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La
GARONNE André
REBSOMEN FERET
et fils éditeurs |
Passage concernant: LANDIRAS |
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Un
peu en aval de Pujols, nous rencontrons la fontaine de Lomagnon aux eaux
abondantes, située tout près du confluent du ruisseau de Landiras avec le
Ciron.
Ce
petit cours d’eau prend son nom du bourg assez important de Landiras qu'il
entoure au nord.
L'église
de Landiras est de style roman et abrite des sculptures fort curieuses. Ce
sont d'abord des chapiteaux très remarquables qui soutiennent les arcs
doubleaux de la croisée du transept. L'un d'eux figure le Christ emmené au
jardin des
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Oliviers, un autre représente des colombes se becquetant et affrontées, au milieu de pommes de pin.
Sur un troisième on voit le Christ entouré du tétramorphe, le lion de Saint Marc porte une croix sur sa cuisse. L'intérieur de l'abside principale circulaire, dont les lignes sont très pures et très élégantes, est décoré d'archivoltes et de chapiteaux sculptés.
Sur
l'arc triomphal, du côté de l'entrée, deux bas-reliefs figurent des
personnages. A l'extérieur de l'abside principale les fenêtres sont encadrées
de colonnettes supportant des chapiteaux représentant des entrelacs ou des
animaux fantastiques. Ce qui paraît vraiment digne de remarque dans cet
ensemble. c'est le grand nombre, la variété et le fini du travail de toutes
ces sculptures.
Au
delà de Landiras, vers l'ouest, près de la route de Landiras à Guillos, au
lieu de la Capère ou de la Capelle, s'élevait autrefois l'église de Saint-Martin
de Lassats, centre d'une paroisse importante connue dès 1273 et aujourd'hui
disparue. Une petite source qui donne naissance au ruisseau du Pin coule près
de l'endroit où s'élevait le sanctuaire, rappelé d'ailleurs par le nom de
l'endroit.
Tout
près de là, vers le nord, on découvre, au milieu des bois, le Tuco
Blanc, motte de sable d’un blanc laiteux entourée de marais et haute
d'une dizaine de mètres. On a pu croire que ce monticule était une ancienne
forteresse gauloise en se basant sur tout sur la découverte qu'on y a faite
d'armes en silex.
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C'est
en effet dans les fossés même du château de Landiras qu’il prend sa source,
au pied des remparts en ruines de L’ancienne forteresse dont il renforçait la
puissance et
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dont
il motiva peut-être l'érection en cette vaste plaine dépourvue de toute autre
défense naturelle.
Le
plan d'ensemble de ce château dont la forme générale est celle d'une ellipse,
est un des plus considérables de la Gironde. Un large fossé l'entoure, rempli
d'eau au sud et à l'ouest et alimenté par quatre sources abondantes qui
jaillissent au nord. Tout près de ces sources se trouvent les restes du château
proprement dit.
Le plan de celui-ci est heptagonal : soit celui d'un carré dont les trois angles seraient abattus. Chaque angle est orienté selon les quatre points cardinaux. Un fossé l'entoure et des tours polygonales ou carrées, massives, renforcent ses courtines de place en place.
Sa
porte principale est au sud-est et s'ouvre entre deux minces tours octogones. La
forme primitive de cette entrée était ogivale; mais, au XVIIe siècle on
remplaça l'ouverture existante par une porte dans le style de cette époque,
avec des montants droits supportant un linteau chargé des armes des Montferrant
et surmonté d'une panoplie sculptée. Une large fenêtre s'ouvre au-dessus de
ce seuil.
De
la cour intérieure et des bâtiments qui devaient l'enclore il ne reste plus
que des fondations de peu d'importance, et l'on n'a plus guère idée
aujourd'hui de ce qu'était ce castel du XIIIe siècle, époque de sa
construction, et de ses transformations du XVIIe siècle.
Plus
heureuse est son histoire, les documents concernant le château et les seigneurs
de Landiras sont nombreux: essayons d'en résumer les éléments principaux.
Le premier seigneur de Landiras que l'on connaisse s'appelait Rostang, il vivait en 1173.
En 1235, un autre Rostang, peut-être le même, prend part à une assemblée de la noblesse à Bordeaux, et Henri III le convoque en 1243 dans la même cité.
