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La
GARONNE André
REBSOMEN FERET
et fils éditeurs |
Passage concernant: LEOGEATS |
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Après
ce détour forcé qui nous a bien éloignés du Ciron, reprenons contact avec
ses bords et dirigeons-nous vers le hameau de Cameillac un peu au nord du
confluent de la Hure et du Ciron et sur la rive droite de cette dernière rivière.
Si
nous entrions dans la cour de la métairie de Villetorte et que nous
demandions au métayer de dégager un peu le tas de fumier qui s'y étale,
nous pourrions voir les
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restes d'une mosaïque gallo-romaine qui peu à peu se désagrège et se perd.
Une
villa s'y dressait sans doute aux premiers siècles de notre ère, mais
l'insouciance des hommes ne tardera pas à avoir raison de ces souvenirs
lointains. A quelques mètres de là, à l'ouest, dans une prairie, des
fouilles pratiquées il y a peu de temps pour le forage d’un puits ont mis
à jour des cercueils en briques, et la tradition locale y fixe l'emplacement
de l'ancienne église paroissiale, dénommée au XIIe siècle, Saint-Laurent
de Camelhac.
De
cet endroit à Léogeats, il n'y a qu'un pas et nous voici au pied de cette
petite bourgade, très pittoresquement bâtie sur une sorte d'éperon rocheux
aux flancs escarpés piqué çà et là de bouquets d'arbres et dominant la
vallée.
L'église est posée presque à la pointe de ce promontoire, et son petit cimetière ombragé de cyprès l'entoure mélancoliquement. A l'intérieur, les nervures de la voûte retombent sur des consoles à têtes humaines grimaçantes et curieuses.
Un
grand Christ en bois peint, de style naïf, placé en face de la chaire, et
plusieurs statues, dont une en bois, représentant saint Christophe portant
l'enfant Jésus accroupi sur les épaules du saint, et, les jambes pendantes
en dehors, dénotent un art grossier plein de candeur.
A
l'ouest de Léogeats, près du Ciron, se présente un fortin ruiné, en forme
de quadrilatère, appelé la Tourasse. Cette construction comprenait jadis
trois étages: il en reste trois murs dont deux à demi détruits et l'autre
percé de deux meurtrières. Les moellons, qui les composent sont reliés
entre eux par un ciment ferrugineux de la plus grande dureté et de couleur
rouge.
Presque
au-dessus de la Tourasse, sur le coteau opposé à Léogeats se cache dans les
arbres la maison noble de Jamart composée d’une tour carrée en ruines
jointe à des bâtiments sans caractère. La famille Jamart était alliée aux
sires d'Aulède.
Ne
nous attardons pas trop en ces parages et rendons-nous tout droit au village
de Budos perché sur le sommet du coteau et dominant la vallée de la Garonne
au nord, au sud et à l'est, celle du Ciron.
Réalisée le 10 janvier 2002 | André Cochet |
Mise sur le Web janvier 2002 |
Christian Flages |