abonnés aux "nouvelles" de ses promotions les plus avantageuses. Il y en a parfois qui sont de véritables affaires. Mais, plus elles sont intéressantes, plus elles sont brèves, cela est évident. La messagerie électronique est faite pour gommer le temps, profitons-en. La procédure sera la suivante: Lorsque la direction décide d'une promo, elle passe un Mel ou un fax au Webmixer des "nouvelles" avec les infos utiles sur le produit proposé et sans délai celui-ci informe les abonnés. Ceux-ci, dès réception, peuvent téléphoner au magasin pour retenir le produit, en promo, aux conditions énoncées. Par contre, il ne serait pas convenable de bourrer inutilement les BAL des Abonnés qui ne sont pas concernés. Pour recevoir ces infos une inscription est donc demandée. Il suffit d'un clic sur : ancochet@wanadoo.fr écrire "promos" et envoyer. Vous pouvez aussi en profiter de ce courrier pour nous passer d'autres infos, nous indiquer des manifs, nous faire part de projets ou nous soumettre des textes à placer sur Internet grâce au site "Vallée du ciron.com" Ceci
n'est pas une affaire commerciale, simplement une opération de service à
nos abonnés, profitez-en, c'est gratuit. |
Notre jolie rivière intéresse de plus en plus, soyons-en heureux. |
Projets d'ouvrage. Un magnifique ouvrage de 240 pages devrait être publié fin 2004, début 2005 , riche de plusieurs centaines de photos sur le Ciron, son histoire, celle des paysages et des pays qu'il traverse, intitulé "Pays du Ciron". Les textes sont du géographe Philippe Roudié, ancien président de l'UFR de Géographie et les photos d'un grand photographe, Pierre Bardou, auteur de "Photographe en Gironde" et de bien des ouvrages sur la photographie. Ce sera le premier grand livre sur le Ciron. Pour aider à l'édition et la diffusion de cet ouvrage les "nouvelles" proposent de rassembler les intentions d'achat. Il suffit d'un clic sur : ancochet@wanadoo.fr écrire Livre "Pays du Ciron", le nombre de livres souhaités et envoyer. Dernières
infos: |
La Clef Bleue est une Association qui offre de multiples activités. |
Vide Grenier à
Landiras.
Dimanche 19 septembre de 9 h à 18 h. Organisé par " La Clef Bleue". Inscriptions et renseignements: 05
56 62 51 15 ou 05 56 62 56 13 Restauration sur place. Manèges pour les enfants. |
En ces temps de commémorations guerrières, ce témoignage de celle d'avant, avec les mots et les situations d'alors montrent ce qu'ont vécu nos Pères, nos Grand-Pères ou leurs Pères ....! |
Le
Lézard.
Dédié
à M. l'Abbé Daguzan de Pau, ancien poilu du
18è. Je
ne vous dirai pas son nom, car ses parents vivent encore. Mais
comme il était vif, mince, avec une bouche fendue jusqu'aux oreilles,
nous l'avions appelé en sobriquet : le Lézard. Je
l'avais connu, ce bandit, quand j'allais. à l'école de Lesparre, chez ce
brave homme de M. Piron. Il
était malfaisant, comme pas un. Un vaurien. Il nous entraînait toujours
à mal faire. Tantôt il fallait aller attacher un poêlon à la queue du
chat de la Cayère. Tantôt il fallait aller enfermer le vieux Manillon
dans sa maison, avec des barres en travers de la porte et de la fenêtre. Un
jour, ne nous entraîna-t-il pas, dans une voiture à âne volée à la
Mascarette, du côté des Marceaux, après Saint-Trélody,
pour cacher le cochon du Cinglot dans le chai du garde ? Un
garnement, vous dis-je, à tuer père et mère ! Et
puis pas dévot, je vous l'assure. Pas
un mot de catéchisme. A la messe, il pinçait les voisins pour les faire
remuer ou crier. L'abbé, impatienté, arrivait, talochait les plus
innocents... et s'en allait chanter avec le pauvre vieux Titon, le
sacristain. Alors
cet air du diable de gosse se mettait à bailler très fort, pour faire
retourner et rire les chanteuses et puis aussi pour faire enrager le
pauvre Jeanty, notre porte-pique, qui s'irritait aisément. Jeanty ouvrait
des yeux de petit chat échaudé et se mettait à grommeler, en grinçant
des trois ou quatre dents qui lui restaient : « B... de petit vaurien...
