Le CIRON (en bref.) |
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Auteur Inconnu. |
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Depuis
sa naissance en forêt,
Le Ciron frôle, sans arrêt,
La pinède et la terre noble.
Et
de cet agreste parcours,
Il a su garder deux amours:
Celui du pin et du vignoble.
Impénitent original
Sous son firmament de verdure,
Somptueux
comme un dais royal,
Il néglige toute aventure
Et glisse, sourd au madrigal
Des sirènes et des dryades.
Ces dames pensent "quel bourreau !"
Mais il poursuit son petit trot,
Rigide, telle la "bergade"
D'un radelier de Villandraut.
Car le Ciron est un poète
Du classicisme le plus pur;
Et les caprices qu'on lui prête
Ne sont que bulles dans l'azur.
Si,
sur son chemin, il s'amuse,
Puis fonce, à flots désordonnés,
Sous les moulins, c'est que les muses
Adorent les chants alternés.
Après l'ouragan, la bonace:
Les derniers pins de Jean-du-Bos
S'estompent;
la forêt s'efface.
L'arbuste à Noé prend sa place;
On pourrait se croire à Lemnos !
Du ciel grec le Ciron est digne,
Lorsque, sous les murs de Rolland,
Il jette, d'un rythme plus lent,
Son ultime adieu à la vigne
Et, symbole entre tous profond,
L'allégro
du moulin du Pont
Reste, pour lui, le chant du cygne.
Adieu, splendeurs, sombre forêt,
Chansons d'oiseaux, couleurs, fragances,
Rayons de soleil sur qui danse
La demoiselle au long corset!....
Dernier fidèle: sur quelque aune
A
sifflé le merle moqueur...
Mais non, ce n'est qu'un remorqueur
Descendant la proche Garonne;
Et l'amoureux Ciron s'endort
A jamais. L'on perçoit encor
Le
souffle de sa pure idylle,
Puis plus rien... Un léger ressac
Annonce le port de Barsac....
O site qu'eût chanté Virgile !
Réalisée le 10 octobre 2001 | André Cochet |
Mise ur le Web le 15 octobre 2001 |
Christian Flages |
Mise à jour le 7 août 2003 |
André Cochet |