La |
L'ancien arrondissement de Bazas. |
Première
Partie. |
HISTOIRE.
Pages 11 à
35. |
Table des matières. |
LA
GAULE INDEPENDANTE.
Avant
l'occupation romaine, notre région était occupée par la tribu gauloise des
Vasates.
Leur capitale, Bazas qui se nommait alors Cossio, Cossio s'appela Bazas (ville des Vasates) sous la domination romaine, était déjà une place forte, loin de la grande voie naturelle de la région, la Garonne, bâtie sur un rocher dans une position très favorable pour la défense.
Comme
toutes les tribus de l'ancienne Aquitaine, les Vasates étaient batailleurs,
jaloux de leur indépendance et vivaient à l'écart des autres tribus voisines.
Ils obéissaient à un souverain, choisi sans doute par les guerriers.
Les « clottes » GauIoises.
Les Celtes et les Gaulois, n'habitaient pas toujours des lieux fortifiés où s'agglomérait une nombreuse population. Leur demeure ordinaire consistait en une hutte enfoncée dans la terre et ne présentant au-dessus du niveau du sol que sa toiture composée de chaume ou de bruyères.
M. Léo Drouyn découvrit un certain nombre de ces habitations sur les bords du Ciron, entre les châteaux de La Trave et de Cazeneuve, commune de Préchac. Elles portent dans le pays le nom de "clottes" ce qui veut dire en gascon trou ou cavité.
Ces
clottes, creusées dans le sable, ont des proportions très différentes. La
profondeur varie de 1 à 10 mètres et le diamètre de 5 à 15 mètres.
LA
CONQUETE ROMAINE.
Jules César chargea un de ses lieutenants Crassus, de faire la conquête de
l'Aquitaine. L'armée romaine traversa la Garonne dans la région d'Agen. Après plusieurs combats, elle pénétra dans le Bazadais par la région de Captieux qui fut détruit.
Arrivé
sur les bords du Ciron, Crassus établit son camp sur les hauteurs de Bernos et
de Pompéjac. D'après une ancienne chronique, pour les besoins de son armée,
il aurait barré les eaux de la rivière pour former un lac. D'où le nom de
Beaulac.
De là, il assiégea Bazas qui opposa à l'envahisseur une résistance farouche. Celui-ci ne put s'emparer de la ville que par surprise. La chute de Bazas marqua la domination romaine sur toute l'Aquitaine.
LA
DOMINATION ROMAINE.
Dans
l'organisation de la Gaule par les Romains, le pays des Vasates était compris
dans la province de Novempopulanie, partie de la grande Aquitaine qui s'étendait
elle même jusqu'à la Loire.
Administration.
Notre
région forma une civitas ou cité (Division administrative comme un département
actuel, comprenant une ville chef-lieu et un territoire divisé en un certain
nombre de pays correspondant à peu près aux cantons de nos jours), avec
Bazas pour capitale.
L'Empire romain laissait la cité libre du choix de ses
magistrats, de l'organisation de la police, des travaux publics à entreprendre.
La
civitas de Bazas fut donc administrée par un Sénat, à l'origine élu par le
peuple.
La
cité était soumise à la surveillance du gouverneur romain de la province.
Elle devait payer les impôts fixés par le gouvernement de Rome et fournir des
soldats pour les légions romaines.
Civilisation.
Avec
la paix, les Romains apportèrent à notre pays une grande prospérité. Bazas
prit un important développement. Elle était l'une des principales villes de la
Novempopulanie. Les Romains l'entourèrent de murailles et de tours et en firent
une place forte de premier ordre.
Langon
devint le port du Bazadais.
Le
pays se couvrit de riches maisons de campagnes ou villas, dont on a trouvé de
nombreuses traces en fouillant le sol de certain localités.
Médailles et monnaies, poteries anciennes à Bazas, Berthez,
Lados, Grignols-Campin, Marions, Langon, Léogeats, Toulenne. Cercueils en
pierre ou en marbre à Bazas, Tombeaux en briques à Puybarban. Emplacements de constructions et mosaïques à Bazas, Langon,
Marions, Toulenne et Léogeats.
Les
Vasates étaient surtout un peuple d'agriculteurs; mais l'art de la poterie et
de la faïence semble avoir été en grand honneur chez eux.
Le
Bazadais fut traversé par plusieurs voies romaines :
A Bazas passaient la route de Toulouse à Bordeaux par Auch, Eauze, Grignols et Bazas; une route de Bordeaux à Agen; une route de Bordeaux aux Pyrénées à travers la région landaise. Une autre voie dont on a trouvé des traces à Langon, Castets en Dorthe et Puybarban, longeait la Garonne.
Nos
ancêtres adoptèrent la langue des Romains, le latin.
Ils
paraissent avoir aussi adopté certains dieux de Rome, comme Pan, le dieu des
laboureurs, une rue de Bazas porte le nom de Fondespan. (Font de Pan ou
Fontaine de Pan).
