Adressé aux abonnés: ( 81 ) N° 54 du 5 mai 2002
Sommaire: | Journées
de l'Ascension. Invitation au méchoui. Conférence de BOMMES. La saga des chênes. Poésie. |
Journée plein air de l'Ascension
Organisée par Le Comité de Jumelages et d'Animations de PUJOLS sur Ciron. Le jeudi 9 mai 2002 jour de
l'Ascension. 9 h 30 Début des jeux de
plein air. Rallye découverte, jeux etc..... Participation 18 €. Ouvert à tous les amis. Inscription: 05.56.76.65.14.-05.56.76.63.27.-05.56.76.69.87. |
Un
palindrome en passant, il se lit dans les deux
sens. |
Méchoui.
offert par Le Comité des fêtes de PUJOLS sur Ciron. à tous les Pujolais. Le dimanche 12 mai 2002. Ouvert à tous les amis. Participation 10 €. Inscription: 05.56.63.21.12.- 05.56.76.65.67. |
C'est le mois de mai, profitez du printemps revenu en ces journées de rencontre conviviale, collective et familiale. |
Conférence à Bommes.
Archéologie aérienne en Gironde et découvertes récentes dans la Vallée du Ciron. Présentée par: M. Jean Piere PETIT,
Archéologue et prospecteur
aérien. Proposée par la Mairie de BOMMES et le Club Nautique. le mercredi 15 mai 2002 à 20 h 30 |
Cette conférence doit être enregistrée pour être ensuite disponible sur le net. |
La Saga des chênes.
(on a toujours besoin d'un plus petit que soi.) Au cours de sa conférence du 5 avril à BOMMES,
Alexis DUCOUSSO nous a fait revivre la merveilleuse aventure des chênes
européens, la recolonisation de l’Europe par les chênes de deux espèces,
le chêne Pédonculé et le chêne Sessile. Il s'appuie sur des études
scientifiques très sérieuses et très documentées. On sait, par exemple, par quels cols des Pyrénées
ou des Alpes. les chênes ont franchi les massifs montagneux. Cette conférence enregistrée, retranscrite, sera,
un jour prochain disponible sur notre site Internet. En attendant voici une interprétation, un peu fantaisiste, certes, de ces propos. Il faut reconnaître que le créateur ou Dame nature, a mis au point des procédés subtils et pu, ainsi, accomplir des prouesses qui semblent à nos yeux toutes naturelles. |
Au cours de son histoire notre
planète a balancé de périodes froides en périodes chaudes. Notre région a
connu des climats tropicaux ou glaciaires et nous en a d’ailleurs laissé
quelques témoignages. Ces variations de
climat ont occasionné la mort de la végétation dans les époques froides et
sa réapparition dans les époques chaudes. Celle qui nous intéresse ici est
la dernière, c'est pour cela qu'il s'agit d'une recolonisation. Il y a 15.000
ans, c’est la fin de la dernière époque glaciaire. Notre planète se
réchauffe, les glaces fondent, les océans se remplissent, les plaines
reverdissent. Les plantes dont les graines sont portées par le vent
colonisent les espaces libérés, au moins à la belle saison. Les plaines de
l’Europe, à la fonte des glaciers, deviennent des toundras, puis des
steppes, puis se couvrent d’arbres divers, aulnes, saules, bouleaux,
noisetiers, charmes,
etc. Les chênes étaient
restés présents dans le sud de l’Espagne, le sud de l’Italie et le sud des
Balkans, épargnés par les glaces. Du haut de leurs cimes, ils voyaient, au
loin, ces plaines fertiles aux fleurs multicolores, ces fraîches vallées,
ces pentes exposées au soleil où ils auraient bien voulu prendre racine et
développer leur ombrage majestueux. Mais ils étaient
handicapés et le sont toujours, par leur graine trop lourde qui tombait Ã
leur pied avec ou sans vent. Même la tempête appelée en renfort ne
parvenait disperser ces graines. Quelques
rongeurs, des écureuils en particulier, ont bien essayé de les aider mais
ils ne leur faisaient gagner que quelques mètres ou dizaines de mètres par
an et seulement dans la mesure ou ils avaient oublié des glands dans des
endroits propices à leur développement. Ce n'était pas
très efficace. La nature a le temps, mais enfin……. ! On peut
comprendre le désespoir du roi de nos forêts, confiné, incapable de
profiter de ces espaces immenses qui s'ouvraient à la végétation et lui
restaient interdits. Il aurait pu
prendre un accord avec l'homme et lui demander de disséminer, au cours de
ses pérégrinations, quelques glands par ci, quelques glands par là .
