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Auto portrait.
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Il
est né à Paris en 1900 dans un milieu très modeste. Son père, ancien
militaire, était assez âgé : ayant participé à la campagne de
Crimée (1854-1855) il avait donc au moins 64 ans à la naissance
d'Albert.
Sa
mère qui aurait été originaire de Langon était cuisinière à Paris,
dans une maison bourgeoise.
Vers l'âge de 10 ans, il est orphelin de
père, et sa mère doit travailler dur pour l'élever, à une époque
où les aides sociales étaient inexistantes .
Une
anecdote que Bécus aimait raconter : son grand-père , qui devait avoir
alors une quinzaine d'années, avait vu l'Empereur en mars 1815 au lac
de Laffrey, dans la région de Grenoble.
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A
Venise.
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Il
se passionne très tôt pour le dessin et la peinture. Il peint depuis
1917-1918 (?), il n'abandonnera ses pinceaux qu'en 1976.
Il
a travaillé à Paris, à Montmartre, mais aussi dans des vieux
quartiers de Paris aujourd'hui disparus, et s'intéresse au pittoresque
des vieilles rues des vieilles maisons, à Honfleur, en Espagne (
Tolède, Avila....), en Italie : ( Rome et Venise ), dans le midi de la
France : Carqueirane... La Garde....
Il
peint pour son plaisir, et si un curieux s'intéresse à son travail il
lui cède volontiers son oeuvre pour une somme modeste. Ce n'est pas
l'argent qui l'intéresse.
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A Montmartre.
Le Lapin Agile. |
En
1964, il vend pourtant 60 tableaux et plus de 100 aquarelles, à un
critique d'Art qui aurait par la suite revendu quelques unes de ces
oeuvres à Drouot.
A
noter que l'argent touché à ce moment là a été versé par Bécus
sur le compte de sa femme.
Comme
il a divorcé quelque temps après, il a alors tout perdu !
Bécus
ne vit donc pas de sa peinture même si comme nous venons de le voir, il
vend occasionnellement quelques toiles. Heureusement, il a un emploi
nous dirons à temps partiel, à la Société des Courses, ce qui lui
permet de vivre tout en lui laissant beaucoup de temps pour ses travaux
artistiques.
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A Montmartre.
La rue des Saules.
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Il
profite d'ailleurs de ses déplacements professionnels particulièrement
quand il travaille sur l'hippodrome de Deauville, et dès qu'il est
libre il se précipite sur ses pinceaux....et s'empresse d'aller
travailler « sur le motif », souvent accompagné de son
chien « Zampa ».
Handicapé
par un accident de vélo ou de moto à la suite duquel il a fait une
septicémie, et l'âge venant, il doit se contenter de travailler dans
son atelier, et fera un certain nombre de nus, avec différents
modèles.
Mais cette période n'est pas la plus représentative de son
talent.....et d'ailleurs de plus en plus handicapé par des problèmes
de vue, il doit subir des greffes de cornée, il doit renoncer... nous
sommes
en 1976.
Il
habite toujours à Montmartre, rue Paul Féval, toujours assez bohème,
dans son atelier où il a accroché les toiles qui lui restent, et où
il vit avec ses souvenirs.
C'est à cette époque qu'il vient faire
quelques séjours à Bordeaux chez des amis, il s'intéresse toujours au
pittoresque des vielles rues, et aux vieilles pierres, visite le musée
Goya etc....
C'est
le drame le 27 mars 1984, lorsque survient chez son voisin le peintre
NALY.
Une
explosion et un incendie à la suite d'une fuite de gaz.
Naly
est gravement brûlé il mourra quelques jours plus tard. Bécus est
évacué par les pompiers, mais son appartement est devenu inhabitable.
A noter que les deux artistes qui vivaient dans des locaux contigus se
connaissaient, mais ne se fréquentaient pas beaucoup, mais si
l'appartement de Bécus donnait sur la rue Paul Féval, celui de Naly
s'ouvrait sur la rue St Vincent.
Commence
alors une période difficile pour Bécus, privé de l'environnement où
il vit depuis des années. Le voilà dans une maison de retraite à
Rueil-Malmaison.
Il y étouffe, ne peut s'habituer, et songe au
suicide....
Ses
amis l'orientent alors vers notre région, et c'est ainsi qu'il
débarque à Pujols, dans une maison du bourg rapidement retapée.
Il y
bénéficiera des bons soins de Martine, souvent il ira prendre ses
repas chez Georgette, récupérant ainsi une certaine autonomie, et
même une indépendance à laquelle il était très attaché.
Il
meurt en mars 1989, à la clinique Sainte-Anne à Langon. Il est
enterré dans cette ville.
La passion de toute sa vie a été la
peinture, il laisse une oeuvre dispersée, et non répertoriée, mais
les quelques toiles ou aquarelles que nous connaissons ne sont pas sans
intérêt.
Elles montrent que cet artiste autodidacte avait un sens de
la lumière, et même s'il est inclassable, on sent l'influence des
Maîtres de l'Impressionnisme pour lesquels il avait beaucoup
d'admiration.
François
de BADEREAU.
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