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Recueil | ||||
des | ||||
Brochures et écrits | ||||
publiés |
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depuis 1839 jusqu'à ce jour (1880.) |
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Henry de Lur-Saluces. |
Dates. |
Titre. | Pages. | |
3 oct. 1877 |
Circulaire |
335/336 |
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adressée aux électeurs de la 4ème circonscription de Bordeaux. |
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Messieurs, Le
30 mai dernier, le 12 août suivant et le 25 septembre, je vous ai
adressé par la voie des journaux des observations successives sur les
causes réelles et sur les conséquences de la crise que nous
traversons. La
dimension d'une affiche ne me permet de reproduire que les conclusions
de ces divers exposés. Ces
conclusions, les voici : Le
parti clérical est le principal moteur de l'acte du 16 Mai. C'est
à vous de juger s'il n'est point préférable que les questions
religieuses restent en dehors des luttes politiques ? Le
marquis de Franclieu, l'un des sénateurs qui ont voté la dissolution,
a écrit : « Toujours
est-il que les électeurs sont des juges et que le gouvernement devient
un accusé dont il s'agit de condamner ou d'approuver les intentions et
les actes, et que toute intervention de la part du pouvoir exécutif
dans le choix des électeurs est la violation la plus audacieuse du
pacte fondamental.
»
C'est
à vous de juger si cette liberté dans le choix a été maintenue et
si, par conséquent, le Pacte fondamental a été oui ou non respecté ? On
vous a dit que les 363 étaient des anarchistes, et il se trouve qu'ils
sont parfaitement d'accord pour maintenir la Constitution existante. C'est
à vous de juger si les anarchistes ne sont pas ceux qui veulent
renverser cette Constitution, vous offrant, pour la remplacer, trois
modes de gouvernement ennemis ? Mon
désir était de parcourir toutes les communes de la circonscription et
d'avoir des réunions dans chacune d'elles. J'ai
dû renoncer à ce projet, parce que beaucoup d'électeurs ne se
trouvent pas dans une position assez indépendante pour n'avoir pas à
redouter certaines colères s'ils appuyaient ouvertement le candidat de
la République. C'est
à vous de juger si une manière d'administrer qui cause de telles
craintes, est bien celle qui convient à un peuple qui se croyait libre
il y a quatre mois ? Enfin,
il n'y a pas en France une seule circonscription dans laquelle on ait révoqué
autant de maires ; dissous autant de conseils municipaux, etc., etc... C'est
à vous de juger si ces actes nombreux sont accomplis dans le but
d'assurer la liberté des suffrages ? Lorsque
vous aurez examiné ces questions, je crois être certain que vous répondrez
: Nous voulons la République, qui nous assurera à jamais le règne de
la loi et la part de liberté légitime que les esprits éclairés réclament
pour tous les Français depuis plus d'un siècle. Ainsi vous ferez, et ferez bien.
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Réalisée le 10 septembre 2005 André Cochet Mise sur le Web le septembre 2005 Christian Flages