Certains
s'illustrèrent dans l'administration romaine, comme le médecin Jules Ausone, père
du poète Ausone, qui fut nommé Préfet de l'Empire par l'empereur Gratien. Il
fut chargé de la Préfecture de l'Illyrie qui comprenait notamment la Grèce et
la Macédoine.
Le
christianisme y fut prêché au 4e siècle. Comme presque toutes les civitas,
celle des Vasates devint plus tard l'évêché de Bazas.
Les origines de Langon.
Des
pièces et médailles trouvées dans la région permettent de s'arrêter à
cette idée qu'aux environs du IIe siècle, il y avait un embryon du Langon
actuel.
Bordeaux
était alors déjà une ville célèbre où l'on comptait parmi les personnages
illustres de l'époque, Ausone, fils d'un médecin de Bazas qui eut pour élève
illustre Paulin, jeune et riche païen.
Celui-ci
avait aux environs de Bordeaux une villa préférée: Alingo. Paulin bientôt
libéra ses esclaves, se dépouilla de ses biens et se convertit au
catholicisme. Ces esclaves affranchis transformèrent bientôt la villa de leur
ancien maître et en firent Portus alingonis ou Port de Langon.
Les
notables Bazadais.
Devenus Romains par leur éducation, ils menaient une vie large et paisible dans leurs villas qu'entouraient, en prévision de la disette, de vastes greniers d'abondance.
Des colons cultivaient le domaine et de nombreux esclaves, se partageant les métiers usuels, rassemblaient autour du maître les ressources et les services que nous demandons aujourd'hui aux divers corps d'état.
Cette noblesse du IVe Siècle qui vivait non loin des murs de Bazas, semble avoir participé elle aussi, à ce goût pour les belles lettres qui a caractérisé l'aristocratie_ gallo-romaine.
DE
LA DECADENCE DE L'EMPIRE ROMAIN
A CHARLEMAGNE.
Premières
invasions.
L'Empire
romain affaibli fut menacé par les populations barbares d'au delà le Rhin.
Déjà,
en 276, des bandes franques saccagèrent la contrée, mais ne s'y arrêtèrent
pas.
Les invasions commencèrent en 407, par le passage des Vandales, des Alains et des Suèves.
Les Wisigoths.
Puis, vinrent les Wisigoths. En 414, joints aux Alains et aux Suèves, ils assiégèrent Bazas après avoir pillé Bordeaux. Bazas était alors troublé par une révolte de la plèbe et des esclaves contre les riches. Pour sauver sa vie, un notable, Paulin de Pella, petit-fils d'Ausone, traita avec les Barbares qui obtinrent des terrains autour de la ville.
Ils s'y établirent et furent même reconnus comme citoyens de Bazas. D'après un historien de Bazas, O'Reilly, certains noms de localités rappellent cette occupation Gajac, autrefois Gothjicum; Sauviac, autrefois Sueviacum (Suèves) Sigalens, autrefois Sit-alanus. (Allains).
Les
Wisigoths, qui avaient appris à connaître les bienfaits de la civilisation
romaine, reçurent de Rome, l'Aquitaine, à condition de défendre l'Empire et
d'obéir aux ordres de guerre des empereurs romains. C'est ainsi qu'ils aidèrent
le général romain Aétius à arrêter Attila, chef des Huns (451).
Leurs
Rois se rendirent ensuite indépendants et il se forma un royaume Wisigoth qui,
établi sur le modèle de l'administration romaine, ramena l'ordre et la prospérité.
Les
Francs.
Mais,
les Wisigoths étant hérétiques, eurent contre eux les Evêques qui aidèrent
Clovis et les Francs à pénétrer dans l'Aquitaine au début du VIe siècle.
Ces hommes du Nord, rudes et pauvres, mirent à sac la Novempopulanie et lui
firent subir un régime d'épouvantable terreur que rendirent encore plus
affreux les famines et les épidémies.
Autres
invasions.
A
la fin du VIe siècle, les Vascons ou Basques descendus des Pyrénées, pillèrent
le Bazadais et incendièrent Bazas. Puis, au VII siècle, ce fut le tour des
Arabes (732) qui, au retour de Poitiers, pillèrent notre région.
Charlemagne.
Ces
guerres continuelles, ces dévastations, sources de misères sans nombre, cessèrent
avec Charlemagne. Le grand empereur, qui avait une ferme à Casseuil, près de
La Réole, vint plusieurs fois dans la contrée. Il passa à Bazas, en route
vers l'Espagne, y fonda une école et toute la noblesse de la contrée partit à
sa suite dans la lutte contre les Sarrasins (774 et 777).
Sur
les malheurs de la Gaule.
"Voyez
avec quelle rapidité la mort a jusqu'ici moissonné les hommes; voyez combien
la fureur de la guerre a fait périr de peuples. Les sombres retraites des bois
les plus épais, les sommets des montagnes les plus inaccessibles, les
forteresses les mieux défendues par leur position, les villes ceintes de forts
remparts n'ont pu les soustraire à la fureur des Barbares.
