VARIÉTÉS BORDELOISES ou E S S A I HISTORIQUE ET CRITIQUE SUR LA TOPOGRAPHIE ANCIENNE ET
MODERNE DU DIOCÊSE DE BORDEAUX PAR L'ABBÉ BAUREIN TOME III BORDEAUX FERET ET FILS, LIBRAIRES‑ËDITEURS 15 Cours de L'INTENDANCE 1876 |
Extrait :
Livre sixième
Article IV
Pages :233
à 235
Collection :
SAINT‑MARTIN de BOMMES
Le défaut de
renseignemens sera cause que nous ne dirons que très‑peu de chose sur
cette Paroisse; on sait qu'elle est placée dans l'Archiprètré de Cernès, et,
suivant les anciens titres, en terre gasque. Elle est située à une grande lieue
de la Garonne, au‑delà et au midi de la petite riviere du Siron, entre
les Paroisses de Fargues et de Sauternes. Elle a, à son nord, celle de Pujols;
mais le Siron sépare leur territoire
Respectif.
P.234
Sa culture est en
vignes à joualles, c'est‑à‑dire,
qu'elles sont entre‑coupées par un certain nombre de reges de terre,
qu’on ensemence en seigle, ou en quelqu'autre espece de grains.
Il y existe des graves, dont les unes sont assez bonnes, et
les autres d'une qualité très‑inférieure. On y trouve des pâturages et
des prairies, mais elles sont exposées aux débordemens de la riviere du Siron,
qui occasionnent bien du préjudice aux Propriétaires. M. de Castelnau est
Seigneur engagiste de la Paro isse de Bommes; celle‑ci est placée dans
jurisdiction de la Prévôté Royale de Barsac. Elle est située
à la distance d'une grande lieue de Langon, et de deux pour le moins du chef‑lieu
de la Jurisdiction.
L'Auteur du Dictionnaire universel de la France, qui
écrit Boumes le nom de cette Paroisse, lui attribue le nombre de 909 Habitans.
M. l’Abbé Expilly, qui fait usage de la même orthographe, à l'égard de la
dénomination ‑de. cette Paroisse, y compte 199 feux, qui, suivant le
calcul de cet Ecrivain, formeroient 994 Habitans; il la place à deux lieues sud‑ouest
de Langon,, et à sept lieues sud‑est de, Bordeaux.
Ce seroit ici le lieu d'examiner si on doit écrire Bommes ouBoumes, si on avoit des titres
anciens et propres à fixer la vraie orthographe du nom de cette Paroisse. La
lieve des quartiere de l'Archevèché, de l'année 1420, auroit pu contribuer à
cette fixation; mais cette Paroisse y est nommée,
non Bommes, ni Boumes, mais Sanctus Martinus de Boures, est‑ce son ancien et véritable
nom, ou bien quelqu'erreur de Copiste ou d'impression? Pour savoir à quoi on
devroit s'en tenir, il faudroit avoir l'original sous les yeux. En tout cas, la
lieve des mêmes quartieres, de l'an 1546, porte en termes exprès, Sanctus Martinus de Bommes; et c'est à
cette orthographe, qui nous a paru la plus ancienne, que nous avons
cru devoir nous en tenir. On ne doit pas dissimuler que dans
un ancien pouillié manuscrit on trouve :
Ecclesia Sancti Marlini de Bousmez; mais cela ne prouve autre chose, sinon
qu'on commençoit dès‑lors à altérer la dénomination de cette Paroisse,
qui, avant cette époque, étoit appelée Bommes,
et qu'on trouve écrite de la même maniere dans le pouillié de
M.
Lopes. Pour achever le peu que nous savons, sur une Paroisse au sujet de
laquelle on n e nous a fourni aucun renseignement local, nous ajouterons qu'il
existe, dans son étendue, un moulin appellé des
Augeys, placé sur la riviere du Siron.
Il paroît que cette
Paroisse est omppsée de deux parties; l'une, appellée haute, et l’autre basse, qui
étoient comprises dans un seul et même Rôle; néanmoins, comme les Habitans de
la partie basse se plaignoient que les répartitions des Tailles, et des autres
Impositions, ne se faisoient pas par ceux de la haute, avec toute la proportion
et l'équité couvenables :
« Le
Roi étant informé que la Paroisse de Bommes étoit composée de deux
parties séparées, dont l'une, est appellée le
» haut, et l'autre le bas Bommes, qui avoient été jusqu'alors, réunis dans
une même collecte, mais que le nombre de ceux portés dans le tableau des
Collecteurs étoit beaucoup plus considérable dans la partie haute, les
répartitions se faisoient communément
au désavantage des contribuables de la partie basse, qui désireroient former à
l'avenir une collecte particuliere, afin que leur contribution fût réglée avec
plus de proportion et d'équité ».
(En conséquence), le
Roi, par Arrêt de son Conseil dEtat, tenu à Versailles, le 31 Septembre 1766,
ordonna que la partie basse de Bommes seroit désunie de la haute, à l'égard des
Impositions de toute espece.