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 Un Pujolais d'adoption.

 
       
     

Albert Bécus.

     

 
    1900/1989

 

 

Certains à Pujols se souviennent sans doute de ce vieillard qui a habité pendant quelques années une maison du bourg : c'était entre 1985 et 1989.

On le voyait alors parfois, marchant difficilement, s'appuyant sur sa canne blanche....Il n'était pas aveugle, mais mal-voyant comme on dit , et lui qui avait su traduire la lumière et les couleurs avec ses pinceaux ne vivait plus que dans ses souvenirs. 

Certes, comme ces lignes sont écrites en 2005, le temps a passé.....mais le temps de l'oubli n'est pas venu !

 

 

Qui était Albert Bécus ?

 

Auto portrait.

Il est né à Paris en 1900 dans un milieu très modeste. Son père, ancien militaire, était assez âgé : ayant participé à la campagne de Crimée (1854-1855) il avait donc au moins 64 ans à la naissance d'Albert. 

Sa mère qui aurait été originaire de Langon était cuisinière à Paris, dans une maison bourgeoise. 

Vers l'âge de 10 ans, il est orphelin de père, et sa mère doit travailler dur pour l'élever, à une époque où les aides sociales étaient inexistantes .

 

Une anecdote que Bécus aimait raconter : son grand-père , qui devait avoir alors une quinzaine d'années, avait vu l'Empereur en mars 1815 au lac de Laffrey, dans la région de Grenoble.

A  Venise.

 Il se passionne très tôt pour le dessin et la peinture. Il peint depuis 1917-1918 (?), il n'abandonnera ses pinceaux qu'en 1976.

Il a travaillé à Paris, à Montmartre, mais aussi dans des vieux quartiers de Paris aujourd'hui disparus, et s'intéresse au pittoresque des vieilles rues des vieilles maisons, à Honfleur, en Espagne ( Tolède, Avila....), en Italie : ( Rome et Venise ), dans le midi de la France : Carqueirane... La Garde....

Il peint pour son plaisir, et si un curieux s'intéresse à son travail il lui cède volontiers son oeuvre pour une somme modeste. Ce n'est pas l'argent qui l'intéresse.

 

A Montmartre.
Le Lapin Agile.

  En 1964, il vend pourtant 60 tableaux et plus de 100 aquarelles, à un critique d'Art qui aurait par la suite revendu quelques unes de ces oeuvres à Drouot. 

A noter que l'argent touché à ce moment là a été versé par Bécus sur le compte de sa femme. 

Comme il a divorcé quelque temps après, il a alors tout perdu !

 

 

Bécus ne vit donc pas de sa peinture même si comme nous venons de le voir, il vend occasionnellement quelques toiles. Heureusement, il a un emploi nous dirons à temps partiel, à la Société des Courses, ce qui lui permet de vivre tout en lui laissant beaucoup de temps pour ses travaux artistiques. 

 

A Montmartre.
La rue des Saules.

Il profite d'ailleurs de ses déplacements professionnels particulièrement quand il travaille sur l'hippodrome de Deauville, et dès qu'il est libre il se précipite sur ses pinceaux....et s'empresse d'aller travailler « sur le motif », souvent accompagné de son chien « Zampa ».

Handicapé par un accident de vélo ou de moto à la suite duquel il a fait une septicémie, et l'âge venant, il doit se contenter de travailler dans son atelier, et fera un certain nombre de nus, avec différents modèles. 

Mais cette période n'est pas la plus représentative de son talent.....et d'ailleurs de plus en plus handicapé par des problèmes de vue, il doit subir des greffes de cornée, il doit renoncer... nous sommes

 

 en 1976.

 

Il habite toujours à Montmartre, rue Paul Féval, toujours assez bohème, dans son atelier où il a accroché les toiles qui lui restent, et où il vit avec ses souvenirs. 

C'est à cette époque qu'il vient faire quelques séjours à Bordeaux chez des amis, il s'intéresse toujours au pittoresque des vielles rues, et aux vieilles pierres, visite le musée Goya etc....

 

 

C'est le drame le 27 mars 1984, lorsque survient chez son voisin le peintre NALY.

Une explosion et un incendie à la suite d'une fuite de gaz. 

 

 Naly est gravement brûlé il mourra quelques jours plus tard. Bécus est évacué par les pompiers, mais son appartement est devenu inhabitable. 

A noter que les deux artistes qui vivaient dans des locaux contigus se connaissaient, mais ne se fréquentaient pas beaucoup, mais si l'appartement de Bécus donnait sur la rue Paul Féval, celui de Naly s'ouvrait sur la rue St Vincent.

Commence alors une période difficile pour Bécus, privé de l'environnement où il vit depuis des années. Le voilà dans une maison de retraite à Rueil-Malmaison. 

Il y étouffe, ne peut s'habituer, et songe au suicide.... 

 Ses amis l'orientent alors vers notre région, et c'est ainsi qu'il débarque à Pujols, dans une maison du bourg rapidement retapée. 

Il y bénéficiera des bons soins de Martine, souvent il ira prendre ses repas chez Georgette, récupérant ainsi une certaine autonomie, et même une indépendance à laquelle il était très attaché.

Il meurt en mars 1989, à la clinique Sainte-Anne à Langon. Il est enterré dans cette ville. 

La passion de toute sa vie a été la peinture, il laisse une oeuvre dispersée, et non répertoriée, mais les quelques toiles ou aquarelles que nous connaissons ne sont pas sans intérêt.

 Elles montrent que cet artiste autodidacte avait un sens de la lumière, et même s'il est inclassable, on sent l'influence des Maîtres de l'Impressionnisme pour lesquels il avait beaucoup d'admiration.

François de BADEREAU.

 

 

 

Tableau des adjudications effectuées, disponibles sur "artprice".
Date de vente Titre.  Dim. cm (in) Tecnique.
10 juil. 1996 Barques échouées. 30x38 Aquarelle
25 avr. 1999 Le Moulin-Rouge à Pigalle. 46x55 Huile/toile
18 avr. 1992 La plage de Trouville. 27,5x46 Huile/panneau
18 avr. 1992 Le port de Deauville. 55x46 Huile/panneau
18 avr. 1992 Paysage entre Deauville et Trouville. 46x55 Huile/panneau

 




 

 

 

 

 

 

Répertoire.

 

Réalisée le 30 septembre  2005  André Cochet
Mise sur le Web le  septembre  2005

Christian Flages