tu n'as pas fini de bailler comme un lézard
? » Ça
finissait par faire vilain. Un vrai scandale dans la paroisse. Je
vous laisse à deviner ce que devint, en grandissant, ce limier. Personne
ne pouvait plus le réduire. Entêté, méchant, orgueilleux comme un pou;
il ne fallait lui parler ni de bon Dieu, ni de diable, ni d'église, ni de
curé. C'était une forte tête. Au café, chez le coiffeur, au chantier,
partout il fallait qu'il parlât et qu'il fût maître. Sinon il se
battait comme un chien. Aussi,
peu à peu nous l'avions laissé se diriger de son côté. Nous avons
toujours été les mêmes ! Au lieu de nous dresser, de répondre, de
clouer le bec à ceux qui crient ou mordent, nous aimons mieux, pour éviter
les disputes, courber la tête et nous en aller. C'est
ainsi que fit chacun de nous. Et au bout de quelques années, personne ne
savait point ce qu'était devenu ce diable de Lézard. Je
vous parle de longtemps ! Plus
de vingt ans se sont écoulés. Un
matin, il y a de cela six mois, notre section faisait une corvée de
chevrons et de pierres, que nous sortions des ruines d'un pauvre petit
village tout déchiqueté par les obus. Sur
le côté, près d'un ruisseau, dans un ancien champ de blé, avaient
poussé de petites croix blanches et pointues : un cimetière de soldats ! Au
milieu, debout, la tête inclinée, le casque à la main, un poilu priait.
Je l'observais depuis un moment, à cause de sa raideur et de son sérieux
dans ses dévotions. Quand
il eut fini, il se signa lentement, se coiffa, et, tout
doucement... comme une mère... déposa au milieu de la tombe un petit
bouquet de fleurs cueillies dans les champs. Puis il se retourna vers nous
pour s'en aller. Mais
soudain il s'arrêta net, en me regardant : « Tiens ! dit-il tout
joyeux... mais je ne me trompe pas ! C'est toi, Thoumille ! » Est-ce
que je ne reconnais pas mon Lézard ! Mais changé !!! Un bel homme, ma foi ! Croix
de guerre, galon de sergent, s'il vous plaît ! Je
dus écarquiller les yeux, car il se mit à rire. «
Eh bien ! ça te fait peur de revoir le Lézard ?... Non
! répondis-je... Mais tu m'aurais coupé la fièvre !!... Je te félicite,
mon ami. Je vois que tu as bien marché... Mais est-ce bien toi, le Lézard
d'autrefois, qui faisais des prières, tout à l'heure,... comme un curé
?... Eh
oui ! mon homme ! C'est le Lézard ! Mais pas celui d'autrefois. C'est un
autre Lézard que tu as devant toi. Tu sais, mon cher Thoumille, la guerre
a changé bien des choses. Quand on est jeune, bien portant, à l'abri de
tout danger, on se redresse comme des coqs. On se croit, ce faisant, plus
intelligent que les autres. Maintenant...
j'ai souffert... mon pauvre Thoumille... » Et
le Lézard toujours rude, fier, sans une larme, mais le front plissé, se
tut un moment. Plus
doucement... comme s'il eut craint d'être entendu par les pauvres Morts,
il continua: «
J'ai souffert... Beaucoup... Ici il a fallu obéir, marcher, crever de
soif et de faim... parfois... Et
puis il a fallu se battre. Je me souviendrai toute ma vie de notre départ
à la baïonnette, dans un déluge d'enfer, sur la côte entre
Perthes-les-Hurlus et Tahure ! Ce fut effrayant. Là, je compris beaucoup
de choses... Je
fus blessé à la poitrine. Evanoui
tout d'abord, quand je revins à moi, les camarades étaient en avant vers
le Bois des Lièvres. Mais
autour de moi... des ventres ouverts, des têtes emportées, des bras
arrachés, des jambes en bouillie ; de pauvres malheureux se tordaient
comme des vers... et ils hurlaient... ils hurlaient... à me fendre le
coeur : «
Maman !! Maman !! Oh
! mes pauvres enfants !! Brancardiers !...
