Edouart FERET 1893. |
||||||
Bazas: |
||||||
Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
||||||
Extraits concernant les communes de la Vallée du Ciron.(31) | ||||||
Sommaire: |
||||||
Balizac | Bernos | Bommes | Bourideys | Captieux | Cazalis | Cudos |
Escaudes | Fargues | Giscos | Goualade | Grignols | Lartigue | Lavazan |
Léogeats | Lerm et Musset | Lucmau | Marimbault | Marions | Noaillan | |
Orignes | Pompéjac | Préchac | Sauternes | Sillas | St Léger de Balson | |
St Michel de Castelnau | Lignan | St Symphorien | Uzeste | Villandraut. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
lignan. |
LIGNAN. 6 k.O. Bazas. Étym.
: Nom dérivé du radical latin lignum (bois); en gascon leinha
(bois, fagot). A. E. Le
quartier de Gahero rappelle, d'après 0'Reilly, un refuge de lépreux; en
patois, gahets. Douk de Boutevin,
Motte ou ferté du moyen âge, haute de 12 m. environ, ayant 35 m. de diamètre
à la base, entourée par un fossé où court un faible filet d'eau qui se
jette dans le ruisseau de Peyreyres. Motte
de Belloc, jadis analogue à celle de Boutevin, n'a plus aujourd'hui que
trois ou quatre mètres de hauteur, et aura bientôt disparu, ses terres
servant à amender les prairies voisines. Eglise
du XIIe s., attribuée aux Templiers. Inscription
de 1714 au presbytère, dont ci-après le texte : QVONIAM VIDI CONTRADICTIONEM IN CIVITATE ECCE ELONGAVI FVGIENS ET MANSI IN SOLITVDINE, ANNO SALVTIS 1714 RECTORE LVDOVICO SAIGE |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
lerm et musset. |
LERM ET MUSSET. 13 k. S.O. Grignols. Étym.: Le premier
mot indique un lieu désert et dérive du latin eremus, erema
(Tertullien), et du grec désert. Le
second nom, comme Mussey (Haute Marne), Mussy (Aube), a pour origine
probable un nom de lieu, Muciacus, dérivé du gentilice Mucius. A.
E. Eglise.
Abside du XVIe s. Portail et clocher de 1650. Nef moderne (1875). Statue
en bois très vieille, représentant saint Paul. Sur la cloche inscription
d'après laquelle les évêques de Bazas possédaient l'église et le château
de Lerm et portaient le titre de barons de Lerm. Fondations
indiquant l'existence d'une construction importante sur l'emplacement des
jardins de MM. Coycault et Tauzin. On y a trouvé des briques, quelques-unes
très larges. Les
Tourasses. Habitation de M. Rivet, conseiller à la Cour de Bx, élevée
sur les ruines d'une construction ayant appartenu aux évêques de Bazas
et dont il ne reste plus de traces. Le nom de cette construction indique
qu'elle devait avoir des tours. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
captieux. |
CAPTIEUX. 17 k. S. Bazas. (Captious au XVIIe s. Étym.
: Cette localité a été désignée autrefois
par les noms: Cap Seves, Cap Seveste, latin Caput silvarum, Caput
silvestre. Elle
se trouvait à l'extrémité d'une forêt très étendue qui a donné son
nom à la localité voisine: Lucmau, Lucus magnus. L'étymologie
la plus naturelle de Captieux serait le latin Capitalis, qui a le
même radical caput. A. E. Cette
localité avait, dès l'époque romaine, une certaine importance. Détruite
dans les invasions vasconnes et normandes, Captieux, qui eut son château
au moyen âge, appartenait, au XIVe s., aux captaux de Buch sous le titre
de baronnie; puis, au XVIIe s., au comte d'Harcourt. Elle a perdu peu à
peu son rang primitif, et l'ancienne ville a disparu pour faire place à
un bourg commerçant et bien bâti. En
juin 1530, ou le 4 juillet d'après Larousse, eut lieu, dans l'abbaye de
Captieux, le mariage de François premier avec Éléonore d'Autriche,
soeur de Charles-Quint. Le 23 janvier 1745, Mme la Dauphine de France, Marie Josèphe de Saxe, belle fille de Louis XV, revenant de Bayonne, passa à Captieux où elle fut reçue en grande pompe ; elle était escortée de plus de trois cents pâtres landais revêtus de leur costume pittoresque ; le lendemain, la Dauphine partit pour Bazas. La maison où se trouve aujourd'hui l'école des soeurs de Saint Joseph fut construite en vue de cette réception. Depuis
la création des chemins de fer, ce bourg a perdu de son importance, les
services de voitures qui avaient Captieux pour centre ayant disparu. Ossements,
tibias d'un mètre de long et dents de mastodonte probablement, trouvés
près de l'usine de produits résineux de M. Lalanne. Fragments
de châtaignier pétrifiés, trouvés au pied de l'église. Traces
des fortifications de l'ancienne ville, derrière la gendarmerie et la
maison de M. Lalanne. Prieuré
de Cordeliers, jadis situé sur l'emplacement de la maison de M. Lalanne. Monnaies, hache, restes d'éperons etc., trouvés dans une mine d'argile à côté de laquelle existait une motte dont on voit les traces à l'O. et à côté de la tuilerie de M. Lalanne. Traces de souterrain, trouvées près de la même tuilerie. On n'a pu découvrir l'issue de ce souterrain. On suppose qu'il aboutissait à l'ancienne abbaye. Source
de Saint Blaise, but d'un pélerinage.. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
Bernos. |
BERNOS. 7 k. S. S. O. Bazas. Siège d'un archiprêtré. Étym. : Au moyen âge, le mot Brenaïcus désignait Bernay (Eure). L'accusatif Brenaïcos (sous-entendu : agros) expliquerait le nom de Bernos. Il parait que jusqu'au XIVe siècle cette localité était plus connue par le nom Thaleyson que par son nom actuel. Thaleyson, d'après l'abbé O'Reilly, dériverait du surnom porté par A. Lucanus Thaleysius, beau-père d'Ausone, propriétaire du territoire de Bernos, Il
est reconnu que les hauteurs de Bernos ont été l'emplacement du camp de
Crassus, qui en descendit pour prendre et piller Bazas. Ses soldats
massacrèrent les trois quarts de la population. « Vix quarta parte
relicta, » dit César (Comment., liv. III, Ch. XXVI).
