Le
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VII
Siècles d'Histoire et d'Architecture.
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Sommaire: |
Jean
Luc HARRIBEY |
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Un nom remontant dans les siècles. |
1999 |
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La famille de Got, Seigneur de Villandraut |
Association
ADICHATS |
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Bertrand de Got Archevêque de Bordeaux. |
33730
VILLANDRAUT |
|
Le Pape ClémentV, grand seigneur de Villandraut. | ||
La fin de la famille de Got. | ||
La Palais fortifié. | ||
Le château tombe dans l'oubli. | ||
Le Château de nos jours. | ||
Le Château, palais, forteresse. | ||
Bibliographie. | ||
Images en plein écran. |
UN
BRILLANT PASSE
OÙ
ALTERNENT PÉRIODES FASTES
ET HEURES CREUSES.
CLEMENT
CINCQVIESME
Pape
197. l'an 1305
![]() |
Le château de Villandraut qui dresse fièrement ses tours surprend par son importance et la position plutôt incongrue qu'il occupe dans un site plus que médiocre.
Il
est l'oeuvre d'un personnage très puissant et ne représente pas, malgré la
hardiesse de son architecture, le haut de la hiérarchie féodale.
Un nom remontant dans les siècles,
mais
dont l'origine est fort
Si
le château actuel ne date que du début du XlVème siècle, le village en
refermait un autre plus ancien par là même l'occupation du lieu est donc
plus ancienne.
En
fonction des diverses dissertations que nous trouvons nous nous apercevons que
l'origine du nom est fort controversée.
En
premier lieu une origine serait espagnole, avec la famille de Villandrado...
selon Quicherat...
"
... Vers 1200, vivait un cadet de Biscaye appelé Don Lopez et apanagé de
Villandrado, lequel eut deux fils. Don André le plus jeune, ayant une petite
part au patrimoine, passa en France à la suite de Blanche de Castille, s'arrêta
en Guienne et là, fit si bien qu'il acquit une seigneurie près de Bazas qui,
de son nom, s'appela et s'appelle encore Villandraut. Un demi siècle ne se
passa pas, que le manoir de Villandraut porté dans la maison de Got par la
fille ou la petite fille du même André, vit naître le fameux Bertrand de
Got qui fut Pape sous le nom de Clément V ; si bien que les Villandrado, à
cause de la parenté, ne se faisaient pas faute en parlant de lui :
"Notre cousin le Pape Clément."
Si
étranges que paraissent ses allégations déduites de la tradition espagnole,
on ne pourra guère se refuser à les mettre au nombre des faits
incontestables au moins en ce qui concerne la généalogie de Bertrand de Got,
lorsqu'on saura que Béraud de Got, a eu, de l'aveu des généalogistes français
deux femmes dont une seule, Ida de Blanquefort, avait pu être nommée
jusqu'ici ; que le même Béraud est le premier de sa maison qui se soit
intitulé seigneur de Villandraut ; enfin que son premier né Arnaud de Got,
qualifié de "frère germain" par le Pape Clément V, joignait à
son nom de baptême celui de Garcia, patronymique chez les Villandrado
d'Espagne". Jules
Quicherat, Bibliothèque de l'École des Chartes, TI, 2c série, pl 19, 1844 Léo
Drouyn, La Guienne Militaire, T2 p36-37 Bordeaux 1865, réed. Marseille 1977.
Il est vrai que le patronyme de Garcia est d'origine espagnole.
En
deuxième lieu si l'on en croit l'Abbé O'Reilly, il apparaît qu'un certain
Arnaud Garcias de Got, vivant vers 1165, eut pour fils Béraud Garcias de Got,
écuyer, seigneur d'Uzeste et de Villandraut ou plutôt Vignandrondron, qui
eut pour fils Arnaud Garcias et Bertrand. Léo Drouyn, La Guienne
Militaire, T2 p36-3 7, Bordeaux 1865, réed. Marseille 1977.
En
suivant cette autre hypothèse, le nom de Garcia, Garcias ou Garcie remonte
bien avant 1200 dans la famille de Got, cependant Béraud est qualifié de
seigneur de Villandraut (Vigandrondron). et non son père. Un autre fait se
rapportant plus aux différentes formes d'écritures du nom de Villandraut
donne l'origine à une famille noble de Bordeaux, la famille d'Andron.
En
effet, le nom de Villandraut s'orthographiait, Vignandrondron, Vignandraldum,
Vinhandrandum, Vignandraldo, Villandrandus... Variétés Bordelaise.
Ainsi le village ainsi que des vignes étaient la propriété des Andron et
seraient devenus Villandraut.
Quelle
hypothèse prendre ? Nous suivrons plutôt l'Abbé O'Reilly.
La
famille de Got, seigneur de Villandraut.
Vers 1200, peut‑être bien avant, existait une paroisse appelée Saint Martin de Got située rive droite du Ciron et un certain Bertrand du Gouth en était le seigneur. Le lieu de Villandraut, rive gauche dépendait de cette paroisse et se situait sur la châtellenie et la juridiction de Castelnau de Cemès ; vaste seigneurie qui a toujours appartenu à la famille d'Albret.
