Eglise Notre Dame. | ||
d'Escaudes |
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Articles parus dans Sud Ouest. | ||
Archivés par Francis LAFON. |
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Le joyau d'Escaudes.
Les travaux de la deuxième tranche vont débuter à
la mi novembre, avec un retard dû au mal bleu. Mais le joyau mérite le détour. La paroisse d'Escaudes était rattachée au diocèse
de Bazas et relevait de la seigneurie de Captieux. L'église est entourée par le cimetière auquel on
accède au nord par une porte abritée par un toit un double Pente. Cette disposition est caractéristique dans le Bazadais et dans les Landes.
L'église est de grande dimension. Elle comprend une
nef terminée par un chevet plat encadrée de collatéraux et précédée
d'un porche important. La partie la plus ancienne est sans doute la nef.
Elle conserve dans ses murs nord et sud des fenêtres hautes, qui, bien que
remaniées, montrent par leur position que cette nef n'était pas voûtée. Le chevet plat et rectangulaire dont l'axe est dévié
par rapport à celui de la nef est construit en bel appareil régulier. Il est voûté en berceau et éclairé à l'est par
de grandes baies en arc brisé. Il comprend des modillons (ornement en
forme de console renversée placé sous la saillie d'une corniche ou appliqué
à un mur pour supporter un vase ou un buste) sculptés de têtes
humaines. Ce décor est caractéristique du XVIIIème. Le clocher monumental fut remanié au XIVè siècle
avec un escalier au nord, qui débute à plusieurs mètres du sol. Une échelle
mobile dans ses parties basses y menait et conduisait au sommet du clocher
reconstruit par Léon Drouvn en 1874. Deux collatéraux furent ajoutés a l'église romane.
Le côté nord est dédié à St Eutrope, date du même siècle (1548) dans
un décor gothique flamboyant, le sud est dédié à St Raphaël, postérieur
d'un siècle (il est du même style). Sous le porche repose un grand coffre à compartiments, appelé coffre aux oblations ou accoussures, il servait à recevoir des offrandes de seigle, mais et millet qui étaient destinées au clergé; on remarque aussi deux bénitiers en pierre datant des XVIIè et XVIIIè siècles.
La deuxième tranche des travaux de ce joyau de l'art
roman va porter sur l'éclairage qui se fera par le sol afin de mettre en
valeur la très belle architecture, de restaurer partiellement les vitraux
dans un premier temps et de terminer la couverture de la sacristie et du
chceur. La dernière tranche des travaux n'est pas encore
mise en place; elle consistera à restaurer les derniers vitraux ainsi que
des travaux de peinture.
Le
culte de Saint Eutrope
Le collatéral nord de l'église fut enrichi en 1603
d'une chapelle dédiée à Saint Eutrope, premier évêque de Saintonge et
martyr sous la domination romaine. Les reliques du saint étaient conservées
à la cathédrale de Saintes. Durant les guerres de religions les moines de
Cluny les mirent en lieu sûr à la cathédrale Saint André à Bordeaux. En 1598 après l'édit de Nantes le cardinal de
Sourdis archevêque de Bordeaux consentit après 300 ans à renvoyer la
relique en Saintonge. En 1879 l'abbé Pébérol d'Escaudes obtint de l'église
de Saintes un fragment de la relique, celui-ci fut déposé dans un
reliquaire doré et déposé dans l'autel de Saint Eutrope d'Escaudes. Par la suite il fut volé et restitué plusieurs années
plus tard. Le pèlerinage disparut au même siècle mais la fête du saint
est toujours célébré. Chaque année, une messe est chantée en gascon le ler mai en l'honneur de Saint Eutrope et Escaudes a gardé en mémoire ce dicton :
«Sans Estropy, May
rentran, si son pas anent y
seran dournan. A la 5aint-Eutrope, on rentre dans rnai, si
on n'y est pas aujourd'hui on y sera demain». C. P. |
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Mise en Lumière.
La deuxième tranche des travaux de restauration de
l'église commence dans quelques jours. La partie la plus ancienne de l'église, la nef,
semble dater du XIIIè siècle. Son clocher monumental a été remanié au
XIVè siècle, quant au côté nord de l'église, dédié à St Eutrope,
il date de 1548. Cet édifice a subi les assauts du temps et aujourd'hui
l'heure est à sa restauration. L'inscription à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques oblige à faire appel aux Bâtiments de France pour que les restaurations soient exécutées dans les règles de l'art. Elles sont de ce fait, longues et coûteuses et nécessitent l'aide financière des autorités.
Les travaux sont financés par le Conseil général,
l'Etat, le Conseil régional, ainsi que la commune d'Escaudes. Compte-tenu
de l'ampleur du chantier, la commune a dû gérer les priorités et
classer les travaux en différentes tranches. La première, qui s'est terminée en mai 2001, a été
consacrée a la restauration de la toiture de la nef. La deuxième
tranche, qui va débuter dans les prochains jours, est axée sur la mise
en place d'éclairages intérieurs non apparents, pour mettre en valeur
l'architecture, sur la restauration d'une partie des vitraux ainsi que la
couverture du choeur et de la sacristie. La dernière tranche enfin, qui n'est pas encore
programmée, consisterait en la restauration du reste des vitraux, des
peintures intérieures et du porche qui abrite un grand coffre à
compartiments, appelé «coffre aux oblations» ou «accoussures».
Il était destiné à recevoir les offrandes en
grains des métayers au clergé, tels que seigle, maïs, millet.
Des
reliques de Saint Eutrope.
Saint Eutrope, patron de la paroisse est fêté le 30 avril.
A cette occasion, encore de nos jours, une messe est
célébrée en gascon. De nombreux parents font appel à ce saint patron
pour leurs enfants en retard dans l'apprentissage de la marche. La
tradition veut qu'une jeune fille de la commune, étrangère à la
famille, fasse fouler l'autel aux enfants, ce qui aurait pour effet de débloquer
le mécanisme de la marche. Une croyance... qui perdure encore aujourd'hui. La prochaine messe à Escaudes aura lieu le 27 octobre prochain.
Pascal Greget
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Réalisée le 24 janvier 2005 | André Cochet |
Mise sur le Web le 30 janvier 2005 |
Christian Flages |