A. E. Archives
bien conservées, on y trouve les registres de l'état civil complets
depuis 1674 pour les paroisses de Bernos et de Taleyson. D'après
une ancienne chronique, dit l'abbé O'Reilly, Crassus campa sur les
hauteurs de Taleyson. Il barra les eaux du Ciron pour former un lac qui
n'existe plus et qui se trouvait au lieu appelé Beaulac. Taleyson
était, avant la Révolution, une paroisse indépendante de Bernos. Si
l'on en croit la tradition, son église occupait l'emplacement d'une ville
gallo-romaine dont parle Ausone et qui appartenait, au IIIe s. et au IVe
s., à la famille Taleysius. De la villa Taleyson il ne reste aucun
vestige. L'église a été détruite en 1793. Il ne subsiste que quelques
débris de son autel, recueillis chez M. Mothes. Hospitalet,
XIIIe s., jadis fréquenté par les pèlerins allant de Bordeaux à Saint
Jacques de Compostelle. Transformé
plus tard en prieuré. Son emplacement est occupé aujourd'hui par une
maison bourgeoise ou l'on voit encore quelques-unes des vieilles murailles
du prieuré. Église
de Bernos, reconstruite au XVe s., voûte refaite en 1838. Château
Libet, XVIe s, Édifice
rectangulaire surmonté d'un donjon central carré; ne présente aucune
trace de fortification. Libet
était autrefois un fief noble qui ne payait pas d'impôt, mais les de
Lescale, qui firent construire ce château, ne furent jamais seigneurs de
Bernos. Au XVIIIe s., l'héritière unique de cette famille épousa M. G.
Descornes, dont le fils a vendu ce château à M. Cazenave en 1890. Fontaine
du Moine, près du château de la Graville
On voit les traces d'un ancien couvent situé sur les bords de la
Gouaneyre, où se trouve aussi une source appelée la houn du Moyne (la
source du moine). Cette source était autrefois visitée par de nombreux
malades. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
léogeats. |
LEOGEATS. 10 k. S.O. Langon, Étym.
: Le nom de cette localité s'est écrit autrefois Leujats; d'après
Baurein, il parait être une forme gasconne du français loges
(Portugais : loja). En saintongeais et en vieux français, loge
a le sens de cabane en branchages. « Tu ferais quelque manière de
loge pour couvrir le fumier. » A.
E. Le
nom de cette commune ne dériverait-il pas de Leug ou Léoug
(liège) ou mieux de Sanctus Leodegarius (Saint Léger). Mosaïque
romaine et ruines d'une villa gallo-romaine (m. h. de 1ère cl.), à
Cameillac (Jouannet dit Camillon par erreur). Cameillac était autrefois
une paroisse. La Tourasse (m. h. de 2e cl.), dans la vallée du Ciron; on voit une tour quadrilatère, composée d'un rez-de-chaussée et de trois étages. Elle doit remonter au XIIIe ou au XIVe s. C'était un poste avancé défendant Léogeats. Le diamètre de cette tour est de 3 m.; ses murs sont en moellons reliés par un ciment ferrugineux de la plus grande dureté. On
appelle la prairie où se trouve cette tour, la Prairie du Trésor. Eglise,
XIVe s., gothique, nef et bas côté gauche voûtés en pierre, retable et
autel, en bois sculpté, remarquables, du XVIe ou XVIIe s. Statues de saint Jean et de saint Christophe;
petite cloche de 1634. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
uzeste. |
UZESTE. 4 k. E. Villandraut. Étym. : Clément V serait né à Uzeste : « Bertrandus de Gutto oriendus ex pago de UZESTA, selon la Chronique bazad. La
famille de ce prélat, originaire du Languedoc, aurait, dit-on, fondé
Uzeste et en souvenir d'Uzès lui aurait donné le nom de Uzesta, qui en
est un diminutif. (V. O'Reilly, Hist. de Bazas, 226.) Les
formes latines Uzeticus et Uceticus, employées au moyen âge
pour désigner le territoire d'Uzès, conviennent également au nom d'Uzeste.
A. E. L'opinion
la plus accréditée aujourd'hui est que Clénient V est né à
Villandraut dans la forteresse qui a précédé le château actuel et que
nous rappelons page 60, 6° alinéa. En
1621, l'évêque Raymond de Castillon réunit l'église d'Uzeste à la manse
épiscopale. Il y eut jadis un pèlerinage très suivi à Uzeste le jour
de la fête patronalle ; il tend à reprendre son ancienne importance. Église
N.D. d'Uzeste (m. h. de 1 ère cl.).
Cette église a 40 m. de longueur et 17 de largeur. Sa construction
ou reconstruction date en grande partie du XIIIe s., mais des titres
anciens mentionnent au XIIe s. son existence, fait que confirment divers
caractères architectoniques : transepts peu accentués, contreforts
plats, un appareil presque carré, façade avec pignon en surélévation
sur les bas-côtés. Dans la façade du bas-côté sud s'ouvre une très remarquable porte du XIIIe s., sur le tympan de laquelle est représenté le couronnement de la Vierge, belle composition sculpturale, de même que celle du petit bas-relief de la frise du linteau. A
côté, l'on remarque une petite fenêtre avec arc trilobé, surbaissé,
coupé dans une seule pierre avec fines colonnettes, chapiteaux
soigneusement sculptés témoignant le commencement du beau XIIIe s. Les fenêtres
des bas-côtés de la nef sont étroites et élevées. La Surélévation
des murs de la nef centrale est percée de petites ouvertures à Vitraux,
presque des oculus. Sur
la façade principale on remarque : 1° une belle rose à huit meneaux lobés,
accompagnés par deux anneaux moulurés et d'un quadrilobe pour centre; 2°
la porte qui parait être du XVIIe s. et doit masquer une entrée plus
ancienne. L'intérieur de l'église en fait un des édifices les plus intéressants de la Gironde, par la disposition de la grande nef et des voûtes. Les travées principales sont sur plan carré; elles ont d'assez forts piliers entourés de filles colonnettes; elles se subdivisent chacune en deux travées secondaires par un mince pilier très élancé, cantonné de quatre colonnettes des plus délicates, surmontées d'arcs moins élevés que ceux de la travée principale. Cet ensemble présente l'aspect de légèreté et de distinction du grand art au XIIIe siècle. Les arcs couvrant la nef' partent de diverses hauteurs et donnent des croisements multipliés, faisant prendre à la voûte l'apparence d'une coupole à nervures, exemple remarquable du caractère de transition constructive entre l'époque romane de nos contrées aquitaniques et l'époque ogivale dans notre pays. A
ces caractères il faut joindre la recherche artistique sculpturale des
chapiteaux qui sont aussi de l'époque de transition. Les
voûtes du choeur sont surélevées par rapport à celles de la grande nef.
