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Recueil | ||||
des | ||||
Brochures et écrits | ||||
publiés |
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depuis 1839 jusqu'à ce jour (1880.) |
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Henry de Lur-Saluces. |
Dates. |
Titre. | Pages. | |
30 juin 1842 |
Circulaire |
105/106. |
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Adressée aux électeurs de l'arrondissement de la Réole. |
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Messieurs, Mes
sentiments politiques vous sont déjà connus ; néanmoins, pour détruire
toute fausse interprétation des bruits qui ont couru au sujet de ma
candidature, je crois devoir résumer en peu de mots mon opinion sur la
situation présente. L'impôt
est arrivé à ses dernières limites, et cependant nous sommes
menacés d'un nouveau déficit... La
France n'a pas dans les décisions de la diplomatie européenne
l'influence à laquelle elle a le droit de prétendre. Enfin
des industries rivales se plaignent à la fois et celle qui fait la
principale richesse de notre pays est frappée de mort ! ... Voilà
le mal dans toute sa vérité ;
le remède, où est il ? Est-ce
l'opposition qui le possède ? Non,
Messieurs, et mille fois non ; car c'est là une erreur profonde... La cause la plus active du mal, on pourrait presque dire son principe, ne la cherchez point ailleurs que dans l'instabilité du pouvoir.
Voyez
autour de vous. Peut
on vous montrer une entreprise humaine, si simple ou si compliquée
qu'elle paraisse, qui réussisse lorsque la main qui la dirige est
mobile, variable, ou change chaque jour ? Ne
demandez donc pas à des ministres de six semaines de faire avec les
puissances, étrangères des traités de commerce avantageux ; ne leur
demandez pas d'où viennent les dépenses, car ce sont leurs prédécesseurs
qui les ont fait voter; ne leur demandez pas l'impossible, en exigeant
d'eux les résultats que la persévérance et le temps peuvent seuls
amener. Ainsi
donc, Messieurs, la ligne de conduite de votre représentant est facile
à tracer d'avance : Déclarer la guerre à toutes ces intrigues qui ont
si souvent substitué des questions de personnes aux questions d'intérêt
national ; réunir ses efforts à ceux des hommes modéré et indépendants,
pour chercher à former au sein de la nouvelle législature une majorité
compacte qui, marchant sous l'égide sacrée de la Constitution,
parvienne à développer tous les germes
de prospérité et de sage progrès que cette Constitution renferme. Voilà,
Messieurs, quelle est la tâche qu'il s'agit de remplir, et en face des
difficultés qu'elle présente, l'hésitation est naturelle.
Toutefois
je terminerai ma lettre en vous répétant ce que je vous disais en 1839
« Maintenant, vous savez ce que je pense ; si vous croyez que
je puisse être utile, vous pouvez disposer de moi dans la ligne
politique que je viens d' indiquer. »
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Réalisée le 10 septembre 2005 André Cochet Mise sur le Web le septembre 2005 Christian Flages