Il
semble que vers 1220 les deux familles se soient unies (4 Bertrand
Rumeau, Clément V, Villandraut et son Château, p30, Villandraut 1928.).
Si la famille de Got, semble remonter au début du XIIème siècle par
Rostaing, mort en 1140, le grand père de Bertrand de Got était Odet d'Albret
qui épousa Jeanne de Got fille unique de Haquin de Got, mort en 1250, qui lui
légua tous ses biens, étant donné que l'époux et la descendance de sa
famille portent le nom et les armes des Got. (5) B. Rumeau, Clément V,
Villandraut et son Château, p30, Villandraut 1928. Leur
fils aîné, héritier des possessions, Béraud de Got épousa Ida de
Blanchefort. De leur union naquirent 6 filles et 5 garçons, l'aîné étant
Arnaud Garsie.
Les
Got, seigneurs de Villandraut, étaient en cette fin du XIIIème siècle,
attachés et fidèles au parti anglais. (6) L. Drouyn, la Guienne
militaire, T2, p37, Bordeaux 1865, réed. Marseille 1977.
Bertrand
de Got, archevêque de Bordeaux.
La
famille de Got vivait dans un château situé à l'emplacement de l'église
actuelle, dont une tour était encore visible au siècle dernier. Bertrand de
Got était sûrement né dans ce château en 1264.
Entré
dans les ordres, il devint chanoine et sacristain de Saint André de Bordeaux,
puis évêque de Saint Bertrand de Comminges. Le 23 décembre 1299, Boniface
VIII lui conféra l'archevêché de Bordeaux. (7) Registres de Boniface
VIII n° 3284.
Bertrand
de Got était entré au sein de l'église car celle-ci offrait des possibilités
de carrière et de revenus. De plus, Bertrand avait un bon bagage de sciences
juridiques, probablement acquis aux universités d'Orléans et de Bologne après
un passage au prieuré
Cependant
avant d'en arriver là, au siège archiépiscopal de Bordeaux, il était au
service du Roi-Duc et le suivit donc dans de nombreuses affaires. C'est par la
position de certains membres de sa famille qu'il entra dans l'église. Béraud
de Got, son frère, était en 1289, archevêque de Lyon et prit Bertrand comme
vicaire général. (9) Histoire de Bordeaux sous les rois d'Angleterre,
ch.III p293, Bordeaux 1965,
Bertrand, archevêque de Bordeaux, sut être à la fois habile et autoritaire, ne serait-ce que dans la situation politique du duché, (conflits entre le Roi-Duc et le Roi de France). Ainsi après la saisie du Duché et, au vu des grands dommages causés par la guerre, le Roi de France, Philippe le Bel, ordonna à son Sénéchal le versement de la somme de 120 livres au Prélat (10). Gallia Christ. T2 col. 829.
Par la suite, ce fut par une démarche personnelle, le monastère de Sainte Croix qui lui céda pour cinq ans les profits de ses prieurés et autres biens, le 25 mai 1301 (11). Gallia Christ. T2 col. 298‑300.
Ensuite l'archevêché dut s'engager dans le différend opposant les Rois de France et d'Angleterre ; ainsi Bertrand de Got était à l'assemblée parisienne en avril 1302, et "protesta violemment que ni lui ni son église ne devaient hommage et le serment de fidélité au Roi" (12). Ibid. Instr. col. 300‑301.
On
le vit au concile romain en 1302. La mort de Boniface VIII entraîna
l'apaisement de la crise et Bertrand put reprendre une activité plus régionale,
dans sa Guyenne natale. Malgré cela, il s'arrogea la qualité de Primat, ce
qui déplut fortement à Gilles Colona, archevêque de Bourges et, par là même,
Primat d'Aquitaine. Il débuta à la Pentecôte 1304, la visite de sa province
ecclésiastique et c'est à Lusignan le 20 juin 1305 qu'il apprit sa
nomination.
Le
Pape Clément V, grand seigneur de Villandraut.
Benoît XI, élu le 22 octobre 1303, mourut à Pérouse le 6 juillet 1304 (13). A. de Beaufort, Histoire des Papes depuis Si Pierre jusqu'à nos jours, T3, p371‑373, Paris-Lyon 1841.
Le
Saint Siège demeura vacant durant 11 mois. Bertrand de Got, élu Pape le 5
juin 1305 à Pérouse, prit le nom de Clément, le cinquième, le 24 juillet
1305.
Après
sa nouvelle nomination il rejoint Bordeaux. Le peuple tout au long du chemin
le saluait et l'acclamait. Il trouva une ville en liesse lors de son arrivée
en juillet 1305.
Peu
après, le 23 de ce mois il reçut la lettre des Cardinaux, partie de Pérouse,
annonçant la décision du Conclave (15). Llopès,ed.CallenT3
p254-256.