Le choeur est lui-même entouré d'un déambulatoire; ces diverses parties
appartiennent à la réédification faite dans la première moitié du
XIVe s. Le Choeur est très petit. Il renferme un beau mausolée en marbre blanc. Là ont été déposés les restes de plusieurs seigneurs ou chevaliers dont on ignore les noms. En
1824, on a mis sur ce tombeau
une statue de
chevalier qui porte l'écu des Grailly. Le tombeau de Clément V est, à droite en entrant. L'épitaphe, en lettres gothiques, est encore visible; on l'a intervertie en établissant mausolée. Pendant les guerres de religion et en 1793, ce mausolée fut dégradé. En 1805 il fut enlevé du choeur et placé sous le bas-côté où nous le trouvons auJourd'hui. On
voit encore sur le tombeau la statue du pape, mutilée par les calvinistes
en 1577. Cette statue est une des plus belles productions de l'art
sculptural au moyen âge qu'on puisse trouver en France. Elle représente,
l'illustre pape couché sur le couvercle du tombeau ; sa tête, séparée
du tronc, est couchée sur un coussin brodé; un riche vêtement sacerdotal
enveloppe le corps, des broderies y sont ciselées; les pieds s'appuient
sur une surface dressée verticalement, représentant à sa partie postérieure,
en bas-relief, un dragon, morceau d'une vigoureuse exécution et d'un beau
style. Statue
mutilée de la Sainte Vierge, datant du XIIIe ou du XIVe s. restaurée par
les soins du curé actuel, M. Brun, et placée dans une des chapelles
absidales Vitraux
de la partie
supérieure du choeur peints par M. Villiet, ceux de la partie inférieure
par M. Feur. Le clocher remonte au XIVe s. au moins; sa base est peut-être, comme certaines parties de l'église, antérieure au XIIIe s. Il est composé d'un soubassement surmonté de deux ordres en retrait et d'une flèche octogone fleuronnée. Il est flanqué aux angles de piliers butants. Au-dessus de chaque ordre règne une jolie galerie à jour d'un beau style flamboyant. La
hauteur de ce clocher est de 53 m. La foudre tomba sur sa flèche le 6 décembre
1735 et la démolit ; elle fut reconstruite quelques années plus tard par
le maçon Dulau. Vieux
château, d'lllon, sur le Ciron ; propriétaire, M. G. Dupuy. Maisons
anciennes près de l'église. On y remarque des croisées du XVe s, un
portail géminé plein cintre avec auvent à toiture à deux versants. On
remarquait autrefois clans l'intérieur de l'église d'Uzeste une fontaine
située dans le choeur derrière le tombeau dont nous venons de parler. Deux
autres fontaines existent dans le clos presbytéral ; l'une claire qui
doit porter spécialement le nom de Clément V. Fontaine du Pape, très ancienne, située chez Mme Vve Ducasse, porte l'écu des Got, mais renversé. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
préchac. |
PRÉCHAC. 7 k. S.S.E. Villandraut (Preyssac au XIVe s., Pressac ou Préhac au XVIIe s.). Étym.
: Plusieurs localités dans l'Auvergne, dans l'Oise, l'Aube, etc., ont été
désignées autrefois par le nom Prisciacus, du gentilice Priscius,
dérivé lui-même de priscus. Cette
origine convient au nom de Préchac comme à ceux de Précy (Yonne),
Preyssac (Dordogne). A. E. Tumulus
de forme ronde. Habitations gauloises, Mardelles ou Margelles, ou Clottes. Les Celtes et les Gaulois n'habitaient pas toujours des lieux fortifiés où s'agglomérait une nombreuse population ; leur demeure ordinaire consistait en une hutte enfoncée dans la terre et ne présentant au-dessus du niveau du sol que sa toiture composée de chaume ou. de bruyères. Ces habitations n'avaient pas encore été signalées dans nos contrées, lorsque M. Leo Drouyn en découvrit un certain nombre sur les bords du Ciron, entre les châteaux de la Trave et de Cazeneuve; elles portent dans le pays le nom de clottes, ce qui veut dire en gascon trou ou cavité. Ces
clottes, creusées dans le sable, ont des proportions très différentes.