Peut-être aussi
que les hommes de cette époque avaient déjà perdu les relations intimes
avec la nature faite de
toutes ces espèces vivantes et oublié le langage universel qui nous
manque encore si cruellement. Le chêne aurait
pu leur conseiller de semer, étant jeunes, quelques glands sur leur
territoire pour pouvoir se mettre à l’ombre une fois vieux. Mais peut-être
aussi que l’homme était nomade, ou préférait-il l’ombre des bouleaux, des
frênes, des aulnes, ou bien ne devenait-il pas vieux. Qui sait ? Il ne semble pas que
ce fut le cas, l’homme resta en dehors de cette aventure. Il faut dire aussi que
le chêne n'avait pas eu l'idée de rendre son fruit savoureux ou même
simplement comestible et consommable par l'homme. Cela aurait certainement
tout changé. Les
consommateurs habituels de glands, les sangliers, les herbivores les
restituent à la nature dans un état dégradé impropre à la germination. Les
palombes se nourrissent de glands et pourraient en perdre quelques
uns, mais à l'automne elles volent dans le mauvais sens et au
printemps les glands ont disparu. Malgré cet handicap
rédhibitoire, en 3.000 ans ils vont recoloniser l'Europe et parcourir les 3.000 km qui séparent le sud
du nord de l’Europe. Un km par an, cela ne semble pas terrible, et
pourtant…. ! C’est qu’il faut compter en plus, le temps entre le moment ou
la graine germe et le moment ou l’arbre porte des fruits, il se passe une
bonne quinzaine d’années. Pour respecter
cette vitesse de propagation il faut que cette graine, le gland, trop
lourde, qui tombe sous l’arbre ou dans son environnement immédiat, puisse
faire un bond d’au moins 15 km, germe, pousse et produise des glands,15
ans après, afin que ceux-ci
puissent à leur tour faire un autre bond et ainsi de suite. A première vue,
c’est une gageure. Il a dû y avoir
une intense réflexion dans la communauté des chênes et deux voisins, le
Pédonculé et le Sessile, ont mis au point une stratégie à long terme qui a
porté ses fruits, si l'on peut dire. C'est une
stratégie à double détente. La première a pu être concertée, la seconde
ressemble plus à une rouerie. Premier temps: Il fut donc
décidé d'envoyer en éclaireur le Pédonculé, plus robuste, moins exigeant
sur son terrain d'implantation, capable d'affronter la concurrence avec
d'autres espèces d'arbres pionnières. Le Sessile, plus élégant, viendrait
ensuite par un autre moyen, si les conditions d’accueil lui
convenaient. Il était
délicat. Mais il fallait que ce
couple de chênes trouve un vecteur capable de déplacer les graines assez
loin, soit à une quinzaine de km au moins à chaque glandée. Vu les
facilités de déplacement de l'époque, le vent inopérant, les quadrupèdes
ne pensant qu’a digérer, il n’y avait plus que les oiseaux vers qui se
tourner. Il semble que le Geai
soit sorti vainqueur de cette sélection. Il a dû y avoir une
concertation approfondie entre les parties pour la mise au point du
contrat. Le chêne Pédonculé
s'engageait à produire des glands, en quantité suffisante, de la forme et
au goût qui plaisait au Geai. Le Geai s’engageait à prendre soin de ces
graines, de les disséminer dans de bonne conditions. A la conclusion de ce
contrat, le Geai a reçu une
formation particulière destinée à lui permettre de profiter au mieux de
cette nourriture et faire en sorte que son semis de glands soit
efficace.
