.
Recueil | ||||
des | ||||
Brochures et écrits | ||||
publiés |
||||
depuis 1839 jusqu'à ce jour (1880.) |
||||
Henry de Lur-Saluces. |
Dates. |
Titre. | Pages. | ||
7 juil. 1842 |
Circulaire |
107/109. |
||
Adressée aux électeurs de l'arrondissement de la Réole. |
||||
Messieurs, La Guienne a lancé contre moi une diatribe et une excommunication auxquelles il m'importe de répondre. La Guienne me demande comment je pourrais avoir le temps de m'occuper du mandat de député, si vous veniez à me le confier, lorsque mes propres affaires m'ont engagé à résilier celui de conseiller municipal de Bordeaux ? Mais
la Guienne sait très bien que les affaires des propriétaires du Midi
se trouvent aujourd'hui. entre les mains du gouvernement, et que les décisions
qui vont achever de les ruiner ou celles qui viendront à leur secours
sont, à vrai dire, leurs plus pressantes affaires. La
Guienne sait très bien encore que les travaux du Conseil municipal sont
continus, et qu'il est difficile de s'y associer. lorsqu'on habite la
campagne pendant la moitié de l'année... surtout, et, ici je suis de
son avis, lorsqu'on n'a pas une expérience acquise. A
mon tour, je sais très bien que je n'échappe pas à ce reproche. Alors pourquoi acceptiez vous ?
A
cela je réponds : Je fus porté dans un premier arrondissement à mon
insu ; j'étais absent de Bordeaux, et après avoir été nommé dans un
second, j'acceptai à
regret et uniquement parce que je fus flatté et honoré du choix qu'on
avait bien voulu faire de moi. Plus
loin, la Guienne, prenant un ton ironique, m'assure que je suis trop
jeune. Mais la Guienne fait la guerre à l'honorable M. Roul, parce
qu'il est trop vieux ; que la Guienne y prenne garde, il ne va lui
rester d'autre parti à prendre que celui de se jeter dans le juste
milieu. La
Guienne ne veut que des hommes d'une capacité éprouvée, ayant une
grande pratique des affaires. La
Guienne a raison, mais alors qu'elle obtienne par ses pieuses prières
l’immortalité pour ceux-ci ou la science infuse pour les jeunes gens
qu’elle daigne protéger. La
Guienne me taxe de légèreté : eh bien ! l’avenir décidera
si les prédictions politiques de l’homme frivole étaient mieux fondées
que la logique du profond penseur auquel je réponds aujourd’hui. En
un mot, la Guienne me repousse, et elle à raison car elle comprend très
bien qu’elle ne peut m’attaquer, moi partisan du gouvernement, avec
ses armes ordinaires : j’ai déclaré que je ne voulais pas de
places La
Guienne me repousse, et elle à encore raison ; car j’ai le
courage, et je l’aurai de nouveau, de crier à ce vieux parti
royaliste qu’il s’égare lorsqu’il se laisse traîner par quelques
intrigants à la suite des radicaux, ses plus mortels ennemis. Ce reproche, au reste, ne s’adresse point aux légitimistes de La Réole ; il ont su choisir un homme d’honneur parmi eux ; mais ailleurs, que se passe-t-il ? et à la Chambre, avec qui voterons les légitimistes qui y seront envoyés ?
Votre
décision solennelle apprendra bientôt, Messieurs, ce que vous pensez
de cette alliance étrange, et indiquera si votre intention est de
prolonger les divisions intestines, les discussions sans résultat que
toute opposition systématique doit nécessairement enfanter et
alimenter au sein d'une assemblée législative.
|
Réalisée le 10 septembre 2005 André Cochet Mise sur le Web le septembre 2005 Christian Flages