La profondeur varie de 1 à 10 m. et le diamètre de 5 à 15 m. Église
romane. Abside dégradée,
sculptures assez remarquables; portait ogival; pilastres très épais,
supportant un clocher quadrilatère; quatre nefs, dont trois du XIIe s. et
une du XVe s.; sanctuaires voûtés; cloche de 1705. Cette église parait
avoir été fortifiée pour la défense du bourg; les murs sont d'une épaisseur
considérable, la partie supérieure a été renversée. Château de La Trave. Le château de La Trave, appelé aussi La Trau, dont on ne voit plus que les ruines situées près des bords du Ciron, fut construit en 1306 et eut pour maîtres au XIVe s. les sires de Preyssac, parents du pape Clément V, qui prirent le titre, de Soudans; au XVe s. il appartenait aux sires de Lesparre. Après la conquête de la Guyenne, le sire de Montferrand ayant été compris dans la liste des seigneurs dont le roi voulait tirer vengeance, le château de La Trave fut démoli par la mine. Cette destruction ne fut achevée qu'en 1572, époque à laquelle les protestants, fuyant Bx à la suite des massacres de la Saint Barthélemy, ravagèrent tous les environs de Villandraut. Après avoir changé plusieurs fois de propriétaire
et avoir été apportées en dot, vers 1705, à Louis de Pons par Guionne
Rochefort Théobon, les ruines de La Trave appartiennent à M. le comte de
Sabran. La
Travette, sur les bords du Ciron. Là se trouvent des ruines appelées
dans le pays La Fue ou La Travette, qui sont probablement les restes d'un
fort dépendant du château de La Trave éloigné de 500 m. seulement. Ses
épaisses murailles ont été démolies au XVIe s. par la mine. D'après
la carte de Cassini, l'ancienne grand'route de Préchac à Bazas passait
à côté de La Travette. Château
de Cazenave ou Gazeneuve, situé sur les bords du Ciron, ne présente plus
que des restes de son ancienne splendeur. En partie démoli au XVIe s., sa
destruction fut continuée après 1793. Ce qui nous en reste a été
restauré vers 1840; il est encore entouré d'un large et profond fossé
et se compose de vastes salles et d'une chapelle. Cette chapelle voûtée
forme trois nefs et parait dater du XVe s, les salles sont voûtées an
rez-de-chaussée et au premier étage. Au XVe s., il appartint à la famille d'Albret; en 1595, Henri IV, qui, d'après la tradition, y aurait envoyé la reine Marguerite de Valois passer quelque temps, le céda à Raymond de Vicose. En 1650, y naquit Charlotte de Caumont La Force. En 1704, il passa par alliance dans la famille de Pons Saint Maurice. En 1834, M. le comte Cahidene du Bois de Lamotte, brigadier aux chevau-légers, en hérita comme neveu de M. Frédéric de Pons. Il le fit réparer et le légua en 1859 à son neveu M. le comte Emmanuel de Sabran Pontevès, troisième fils de Bonne de Pons Saint Maurice, comtesse de Sabran Pontevès. La famille de Pons était alliée aux Caumont La Force par le mariage (6 avril 1704) de Louis de Pons, seigneur marquis de Saint Maurice, baron de Saussignac, Cazeneuve, Balizac, Castelnau de Cernès et Roquefère, chambellan de Mgr le duc de Berry, avec sa cousine Marie Guyonne de Rochefort Théobon, dame d'atours de la duchesse de Berry, fille de messire Charles Bourdeaux de Rochefort, seigneur et marquis de Théobon, et de Marie Nompar de Caumont, laquelle était petite fille de Jacques 1 er,, duc de La Force, pair et maréchal de France, et fille de François de Caumont, seigneur et marquis de Castelmoron, baron de Monpouillan, maréchal des camps et armées du roi, et de Marguerite de Vicose, dame de Castelnau de Cernès, Cazeneuve, Cazalis, Balizac, marquise de Castelmoron. La
marquise de Théobon (né Marie de Caumont) est morte dans son château de
Cazeneuve, le 3 décembre 1693, et a été enterrée dans l'église d'Insos,
section de Préchac. Vieux
colombier, du XVIIe s., sur le bord du chemin de Bazas à Préchac, près
du ruisseau de Honburens, appartient au comte Emmanuel de Sabran Pontevès. A
Insos, se trouvaient un grand nombre de verreries dont les ouvriers étaient
protestants et émigrèrent lors de la révocation de l'édit de Nantes.
On voit encore dans cette localité les traces de l'ancien cimetière des
Réformés. Ancien
pont de Cazeneuve. Ce pont,
situé sur le Ciron, s'est écroulé en mars 1886 ; il avait été
construit en 1701 par Souffron, architecte du roi de Navarre et du duc d'Épernon.
Il n'en reste plus de traces. Un magnifique pont moderne le remplace
depuis 1889. Préchac
tire son nom de la famille de Preyssac, qui était alliée à Clément V,
et possédait l'emplacement occupé aujourd'hui par le bourg. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
POMPéJAC. |
POMPÉJAC. 19 k. S. E. Villandraut (Pompezac au XVIIe s.). Étym.
: D'après M. Longnon (Géographie de la Gaule, VIe s.), les noms de Castrum
pompeiacum désignaient le Mas d'Agenais (Lot et Garonne). La forme de
ce nom de lieu conviendrait mieux au nom actuel de Pompéjac. Pompeiacus
dérive du gentilice Pompeius, porté par une des plus illustres
familles de Rome et dont les clients se retrouvent dans le S.O. de la
France. A. E. Camp
de César. On appelle ainsi
un endroit situé à l'E. de l'église où se voient des traces de fossés
et de retranchements. Motte,
située du même côté, ayant environ 7 m. de haut; on n'y a trouvé
aucune trace de construction. Église
ancienne, réparée en 1869-70, clocher moderne. Château du Battant ou de Caussarieu. Ruines d'une forteresse carrée ayant les caractères du XIIIe s. et situées an confluent du Sanson et du Ciron. Il existe deux titres par lesquels le roi d'Angleterre autorise la construction d'une maison forte dans la paroisse de Pompéjac : l'un, datant de 1285-86, est adressé à Pierre de Pompéjac; l'autre, datant de 1288-89, est adressé à Guillaume Arnaud de Pompéjac. On
ne sait auquel de ces deux seigneurs attribuer la construction de ce château. Moulin
de Caussarieu, situé en face de ce château, semble remonter à la fin du
XVe s. Maison
de Lavialle, XVIIIe s., sans intérêt, ainsi que le château de La
Salle. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
Noaillan. |
NOAILLAN. 2 k. N. Villandraut (Nouellian au XIVe s. et Noüailhan au XVIIe s.). Étym.
: Cette localité est désignée dans les rôles gascons (I, p. 45-191-200)
sous les noms Novelhan, Noalhan, Noailhan. Toutes ces
formes dérivent du latin novalia (jachéres).
A. E. Château
de Noaillan, situé à l'O. du bourg, a la forme d'un polygone irrégulier
protégé à l'O. par une double terrasse au-dessous de laquelle s'étend
une prairie. Ses murs d'enceinte doivent dater du XIIIe s. A cette époque ses seigneurs étaient déjà distingués, dans la noblesse de Guyenne. Au
milieu du XIVe s., la seigneurie de Noaillan passa dans la famille de
Lamothe et y resta jusqu'à ce que, en 1686, Jean Duroy en acquit la moitié.