Dans
la ville il y avait foule, ainsi que des représentants des monarques. Cela
entraîna la prise de mesures de sécurité et de ravitaillement par le Sénéchal
d'Aquitaine. Le 4 septembre le Pape partit de Bordeaux et passa, sur son
chemin, à Villandraut.
Il
fut couronné à Lyon en l'église Saint Just, le 14 novembre 1305.
En
mai 1306, il était de retour à Bordeaux. Auparavant, il avait rencontré
Philippe le Bel. Le Pape fit part d'un népotisme grandissant; en effet, de
ses neveux, nombreux furent ceux qui eurent des charges importantes dans l'église,
(cardinaux, chanceliers, gouverneurs ... ) et ce, dès décembre 1305.
Après
une maladie assez grave, il alla se reposer à Pessac, dans son manoir.
Ce
domaine près de Bordeaux lui avait été cédé par son frère aîné. Il était
constitué d'une demeure et de terres, dont la part agricole produisait déjà
du vin. Par la suite ce domaine échut à l'archevêché de Bordeaux.
De
nos jours la terre existe toujours, et le manoir médiéval a été refait au
XIXème siècle. Il s'appelle Château Pape Clément et l'essentiel de la
terre est planté de vignes.
Puis
il passa Noël à Villandraut (16). Histoire
de Bordeaux, Bordeaux sous les Rois d'Angleterre, ch.3 p297, Bordeaux 1965.
Au
débutde l'année 1307, il reprit la route pour se rendre à Poitiers pour y
rencontrer Philippe le Bel. Peut-être y parla-t-on des Templiers ?...
En
1308, Clément V est de retour en Bazadais et Bordelais. Le 18 juillet 1308,
le Roi de France venant de conclure la paix avec le Roi d'Angleterre, cédant
aux instances de Clément V, pardonne aux Bordelais (17). Archives
municipales de Bordeaux, livre des Coutumes, p540, n° LXXXIII, Bordeaux 1890.
Puis,
il reprit la route vers Avignon et fit une longue halte à Villandraut dans
son château qui était en construction, mais dont les travaux étaient déjà
fort avancés en novembre 1308.
Clément
qui voulait sûrement avoir une vaste demeure digne de son prestige, avait dû
déjà avoir l'idée de se faire édifier un château dans son village natal
avant de devenir Pape.
Les
travaux de construction de ce vaste palais fortifié ont commencé en 1305,
probablement sous la direction de l'architecte savoyard maître Jacques de
Saint Georges.
Cependant,
il est difficile de l'affirmer car nous n'avons pas de textes donnant le nom
de l'architecte. Nous travaillons ici uniquement par analogie sur des châteaux
qu'il a construit, Saint Georges d'Espéranche et des oeuvres du Pays de
Galles.
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Cependant,
il se peut aussi que Villandraut découle d'une logique plus française amorcée
au château de Druyes au XIIème siècle. La similitude du plan est très
proche des châteaux "Philippiens", élevés par le Roi de France
Philippe Auguste, en Ile de France, comme le Louvre.
Clément
V fut un Pape déraciné. L'Italie étant en proie à une grande insécurité,
il installa la papauté dans le Comtat Venaissin.
Il
fut ainsi le premier Pape d'Avignon, la ville appartenant alors à la maison
d'Anjou, régnante aussi à Naples et vassale de l'église romaine,
le
Comtat étant propriété de l'église.
Clément
V est à Avignon au printemps 1309 et loge au couvent des Frères Prêcheurs.
La cour, de son côté, loge dans les hôtels et maisons bourgeois.
Avignon
a l'avantage d'être en France et proche de Vienne où doit se tenir le
concile. Le Pape séjourna à Vienne de septembre 1311 à mai 1312 date
de son retour au prieuré du Grozeau.
En
fait, Clément V avait toujours le désir d'aller à Rome, dont il est l'évêque
; est-ce pour cela qu'il ne résidait pas à Avignon ?
La
ville devint la résidence réelle des Papes lors de l'élection de Jean XXII.
Mais c'est surtout Benoît XII qui commença la construction du fastueux
palais. Clément V vivait plutôt au Groseau à Châteauneuf, et aussi au château
de Monteux, propriété du vicomte de Lomagne.
De
1312 à sa mort le 20 avril 1314, il ne sera resté que 160 jours à Avignon Cependant,
l'ensemble du personnel pontifical réside à Avignon.
Clément
V fut le Pape de l'affaire des Templiers. Le Roi de France, Philippe le Bel,
monarque puissant mais sans cesse nécessiteux, lorgnait depuis longtemps la
richesse de l'ordre du Temple.
Ne
parle-t-on pas de la fameuse entrevue secrète de Poitiers. Malgré les
pressions de Philippe le Bel, l'affaire traîna en longueur. Le concile général
de Vienne se réunit le 16 octobre 1311 et le 6 mai 1312 (21).
La Cour Pontificale d'Avignon 1309-1376. B. Guillemain, Paris 1966.