En
1253, ce dernier souverain envoie Geffroi Gacelin pour défendre le château de
Landiras et ordonne aux habitants dudit lieu de faire la guerre à ceux de La Réole.
Il serait fastidieux d'énumérer tous les seigneurs de Landiras durant cette période:
Rostang de Landiras (1274), Gaillard de la Motte (1284), Isabelle, veuve et héritière
de ce dernier; puis le gendre de Gaillard et d'Isabelle, Jean ler, sire de
Grailly; après lui, Gaillard de Saint-Symphorien, maréchal de l'armée
d'Aquitaine (1340).
Le
sire de Landiras est à cette époque aux premiers rangs de la noblesse.
L'historien Froissart nous raconte qu'il se trouvait à la suite du Prince Noir,
l'accompagnant dans son expédition en Languedoc, à la bataille de Poitiers et
en Angleterre, quand le Prince y emmena le roi de France et son fils
prisonniers.
Un autre seigneur de Landiras, Pierre, escorta le soudan de la Trave dans toutes ses aventures que nous avons déjà narrées. Plus célèbre fut Jean de Stratton, en 1373, époux d'Ysabeau de Saint-Symphorien, et connétable de Bordeaux, déjà mentionné à propos de la prévôté de Barsac, qui reçut Landiras du roi d'Angleterre en récompense de ses services éminents.
Du
Guesclin et le duc d'Anjou s'emparèrent de son château, en 1377. Mais une de
ses filles, Isabeau, épousa Bertrand de Montferrand et après la conquête de
la Guyenne par les Français, Landiras revint dans cette famille à laquelle
elle appartint pendant plus de deux cents ans. Un certain Jean de Montferrand,
seigneur de
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Landiras, avait épousé, en 1573, Jeanne de Lestonnac, nièce de Michel
Montaigne. Ce dernier disait d'elle qu'il n'avait jamais vu plus belle âme en
un plus beau corps. Jeanne, devenue veuve, fondait la congrégation des soeurs
de Notre-Dame et l'Eglise la proclamait bienheureuse.
En
1651, la terre et seigneurie de Landiras qui constituait déjà une baronnie, la
seconde de la Guyenne, furent érigées en marquisat au profit de Bernard de
Montferrant. En ce temps-là, le château de Landiras était « ceint et entouré
de doubles fossés pleins d'eau, revêtus de pierres, et de toutes sortes de
fortifications ».
Pendant
plusieurs années, la charge de grand sénéchal de Guyenne sembla être le
privilège des nouveaux marquis, comme pour rehausser encore leurs titres de
noblesse.
Landiras
passa par alliance entre les mains de M. de Brassier, à la fin du XVIIIe Siècle,
puis entre celles des sieurs de la Roque, barons de Budos. Les révolutionnaires
s'emparèrent de ce domaine et démolirent les murs du château pour y prendre
de la pierre à bâtir. Madame Alphonse Bordes habite maintenant dans une
habitation moderne voisine de l'ancien castel dont elle est propriétaire.
Au
nord du château de Landiras, on rencontre, dans une prairie, près d'un petit
bois et d'un mince ruisselet l'ancienne église de Brach qui semble remonter au
XIIIe siècle. Elle fut le sanctuaire d'une ancienne paroisse connue dès 1307.
Le chevet inachevé ou détruit porte deux fenêtres jumelles en ogive. Sur la
façade sud, des corbeaux figurant des têtes d'hommes ou d'animaux surmontent
une petite porte ogivale, tandis que deux gros contreforts soutiennent le mur à
droite et à gauche. A l'intérieur on remarque une piscine à deux ouvertures
et, détail assez curieux, adossée au chevet, une cheminée en pierre,
ancienne, mais évidemment postérieure à l'église.
La
Gargalle poursuit son cours en se recourbant vers l'est, et arrive près de la
voie ferrée de la ligne de Bordeaux à Cette. En cet endroit elle reçoit les
eaux du petit ruisseau de Saint Cricq, qui tire son nom d'un château voisin.
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Réalisée le 10 janvier 2002 | André Cochet |
Mise sur le Web janvier 2002 |
Christian Flages |