J'ai
soif ! Mon Dieu ! Ayez pitié de nous! » Je
me crus fou ! Mais
je ne l'étais point . Je
me rendis compte, là... que nous sommes peu de chose ! Pauvrets de nous
! Le
mal ! L'orgueil ! Dominer ! Ne plus croire à rien ! N'obéir que selon
notre tête !... Pauvres sots
!... Il
en est qui, en nous faisant des compliments, ont trouvé leur profit ! Ils
le tirent encore en conservant leur peau et en amassant des sous... Ces
pensées m'irritaient …, Et mon sang coulait plus fort par le trou de ma
poitrine... Je ne voulais pas mourir, tu sais... Ma femme... mes petits...
mes vieux... le clocher de Lesparre.... celui de Saint Trelody... Je
voulais revoir tout cela... Et
puis je voulais vivre pour me faire pardonner le passé. Car, ce jour-là,
je sentis... que moi aussi j'étais pour quelque chose dans cette guerre
d'enfer. Je n'avais pas toujours fait mon devoir... Les menteurs et les
criminels qui n'ont pas su ou n'ont pas voulu prévoir, empêcher le grand
carnage... c'est bien moi et tant d'autres comme moi qui leur avons confié
la garde du Pays !... Ils
se sont f ... ichus de nous. Ils nous laissent bien égorger, ici !...
Mais nous sommes les premiers coupables ! Je
me disais tout cela... Pendant que mon sang se caillait autour de la fente
de ma capote et que la fièvre faisait trembler mes joues. Alors,
tu ne sais pas ? L'envie me prit de parler au bon Dieu
! ! Moi
qui ne pouvais, sans me mettre en colère, voir un curé ni une église ! Mais
tu peux croire que j'étais joli pour prier ! Je me souvenais mieux de la
manille... que du « Notre Père »... Alors
tu ne sais pas ce que je fis ? Je
parlai en ces termes au bon Dieu :
« Dites donc, Vous qui êtes si bon, m'a-t-on dit, n'allez Vous
pas me regarder comme l'un de Vos enfants ? Je suis votre pauvre b…. de
Lézard. J'ai fait de tout, excepté le bien. J'ai
fait fâcher le Curé... j'ai
joué mille tours dans votre église au pauvre Titon et au vieux Jeanty;
j'ai fait enrager mes parents; j'ai couru la gueuse; je me suis saoulé
comme un chien; j'ai frappé ma femme, mes petites, comme de la toile mal
faite (Expression médocaine)... A Vous... j'ai fait mille peines... Voilà
! Mais...
pourtant !! Vous qui êtes bon et juste !! Vous qui voyez combien je me
repent de tout cela... il Vous faut me pardonner, n'est-ce pas ? Si je
meurs, c'est en faisant mon devoir... Vous ne pouvez pas me fermer la
porte... Si Vous me sauvez... Vous verrez si le Lézard saura tenir sa
promesse !... » Il
s'arrêta de parler. Il
était oppressé d'émotion. «
Que penses-tu de ça ? » me dit-il tout à coup, en me
regardant droit dans les yeux. Je ne pouvais répondre. Je n'avais envie
que de pleurer. J'avalai
deux ou trois fois mes larmes et je lui répondis à voix basse Mon brave Lézard ... . tu as parlé comme un livre...Et... le Patron t'exauça ? Oui,
Il m'exauça ! Quand
l'Aumônier me releva avec les brancardiers, je lui redis tout. Je
me confessai, mon ami ! !
Le Lézard se confessa !...
Et... pas à un chêne, comme le pauvre Laurent... A l'Aumônier, à un
Curé, quoi ! Et
le brave homme me donna tout son fourbi et m'embrassa comme du pain. Depuis
ce jour, j'ai fait mon devoir. Mes chefs me considèrent comme leur fils.
Ils disent que je suis courageux. Ce doit être vrai car je veux compenser
le temps que j'ai perdu. Mes meilleurs amis sont tombés... l'Aumônier aussi... Tous dorment... ici... au cimetière... Demain il y a attaque... en face du Saillant (de Tahure.). J'ai voulu venir encore une fois, en suivant le
boyau « Mangénot », les fleurir et prier pour eux... et leur
dire... peut-être, Au revoir demain... ici... ou là-bas,
En-Haut... Ecoute,
Thoumille, je suis content de t'avoir trouvé.
