VARIÉTÉS BORDELOISES ou E S S A I HISTORIQUE ET CRITIQUE SUR LA TOPOGRAPHIE ANCIENNE ET
MODERNE DU DIOCÊSE DE BORDEAUX PAR L'ABBÉ BAUREIN TOME III BORDEAUX FERET ET FILS, LIBRAIRES‑ËDITEURS 15 Cours de L'INTENDANCE 1876 |
Extrait :
Livre
cinquième
Article XXXIII
Pages :208
à 210
Collection :
SAINT‑PIERRE de PUJOLS
P. 208
Nous
n'avons reçu aucune espece de renseignemens sur cette Paroisse; aussi ne faut‑il
pas être surpris si nous sommes forcé à n'en dire que très‑peu de chose.
On observera d'abord que sa dénomination est d'origine Gasconne. On appelle
pujau, en cette langue, une espece d'élévation; pujar, en Gascon signifie monter; pujols, qui est employé au
pluriel,
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signifie donc élévations,
ce qui donneroit à entendre que le territoire de cette Paroisse ne seroit
pas uni, mais qu'il seroit naturellement parserné de petites élévations, si
tant est qu'elles ne soient pas faites de main d'homme,. comme celles dont nous
avons déjà parlé dans l'article de la Paroisse de Saint -Morillon, et dont on
trouve des exemples en quelques autres lieux de ce Diocese. Nous n'assurerons
rien, à cet égard,quoique nous ayons lieu de le conjecturer, d'après la dénomination
de cette Paroisse.
Celle‑ci
est comprise dans l'étendue de l'Archiprêtré de Cernès. Elle est placée auprès
de la petite riviere du Siron, qui la sépare de la Paroisse de Sauternes. On
ignore quelle est la nature de son terroir. On a néanmoins lieu de penser qu'il
n'est point différent de celui des autres Paroisses de cet Archiprêtré, qui, en
général, est un terroir de graves et de sables. Il pourroit y avoir quelques
circonstances qui y occasionneroient des différences, mais on n'a pas jugé à
propos de nous en faire part. A l'égard de l'étendue de ce même territoire, on
a lieu de penser qu'il est borné, vers le midi, par la riviere du Siron, et
qu'il est circonscrit, des autres côtés, par les Paroisses d'Illats, de
Landiras et de Budos.
La
culture de la Paroisse de Pujols ne doit pas être considérablement différente
de celle des Paroisses qui l'environnent ; on présume qu'on y cultive des
vignes et des terres labourables. On n'entrera pas dans un plus grand détail
sur un point qui nous est inconnu, et sur lequel on ne nous a pas mis à portée
de parler d'une maniere positive.
Il
en est ainsi à l'égard. de la population de cette Paroisse. L'Auteur du Dictionnaire Universel de la France lui attribuoit, en 1726, le nombre de huit
cent cinquante habitans. M. lAbbé Expilly y comptoit, en 1768, le nombre de
cent quatre-vingt neuf feux; ce qui, au calcul de cet Ecrivain, donnoit une
population de neuf cent quarante‑cinq habitans; mais, suivant un
recensement qui en fut fourni en 1771, par les
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Syndics
de la Paroisse, on n'y comptoit pour lors que cent cinquante‑quatre feux;
ce qui annonceroit que la population, bien loin d'y croître, y auroit au
contraire diminué dans un assez court espace de temps, si tant est qu'il n'y
ait pas eu d'erreur de part ou d'autre.
Cette
Paroisse est placée à la distance de prés de trois lieues de la Garonne, et
d'environ sept de Bordeaux. Elle dépend de la jurisdiction Royale de Barsac. Il
est fait merltion, dans un titre du 10 Mars 1273, d'un Châtelain de Pujols; ce qui supposeroit l'ancienne existence d'un
Château dans cette Paroisse. Mais y existe‑t‑il encore, ou bien a‑t‑il
été démoli? C'est sur quoi on a jugé à propos de ne pas plus fournir de
renseignemens que sur tous les autres objets qui concernent le détail de cette
Paroisse; c'est ce qui nous oblige à terminer cet article, sur lequel nous
eussions désiré entrer dans un plus grand détail.