La ligne de collines dominant le Ciron est une ancienne frontière entre Gaulois Bordelais et Aquitains Bazadais. (D'où le double titre de notre évêque.)

 

Les ducs d'Aquitaine, rois d'Angleterre, ont contrôlé cette frontière en y établissant une alternance de biens d'Eglise (origine du vignoble), La Réole, Bommes, Fargues, Uzeste, et de biens d'Etat, Toulenne, Barsac, Preignac, Sauternes etc.

 

L'actuel LAMOTHE côtoie l'ancienne "motte" militaire médiévale et l'actuel GUIRAUD était le siège du gérant ou Bayle Royal à une douane sur l'ancienne route contournant les landes par CAPTIEUX et traversant le CIRON au pont d'AULAN, aujourd'hui disparu.

 

La limite sud de la prévôté royale, appelée Le REY (et plus loin "La Bou Rey"  ou le bout du Rey) a donné son nom, REY,  à une famille locale, DUREY, enrichie et anoblie en Du REY, Seigneurs de LEOGEATS, puis Du ROY de SUDUIRAUT, Président au Parlement de Bordeaux, avant d'être ruinée par la Révolution.

 

(N'ayant avec le roi d'autres relations que le nom, leurs armoiries sont des fleurs de lys à l'envers)

 

Pour payer les guerres des 16^eme et 17 ^eme siècles nos ministres, souvent cardinaux, ont privatisé ainsi toutes sortes de biens d'Eglises et d'Etat au profit de bourgeois souvent fonctionnaires ( DUROY, DARCHE, FILHOT, COMMARQUE, etc.) mais ruiné ceux qui avaient voulu se servir trop vite   ( LAPERRIERE devenu Von LAPERRIERE, de la base sous-marine et Bernard de SAUVAGE de LAMOTHE et ARMAJAN)

 

Joséphine de SAUVAGE d'YQUEM a pu ainsi échapper aux confiscations de la Révolution en jouant les victimes des BOURBONS et refaire la fortune des LUR-SALUCES en permettant à son jeune fils de se rallier à NAPOLEON au moment le plus favorable.

 

Montés à BORDEAUX et PREIGNAC, les DUREY ont vendu au 17^eme siècle  leur exploitation d'origine à un PINEAU, négociant à BORDEAUX, qui acheta en même temps le coûteux titre de "maison noble", (origine de terme Château) symbolisé par une tour d'autant plus grande que la noblesse du bourgeois gentilhomme paraissait plus comique.

 

Cette tour pigeonnier est tout ce qui reste d'un ancien château PINEAU du REY transformé au 19 ^eme siècle en basse-cour de la Marquise de LUR-SALUCES et devenu au 20 ^eme siècle l'ensemble monumental des chais du Château FILHOT, petit Versailles ultra royaliste rendant SAUTERNES célèbre à Saint PETERSBOURG puis dans le reste du monde, mais sociologiquement trop agressif pour être admis monument Bordelais.

 

Note: La curiosité de ce pigeonnier est constitué par son échelle tournante intérieure qui permettait d'accéder aux nids installés dans "les boulins" afin d'y prélever les pigeonneaux destinés à la consommation.

Dessin de M. Denis BOULANGER

Architecte des Monuments Historiques

 

Affiche de l'Association des Architectes du Patrimoine

Région-Aquitaine-Gironde

Pour la journée du patrimoine de Pays le dimanche 14 juin 1998.