Formation que l'on
retrouve dans ses habitudes actuelles. Puisque même sa tâche achevée, ce
brave collaborateur continue a procéder de la même façon alors que cela a
beaucoup moins d’intérêt pour la propagation du chêne. A la réflexion il
doit bien y avoir une raison que les scientifiques éludent, mais
enfin …………. ! Le Geai est un oiseau
discret de nos forêt au plumage gris bleuté avec des reflets verts. Il
aime donc les glands, mais ce n’est pas tout. Quand il n’en trouve pas
assez sur son territoire, il est capable de faire plus de 15 km pour aller
les chercher, c’est une véritable gourmandise. Il peut en transporter
plusieurs, 6 ou 7, voire 8 Ã la fois, dans son jabot et dans son bec. Il ne prend pas
n’importe quels glands, des glands longs uniquement, c’est la forme de
celui du chêne Pédonculé mais pas du chêne Sessile. Ce n’est donc pas
innocent….. ! Parmi ceux-ci, il ne
choisit que ceux qui sont marrons, c’est-à -dire mûrs, tiens
donc….. ! De plus, il prend la
précaution de les cogner sur une pierre pour écouter s’ils sonnent creux,
dans ce cas là , il les
rejette, car ils sont véreux et donc impropres à la germination.. A son retour sur son
territoire, pour constituer sa réserve, il dépose ses glands, mais pas
n’importe où, ni n’importe comment. Pour les retrouver, sa vision ne lui permettant pas de prendre des repères verticaux, arbres, buissons, il ne peut prendre que des repères horizontaux, plis de terrains, traces etc., il est donc obligé de choisir un espace dégagé. Surtout que sa méthode de rangement demande beaucoup d’espace. Dans ce terrain
ouvert, il doit utiliser des
endroits de terre meuble puisqu’il les enfonce de la longueur de son bec
afin qu’ils soient recouverts de terre. Il les dissémine à une certaine distance les uns
des autres. L'histoire ne dit pas
s'il les plante en rang ou en rond mais on sait qu'il ne
les met pas en tas. Ensuite, il laisse un
peu de temps passer. Le temps pour les graines de germer. Il doit certainement
surveiller ses semis du haut de quelques branches ou les visiter de temps
en temps pour apprécier l’évolution de ses plantations. Les mauvaises langues
diront que ces chênes sont nés des glands oubliés par le Geai mais ce
n’est pas vrai, car il ne les oublie pas. Quand le grain est
germé, la plantule racinée avec une tige et une ou deux feuilles, les deux
cotylédons sont hors de terre. Ce sont ces deux cotylédons que le Geai
vient prélever pour sa nourriture, sans arracher la plantule. Tout au plus
en tirant, il casse quelques racines ce qui a pour effet d’obliger la
plante à reconstituer un système radiculaire plus fourni, donc cet action
est bénéfique pour la plante. De ces plantations
disséminées dans des endroits
propices à leur développement, les plus beaux spécimens prendront le
dessus et une quinzaine d’années plus tard feront des glands qu’un autre
Geai viendra chercher. Toutes ces opérations
de plantation sont identiques a celles réalisées dans les pépinières
modernes. Ceci montre bien que
c’est le fruit d’une formation originale. Dans ce cas-là , le geai agit
comme un véritable jardinier.
