VARIÉTÉS BORDELOISES ou E S S A I HISTORIQUE ET CRITIQUE SUR LA TOPOGRAPHIE ANCIENNE ET
MODERNE DU DIOCÊSE DE BORDEAUX PAR L'ABBÉ BAUREIN TOME III BORDEAUX FERET ET FILS, LIBRAIRES‑ËDITEURS 15 Cours de L'INTENDANCE 1876 |
Extrait :
Livre sixième
Article IX
Pages :262
à 265
Collection :
SAINT‑LEGER
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Cette Paroisse est
placée dans le district de l'Archiprêtré de Cernès, et vers son extrêmité
méridionale, elle n'est connue que sous la dénomination de son Saint Patron,
qui étoit Evêque d'Autun dans le septieme siecle. Son nom, en latin, est Leodegarius, dont, par corruption, on a
formé celui de Leger.
On nous marque que
l'Eglise de cette Paroisse est petite, mais que sa structure en est très‑belle
: ce sont les propres termes des renseignemens que M. le Curé de cette Paroisse
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a eu la bonté de nous faire passer. Cette Eglise est‑elle petite
au point d'être insuffisante à contenir ses habitans actuels ? C'est sur quoi
on ne nous a pas mis à portée de prononcer. On observera seulement que lors de
la fondation des Eglises de campagne, on se conforma sans doute à ce que la
raison dicte; savoir, de proportionner leur grandeur au nombre des personnes
qui habitoient dans le territoire qui leur fut assigné. Or, cette proposition ,
qui ne peut pas être raisonnablement contestée, étant une fois admise, il
s'ensuit que si une Eglise de la campagne se trouve insuffisante pour le nombre
de ses habitans, c'est une conséquence qu'on peut tirer que la population s'y
est accrue.
Il ne paroît pas que
le nombre des habitans de Saint‑Leger soit bien considérable : il n'y
existe que 70 feux, qui, à cinq
personnes par feu, ainsi qu'on compte ordinairement ne donnent que trois cent
cinquante habitans. Il faut en effet qu'une Eglise soit bien petite, si elle
n'est pas en état de contenir un pareil nombre de paroissiens. S'il n'est donc
pas
survenu
une crue de population dans la Paroisse de Saint-Leger, et que malgré cela
l'Eglise soit absolument petite, dans ce cas, qu'il soit permis d'en chercher
la raison.
On sait que plusieurs
des Eglises paroissiales n'étoient, dans le principe, que des Oratoires à
l'usage des Seigneurs de l'endroit : celle de Castelnau en Médoc, par exemple,
n'étoit qu'un Oratoire de cette nature. Le territoire qui en dépend, n'est
qu'un démembrement assez récent de la Paroisse de Moulix. On ne connoît pas la
position de l'Eglise de Saint‑Leger, ni sa distance du château de Cernès,
placé dans cette Paroisse. C'est aux personnes éclairées, qui sont à portée de
voir ce qui en est, à juger si cette Eglise, dont on assure que la construction
est très‑belle, n'auroit pas été, dans le principe, un Oratoire de cette
nature.
La Cure de Saint‑Leger
est séculiere et à la collation de M. l'Archevêque. Le Curé en est le gros
Décimateur. Les
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principaux villages sont ; Bosc,. placé près de Villandraut...., et
Villemeya, situé près de Borideys, Paroisse actuellement dépendante, du Diocese
de Bazas, mais qui appartenoit anciennement à celui de Bordeaux, ainsi qu'on
l'a déjà observé.
Il existe dans cette
Paroisse une forêt appellée la Toulouse,
dont une partie s'étend dans celle de Saint‑Symphorien, contiguë à celle
de Saint‑Leger. On assure que cette forêt a pour le moins, quatre lieues
de circonférence sur une de largeur. C'est, selon les apparences, la commodité
et l'abondance des bois qui exitent sur les lieux, qui ont occasionné
l'établissement de deux verreries, l'une dans Saint‑Symphorien, et
l'autre dans Saint‑Leger.
Cette Paroisse, qui
est située dans une plaine dont le fonds n'est qu'un sable aride et brûlant,
est traversée par un ruisseau appellé la Hure
: il ne croît dans Saint‑Leger, que des seigles et des millets; on y
cultive des pins qui produisent de la résine; on en exploite même une partie en
échalas.
Saint‑Leger est
borné, vers le nord, par la Paroisse d'Origne; vers le midi, par celle de
Preyssac en Bazadois; vers le levant, par celle de Leojats, et vers le
couchant, par celle de Saint‑Symphorien. La Paroisse de Saint‑Leger
est placée à la distance de huit lieues de Bordeaux, de trois de Langon, et
d'autant de Podensac. Ce sont ces deux ports où l'on est dans l'usage d'embarquer
les denrées. Le Village le plus éloigné est placé à la distance d'une lieue de
l'Eglise. La Paroisse en a trois de circonférence. Il faut adresser les lettres
par la poste à Bazas, pour les faire parvenir à Saint‑Leger. La culture
de la terre et l'exploitation des pins sont la principale occupation des
habitans. Il se tient, dans cette Paroisse, une Assemblée au jour de la fête de
Saint Clair; il s'y rend un concours assez considérable de monde; les uns y
viennent pour s'y louer et y trouver des conditions pour se placer; les autres
y viennent pour y acheter des étoffes pour s'habiller, et ce dont ils ont
besoin dans leur ménage, ce qui
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annonce une espece de
foire; d'autres y viennent pour satisfaire à leur dévotion envers le Saint dont
on célebre la fête ce jour‑là. Les gens de la campagne, ainsi que ceux de
la ville, ont des jours convenus d'Assemblées, pour subvenir aux besoins de la
vie et pour se les procurer, et c'est ce qui a donné naissance aux foires et
aux marchés. On voit, dans cette Paroisse, un ancien château qui est le, chef‑lieu
de la Jurisdiction de Castelnau de Cernès. Saint‑Leger est une des
Paroisses limitrophes de ce Diocese : elle est contiguë à celui de Bazas; mais
elle n'en est séparée par aucune borne permanente. M. le Marquis de Pons en est
le Seigneur foncier, direct et, Haut‑justicier.