Sainte
Jeanne de LESTONNAC.
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Marquise
de Montferrand, Baronne de Landiras.
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Fondatrice
et première Supérieure de l'Ordre de la Compagnie de Marie. |
Document fourni par la congrégation à M. PELLETAN. |
Images copiées sur Internet (site en espagnol). |
http://usuarios.lycos.es/ciamaria/Fundadora/ |
L'année suivante, Jeanne naît dans l'hôtel de la famille à Bordeaux. Elle est vraisemblablement baptisée à la cathédrale Saint André. L'un des trois lieux où l'on baptisait avec l'église Sainte Croix et Saint Seurin.
L'acte de baptême a cependant
disparu.
Elle était le premier petit-enfant de Pierre Eyquem et Antoinette de Louppes parents de Michel et Jeanne Eyquem. Jeanne était l'aînée de sept enfants (Jeanne, Guy-Audet, Roger, Jeanne, Jacquette, Françoise, Jacquette).
Le 22 septembre 1573, en l'église Saint Eloi de Bordeaux Jeanne de Lestonnac (elle a 17ans) épouse Gaston de Montferrand, Soudan de la Trau, Baron de Landiras et autres lieux, membre du Parlement de Bordeaux.
Le contrat de mariage est dressé
le 12 septembre par Me Jehan Castaigne, notaire et tabellion royal, avec une dot
royale de 5.000 livres tournois et en particulier trois robes de noce.
Elle
partage son temps entre Bordeaux et Landiras, vit avec son époux durant 24 ans
et élève cinq enfants (deux fils et trois filles).
Veuve
en 1597, elle a 41 ans, Jeanne continue à s'occuper de ses enfants. L'aîné décède
peu après son père. Pendant 6 ans, elle se consacre à sa famille et à la
paroisse de Landiras.
A
47 ans, laissant à son fils François la responsabilité de la famille et du château
de Landiras, elle rentre au Monastère des Feuillantines, prés de Toulouse, et
devient Soeur Jeanne de Saint Bernard, le 11 juin 1603.
Ne
pouvant supporter les règles austères de l'Ordre, elle quitte (malade) le
couvent pour revenir dans le Monde et partage alors son temps entre Bordeaux,
Landiras et la terre de Lamotte-Darriet à Saint Morillon.
Le 6 mars 1606, sur les conseils du Père de Bordes, bordelais et professeur de théologie, elle rencontre le Cardinal François de Sourdis, archevêque de Bordeaux.
Avec
lui, elle étudie le projet de création d'un institut au service de l'éducation
des Jeunes filles à l'instar des Jésuites. Ce projet, adressé à Rome, est
accepté et signé par le Pape, sa Sainteté Paul V, le 7 avril 1607.
Le
29 janvier 1608, la Compagnie de Marie-Notre-Dame voit le jour par
son agrégation à l'Ordre du Saint Esprit. Les deux filles de Jeanne,
Marthe et Madeleine et deux autres jeunes filles entrées au Monastère de
l'Annonciade, parviennent à la rejoindre le 8 novembre 1620 après bien des péripéties,
rue du Hâ, dans le local mis à leur disposition par le Cardinal de Sourdis.
Après deux ans de noviciat, elles font profession le 18 décembre 1622.
C'est
au Prieuré du Saint Esprit, fin février 1608, que la Compagnie de
Marie-Notre-Dame débute son activité avec Jeanne de Lestonnac,
Serene Coqueau, Madeleine de Landrevie, Elisabeth de Maisonneuve et Marguerite
de Poyferre.
Jeanne
de Lestonnac reçoit en don du Cardinal de Sourdis, la chapelle du Prieuré de
Saint Esprit (prés du château Trompette), le 26 février 1608. Elle doit
acheter elle même la maison pour installer la communauté, puis le Jardin.
La
ville de Bordeaux lui octroie deux terrains vacants, voisins. Le Ier mai 1608 a
lieu la cérémonie au cours de laquelle Jeanne et ses compagnes reçoivent
"l'habit religieux". Le voile noir pour Jeanne de Lestonnac, considérée
dés le début comme Supérieure. Le voile blanc pour les autres.
Après
avoir approuvé la formule de l'Institut que veut fonder Mme de Lestonnac, le 7
mars 1606, le Cardinal de Sourdis reçoit leurs voeux le 8 décembre 1610.
Quelques Jours plus tard, Jeanne de Lestonnac est élue pour trois ans Mère
Première, à la direction de la Communauté. Le 8 septembre précédent, les
religieuses s'étaient installées dans le bâtiment qu'elles avaient acheté.
De
nouvelles maisons de l'Ordre voient le jour dans différentes régions. En 1640,
on en comptait environ une trentaine. En 1985, on dénombre 19 communautés en
France, plus d'une centaine en Espagne, trois en Angleterre, en Hollande. au
Burundi et au Pérou, deux en Belgique et au Paraguay, une aux Philippines,
quatre au Japon, six en Italie et au Zaïre, une en Irlande, neuf au Brésil,
treize en Argentine, dix au Chili, trente six en Colombie, vingt et une au
Mexique et neuf aux Etats-Unis.