Ses descendants possédèrent jusqu'à la fin du XVIIIe s. la terre et le château
de Noaillan qui appartiennent aujourd'hui à la famille Guillot de
Suduiraut. Église
(m. h. de 2°cl.). Ancienne
chapelle du château, style transition, très remarquable, se compose de
trois nefs et de trois absides semicirculaires. Un clocher à pignon, dit
beffroi, s'élève sur sa façade. L'ancienne
église paroissiale sert aujourd'hui de salle de danse et le terrain occupé
par la place publique servait jadis de cimetière. Les registres des baptêmes de cette paroisse, très bien conservés, remontent à 1693. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
lucmau. |
LUCMAU. 14 k. S.S.E. Villandraut. Étym.
: Littéralement mauvais bois; latin lucus malus, ou grand bois: lucus
magnus. A. E. Tumulus,
situé près de l'église. Castéra.
Lieu ainsi nommé en souvenir d'un château disparu. Couvent
des Carmes, situé au lieu de Coumben, près de Briet ; disparu. Couvent
de religieuses de Sainte Ursule à la Graville ; disparu. Église
du XIVe s. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
CAZALIS. |
CAZALIS. 11 k. S. Villandraut (Cazalis de St Jean de Roddes au XVIIe s.). Étym. : Plusieurs localités désignées par ce nom l'ont été au moyen âge par les mots ; Villa de casalibus ; en basse latinité, Casale (groupe de maisons); d'où le gascon cazau; radical casa (maison). Il
y avait une commanderie dans cette paroisse.
A. E. Eglise
dédiée à saint Pierre.
|
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
bourideys. |
BOURIDEYS. 12 k. S.S.O.Villandraut. Étym.
: Forme gasconne du vieux français bourde (métairie), en provençal
bourdil. A. E. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
VILLANDRAUT. |
VILLANDRAUT, 14 k. S.O. Bazas (Vinhandraut, Got, Lo Got au XIVe s.). Étym.: Les Bénédictins qui ont rédigé la Gallia christiana font naître Clément V à Villandraut : Patrem habuit Beraldum... dominum VILLANDRADO, in diocesi Burdigalensi, ubi natus. » Certains auteurs disent que ce pape est né à Uzeste. La
première hypothèse nous semble la meilleure. Plusieurs
actes de Clément sont datés de Villandraut : datum apud Vignandaldrum
ou Vinhaldraldum. Ces
dénominations latines nous indiquent l'étymologie : villam Andraldi,
ou vineam Andraldi (villa ou vigne d'Andraut). Ce dernier nom est une
forme gasconne d'Andron et d'André ou un dérivé du germanique Andrald.
A. E. Clément
V a établi dans cette localité un chapitre qui a subsisté jusqu'à la Révolution.
La maison du doyen des chanoines sert aujourd'hui de presbytère. Chapelle
de la Madeleine, située au lieu du même nom, avait nu canonicat. La
tradition rapporte qu'Éléonore de Guyenne y vint. On voyait encore les
ruines de cet édifice à l'entrée de la route de Bourideys il y a quelques
années. On voit au même endroit plusieurs tombeaux monolithes ou cercueils
en pierre. Église
collégiale, dédiée à saint Martin, s'appuyait au S. E. sur des constructions qui semblaient avoir appartenu à
une forteresse du XIIIe S,., dont l'égIise aurait dépendu naguère et dont
il restait, il y a quelques années, une tour d'escalier. Cet antique édifice
a fait place à une église gothique moderne, due aux plans de M. Labbe. Château de Villandraut (m. h. de 1re cl.) situé à 200 m. de la rive gauche du Ciron, au sommet d'un mamelon peu élevé, remplace la forteresse du XIIIe s. aujourd'hui disparue, et fut l'une des places les plus fortes de la Guyenne. Sa construction est due au pape Clément V, dans la famille duquel se trouvait la seigneurie de Villandraut. Celle seigneurie passa, vers 1336, à la maison de Durfort et y resta jusqu'à la fin du XVIe s. Elle devint à cette époque propriété des Sarran de Lalande. En 1660, François de Salomon était seigneur de Villandraut. La famille de La Faurie lui succéda et vendit cette seigneurie en 1789 à Charles Philippe, comte de Pons Saint Maurice. Ce château appartient aujourd'hui à J.B.Elzéar Marie Charles, comte de Pontevès Sabran, capitaine au premier hussards, qui le tient de sa grand'mère, Mme de Pons Saint Maurice, unique héritière de cette illustre maison. Une
description détaillée sortirait de notre cadre; nous nous bornerons à
donner la vue extérieure et intérieure de ce château et à esquisser son
histoire. Cette magnifique forteresse, qui défia tant de fois les canons et les armées, et qui maintenant défie le temps lui-même est un des plus beaux échantillons de l'architecture militaire sous la domination anglaise. Sa construction date du commencement du XIVe s. Le
pape Clément V y passa quelque temps durant son pontificat et y rédigea
plusieurs bulles. Nous ajouterons, pour donner une idée de son importance,
que son plan est un rectangle de 72 m. sur 76; les murs ont 3 m. d'épaisseur;
les fossés ont environ 12 m. de largeur et 10 m. de profondeur; ils étaient
alimentés d'eau par le Ciron. A
la fin de la domination anglaise, Villandraut fut pris par les armées françaises
commandées par Du Guesclin et le duc d'Anjou. Il se rendit, mais dès que
les français furent partis, il revint aux Anglais. Attaqué de nouveau, et
avec succès cette fois encore, en 1451, il prit part à la révolte de 1452,
et ce ne fut qu'en 1453 que les Français en devinrent définitivement les maîtres. Ce
château eut beaucoup à souffrir des guerres
de religion. Eu 1572, après la Saint Barthélemy, les huguenots s'y réfugièrent
et y commirent de graves dégâts. Obligés de l'abandonner peu de temps après,
ils le reprirent en 1577 et le gardèrent jusqu'en 1592, époque à laquelle
le maréchal de Matignon l'assiégea et dut tirer sur ses murs de nombreux
coups de canon avant de pouvoir s'en rendre maître. Les
vastes ruines qui nous restent présentent les vestiges de la chapelle du château. Fontaine dit Pape Clément, recouverte d'une voûte ogivale située dans le bourg, à côté de la maison de M. Dupuy. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
saint léger. |
SAINT LÉGER. 2 k. E. Saint Symphorien. Étym.
