Le Ciron a grossi et coule à pleins bords;
La terre emportée a terni ses flots d'or;
L'eau qui filtre envahit les prés avoisinants
Le vert de la prairie va s'étamer d'argent.
Les saules chevelus se reflètent dans l'onde;
Leurs troncs noirs raccourcis et leur ramure blonde,
Sur la face de l'eau que le vent fait rider,
S'agitent et se tordent , rythmiquement bercés.
Les écorces exfoliées, mélées de feuilles mortes,
Sursautant sur les rides en de bruns chapelets,
Dérivent doucement au flot qui les emporte.
Perché sur un grand frêne, un corbeau étonné
Regarde le paysage, et la lumière rose
Du matin colore les eaux et les choses.