Le
13 avril 1312, en séance plénière, en présence du Roi, il promulgua la
bulle "vox in coelo" qui supprimait l'ordre du Temple. Un mois plus
tard, le Pape décréta la dévotion des biens du Temple à l'ordre de l'Hôpital
Saint Jean de Jérusalem (22).
La Cour Pontificale d'Avignon 1309-1376. B. Guillemain, Paris 1966.
Les
grands dignitaires de l'ordre, avec à leur tête le Grand Maître Jacques de
Molay, avaient été condamnés au bûcher en 1314. Jacques de Molay maudit le
Roi de France, Guillaume de Nogaret et le Pape Clément, "à comparaître
devant le tribunal divin dans moins d'une année..."
Lors
de ce même concile, il fut question aussi de la réforme de l'église.
Celle-ci fut en fait étudiée dans une commission cardinalice (23), La
Cour Pontificale d'Avignon 1309‑1376. B. Guillemain, Paris 1966. très
dirigée par le Pape lui-même.
Le
rôle de cellle-ci ne se borna presque qu'à rédiger les canons préparés
par Clément V. Ces textes en droit canon sont appelés les Clémentines.
Clément
V produisit plus de 10 500 bulles dont de nombreuses qui intéressent
directement le midi aquitain, certaines sont datées de Villandraut, le 20
novembre 1308. (24), Histoire
de Bordeaux, Bordeaux sous les Rois dAngleterre, p299, Bx 1965.
Après
1308, Clément V ne revit jamais sa terre natale et par la même son château
tout neuf. En 1312, il avait fait
rebâtir l'église du village qui était devenue collégiale ; elle était
desservie par un doyen et douze chanoines; l'église s'élevait contre le
vieux donjon familial.
(25) Histoire de Bordeaux, Bordeaux sous les Rois il Angleterre, p299, Bx
1965.
En
1314, Clément V tomba malade et mourut à Roquemaure le 20 avril. Il avait
choisi comme lieu de sépulture Uzeste où il avait fait ériger la collégiale.
A
sa mort deux de ses neveux, Bertrand de Got, vicomte de Lomagne et d'Auvillars,
et Raymond-Guillaume, baron de Budos, entrèrent dans Carpentras le 24 juillet
1314, avec forte escorte année, sous prétexte de l'enlèvement du corps de
leur oncle, et y commirent fortes exactions.
La
fin de
la famille de Got, une page de gloire tournée.
Clément V avait testé au prieuré de Grozeau, en juillet 1312 ; il y eut un premier testament en 1310, puis celui-ci en 1312 et suivit un codicille en 1314, le 19 avril (26).B. Rumeau, Clément V, Villandraut et son Château, p53, Villandraut 1928.
Son légataire universel était le vicomte de Lomagne, Bertrand de Got, qui fut largement pourvu et reçut en plus d'une considérable fortune, le château de Villandraut. Le Pape laissait plus de 800 000 florins à son neveu pour faire une croisade, de même qu'il recevait une autre importante somme d'argent.
Le
Pape dota aussi d'autres de ses neveux et donna diverses sommes à des oeuvres
et aux églises de sa région (Uzeste et Villandraut). Il ne laissa par contre
que 70 000 florins à son successeur. Bertrand de Got, neveu de Clément V
avait été déjà largement pourvu par Edouard II, qui pour plaire au Pape,
lui avait donné le château et la ville de Blanquefort , puis lui fit
d'autres donations en 1313 ; Bertrand était un tout puissant seigneur.(26)B.
Rumeau, Clément V, Villandraut et son Château, p53, Villandraut 1928. .
Il
épousa en premières noces Braîde de Blanquefort puis Béatrix, vicomtesse
de Lautrec, dont il eut Régine ou Reine.
Celle-ci
épousa Jean I comte d'Armagnac et testa en sa faveur en 1325. Il recevait
donc : les vicomtés de Lomagne et d'Auvillars, les seigneuries, terres et châteaux
de Blanquefort, Villandraut, Duras, Monségur, Puyguilhem... (27).
) L. Drouyn, la Guienne militaire, T2 p44, 1865, Marseille 1977.
Il
y eut contestation du testament par le Roi d'Angleterre. Malgré cela, très
vite certaines seigneuries passèrent aux Durfort. Ainsi, Eymery de Dufort,
fils de Marquèze de Got et d'Arnaud Durfort, reçu Villandraut, Blanquefort
et Duras (28). Variétés
Bordelaises T.Vl
Cette
famille garda ces possessions jusqu'au début du XVIIème siècle.
Cependant,
cette succession des Durfort donna droit en de nombreuses controverses et
autres discussions d'héritage. J. Favre, Précis historique sur
lafamille Durfort‑Duras.
Il
advint malgré cela qu'ils conservèrent une grande partie de leur biens.
Cette famille faisait partie de la grande noblesse d'Aquitaine.
Ainsi en 1377, plus exactement le 1er septembre, nous trouvons Gaillard de Durfort avec le Sénéchal d'Aquitaine et le seigneur de Rauzan, qui défaits, donnent leur soumission au Roi de France. (30) Archives mun. de Bx, livre des Coutumes, p689, Bx 1890.
