De: cochet andré [A.COCHET@wanadoo.fr]
Envoyé: samedi 21 avril 2001 11:19
À: Club
Objet: Nouvelles N° 26
 
NOUVELLES
de la
Vallée du CIRON
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Courrier électronique occasionnel
Édité par le Club Informatique de PUJOLS sur Ciron
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Adressé aux abonnés (41)     N° 26  du 21 avril 2001

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Sommaire:
                  Comité des fêtes de PUJOLS s/ Ciron.
                  Conférence sur le Classement de 1855, (échos)     
                  Visite des Châteaux de la Loire. 
                  Fresques

Une bonne Nouvelle:
Le Comité des Fêtes de Pujols qui avait perdu ses dirigeants vient de retrouver une équipe toute neuve. 
Elle voudrait donner un peu de bonheur aux Pujolais.
Présidente , Bernadine TAUDIN.
Il y aura donc la fête de la Saint PEY, le premier Week-end d'août.
Qu'on se le dise.


Conférence sur le CLASSEMENT de 1855

des vins de BORDEAUX

 par M. D. MARKJHAM

Le 2 avril 2001

à BOMMES

 

Quelques échos :

Tout d’abord, M. JAUSSERAND, Directeur de l’école de la TOUR BLANCHE, accueille le conférencier, et au nom de l’Ambassade de SAUTERNES-BARSAC. Il lui offre la cravate aux couleurs d’or de ce vin liquoreux universellement apprécié.

L'orateur est présenté par M. PARISOT, Professeur d’Astronomie à l’Université de BORDEAUX 1 qui le situe comme un Américain de NEW YORK installé dans le commerce des vins où il fut confronté à cette question :

Que recouvre le classement des vins de BORDEAUX de 1855 ?

Curieusement il n'y avait pas d'ouvrage de référence  disponible sur les raisons de ce classement, sa procédure d'installation et son immobilisme depuis.

Ces raisons, véhiculées par la mémoire collective faisaient la part belle à certaines déviations ou à des légendes fantaisistes
.
M.MARKJHAM s'est donc attelé à cette tâche. Il a fait le tour de la question. Il y a consacré quatre années et publié un livre sur le résultat de ses recherches dans les archives de l'époque et dans celles des châteaux et des grands crus classés.

L'orateur, de prime abord nous dit que pour un Américain moyen, il n'existe que trois vins en France, le BORDEAUX, le BOURGOGNE et le CHAMPAGNE.

Il précise que c'est bien à l'occasion et pour l'Exposition Universelle de 1855 que ce classement fut institué. Par contre l'Empereur NAPOLEON III n'est pas intervenu, ceci est une légende dorée.

Cette Exposition Universelle, comme celle de 1851 à LONDRES, avait comme raison d'être, la mise  en valeur des produits et des réalisations de la nation tout entière..

Celle de  LONDRES fut essentiellement orientée vers la présentation  des techniques nouvelles, surtout industrielles, et des productions de luxe.

Celle de PARIS a suivi la même voie, cette présentation eut lieu au GRAND PALAIS, en y ajoutant toutefois, celle des autres richesses de la France, de ses productions de renom qui n'étaient pas à l'époque de nature industrielle mais agricole ou artisanale.
Les vins faisaient donc partie de cette catégorie de produits à mettre en valeur.
Ils furent ainsi présentés avec les produits naturels, dans une salle annexe, près de la SEINE.


Le problème qui s'est posé aux organisateurs fut de choisir les producteurs qui enverraient leur vin à cette exposition et la forme de cette représentation.

Pour le département de la GIRONDE,  la Chambre de commerce, avec en tête le négociant DUFOUR DUBERGIER et le Marquis de LUR SALUCES, sollicitée pour organiser cette présentation, proposa aux producteurs de présenter l'ensemble des vins sous l'égide de la Chambre de Commerce avec une étiquette unique sans mention d'origine.

Le régisseur du Château LAFFITTE en MEDOC, refusa cet anonymat et par ses relations ou celles de son propriétaire, put obtenir le soutien du Prince NAPOLEON, impliqué dans l'organisation de cette manifestation nationale. Il obtint gain de cause et les vins furent présentés sous leurs références d’origine.

Il faut dire qu'à cette époque le commerce du vin à BORDEAUX, vignerons, négociants, courtiers, établissait une hiérarchie des vins mis sur le marché en fonction des prix de vente effectifs et ce depuis le XXIIe siècle. (MARGAUX étant le plus côté.)
Il existait donc des barèmes qui évoluaient sensiblement d'années en années.
Les vins les plus chers étant les GRAVES, suivis des MEDOC, des SAUTERNES et des vins de Palus.

Les prix des vins, échelle de valeur, s'appréciaient en fonction de la qualité et de l’abondance de la récolte, des besoins des acheteurs et  de leur situation financière. Ces barèmes comportaient cinq niveaux.

Les vins de grande qualité, donc les plus chers, étaient majoritairement acquis par la bourgeoisie Anglaise, héritière de ce long pan d'histoire qui fit de l'AQUITAINE une province anglaise.

