Eglise Notre Dame. | ||
d'Escaudes |
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(Inscrite
à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques 24.12.1925) La paroisse d'Escaudes était rattachée, avant la révolution au Diocèse de BAZAS et relevait de la Seigneurie de Captieux. L'église initiale fut édifiée probablement vers les XIIe et XIIIe siècles. Elle fut construite près d'une source chaude aujourd'hui disparue d'où le nom d'Escaudes, contraction d'Aygues Caudes. L édifice est de grande dimension, il comprend une nef prolongée par un chevet plat. Cette nef est encadrée par deux collatéraux. Un
clocher mur à trois pignons se dresse au dessus de l'entrée. L'ensemble
est précédé d'un porche qui occupe toute la largeur du bâtiment, cet
espace abrité est ouvert aux deux extrémités. Le
chevet, plat, rectangulaire, présente un axe dévié
par rapport a celui de la
nef. Les
murs sont construits en appareil régulier. A la partie haute de l'extérieur apparaissent des modillons sculptés. La plupart représentent des têtes (on retrouve cette même configuration à l'église de San Juan de Ortega, sur le chemin de Compostelle en Espagne). Ce décor est caractéristique du XIIIe siècle. A l'intérieur le chevet est voûté en berceau et éclairé par deux grandes baies ogivales percées postérieurement à la construction dans le mur Est. La nef possède à la partie supérieure des ouvertures plein cintre qui montrent par leur position que cette nef n'était pas voûtée à l'origine mais seulement recouverte par une charpente. Deux collatéraux ont été rajoutés de part et d'autre de la nef romane. Le côté nord date du XVIè siècle (1548), il est de style gothique flamboyant et une chapelle dédiée à Saint Eutrope y fut rajoutée vers 1605. Le côte sud est de même style bien qu'il ait été édifie au XVIIe siècle. Une clé de voûte cylindrique porte une inscription précisant que cette chapelle construite en 1677 a été dédiée à l'Archange Gabriel. Le clocher fut également construit en 1548, il est du style clocher mur ou clocher pignon comme on en retrouve an peu partout en Bazadais. La partie supérieure a été rénovée par l'architecte Leo Drouyn en 1874. Un étroit escalier en colimaçon permet d'accéder à la cloche côté nord. Cet escalier débute par une ouverture placée très haut sur le côté nord, il est prolongé par une étroite galerie extérieure permettant d'accéder au clocheton côte Sud.
Les vitraux de la haute nef représentent: Côté
nord: le roi David (personnage couronné portant une harpe), Jean
Baptiste (personnage vêtu d'une peau de bête) et la Vierge Marie. Côté
sud . Moise (portant les Tables de la Loi), un personnage non
identifié, et Joseph, l'époux de Marie (personnage portant un lys). Les
vitraux des bas côtés comportent des décors floraux, sauf ceux situés près
de l'autel. Au nord est représentée la Résurrection du Christ et au sud
est figuré l'Archange Raphaël (il tient le bourdon du voyageur et porte
un poisson, allusion a l'histoire de Tobie). La
rosace (façade ouest), très abîmée, représente l'Assomption de
la vierge. Un
ensemble de constructions annexe enveloppe l'édifice : un grand porche à
l'Ouest et des sacristies à l'Est. Sous
le porche est abrité un grand coffre en bois appelé coffre aux oblations
ou accoussures. Il comporte trois casiers et servait à recevoir et contenir
des offrandes en nature (seigle, maïs, blé etc…) On
retrouve un coffre identique dans l'église de Goualade. Les
deux bénitiers en pierre situés dans la nef près de l'entrée sont XVIIe
et XVIIIe siècles
Origine
de la dévotion à Saint Eutrope. Selon
la légende, EUTROPE, originaire d'Asie Mineure, fut le premier évêque de
Saintonge. Il
subit le martyr sous la domination romaine et ses reliques furent conservées
dans la cathédrale de Saintes. Lors
des guerres de religion, les moines de Cluny qui en avaient la garde mirent
le "Chef" de ces reliques en lieu sûr à Bordeaux où il
fut conservé dans la cathédrale Saint André. En
1602, la paix revenue, ce crâne fut de nouveau ramené à Saintes au cours
d'une fastueuse cérémonie à laquelle participèrent quelques seigneurs et
notables Bazadais. Certains
souhaitèrent alors développer le culte de ce saint dans leur paroisse. Ce
fut le cas à Gajac et à Escaudes où une tradition de pèlerinage s'établit.
Une
confrérie de Saint Eutrope se créa et en 1879 l'Abbé Rébérol, Curé
d'Escaudes obtint de la cathédrale de Saintes un fragment d'os prélevé
sur les ossements encore présents dans le sarcophage du Saint. Placé
dans un reliquaire déposé sur l'autel dédié à Saint Eutrope, il
s'ensuivit tous les 30 avril( jour de Saint Eutrope) un regain de
ferveur lors des pèlerinages à Escaudes. St Eutrope était invoqué pour
soulager les douleurs rhumatismales. Cette
dévotion dévia aussi en pratiques superstitieuses : en effet, il était déconseillé
de se marier, de semer ou de planter ce jour là, c'était vouer les futurs
enfants à être estropiés (en patois Eutrope se dit Estropy) ou de
voir les récoltes ou les fruits défectueux.
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Réalisée le 24 janvier 2005 | André Cochet |
Mise sur le Web le 30 janvier 2005 |
Christian Flages |