Cependant, il semble que par la suite les Dufort recouvrèrent leurs grâces auprès des Anglais. En effet, des privilèges sont accordés à Gaillard de Durfort, seigneur de Duras, Blanquefort et Villandraut par le fils du Roi d'Angleterre, le Duc de Lancastre, le 4 septembre 1391 (31) idem, livre des Bouillons, p260, Bordeaux 1878. (32).
et confirmés le 22 mars 1394 (32). idem p293
Il
faut croire que ces seigneurs avaient parfaitement épousé le parti anglais,
puisque Gaillard III de Durfort était sénéchal d'Aquitaine au XVème siècle
et ce, au moins dès 1414. Au mois d'août 1414, il résidait au château de
Villandraut puisqu'il reçoit un messager de la Jurade de Bordeaux.
Archives mun. de Bx, inventaire, délibérations de 1414 à 1416, T.IV, vol.
11, p7l, Bx 1883
Le
palais fortifié mis à l'épreuve des armes, une époque tumultueuse.
Les seigneurs de Villandraut, les Durfort soutenaient fermement le parti anglais. En 1451, lors du traité de capitulation de Bordeaux, conclu le 12 juin (34), Histoire de Bordeaux, Bordeaux sous les Rois d Angleterre LV, ch. 1, p5l3, Bx 1965
puis ratifié par Charles VII, Roi de France, le 20 juin (35), Archives mun. de Bx, livre des Bouillons, p533‑541 Bx 1867.
Gaillard
de Durfort fait parti des signataires, côté anglais, avec entre autres :
Gaston de Foix-Grailly, Captal de Buch, Comte de Benauge, Monseigneur Pey
Berland, Archevêque de Bordeaux... Déjà durant cette époque les troupes
françaises sont passées près de Villandraut sans pour autant vraiment
l'inquiéter.
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Après
quelques escarmouches, ce fut Castillon qui sonna le glas des Anglais. Le 17
juillet les Anglais sont défaits et acculés contre la Dordogne, Talbot est
tué. Cette bataille ouvrit les portes de la Guyenne et Bordeaux à Charles
VII. Il fallait refermer l'étau autour de la ville, ainsi plusieurs places
sont prises.
Villandraut
est définitivement pris par Charles d'Albret qui le soumet donc à l'autorité
française (37). Histoire
de Bordeaux, Bordeaux sous les Rois dAngleterre, liv. V, chl, p5l9, Bx 1965.
La
guerre se poursuivit par les prises de Cadillac, Blanquefort, et Bordeaux
chuta le 9 octobre 1453. Seuls résistaient encore Rions et le Château des
Benauges, fief des Foix-Grailly. L'ère anglaise était résolument passée,
la France redevenait maîtresse de l'Aquitaine.
Les
Durfort font partie des bannis et émigrent en Angleterre. Le château de
Villandraut est confié à Antoine de Castelnau, sire du Lau, par Louis XI en
1461. Cependant, en 1465, ce dernier prend le parti des adversaires du Roi
lors de la ligue du bien public.
Après la victoire royale, il est arrêté et ses biens sont confisqués. Ainsi le trésor de Villandraut passe à Gaston IV de Foix (1467). Le 15 octobre 1467, à Paris, Louis XI signe des lettres patentes attribuant à Gaston IV leur contenu.
Un inventaire de ce trésor est effectué les 15 et 16 novembre 1467 ; il comprenait des pièces de vaisselle d'or et d'argent, des tapisseries de verdure, de la lingerie, une librairie (Nous savons d'ailleurs que Clément V, avait une petite collection d'ouvrages (38). ) La Cour Pontificale dAvignon 1309‑13 76, B. Guillernain, Paris 1966.
Cet
inventaire a été étudié par Pierre Tucoo-Chalaa dans la revue de l'Agenais
(n°111 - 1984). Le trésor est visiblement restitué à Antoine de Castelnau
en 1472, par lettre patente du 14 février ; toujours est-il que ce trésor ne
sera pas restitué aux Durfort-Duras lors de leur retour en France.
La
famille de Durfort bénéficia des mesures de grâce promulguées par Louis XI
puisque nous la retrouvons détentrice de ses anciennes possessions après
1465.
Le
château connut une période plus clémente, mais peut-être avait-il eu aux
yeux de certains, l'inconvénient d'avoir été construit par un Pape. En
1572, après le massacre de la Saint-Barthélémy, des Huguenots s'emparèrent
de Villandraut. (39)
L. Drouyn, la Guienne militaire, T2, p39, Bordeaux 1865, Marseille 1977.
Ils
furent contraints par la suite de l'abandonner, mais il y revinrent en 1577.
Ensuite
un fort parti de ligueurs s'empara de la place, marris de n'avoir pu s'emparer
de Bordeaux. De là, des coups de main étaient menés sur la région.
L'affaire traîna, mais exaspéré par cela, le Parlement de Bordeaux arrêta
la prise et la destruction de la place.