: Le nom du patron de cette commune est d'origine germanique : Lev de gar
(javelot du peuple). Il a été latinisé sous la forme Leodegarius.
A.E. Près
du bourg. Fontaine Saint Clair, lieu de pèlerinage, le jour de la fête
de ce saint. On s'y rend pour guérir les ophtalmies. Près de la fontaine
on voit une pierre ronde sur laquelle était une croix. Église
(m. h. de 2°cl.). Sanctuaire roman, nef ogivale, clefs de voûtes sculptées,
chapiteaux historiés, clocher à pignon, inscription de 1520 sur un pilier.
Il y avait autrefois des peintures murales sur la voûte, représentant le
zodiaque. Château Castelnau de Cernès situé sur un mamelon rocheux. Il ne présente plus que les ruines d'un donjon carré entourées de trois enceintes polygonales et de quelques murailles intéressantes. Jadis
ce donjon avait au moins 30 m. de hauteur et 10 m. de côté à sa base. Il
était formé de trois étages, dont deux seulement subsistent encore. Cette
forteresse, imprenable au moyen âge, paraît avoir été construite au
XIIIe s. Malgré l'épaisseur de ses murs, elle fut ébranlée par les
canons et les nouveaux engins qui firent leur apparition au XVe s. François de Montferrand, auquel le roi d'Angleterre avait donné ce château en 1436, fut obligé de le faire relever en grande partie. Il appartint longtemps à la famille d'Albret. Henri IV en fit don en 1581 à Guillaume de Rancé. Devenu en 1704 la propriété de M. Louis de Pons, il arriva par voie de succession au comte Guillaume de Sabran. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
Origne. |
ORIGNES. 8 k. N. Saint Symphorien. Étym. : L'église de St Jean d'Orignes est appelée St Jean de Orentia en 1420; St Jean d'Aurigne en 1546. On peut considérer Aurigne comme forme adoucie du nom gaulois Auri Cnos (fils d'Auros,). A. E. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
balizac. |
BALIZAC. 9 k. N.N.E. Saint Symphorien ; 7 k. 0. Villandraut. Étym.
: Le radical de ce mot est balise, nom donné dans plusieurs pays ,au
tronc d'arbre laissé dans les taillis pour servir d'abornement; du latin
palitius, diminutif de palus (pieu). On peut aussi penser que Balizac vient
de Balitiacus, villa de Balitius. A.
E. Église
dédiée à saint Martin. Château de Balizac. Situé au lieu de Pinot, il se composait d'un parallélogramme entourant une cour et flanqué aux angles de petites tours rondes, massives au rez-de-chaussée, creuses au premier étage et dont le sommet fut refait au XVIIe s. Le côté E. a gardé ses deux tours; le côté S. est en partie détruit ; les parties O. et N. ont disparu. Sure
côté E. les
murs ont environ 1 m 50 d'épaisseur ; on voit encore les traces de l'entrée
jadis protégée par une porte à coulisses. D'après l'abbé Baurein, ce château dépendait, dès le commencement du XIVe s., de la seigneurie de Castelnau de Cernès. Cent
ans plus tard, il fut acheté par le roi d'Angleterre, qui le donna à François
de Montferrand avec la seigneurie de Castelnau de Cernès
dont Balizac parait avoir
constamment suivi la fortune. Ses ruines appartiennent à la famille de
Pontevès Sabran, héritière de la famille de Pons Saint Maurice. Église, style ogival, construite en 1868. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
Saint symphorien. |
SAINT SYMPHORIEN. 24 k. O. Bazas; 27 k. S.S.O. Preignac (Baleysague au XVIIe, s.). Étym.
: Nom de saint dérivé du grec: Est indiqué dans les vieux titres en
patois sous le nom de Souffrian.
A. E. Église (m.h. de 2e cl.), fin XVe s. : Trois nefs ayant
chacune deux travées; abside à cinq pans
coupés, clefs de voûtes décorées de monogrammes, écussons, armoiries
sur le contrefort S.; sacristie moderne. Croix dit cimetière, assez belle. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
sauternes. |
SAUTERNES. 8. k. S.O. (Sauternis au XIVe s.). Étym. : Du radical sau, qui, d'après Bullet (Dictionnaire celtique), signifie tertre, éminence. O'Reilly
dérive Sauternes du latin saltus terrae, qui a, par extension, le
sens de colline. Église
dédiée à saint Pierre. Le territoire de cette commune domine les plaines de Preignac et de Barsac. Il
comprend le cru célèbre d'Yquem, dont le nom, analogue à Eyquem,
semble d'origine germanique. Eyquem se prononce exactement Comme le datif eichem,
de l'allemand eiche (chène). A.
E. Château
d'Arche, de construction ancienne, appartient à la famille d'Arche, dont
plusieurs membres ont fait partie du Parlement de Bx. Château Yquem, dont on voit le dessin page 53, remonte à différentes époques. Sa construction, qui date du XVIe s., a été remaniée ait XVIIe s. Il est situé sur une hauteur d'où il domine le plus beau vignoble du monde, dont les vins, une des gloires de la Gironde, sont connus sur tous les points du globe. Il
fut transmis par alliance en 1785 de la maison Sauvage d'Yquem aux seigneurs
de Lur Saluces; son histoire ne rappelle rien de saillant. Château Filhot, de construction récente, propriété de M. le marquis de Lur Saluces, appartenait, au XVIIe s., à M. de Filhot, conseiller au Parlement de Bx, ancêtre du propriétaire actuel. Au
presbytère, on remarque un beau tableau très ancien représentant saint
Jean l'Évangéliste. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
fargues. |
FARGUES.
4 k. S.O Langon, 18 k. S.E.
Bxlx (Fargas XIVe s). Étym.