Si quelque chose m'arrive tu diras tout ceci aux miens. Tu diras à
Marie, ma femme, de bien élever les petits et de bien soigner nos vieux.
Tu leur diras de ne pas pleurer le Lézard qui sera mort heureux de leur
avoir enfin fait honneur. Ah
! mon homme ! Je t'ai
suffoqué !! Viens
boire un coup de pinard, tiens l Et ne prends donc pas cet air transi...
Le Lézard ne s'en fait pas, tu. sais... Il est plus heureux que jamais !
Il souffre... Mais, maintenant, il sait pour quoi et pour qui
!... Tiens
! écoute-moi ça... » Et
le voilà qui me chante « la Madelon" ! Il
me quitta après m'avoir raconté un tas de plaisanteries à me faire éclater
les cercles !... Ah
! fichu Lézard !! Six jours après l'attaque parfaitement réussie son capitaine me fit remettre une lettre : P.
C. Blanchetière, Mon
cher Monsieur Thoumille, «
Le sergent X... est tombé magnifiquement, en conduisant sa demi-section
à l'attaque d'une mitrailleuse. On a trouvé sur lui une lettre qui vous
est adressée et que je vous envoie. J'y
joins le texte de la citation à l'armée que j'ai facilement obtenue pour
ce brave. Je
vous félicite d'appartenir vous-même à ce Médoc qui nous a donné un
semblable Poilu. » Tout
étourdi, les yeux pleins de larmes, je lus le petit papier. «
Sous-officier remarquable de discipline, d'entrain et de cran. Modèle
complet du soldat français. Frappé au coeur d'une balle, au moment où,
dans une irrésistible charge, à la tête de sa demi-section, il
s'emparait d'une mitrailleuse allemande. Déjà cité trois fois à
l'ordre. » En
tremblant, j'ouvris la lettre du pauvre ami. «
Boyau Sainte Anne, ce samedi soir.» Mon
cher Thoumille, Quand
tu liras ceci, le Lézard aura tourné l'oeil en faisant tout son devoir.
Ne pleure pas. Je suis prêt et je pars content. Quand tu iras en
permission, tu passeras voir tous les pauvres miens : Papa, maman, Marie
et mes petits. Embrasse-les tous pour moi... bien fort. Et surtout
dis-leur d'être courageux. Je m'en vais en-Haut. J'espère que le bon
Dieu me donnera un coin de sa demeure et que Titon, le vieux Jeanty et
Manillon se tairont pour ne point me faire expulser. De
là-bas, je veillerai sur vous tous... jusqu'à ce que le bon Dieu et Sa
Sainte Mère nous rassemblent... Prie pour moi. Courage ! Vive la France !
Et notre Médoc ! Je
t'embrasse comme un frère. Ton
vieux,
Lézard. Dites
donc, camarades médocain, si vous passez, par hasard, dans le secteur de
Tahure, sur la gauche du chemin qui part de Perthes vers le Nord, à cinq
ou six cents mètres dans les champs, près d'un bouquet de petits pins
que la bataille n'a pas déchiquetés, vous trouverez un cimetière de
pauvres enfants... Tout
à fait au bout, du côté du soleil couchant, il y a une petite croix
blanche sur une tombe fleurie... Arrêtez-vous...
Saluez et priez... C'est
la tombe d'une ancienne mauvaise tête et d'un grand coeur... la tombe
d'un des plus beaux fils de notre Médoc... la tombe du sergent Lézard,
mort en brave au Champ d'Honneur !... P.
C. Canons (Tahure) 16 Décembre
1917. Ferme
de Pas (Montdidier) Pâques 1918. (Paru
dans le Rayon » de Noël
1917 et de Pâques 1918.) Abbé D-M. BERGEY. Curé de saint Emilion. Ex-Aumonier
militaire du 18ème R.I. |
On est pas riche, il faut faire feu de tout bois et ça marche.....! |
Vide Grenier de la fête de la St
PEY.
au 05 56 76 61 81 Christian de LOS ANGELES, membre du club en charge du stand. |
Club Informatique de PUJOLS sur
CIRON Foyer Rural 33210 PUJOLS
sur CIRON Le
webmixer |