En
1592, puisque le 24 juillet, 500 sacs de froment sont commandés par le Maréchal
de Matignon qui résidait à Bazas, pour les troupes qui faisaient le siège
de Villandraut (40). L.
Drouyn, la Guienne militaire, T2, p39, Bordeaux 1865, Marseille 1977
Après
la prise du château, celui-ci est démantelé et la tour sud-est perd deux étages.
Le seigneur de Duras sauve son bâtiment en obtenant du Roi de France Henri IV
des lettres patentes portant inhibitions (41).
Archives mun. de Bx, inventaire sommaire 1510-1783, vol I, p204 Bx 1896.
Le
château tombe peu à peu dans l'oubli, dédaigné des
hommes.
A
près ces destructions le château est réparé de façon grossière, l'angle
sud-est est empâté et l'on ne travaille que sur des modifications des corps
de logis. Mais par la suite il est peu à peu abandonné par ses différents
propriétaires qui n'y viennent qu'occasionnellement, laissant le bâtiment à
la garde d'un châtelain puis d'un régisseur.
Au
début du XVIIème siècle le château appartenait à la famille de Lalanne
(ou de Lalande). Sur acte du 4 février 1613, Mr de Lalanne conseiller au
Parlement de Bordeaux, est qualifié de baron de Villandraut (42). L.
Drouyn, la Guienne militaire, T2, p39, Bx 1865, Marseille 1977.
On
retrouve la même famille dans les mêmes fonctions en 1625. Mais il est
encore question de détruire le château, on en parle le 4 septembre 1621, car
des sommes ont été avancées par des courtiers (43). Archives
mun. de Bx, inventaire sommaire, vol.3, pl9l, Bx 1896.
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La
remise en cause du château est représentée le 2 avril 1625 :
"Mr
Le Procureur-Syndic représente que le Sieur Andraut, substitut de Mr le
Procureur Général de Bazas, l'avoir chargé de requérir de Messieurs les
Jurats d'intervenir dans l'instance pendante au Conseil pour la démolition du
château de Villandraut, attendu qu'étant extrêmement fort et les ennemis
venant à la surprendre, pourraient incommoder toute la province. Sur quoy
Messieurs Robert et de la Roquette, jurats, sont députés pour en aller
informer Mr le Gouverneur de la province" (44). Archives
mun. de Bx, inventaire et sommaire, vol.4, p49, Bx 1909.
Une
nouvelle dépêche est faite sur ce même sujet le 31 juillet 1625 (45).
idem vol.3, p239, Bx 1896.
La
famille de Lalanne ou Lalande avait bien cette seigneurie puisque Sarran de
Lalande, chevalier, conseiller au Roi en ses conseils d'état et privés,
second président en sa Cour au Parlement de Guyenne, était baron de
Villandraut (46). idem.
L. Drouyn, la Guienne militaire, T2, p38, Bx 1865, Marseille 1977.
Les
membres de cette famille semblent avoir tenu divers rôles soit dans la Jurade
de Bordeaux ou au Parlement et cela, de 1613 à 1644, à cette date le Sieur
de Lalande est Major de la ville (47).
idem. L. Drouyn, la Guienne militaire, T2, p38, Bx 1865, Marseille 1977.
En
1660, la terre de Villandraut appartenait à Mr François de Salomon, Président
à mortier au Parlement de Bordeaux (49).
(48) Archives mun. de Bx, inventaire sommaire, vol. 12, p595, Bx
1865,Marseille 1977.
(49)
L. Drouyn, la Guienne militaire, T2, p38, Bx 1865, Marseille 1977
De
même en 1663, Henri-François de Salomon est lieutenant général en la sénéchaussée
de Guyenne. Cependant, le château appartenait à la famille de Lalanne en
cette fin du XVIlème siècle. En effet, un aveu et dénombrement de la
seigneurie est effectué le 12 mars 1679 au profit de dame Marie de Lalanne
(50). Archives
mun. de Bx, inventaire sommaire, vol. 12, p595, Bx 1892.
Au
début du XVIIIème siècle, terres et château de Villandraut sont à la
famille de la Faurie. Vers 1769, la seigneurie de Villandraut est achetée par
Charles-Philippe de Pons, de demoiselle Jeanne-Louise de la Faurie, fille
mineure de Jean Zacharie de la Faurie, baron de Villandraut (51). L.
Drouyn, la Guienne militaire, T2, p3g, Bx 1865-Marseille 1977.
Par
succession, ces possessions vont à Louis-Marie, marquis de Pons, lieutenant général
des années du Roi, ministre plénipotentiaire à la cour de Berlin,
ambassadeur aux cours de Suède et d'Espagne (52). idem.
A
sa mort, les terres furent transmises à son fils, puis au Comte de
Sabran-Pontevès. Le château appartient toujours à cette famille.
