Situation géographique | PROJET DE RESTAURATION Implantée le long de l’ancienne route de Bazas à La Réole, non loin d’un gué sur le Lisos et à côté d’un relais de poste (XV° & XVIII°s.), l’ancienne église Saint-Martin à Montclaris est particulièrement intéressante car elle est le fruit de trois campagnes de travaux rapprochées. La première concerne la nef charpentée et correspond à l’introduction de l’architecture gothique dans le midi de la France, vers 1270-1280, la seconde fut l’érection du clocher occidental, vers 1310-1320, et la troisième vit l’élévation du choeur et du clocher oriental vers 1340-1350. Ces trois chantiers témoignent de l’évolution de l’Art Gothique durant la période où l’on passe d’édifices charpentés assez bas et peu éclairés, à des constructions maçonnées très élevées et plus lumineuses. L’étape ultérieure, datant du règne de Charles V, apparaît à quelques kilomètres de distance, au clocher de Saint-Jean-Baptiste d’Auzac, où les accès sont totalement intégrés dans les maçonneries. |
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Projet de Restauration | |
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Objectifs de l’étude | |
Coût des travaux | |
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Tous ces ouvrages sont d’expression simple où la sculpture se limite à des chanfreins ou des ébrasements en entonnoir. Seuls les quatre colonnes du choeur et le portail de l’entrée à quatre voussures en tores et scoties formant colonnes engagées marquées par des bases et des chapiteaux s’offrent réellement à la décoration sculptée. L’édifice a bénéficié d’une rénovation importante entre 1680 et 1690, durant laquelle le pavement, l’escalier, le mobilier et la charpente ont été renouvelés et un presbytère a été adossé le long du flanc Nord. Promis à la démolition en 1806, il fut rénové une dernière fois de 1825 à 1833 et repeint (en subsiste les peintures murales du choeur). Abandonné après la seconde guerre mondiale la démolition des bâtiments annexes et du mur Nord de la nef fut entreprise dans les années 1960.
L’édifice a souffert de son abandon aux intempéries. Les têtes de murs sont minées par les infiltrations, la voûte chargée de déblaiements à été fragilisée et le ruissellement à entraîné le déchaussement des fondations de l’angle Nord-Est du choeur. La destruction du mur Nord de la nef et du contrefort Nord du choeur a créé une faiblesse de structure vis à vis des poussées de la voûte. Ces dernières ont entraîné un basculement du clocher Est vers la nef ainsi qu’un basculement du mur Nord et de la moitié attenante du mur Est du choeur vers l’extérieur. Ce phénomène se traduit par l’ouverture de brèches verticales (8 à 15 cm de large sur 12 m de haut) qui épousent l’épaisseur des maçonneries aux angles des liaisons du clocher oriental et du choeur et au milieu du mur du chevet en empruntant la lancette Nord ainsi que par des faux aplombs. Les murs étant écartés au niveau des reins de la voûte, celle-ci s’est effondrée brisant voûtains et arcs diagonaux. Le déséquilibre des ouvrages est patent.
L’objectif est de relever les ruines en réalisant un édifice culturel apte à recevoir des expositions ou de petites réunions. Il est attendu un lieu offrant un plateau de plein pied aisément accessible. Il est donc indispensable de revoir les accès et entrées du bâtiment. L’approche de la restauration est faite selon deux orientations; Ces créations porteront sur l’édification de nouvelles maçonneries en mortier de chaux banché intégrant des percements en arc brisé pour les portes et les arcs de communication entre la nef et le bas côté ou barlong pour les baies d’éclairement aménagées sur les élévations Est et Ouest du bas côté. Ces percements seront chanfreinés selon un dessin semblable à ceux des arcs des crédences et de l’arc triomphal conservés communs aux réalisations civiles contemporaines (chanfrein plat, bague et raccords en trompe inversée). Le traitement de la volumétrie intérieure s’appuiera sur la restitution d’une charpente gothique apparente “à la bordelaise” déterminée en fonction du positionnement des corbeaux du mur Sud de la nef et des traces de solins sur les clochers orientaux et occidentaux. Cette charpente restituera l’effet de voûte produit par les membrures obliques des fermes et des chevrons portants qui précédaient l’arc triomphal donnant sur le choeur voûté d’ogives. Les sols de terre cuite du XVIII° s. de la nef et l’avant choeur seront dégagés et leurs lacunes restaurées. Un nouveau pavement de plein pied sera réalisé à la place du pavement du choeur disparu et un sol sera créé pour le bas côté. L’escalier intérieur disparu sera remplacé par un escalier droit de traitement gothique en cohérence avec le traitement intérieur. Les fermes et les chevrons portants souligneront les rythmes de scansion de la nef aujourd’hui uniquement perceptibles par le positionnement des baies du mur Sud. Le bas côté recevra également une charpente à demi-fermes et chevrons portants mais d’expression plus simple. A l’extérieur, un léger nivellement des terres le long du presbytère permettra la création d’une rampe desservant les nouvelles portes crées avec le bas côté. Pour le choeur, les reprises des parements seront effectuées en reprenant les hauteurs et les lits des assises existantes avec des joints de même épaisseur. Un placard en pierre de taille sera restitué dans l’épaisseur du mur Est en développement du piédroit conservé.
Le choeur: Il s’agit en premier lieu de soulager la voûte en enlevant les déblais qui l’alourdissent puis de la déposer. La nef: Le mur Nord de la nef sera reconstruit en béton de chaux avec deux arcs brisés qui permettront une mise en communication avec le bas côté. Un escalier droit sera construit dans le prolongement du portail du clocher occidental et la surélévation de l’autel dans le choeur sera supprimé. Le pavement sera réparé et complété. Le bas-côté Le bas côté sera édifié en murs minces de béton de chaux sur les murs subsistant du presbytère. Deux portes seront ménagées sur le mur Nord et permettront de desservir le bâtiment de plein pied par une rampe longeant l’édifice. Une paire de baies barlongues jumelle perce les élévations Est et Ouest. Un enduit à la chaux ocre avec l’extradossement des arcs marqué au fer, sera appliqué à l’extérieur et un badigeon de chaux ocre clair sera passé à l’intérieur. Les abords Les abords de l’église feront l’objet d’aménagements. Des drains seront posés parallèlement aux murs Nord et est du chevet, Nord du presbytère et Ouest du clocher occidental. Il sera créé un accès à l’édifice depuis la voie communale, le long du chevet . Cette voie, en grave, desservira la parcelle voisine (à l’Est) et une aire de stationnement de 11 places. Elle sera bordée d’une haie de noisetiers et de châtaigniers (ou de merisiers) en séparation de parcelle. L’emprise des parcelles, hors des cheminements, sera traitée en prairie naturelle. Une aire de pique-nique sera implanté dans le prolongement de l’aire de stationnement. Quatre arbres de haut jet (noyers, frênes et/ou érables) seront plantés sur la prairie. Des arbustes (lauriers et/ou troènes) seront plantés pour encadrer les cheminements. A terme, le mur maçonné du cimetière sera restitué. |
AVEC LE CONCOURS DE : Conseil Général de la Gironde Conseil Régional d’Aquitaine Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Aquitaine Service Départemental de l’Achitecture et du Patrimoine de la Gironde Mairie de Sigalens Association des amis du val de Lisos J-L Montarnier, architecte, urbaniste, docteur en histoire de l’Art & archéologie Photographies de Paul Cassot, ingénieur Arts & Métiers, photographe |
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Merci à J-L Montarnier pour la source d'inspiration rédactionnelle ;) Les amis du Val de Lisos 2003/2004. Réalisation JMR |