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Sauternes.
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Les Jumeaux de La Réole.
Le château FILHOT à Sauternes ayant été le centre girondin de la politique ultra-royaliste et ultra-catholique vers 1900, la chapelle abrite un morceau du drapeau de la bataille des derniers "zouaves pontificaux" contre l'armée italienne.
Les souvenirs d'anciennes idées républicaines y ont trouvé refuge dans les chambres de domestiques, sous forme de modestes petites gravures de généraux de la Révolution.
L'une d'elle représente Bonaparte conduisant une armée du Directoire en Egypte.
L'autre représente César et Constantin FAUCHER entre quelques soldats de l'An Deux.
Si leur condisciple corse des écoles militaires de l'Ancien Régime mourra dans son lit auréolé d'une gloire universelle, c'est par leur surnom facile à retenir des "Jumeaux de la Réole" que les frères Faucher semblent avoir pu échapper à l'amnésie sélective touchant tant de "soldats perdus" des guerres civiles ou coloniales.
Nés en 1760, nos deux frères étaient capitaines dans un même régiment quand la Révolution les fait retirer du service en 1790.
Engagés volontaires en 1792 dans un bataillon "des enfants de la Réole" pour combattre la révolte royaliste en Vendée, ils y deviennent Général et Commissaire aux armées, mais seront condamnés à mort une première fois pour avoir en 1794 pris le deuil de la mort de Louis XVI qui les avait nommés officiers.
Sauvés par le coup d'état de "Thermidor" et réintégrés, ils démissionnent de l'armée lors du couronnement de Napoléon comme Empereur, n'ayant pas abattu une monarchie pour en créer une autre.
Les frères Faucher prennent alors les fonctions civiles de Maire et Sous-Préfet de La Réole pour y sauver les acquits juridiques de la Révolution (la laïcité).
S'étant engagés dans l'armée sous les Cent Jours contre le retour des royalistes, ils seront condamnés à mort par le tribunal militaire de Bordeaux et exécutés en 1815.
La petite notice illustrée "visitez La Réole" par les Editions Sud-Ouest qualifie curieusement les frères Faucher d'opportunistes. Si l'opportunisme est une question de survie pour un journal de province cela ne s'applique vraiment guère à ces contestataires voltairiens du "Siècle des Lumières".
On a peut-être ainsi inconsciemment tenté d'embourgeoiser deux dangereux fantômes.
Henri
de VAUCELLES.
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Note : Ils semblent impliqués dans le début de la démolition du Cloître bénédictin. Des souvenirs de ces deux personnalités sont rassemblés au musée municipal de La Réole.
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