Entre
temps, durant la tourmente révolutionnaire, le château est dépecé, on vend
planchers, toitures et autres boiseries et des pierres sont utilisées pour la
réfection des routes et chemins. La ruine est ainsi consommée et le château
prend dès cette époque le visage que nous lui connaissons. Vers 1865, des
locataires vivaient dans le château, utilisaient les salles des tours et
avaient transformé les fossés en potager.
Le
château est classé Monument Historique le 13 juillet 1886. Des fouilles et
restaurations légères sont entreprises à l'initiative de Mr Cadis. Le château
est repris par l'Association Adichats en 1983, moyennant un bail à long terme
signé par les propriétaires, Mesdames de Camé-Marcein et
Villeneuve-Esclapon, nées de Sabran-Pontevès.
Le
château de Villandraut de nos jours.
Les
ruines imposantes qui se dressent fièrement au nord du bourg sont les témoins
de plusieurs siècles d'histoire et d'évolution architecturale. Traces qu'en
ont laissé les différents occupants du XIVe au XIXe siècle. Essayons de
faire une promenade dans l'antre même du château tel qu'il nous est parvenu.
Aujourd'hui, le château paraît relativement complet. Il ne manque en fait que les structures extérieures (basse-cour, vallum ... ).
L'ensemble
construit est homogène, et comprend les douves et le château proprement dit.
Les
douves sont totalement conservées et très peu encombrées. Leurs dimensions
sont de 15 m de largeur en plafond pour 6 m 5O de profondeur. Elles ont des
particularités précises : arrondi au droit des tours pour permettre une
largeur minimale constante, contrescarpe totalement maçonnée avec traces de
barbacanes, plafond dallé de moellons fichés dans le sol et liés avec un
mortier maigre de chaux.
Ce
sol rare en Aquitaine est en cours de dégagement, possibilité de mise en eau
par plusieurs sources dont la plus importante est au Sud. Un canal souterrain,
fermé par une vanne, permettrait la régulation du niveau et évacuait le
trop plein vers le Ciron.
Le
château conserve un plan barlong de 52 X 43 m, orienté Nord-Sud. L'enceinte,
totalement conservée, a une élévation de 18 m pour une épaisseur moyenne
de 2 m.
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Deux
autres tours de 11 m de diamètre pour 27 m de haut offrent à la fois confort
résidentiel et rôle défensif.
Elles
se décomposent en quatre niveaux, sur salle asse voûtée en plein cintre,
desservis par un escalier en vis, pratiqué dans l'épaisseur des murs. Les
deux premiers niveaux sont des pièces octogonales voûtées d'ogives et
parfaitement logeables, avec cheminée et latrines. De plus, le deuxième est
abondamment éclairé par une ou deux fenêtres. Le niveau supérieur, étage
strictement défensif, recevait une charpente. Quant au dernier, c'est en fait
le chemin de ronde, protégé autrefois par un parapet crénelé et des
hourds.
Un
important châtelet, front sud, accessible par un pont de pierre aux arches voûtées
au XVIIe siècle défend l'accès principal. Après avoir franchi un double
pont mobile, deux assommoirs, deux archères, une herse et une porte, on peut
alors pénétrer dans la cour.
Elle
est de nos jours bordée à l'est et à l'ouest par deux ailes de logis. Les
traces de fondations visibles au nord, permettent de signifier la présence
d'une autre aile plus importante. Ces façades encore en place, conservent,
notamment à l'étage noble, des portes avec chapiteaux à feuillages et des
baies ogivales dont les remplages furent remplacés par des croisées.
Sous
l'aile ouest est visible un vaste cellier voûté en berceau brisé. Les logis
et la courtine nord gardent très présentes les modifications du XVIIe siècle
avec percement de grandes baies et construction d'une galerie d'arcatures
plein cintre, dont le pendant fut réalisé au sud, en revers de la façade
d'arrivée.
Le
château de Villandraut, palais forteresse
symbole
de la puissance du prélat
Si
le château de Villandraut se présente comme une oeuvre complète et homogène
malgré les diverses modifications qu'il a subies, essayons d'en tracer le
portrait médiéval.
La construction du château a débuté en 1305, grâce à l'entente d'Arnaud Garsie de Goth, Seigneur de Villandraut et de son frère cadet, Bertrand, devenu le Pape Clément V.
Le
projet du château se situe au confluent de diverses influences :
-
le plan régulier des constructions Philippiennes parti pris dès 1190 dans
divers château comme le Louvre, Dourdan, Yèvre...
-
la science défensive et circulatoire des châteaux Edouardiens de la fin du
XIIIe siècle,
-
l'importance de l'habitat avec un grand confort des palais espagnols ou
italiens.
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Cependant
le père de ce type de châteaux serait Druyes, édifié à partir de 1150 par
Guillaume de Nevers, puis par Pierre de Courtenay.
Villandraut
a été construit en très peu de temps, probablement de 1305 à 1312, avec
des parties achevées dès 1307-1308 puisque Clément V y séjourna.
Cependant
le projet initial subit quelques aléas, comme la non-réalisation des défenses
de la poterne nord. (Les pierres d'attente sont visibles sur toute l'élévation
de la courtine.)