Un couple de Geais planterait ainsi chaque automne plusieurs milliers de
chênes. Soit de un à deux hectares de plantations actuelles. Le territoire
d’un couple de geais doit s'étendre sur 6 hectares environ, c’est presque
de la culture intensive. C’est donc le Geai qui
a permis la recolonisation de l’Europe par le chêne Pédonculé. Après cette
fructueuse collaboration, le contrat est rempli, le chêne s’est établi
partout et le Geai continue à profiter de cette nourriture. Mais le chêne Sessile,
lui, n’a pas de Geai pour s’occuper de ses graines parce que le Geai ne
les aime pas. Il a dû y avoir une lacune dans le contrat ou des rivalités
d’espèces. Ou bien, le chêne Sessile, plus beau, plus orgueilleux, n’a pas
voulu se plier aux exigences du Geai, ou n’a pas eu confiance dans les
capacités de l’oiseau et ne lui a pas présenté un gland comestible ou
savoureux. Mais il a bien fallu
qu’il se rende à l’évidence, les petits chênes Pédonculés poussaient de
plus en plus loin, gagnaient l’horizon et devaient continuer leur
progression échappaient à sa domination alors que lui, malgré sa
puissance, restait cloué sur son aire de peuplement. La communauté des
chêne Sessile devait cogiter sec à cette époque. Un petit malin a proposé
une combine, une astuce, une ruse. Comme toutes les ruses elle n’est pas
très morale, mais enfin, dans ce cas extrême, la fin peut certainement
justifier les moyens. Nous ne sommes pas juges. Dans leur concertation
de départ nos deux compères avaient-ils imaginé une parade à ce dédain du
Geai ? Nul ne le sait. Dans ce cas, il y aurait eu connivence, alors
qu’à l'évidence cela ressemble plus à une agression, un viol
caractérisé. Second temps : Il faut dire que le
chêne Sessile est plus vigoureux, plus dynamique que le chêne Pédonculé
dans les zones qui lui sont favorables. Il laisse à ce dernier les zones
ingrates car celui-ci est plus résistant. Il est certainement plus
puissant, plus volontaire pour dominer son confrère et lui imposer
quelques-unes de ses volontés. Pour suivre son
confrère, le chêne Sessile, lui, a donc pratiqué cette autre méthode. Les chercheurs ont
découvert que le chêne Sessile s’hybride facilement avec le chêne
Pédonculé, mais pas l’inverse. Cela veut dire qu’il féconde abusivement
les fleurs femelles de son confrère. Il y a des mots pour qualifier cet
acte, mais encore une fois nous ne sommes pas juges. Donc le chêne Sessile
a fécondé grâce à son pollen des fleurs de chênes Pédonculé, dont les
fruits, les glands, ont donné naissance a un arbre hybride comportant les
caractères de ses deux parents. L'histoire ne dit pas
si le geai trompé par les apparences n'aurait pas emporté ces faux/vrais
glands faisant ainsi gagner une génération au coucou de chêne
Sessile. Par fécondation
continue de ces hybrides, les nouveaux individus ont acquis de plus en
plus les caractères du chêne Sessile pour arriver au stade où ces
caractères soient dominants. Les peuplements de chênes Pédonculés sont
devenus, au fil du temps, des peuplements de chênes Sessiles. Sauf dans
les zones ingrates dédaignées par celui-ci. C’est la banalisation
d’actes délictueux absous par le résultat obtenus. On aura tout vu
….. ! Ce qui est injuste
c’est que le Pédonculé ne peut lui rendre la pareille. C’est ainsi que le
chêne Sessile a suivi, avec retard certes, mais a tout de même recolonisé
toute l’Europe, par ce moyen bien moins fatiguant, laisser partir au vent
ses semences mâles afin qu’elles aillent tromper son cousin, parti devant,
défricher la steppe. Avec les moyens
modernes de la science, il est prouvé que dans les peuplements naturels de
chênes Sessiles Européens, ceux-ci ont tous une grand mère, de l’espèce
Pédonculé. C’est une ancêtre
certes lointaine, quelques milliers d’années, mais toujours présente dans
le matériel héréditaire, dans les gènes. Comme quoi le forfait est enfin révélé…. ! Il reste cette
question lancinante qui n’a pas trouvé de réponse satisfaisante :
Pour quelle raison
véritable le Geai plante-t-il
le gland et ne le consomme qu’une fois germé ???? Candide |
Alexis a bien d’autres facéties de la nature à nous raconter, si un jour je les entends, promis, je vous les conterai. |
LE
SACRIFICE DU SOLDAT. Poésie déclamée le 28 février 1997 à Bordeaux (Esplanade Charles
de Gaulle) à l'occasion de l'inauguration de la stèle à la mémoire des
Girondins morts pour la France en Afrique du Nord. Dans le
Djébel brûlant, poussiéreux et aride Il revoit
le civil, le facteur, la laitière Il revoit
le visage de la fiancée qui pleure Soudain un
cri jaillit ! La poitrine sanglante Dans un dernier sursaut il embrasse la France Michel PEYRE |
Un
palindrome en passant, il se lit dans les deux
sens. |
Pour
abonner
amis, relations ou connaissances : ancochet@wanadoo.fr ou au
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