TEXTES EN GASCON.

 

Ma Garbetto.

(Ma petite gerbe)

 

Pour rire et pour pleurer.

Poésies.

 

Pre ride et pre ploura.

 

Pouesios.

 

Broutilles pour attiser nos tendresses Broustillos pr'attidouna nostos amous

 

Récits et poésies en Langue d'Oc (contrée de Lesparre) avec traduction de l'auteur.

 

Abbé D-M. BERGEY. Curé de Saint Emilion 
ex-Aumonier Militaire du 18 ème R.I.

Edition de la Revue Méridionale.  5 rue Fondaudège. Bordeaux. 1923.

Collection Christian de Los Angeles.

 

Notre Médoc.

 

(Chant médocain.)

 

Noste Medoc.

(Chant médouquïn.)

 

Ces textes sont issus d'un livre ancien.
Photocopiés et scannés avec reconnaissance de caractères.
Ils peut subsister des erreurs, surtout en gascon.

Prière de nous les signaler. ancochet@wanadoo.fr

 

A l'oncle Antonin Philippot du Senguinous, l'artistepaysan, Directeur de l'Orphéon de SaintTrélody.

 

Les deux frères, ses neveux, qui l'aiment...

A l’ouncle Antonin Phelipot daou Senguinous, l’artiste païsan, Direturt daou Roupheon de Sent Arlodi.

 

Lous dus tsays, sous nébouts, que l'aymen…

Refrain.

 

0 mon Médoc, ma terre, aimée,

Terre du blé et des raisins

Des bois feuillus, des sombres pins

Par le grand vent de mer caressée !

Pays vaillant, toujours debout

Pour travailler, pour se défendre,

Souvent souffrir, jamais se rendre.

Médoc d'aujourd'hui ! Médoc d’autrefois !

Salut ! Terre d'honneur, de coeur, de Liberté !

Refrïn

 

0 moun Medoc, ma terro aymàdo,

Terro daou blat et das radïns,

Das bos heilluts, das soumbres pïns

Daou gran bèn de ma parounado !

Peïs balèn, toujoun mastat 

Pré trabailla, pré se defènde,

Souhèn souffri, jamais se rènde.

Médoc d'aneyt ! Médoc d'a'stat !

Salut ! Terro d'aounou, de co, de Libertat !

I

 

Mon Pays n'est pas, grand, mais il suffit à mon coeur,

Avec son manteau vert de vignes épamprées,

Ses prairies, ses dunes, ses sillons retournés,

Ses pins couverts d'argent... Je l'aime pour tout cela.

Quand le soleil meurt, qu'il s’étend dans la mer,

Il couronne mon Pays de son dernier regard

Et tout le soleil couchant étincelle sur chaque hangar,

Comme un feu, allumé de Bordeaux à Lesparre.

I

 

Moun Peïs n’es pas grant, mais suffis à moun co,

En soun mantèt tout bert de bignos escoumbràdos,

Sous prats et sous piqueys, sas regos rebiràdos,

Sous pïns couberts d'ardzèn... L'aymi pré tout aco.

Quant lou soureil se mo, que dens la ma s'espárro,

Courouno moun Peïs de soun darney regart ;

Et tout lou sou-coutsan lasino a cade engart,

Coume en huc allucat de Bourdèou à Lesparro.

II

 

Les bois de mon Pays ont le front fier et gras.

Les chênes, les aubiers, les ormeaux, les fougères,

Les blancs accacias, les buissons, les, « costières ».

Mêlent, avec leurs chants, leurs feuilles et leurs bras.

Les maïs, les blés, comme une grande marée

Frissonnent au vent, qui semble les aimer :

Le vent du large... qui court le fleuve et la mer

Pour ramasser pluie et rayons et qui le leur charrie.

II

 

Lou bos de moun Peïs an lou ten fiert et gras.

Lous cássis, lous aoubas, lous oumes, las haougeyros,

Lous blancs accacias, lous bouchouns, las cousteyros,

Meylen, en lus cansouns, lus heillos et lus bras.

Lous blaspagnos, lous blats, coume eno grand' marèyo,

Fresillounen aou bèn, que semblo lous ayma :

Lou bèn daou fougn, que cou la ribeyro et la ma

Pré massa plèyo et rays et qué yé zé carrèyo.

III

 

Ce sont nos sillons qui saignent le grand vin;

Il faut nous voir danser sur la râpe écrasée !

Il faut entendre, chanter la cuve trop remplie !

La danse du cuvier, la chanson du raisin !

Hardi ! Jeunes gens ! Buvons !! Il y a toujours de la place

Pour boire le sang vif de notre vieux Mèdoc !

Buvons, sans avoir peur, la vin de notre clos !

Dans notre verre clair se reflète la Race !

III

Aco's nostes regats que sánnen lou grant bïn.

Faou nous beyre dansa sé la raspo esbouilládo !

Faou entènde canta la cubo trop uilládo !

La danso daou cubaou, la cansoun daou radïn !

Hardit ! gouyats ! Buhèn ! Ya toujoun de la pláço

Pro buoure lou sanc biou de noste beil Medoc !

Buhèn, sens ayé poou, lou bïn de noste loc !

Dens noste beyre cla se refleto la Ráço !

IV

 

Ses hommes sont tablés et taillés au hachot.

Les femmes n’ont d'autres préoccupations que l'amour de leurs enfants et de leur terre.

Ses jeunes filles n'ont point des joues de misère.

Ses jeunes gens sont droits et forts, aucun n'est boiteux, ni manchot !

Ils gagnent leur vin, leur pain. Ils travaillent tous pour vivre:

Faucheurs, laboureurs, pêcheurs, meuniers,

Gardeurs de troupeaux, bergers, marchands, travailleurs de landes, résiniers,

Savent garder leur bien sans emprunter ni devoir.

IV

 

Sous homes soun rablats et taillats aou hatsot.

Sas hemos n'an qu'ayma lus petits et lu terro. 

Sas gouyatos n’an pugn de gaoutos de misèro.

Sous gouyats dreyts et horts : nat n'es tort ni mantsot ! 

Gagnen lu bïn, lu pan. Trabaillen touts pré bioure :

Faoutsayres, laboururts, puscayres, moulineys,

Mayraous, ouilleys, marchants, landescots, rousineys, 

Saben garda lu bèn, sens emprunta ni dîoure.

V.

 

Mon Pays est si beau, que, sans pouvoir l'asservir,

Sauvages et voleurs du Nord et d'Armorique,

Soldats de Talbot, fils noirs de l'Afrique,

Légions de César, voulurent l'enchaîner.

Ils brûlèrent tout : maisons, moissons, boeufs et cavales;

Ils rougirent nos ruisseaux de tous ceux qu'ils égorgèrent !

Partout la mort, le feu ! Mais aucun d’eux

Ne put jamais marquer de son nom nos épaules!

V

 

Moun Peïs es si bèt que, sens pugn l'amayna,

Saoubadzes et boulurts daou Nort et d'Armorico,

Souldats de Talabot, negres hills de l'Africo,

Legiouns de Cesart, bouluren l’encheyna.

Burlèren tout : aoustaous, mestious, beous et cabalos,

Roudzirèn nostes rious de tous lous qu'an sannat !

Pertout la mort, lou huc ! Mais gn'ayut jamais nat

Que pouscut de soun noum, merqua nostos espalos !

(Chez moi, cette année.)

(Ché you, oungan.)

 

 

D-M. BERGEY.

Réalisée le 1 octobre 2004

 André Cochet

Mise s<ur le Web le     octobre 2004

Christian Flages

Mise à jour le

                 

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