Les vins de moindre qualité, de palus, entraient dans les courants commerciaux des Hollandais avec leurs colonies réparties dans le monde entier. Ils privilégiaient les prix et  les plus bas.
Les vins blancs de BORDEAUX n’atteignaient des prix suffisants pour entrer dans ce classement.
Le Sauternes avait lui un statut à part, vin blanc liquoreux, il trouvait son débouché dans la noblesse russe avec des volumes restreints et des fluctuations dans les cours. Il n'était généralement pas classé car son prix était inférieur à la limite base des barèmes du négoce.
Les années 1853 et 54 furent très mauvaises ce qui a eu pour effet de gonfler les prix. Ils entrèrent alors dans les limites du barème du négoce et obtinrent ainsi leur classement en 1855.

YQUEM a toujours eu un statut particulier. Il a servi de locomotive aux autres châteaux de l’Appellation. L’année 1847 fut exceptionnelle pour YQUEM, le Tsar de RUSSIE aurait acheté un tonneau, 20 000 francs-or, plus que tout autre vin de l’époque.

Ceci plaça YQUEM dans la catégorie supérieure en 1855.

Ce classement s’est institué de haut en bas au fil des années. Si l’exposition avait eu lieu des années plus tard, il y aurait certainement eu plusieurs autres catégories après les deuxièmes à SAUTERNES et les crus Bourgeois et Artisans en MEDOC et dans les GRAVES.
 
L'orateur précise que le vignoble d'origine est celui des GRAVES, en MEDOC la vigne fut plantée ensuite

Cette hiérarchie qui a conduit au Classement s'est d'abord établie sur les terroirs, les communes en particulier et ensuite s'est affinée en différenciant les producteurs.
Les propriétés étaient alors extrêmement morcelées et imbriquées les unes dans les autres.

Le classement officialisé pour l'Exposition fut donc basé précisément sur l'état du commerce des vins de BORDEAUX cette année là.
Depuis, il est resté immuable.
M.MARKJHAM pense que c'est une bonne chose et que cette situation doit perdurer pour le grand bénéfice de tous les producteurs.

En effet ce classement de 1855 fut un formidable moyen de promotion des vins de BORDEAUX.

Les PREMIERS CRUS ayant ainsi acquis une notoriété, leur conférait un rôle de moteur dans cette évolution. Ils ont profité économiquement de cette renommée, mais en contre-partie, ils furent astreints à des efforts considérables de qualité, de représentation et  de promotion.

Entre temps ces propriétés se sont développées. Généralement  elles ont englobé toutes les parcelles d'un site particulier pour en faire une entité géographique homogène avec une production suffisante pour être universellement appréciée, leurs vins suffisamment typés, connus et reconnaissables pour être différenciés par les connaisseurs aux quatre coins du monde.

Sur le plan économique, le Classement de 1855 donne toujours une prime aux crus classés. Il tend à les confiner dans un certain immobilisme.  Il  rend certainement plus difficile l'émergence de nouveaux terroirs, de nouveaux producteurs offrant des vins de grande qualité, quelquefois supérieure aux crus classés.


La vie économique, en perpétuel mouvement, corrige ces défauts. Des crus qui ne sont pas classés atteignent parfois des prix supérieurs à ceux-ci et connaissent  une renommée par leur propre valeur ou par des effets de mode.

L'orateur pense que le Classement de 1855 est en soi un monument, légué par les générations antérieures, qu'il faut conserver en l'état, sous peine, par des modifications, de lui enlever toute valeur de référence.

Pour l'Américain moyen qui désire goûter aux plaisirs délicats des vins de BORDEAUX, ce classement est un cadre sécurisant pour faire ses premières découvertes.

Dans la salle un intervenant est d'avis opposé, il estime que ce classement est dépassé. Il doit donc être modifié et de citer tel Premier Cru qui n'aurait pas de chai et tel autre dont la production est diverse, éclatée, voire industrielle.

L’orateur répond qu’il existe à côté de ce Classement officiel un autre classement institué chaque année au moment des primeurs basé sur les prix offerts par le négoce en fonction de la qualité et que les deux classements cohabitent très bien.

Une autre question : Pourquoi les vins de Saint EMILION ne furent-ils pas classés à cette époque ?

Réponse : Les vignerons de Saint EMILION, eux, préféraient le négoce avec les Hollandais et produisaient pour ce marché à prix réduit, ils n’étaient pas classés



Rédigé avec l’aimable contribution de Domo De PINOS et la collaboration attentive de Lucette RICAUD et de Françoise MUSSOTTE.

L'ouvrage de M.MARKJHAM:

1855. Histoire d'un Classement
par
Dewey MARKHAM
aux éditions FERET



Le Comité de jumelage de PUJOLS s/ Ciron
Organise
Une visite des châteaux de la LOIRE
les 7 et 8 juillet 2001

Au  programme:

CHENONCEAU, CHEVERNY, BLOIS, CHAMBORD, CHAUMONT, AMBOISE.

A prix coûtant.


 Pour tous renseignements:      Pierre CHALIGNE          05 56 76 69 27
                                              Pierre GOURGUES        05 56 76 69 87
                                              Mairie                             05 56 76 65 14
ou par E-Mail, ici.   

                   



Fresques:

Jacqueline LAROCHE  restaure les fresques murales découvertes dans l'Eglise monolithe de Saint EMILION.
Elle présentera et commentera les diapos de sa réalisation.
 
Le 26 avril à 14 h 30 à BOMMES.
 
Elle devrait aussi présenter les fresques restaurées par ses soins, de la chapelle d'YQUEM.

Pour renseignements et invitation, Domo De PINOS, Tel: 05 56 76 61 82




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