La
bastille recevant le pont-levis et les cages des latrines furent rajoutées
par la suite, peut-être par le Vicomte de Lomagne qui reçut le château après
la mort de son oncle le Pape.
Les
tours, pour leur part, n'ont pas été vraiment modifiées. Seuls les
couronnements ont disparus. Les questions se posent pour leur couverture. On
note sur les restes de parapets la présence de boulins. Ceux-ci permettaient
l'assujettissement de blochets pour l'édification des hourds. Cependant,
comme il n'y a pas de gargouilles propres à l'évacuation des eaux pluviales
(comme à Budos, Roquetaillade ou Fargues ... ) il est logique de penser que
la toiture recouvrait l'ensemble de la tour, les hourds se raccordant soit sur
la même pente ou formant coyaux.
Les
trois ailes de logis, dessinant un palais en U permettaient une bonne répartition
des fonctions résidentielles. Ainsi, en plus d'un étagement utilitaire résidentiel
noble, on note une séparation public - privé par les antichambres.
Au
rez-de-chaussée, à l'ouest, il y avait deux salles sans cheminée avec une
large porte côté cour, qui laisse penser en la présence d'une écurie avec
fenil et remise. Au nord, il y avait quatre pièces, dont deux avaient des
cheminées. L'est était plus habitable, avec cheminées, portes moulurées et
fenêtres à croisées surmontées d'un tympan nu. Ces deux pièces étaient
probablement une salle de garde et la cuisine.
L'étage
était accessible depuis la cour par de grands degrés. Celui de l'ouest est
toujours conservé alors qu'au sud il est englobé dans la galerie XVIIè siècle.
L'aile est recevait deux salles de logement privés. L'aile nord renfermait la
chapelle et deux ou trois antichambres alors qu'à l'ouest était la grande
salle (30 X 8).
Ces
pièces sont éclairées sur cour par des baies ogivales à remplage et sur
l'extérieur par de nouvelles baies à remplage sous linteau droit.
Les
chambres se trouvent dans les tours où les salles sont plus petites et très
confortables. D'ailleurs on trouve trois latrines par tour. Le raffinement du
décor, même s'il fut réalisé en partie par des artistes locaux, est à la
hauteur de l'édifice.
Ainsi,
on notera, suite aux fouilles effectuées, un sol de carreaux de pavement en
terre cuite rouge, avec motifs estampés et glaçurés, des baies avec
chapiteaux sculptés et historiés, des vitraux, des décors peints, des
gargouilles sculptées, des clés de voûtes sculptées ou historiées...
Dans
le même esprit, le système défensif de la place a été développé. Tout
d'abord dans les circulations, il y a la constitution de sas clos, qui donnent
une intimité résidentielle et isolent les différents zones du château. Si
les hourds sommitaux paraissent obsolètes, les nombreuses archères sont ici
toutes en croix pattée avec étriers aux extrémités.
Si
les courtines paraissent compactes, avec un report défensif sur le sommet,
les tours sont quant à elles, conçues de façon unitaire et indépendante.
Chaque tour a ses niveaux desservis par un escalier en vis, logé dans
l'angle, rentrant avec les courtines. Cela n'affaiblit pas les maçonneries.
Elles sont toutes de même hauteur et dominent le chemin de ronde de
l'enceinte de 8 m. Elles sont très fortement projetées sur l'extérieur afin
d'améliorer la défense flanquante.
Le
châtelet du front sud, est un modèle du genre. Il est un vrai catalogue de
ce qui se faisait pour défendre la porte, véritable point faible par
principe. On a ici accumulé tous les moyens défensifs connus, même en
incluant deux archères dissuasives dans les parois de la bastille.
Sous
l'entrée, une porte, dont le couloir interne permettait un accès direct aux
douves. Celles-ci sont un élément important dans la défense, ne serait-ce
que par leurs dimensions. Leur côté exceptionnel tient au fait qu'elles
soient totalement maçonnées (contrescarpe et plafond). On retrouve ce parti
en Aquitaine, au château d'Orthez et aussi en Ile de France, notamment au
Louvre.
Le
dallage de plafond permet une utilisation plus grande, et outre le fait du
"trou", la présence de murets maçonnés, nous fait dire qu'il y
avait probablement un lavoir et un vivier. Il faudrait pouvoir étudier
diverses douves inondables et maçonnées afin d'en déterminer leurs véritables
fonctions.
Les
défenses extérieures ont disparu, mais les différences de niveaux des
terrains environnants nous donnent quelques indices. Au nord, l'esplanade de
100 x 40 et en contre-haut de 2 m à 3 m par rapport au terrain voisin. Il
s'agit probablement de la basse cour. Elle était prolongée par le vallum qui
entourait tout le château. La route actuelle passant sur sa crête.
Basse-cour et vallum étaient défendus par une enceinte.
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Textes
et Photos : Jean Luc Harribey
Imprimerie Magnier. Langon
N' ISSN 0297 0333
JUILLET 1999
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