.
Recueil | ||||
des | ||||
Brochures et écrits | ||||
publiés |
||||
depuis 1839 jusqu'à ce jour (1880.) |
||||
Henry de Lur-Saluces. |
Dates. |
Titre. | Pages. |
15 juin 1845 |
AVI |
121/122. |
Messieurs,
J'ai
fait imprimer, à la suite de la Circulaire que je vous adresse
aujourd'hui, les opinions que j'ai précédemment émises, afin que vous
puissiez voir combien ces opinions, quoique publiées à des époques
différentes, sont d'accord entre elles quant aux principes. Je
désire que vous y trouviez la preuve de mon dévouement raisonné aux
lois constitutionnelles de notre pays, de mon profond respect pour la
famille auguste que la nation a placée sur le trône et aussi, j’ose
le dire, de mon patriotisme. J'ai
quelques préventions à combattre; je n'en suis ni surpris ni découragé;
je m'y attendais en entrant dans la lice. Je
préviens seulement mes adversaires qu'ils me rendront plus de justice
dans quelques années, et qu'alors mon mérite, si j'en ai un à leurs
yeux, sera précisément d'avoir vu dès 1830, sans hésitation, et
d'avoir suivi avec une volonté ferme la ligne où les hommes honorables
et indépendants du parti royaliste pouvaient se placer. Je crois en quelque sorte inutile, Messieurs, de réclamer votre indulgence pour la forme de cette publication ; il est évident que ce n'est point ici un auteur qui vient offrir au public le fruit de ses veilles, c'est simplement un citoyen qui, réclamant le suffrage de ses compatriotes, veut être connu et jugé par eux. J'ai
cependant cherché à mettre quelque méthode dans le premier de ces écrits:
après avoir répondu aux reproches qui m'ont été adressés au sujet
de mon inaction lors des élections dernières, j'ai exprimé mon
opinion sur quelques unes des questions qui intéressent
l'arrondissement et sur celles qui ont rapport à la politique, générale;
puis, répondant une à une aux attaques de mes adversaires, je crois
avoir prouvé jusqu'à l'évidence leur entière injustice... Peut être, Messieurs, dois-je m'excuser auprès de vous pour être entré dans des détails minutieux, inutiles peut être, afin d'établir ma bonne foi et mon désintéressement politiques. Mais
veuillez ne pas oublier que je suis né dans une classe généralement
hostile à la Révolution, qui n'envisage dans cette Révolution que les
excès et qui méconnaît ses tendances civilisatrices. Ma
position présente ainsi une difficulté double. J'ai
à combattre les défiances des amis de la Révolution et les préventions
de ses ennemis. Dans
cette lutte, je réclame l'appui des hommes éclairés et impartiaux. Déjà
plus d'une vive sympathie est venue me prouver qu'il était des esprits
qui savaient se mettre au dessus des passions vulgaires; espérons,
Messieurs, que le jour n'est pas loin où les honnêtes gens de tous les
partis, fatigués de nos longues querelles, se réuniront pour adopter
en commun, sans arrière pensée, les principes de liberté semés parmi
nous au milieu des dissensions et des guerres
civiles, et que tous nous n'aurons plus qu'un seul et même but,
celui de donner à ces mêmes principes les développements que peut
permettre un état social bien réglé.
|
Réalisée le 10 septembre 2005 André Cochet Mise sur le Web le septembre 2005 Christian Flages