: Forme gasconne du vieux français farge
(forge); en basse latinité : fargia, officina fabri
ferrarii Arvernis (Du Cange, Glossarium
verbo : fargia), A. E. Cette commune faisait partie de la Paroisse de Toulenne, laquelle, jusque vers le milieu du XVIe s., a été appelée Saint Saturnin de Tolena ou de Fargues. A cette époque la chapelle de la Vierge, qui se
trouvait dans la section de Fargues, fut érigée en paroisse, et les deux
communes furent séparées. Église,
portail roman, nef et partie du chœur modernes. Château
de Fargues (m. h. de 1re cl.), fondé en 1306 par le cardinal Raymond de Fargues,
neveu du pape Clément V. Après avoir appartenu successivement aux familles
de Fargues, de la Mothe, de Foix, de Montferrand, il passa en 1472 dans la
maison de Lur, d'où il n'est plus sorti. Ce
château présente un grand bâtiment carré en ruines, flanqué de trois
tours octogones et d'une quatrième tour carrée. Il fut, à l'époque des
guerres de religion et de la Fronde, une des places fortes des Langonnais.
C'est là que ceux-ci vinrent chercher un refuge et qu'ils se mirent à
l'abri des vexations de leurs vainqueurs après la prise de leur ville
pendant la Fronde. Le château de Fargues fut détruit, diton, par un incendie (la nuit du 24 au 25 mai) en 1687. Depuis cette époque il est resté en grande partie inhabitable. Au N. et à 50 m. environ de la basse-cour du château neuf, i1existait jadis une motte. Elle a été rasée et ses fossés ont été comblés de 1847 à 1857. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
bommes. |
BOMMES. 9 k. O.S.O. Langon. Saint Martin de Bomes au XIVe s. Étym. : Le nom de cette localité a été écrit Bomes dans les rôles gascons de 1288 et 1289. En
1420, on trouve la forme Boures, qui peut n'être qu'une erreur de
copiste; en 1546, Bommes, et dans un ancien pouillé manuscrit,
Bousmez. Sous ces différentes formes il est difficile de discerner l'étymologie de Bommes, malgré la ressemblance de ces noms avec le latin Boiehomun (Velleius), Boiemum (Tacite), qui désigne la Bohème, contrée de la Germanie d'où sont issus les Boii établis dans le Beaujolais. O'Reilly
a trouvé les Goths à Gajac (Gothgiacum), les Suèves à Sauviac (Sueviacum);
pourquoi pas les Bohémiens à Bommes ? A.
E. Château Peyraguey, XIIIe s., appartint au conseiller de Pichard ; vendu comme bien national à M. Lafaurie. Ce dernier a donné au vignoble qui entoure le château une grande réputation. En 1860, il est passé par mariage dans les mains de M. Saint Rieul Dupouy, qui l'a vendu en 1866 à M. Duchâtel, ancien ministre. Celui-ci
a fait faire de grandes restaurations au château. Ses héritiers l'ont
vendu à MM. Farinel et Grédy le 26 juin 1879. M. Grédy le possède aujourd'hui. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
sillas. |
SILLAS. 2 k. S.O. Grignols. Étym. : Les localités suivantes : Silhac (Ardèche), Sillé (Sarthe), Silly (Oise), sont désignées au moyen âge par le nom Siliacus, dérivé du gentilice Silius, nom de famille du poète Silius Italicus. Par
analogie, Sillas dériverait d'une forme du même nom siliacas
(sous-entendu : villas). O'Reilly fait dériver Sillas de silvas, et prétend que son voisinage de la voie romaine qui passe à Marions a fait attribuer sa fondation à Sylla, comme celle de Marions à Marius. Cette
étymologie d'O'Reilly est peu solide. A. E. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
marions. |
MARIONS. 4 k. O. Grignols. Étyrn.: Le nom de cette localité dérive de la forme latine Marianus qui se trouve citée plusieurs fois comme nom de lieu, du gentilice Marius. C'est
peut-être plus simplement une forme gasconne du prénom Marion. Un
lieu-dit de cette commune appelé les Trois Chênes est peut-être
la station romaine Tres Arbores indiquée sur l'Itinéraire de
Bordeaux à Jérusalem à la suite de Civitas vasatas. 0'lleilly,
dans son histoire de Bazas, cite une autre étymologie maris fons,
qui supposerait l'existence d'une fontaine aux eaux salées. A.E. D'après
une tradition rapportée par le chroniqueur Garcias, Marius
en guerre avec Sylla pénétra jusque dans cette partie de
l'Aquitaine, d'où le nom de Marions, et celui de la paroisse voisine,
Sillas, Substructions gallo-romaines, trouvées en 1840 dans les propriétés de M. Dubourg et de M. le curé de Marions, où ont existé de petits tumuli renfermant des cercueils en pierre doublés en plomb. Tout
près de là passait le chemin de Saint Jacques de Compostelle,
probablement ancienne voie romaine. Église.
Traces de fortifications. Maison
très ancienne à Brocas; M. Lalaurie, propriétaire. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
MARIMBAULT. |
MARIMBAULT. 5 k. S.O. Bazas. Étym.:
Ce nom parait une corruption de mas Imbault (demeure d'Imbault); en latin,
Massa ou Massum Imbaldi, ayant, comme Masseilles; et
Mazères, un radical celtique: mas. A. E. Tumulus
sur divers points de cette commune, surtout à la Tuilerie des Mottes. Mosaïque
remarquable trouvée en 1850 dans le cimetière actuel, au S. de l'église. Église
romane. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
cudos. |
CUDOS. 5 k. S. Bazas. Étym. : L'ancien nom de cette localité était Conque (latin : concha, coquille). La
tradition raconte qu'à l'époque des invasions des Visigoths un prêtre y
cacha le reliquaire appelé concha, dont parle Grégoire de Tours
et qui enfermait un linge taché du sang de saint Jean. A. E. Tumulus
de La Roche, au N.O. du chemin de Cudos à Sauviac. Tumulus
de Conque, dans le domaine de Labeyrie, à M. Saige, sur le chemin de
Bazas à Cudos. Église
du XIVe s., jadis fortifiée, bien conservée; clocher moderne. La
Chapelle de Conque a complètement disparu. On suppose qu'elle était dans
le domaine de Mounon, à M. L. Saige. Eglise
d'Artiguevieille, fort ancienne. Château
de Labeyrie, moderne, M. Périé, architecte. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
lavazan. |
LAVAZAN. 5 k. 0. Grignols. Etym: Cette localité portait autrefois le nom de Labezan. Le radical de ce dernier mot est le vieux français besse (lieu plein de broussailles). A. E. Chapelle
en ruines au lieu de Magnac. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
Grignols. |
GRIGNOLS. 15 k S.E. Bazas. Étym.