Les
tribulations n'étaient cependant pas terminées pour Jeanne de Lestonnac qui
après avoir dirigé l'Ordre durant 15 ans n'est pas réélue.
De
nouvelles religieuses ont succédé aux premières, employées dans les diverses
fondations. De plus, des intrigues se sont nouées.
Pendant
trois ans, Jeanne de Lestonnac continue son travail, même humiliée par la
nouvelle Mère. Trois ans plus tard, cependant, elle redevient Supérieure de
l'Ordre et le reste jusqu'à l'âge de 82 ans. Infirme et malade, elle décède
deux ans plus tard, le 2 février 1640, jour de la Purification.
Elle
est ensevelie dans la crypte de la chapelle de la rue du Hâ. A la Révolution,
ses restes sont confiés à un parent, M. Galatheau, descendant de la famille de
Michel Montaigne, qui les cache dans un clavecin. Découverts, ils sont enterrés
par esprit de vengeance et de profanation avec le cadavre d'un cheval dans le
jardin du collège des Jésuites (le collège de la Madeleine, aujourd'hui lycée
Montaigne).
Grâce
à la ténacité d'une religieuse de l'Ordre, Mère du Terrail, on découvre les
restes de la Fondatrice le 23 novembre 1822. Ils sont transférés le 28 décembre
1822, 45 rue du Palais Gallien où ils sont encore vénérés dans la chapelle
de l'Institution.
Le
9 juillet 1826, Mgr d'Aviau, archevêque de Bordeaux, signe la supplique qui
demande au Pape Léon XII un procès informatif sur Jeanne de Lestonnac.
Le
6 septembre 1834, le Pape Grégoire XVI introduit officiellement la cause et
proclame Vénérable la Fondatrice des Filles de Notre Dame, le 19 septembre
1834.
Après
de longs rapports et de minutieux examens, le Pape Léon XIII proclame le 23 décembre
1900 (Feltin), ou septembre (Lavergne), Jeanne de Lestonnac
"Bienheureuse". Le 15 mai 1949, elle est canonisée par Sa Sainteté
Pie XII et devient Saint Jeanne de Lestonnac.
Sous
la conduite de Mgr Feltin, archevêque de Bordeaux, une importante délégation
de religieuses de l'Ordre et de Landiranais accompagnés de l'abbé Vierge curé
de la paroisse, assistent à Rome à cette émouvante cérémonie au cours de
laquelle l'Eglise reconnaît à Jeanne de Lestonnac la vertu de Sainteté.
Parmi
les faits ayant servi à la cause de la Béatification de Sainte Jeanne de
Lestonnac, citons:
-LE
MIRACLE DE NARBONNE où Soeur Marie Louise Farines religieuse du monastère de
Narbonne, atteinte de phtisie Pulmonaire, recouvre la santé le 23 février 1865
après avoir imploré le secours de la Bienheureuse. Cette religieuse était encore en vie en 1904.
-LE
MIRACLE DE TOULOUSE concerne Soeur Zelie Bayssade du monastère de Notre Dame de
Toulouse qui après une neuvaine en l'honneur de la Bienheureuse est guérie
subitement d'une Paraplégie occasionnée par une méningite et une maladie de
l'épine dorsale, le 14 août 1867.
-LE
MIRACLE DE MANRESA (Espagne) où Soeur Antonia Coma Y Rotges, religieuse
capucine du monastère de Manresa, après avoir prié la Bienheureuse est guérie
instantanément d'une tumeur cancéreuse, le 8 septembre 1886. La "Miraculée"
vivait encore en 1904.
La
statue de sainte Jeanne de Lestonnac, érigée dans l'église romane de Landiras,
et la plaque commémorative apposée au dessous rappellent aux habitants de la
commune que l'ancienne Baronne de Landiras, Marquise de Montferrand, fut de son
temps un témoin privilégié et un apôtre convaincu de l'oeuvre éducative de
l'église catholique.
Aujourd'hui,
Landiras est devenu un lieu de passage et de Pèlerinage des "filles"
de Notre Dame qui viennent se recueillir dans l'église Saint Martin où
tant de fois Jeanne pria. Elles visitent aussi les ruines qui subsistent encore
du château de Montferrand situé à proximité de l'ancienne chapelle de Brax
(XIII ème siècle) qui tombe en désuétude.
Depuis
quelques années, les religieuses de Bordeaux possèdent un chalet dans le bourg
de Landiras, dénommé Chalet Lestonnac. Ayant renoué avec le passé, elles y
viennent fréquemment passer quelques journées et se reposer des fatigues de
l'enseignement qu'elles dispensent dans l'institution de la rue du Palais
Gallien. Elles continuent ainsi l'oeuvre de la Fondatrice, créée voici prés
de quatre siècles. Ce qui laisse penser que Dieu a béni cette oeuvre
Réalisée le . 10 novembre 2002 |
Par André Cochet |
Mise sur le site le 2002 |
Par Christian Flages |
Modifiée le |
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