: L'étymologiste Diez assimile
grigne, grignon, au latin grannum (grain). Cette origine
convient d'autant mieux au nom de Grignols, que cette localité a été désignée
jusqu'à la fin du XIVe s. par le nom de Granhols. D'après
O'Reilly (Histoire de Bazas), ce dernier nom en aurait remplacé un plus
ancien : Flaujagues, dérivé du latin flavae aquae (eaux
jaunes, eaux ferrugineuses). A
E. Une
voie romaine passait à Grignols, d'après Jouannet. Un camp romain se trouvait dans la section. Médailles
romaines des premiers siècles de notre ère, trouvées en 1881 à Campin,
auprès de cercueils en pierre qui indiquent qu'un cimetière a existé
dans ce lieu au moyen âge. Ruines
du château de Barbustan, situées au N. de la commune. Vieille
église romane au lieu dit Campin. Château
de Grignols (m. h. de 2° cl.). Ce
château appartint à la famille de Grignols jusqu'au milieu du XVIIe s. A
cette époque, il passa entre les mains de messire Jean Paul d'Esparbès
de Lussan, et en 1753 Charles Philippe, comte de Pons, en devint propriétaire. Le marquis de Pons était seigneur de Saint Maurice, Saussignac, Cazeneuve, Castelnau de Cernès, etc., filleul de Leurs Altesses Royales, Mgr, le duc d'Orléans et de Mme la duchesse d'Orléans (25 mars 1709), lieutenant général des armées du roi, marié le 6 février 1736 à Charlotte Lallemant de Betz, dame d'atours de Mme la Dauphine. La
famille de Sabran a succédé aux seigneurs de Pons dans la
possession de ce domaine, qui est toujours entre ses mains. Le château de Grignols présente des constructions
du XV et du XVIe s.; il a été en partie détruit en 1793 et très
bien restauré il y a quelques années par M. le marquis de Pontevès
Sabran sur les plans de M. Garros. Foires.
En 1690, Jean de Grignols fonda les foires et les marchés actuels. Il fit
construire une auberge. Ce fut le point de départ du bourg d'aujourd'hui,
qui n'avait que deux ou trois maisons à la fin du siècle dernier. Statue de Saint
Michel, en bronze; sculpteur, Rivrio; elle est située à l'extrémité de la
mangnifique promenade ombragée d'ormeaux qui orne le village de Grignols. Elle a été érigée en 1821 en l'honneur de la
naissance de Mgr le duc de Bx, par les soins de M. le vicomte de Pontevès
Saint Maurice |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
St michel de castelnau. |
SAINT MICHEL DE CASTELNAU. 12 k. E. Captieux. Étym. : Ce nom est la forme gasconne de Château neuf, latin castellum novum. Château de Castelnau de Mesmes (m.h. de 2° cl.), situé sur les bords du ruisseau de Castelnau remonte au XIIIe s. En 1574, il fut attaqué à diverses reprises par les protestants ou par les catholiques; il était en 1652 entre les mains de Gaston de Foix, époux de Guyonne de Lamothe, lorsqu'il fut assiégé et saccagé par les Frondeurs, commandés par Marchin et Balthazar, Ces dégâts furent aussitôt réparés, et de nouvelles constructions furent ajoutées aux anciennes. Ce château a été possédé successivement, depuis le XVIIe s., par Jean d'Espanet, la famille Poudenas, M. de Bretous, etc. Il a été, il y a quelques années, l'objet d'importantes réparations dirigées par M. Lamothe de Mondion, son propriétaire actuel. En creusant en 1868 les fondations de l'église actuelle, on a trouvé un cercueil en pierre contenant un vase de terre, une paire d'éperons en cuivre doré et un Christ assez curieux qui a été reproduit dans les Actes de la Société archéologique de Bx, tome XII, p. 94, avec une notice de M. l'abbé Léglise. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
Giscos. |
GISCOS. 8 k. E.S.E. Captieux. Étym.
: Les noms actuels de (Gissey (Côte d'Or), Gissac (Aveyron) proviennent
d'un primitif Gessiacus, dérivé (lu gentilice Gessius.
A. E. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
lartigue. |
LARTIGUE. 14 k. E.S.E. Captieux. Étym. : Ce nom dérive d'artigue : en vieux français, terrain défriché. En
basse latinité : Artiga, incultus ager ad culturam, redactus (Glossaire
de dom Carpentier). A. E. Il
y avait dans cette commune une ancienne chapelle dite de la Madeleine (V.
Virac, Le Diocèse de Bazas.) |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
Escaudes. |
ESCAUDES. 5k. N-E. Captieux. Étym. : Dulascon : escoudat (échaudé,
brùlé). A. E. Source thermale,
en face de la maison d'école, appelée en patois Aygues caudes,
d'où l'on a fait Escaudes. Église
(m.h. de 2° cl.). Sanctuaire
du XIe s. nef de gauche refaite en 1548; nef de droite et peut-être aussi
nef centrale refaites en 1677. Château
ou maison noble du Boscage (1678), propriétaire Dr Courégelongue. |
Bazas: Essai sur l'arrondissement. Ses monuments et ses notabilités. |
Edouart FERET 1893. |
Extraits: |
Goualade. |
Goualade. 10k. N-O. Captieux. (Goulade au XVIIe s) Étym. : Le nom de cette commune a dû s'écrire primitivement Agoualade, forme gasconne correspondant au latin aqua lata (eau étendue, abondante). Un ruisseau de cette commune s'appelle La Gouaneyre (aqua negra). A. E. Eglise (m. h. de 2° cl.). Sanctuaire et nef principale XIe s.; bas côtés présentant extérieurement sur les murs les écussons armoriés de la famille de Cazeneuve de Ciron; autel de l'époque de la Renaissance; cloche de 1583; beau tableau de l'école espagnole représentant saint Antoine; autre tableau du maître autel, Saint Seurin bénissant le peuple; statue de la Vierge. Cette église est le rendez-vous de nombreux pèlerins le jour de Saint Antoine, le premier dimanche de mai. |
Réalisée le 31 janvier 2004 | André Cochet |
Mise ur le Web le 5 février 2004 |
Christian Flages |