Les
villes, les bourgs, les villages, les campagnes, les carrefours, toutes les
routes n'offraient de tous côtés que le spectacle le plus affreux. On ne
rencontrait partout que dévastations et incendies, que douleur, deuil et mort."
(Saint-Orens, Evêque d'Auch, vers 450).
Langon
et les invasions barbares.
Langon
vit s'enfuir ou succomber ses nobles tandis que leurs villas disparaissaient par
le feu et la pioche à laquelle les sépulcres profanés ne résistèrent pas
davantage. Langon, pendant quatre siècles, disparut de l'histoire de
l'Aquitaine. Charlemagne, qui savait juger sur quels points de son immense
territoire devaient s'édifier des villes prospères, contribua à faire de
cette cité une des plus florissantes de la région.
(D'après le Dr M. Eylaud).
LA
FEODALITÉ.
Les
invasions normandes.
Le
IX siècle fut marqué par les invasions normandes. Ces pirates, remontant le
cours de la Garonne, mirent le Bazadais à feu et à sang. Vers 843, ils débarquèrent
à Langon qu'ils pillèrent, parcoururent tout le pays incendiant notamment les
églises de Langon, d'Aillas, de Captieux, de Saint Côme. Enfin, ils firent de
Bazas un tas de décombres.
La
défense du pays.
Elle fut assurée par les Ducs d'Aquitaine et leurs vassaux, ou bien même par des hommes énergiques qui fortifièrent des lieux de refuge. Ainsi, notre pays se couvrit, du IXe au XIe siècle, de forteresses souvent en bois, établies sur des mottes ou huttes entourées de fossés où se réfugiaient les populations apeurées.
Certains noms de lieux semblent rappeler leur souvenir dans la région;
le Fort de la Motte à Aillas; La Motte à Savignac d'Auros; Le Castéra à
Lucmau; Le Douc de Boutevin à Lignan
Les
châteaux et les familles seigneuriales.
Ces forteresses primitives furent ensuite remplacées par des châteaux forts, dont
le vestiges encore existants témoignent de la puissance. C'est à l'abri de ces
murailles que se sont développées les familles féodales qu dominèrent
longtemps la contrée: Seigneurs de Fargues, de Noaillan,, de Tontoulon, près
Bazas, de Sauviac, d'Auros, de Castets en Dorthe, en même temps barons de Barie
et de Lados.
Enfin,
il faut surtout citer les deux familles alliées des La Mothe, seigneurs de
Roquetaillade et de Langon et des Goth, qui donnèrent à l'église un pape (Clément
V) et, avant lui, un Evêque de Bazas, un Evêque d'Agen, un cardinal archevêque
de Lyon.
Les
Croisades.
Plusieurs seigneurs du Bazadais dont les sires de La Mothe et de Tontoulon prirent part à la première CRoisade. Le pape Urbain II était venu d'ailleurs visiter Bazas et Langon, après le concile de Clermont (1096).
Plus
tard, sous le règne de Philippe Auguste, Richard Cœur de Lion, Roi
d'Angleterre et Duc d'Aquitaine, entraîna en Palestine, de nombreux seigneurs
de la région dont l'Evêque de Bazas, Gaillard de la Mothe ( 1199).
Les
abbayes et les églises.
Deux abbayes importantes furent établies au XIIe siècle : Le Rivet, près d'Auros
(1188) et FontGuillem, près de Masseilles (1124).
A la même époque, notre région se couvrit d'églises.
Art roman. Base du clocher de Bazas; Eglises de Birac, Cazats, Gajac, Gans, Le Nizan, Lignan, Aillas (façade remarquable), Berthez, Brannens, Lados, Puybarban, Escaudes, Sendets, Roaillan, Saint Leger, Noaillan, Préchac, Inos-Préchac.
Les unes étaient construites au dessus ou dans le voisinage des villas gallo-romaines. Notamment l'église de Marimbaut.
Beaucoup, bâties sur le même modèle, formèrent d'abord un simple rectangle de pierre auquel des bas-côtés ne furent ajoutés que par la suite. On le reconnaît, à ce que la partie centrale est en style roman tandis que les bas-côtés sont, le plus souvent en style gothique.
Le modèle des clochers arcades est très répandu. Ces caractères communs sont dûs à l'influence d'architectes ou maîtres ouvriers étrangers au pays attirés dans la contrée par les abbayes ou les chefs des paroisses riches. Cela est vrai notamment pour les églises de Préchac et de Noaillan bâties par les ouvriers de l'abbaye du Rivet.
Plus tard, le pape Clément V fit beaucoup pour le développement des édifices religieux de la région. On lui doit notamment la remarquable église d'Uzeste, où se trouve son tombeau.
L'évêché
de Bazas.
Il devait y avoir un Evêque à Bazas avant l'année 500. L'autorité des Evêques date de la fin de l'Empire romain. Les fonctions de « sénateurs municipaux », responsables de la levée des impôts, étaient de moins en moins recherchées en ces époques troublées. L'administration municipale était mal assurée.
L'Evêque,
personnage influent et respecté dans la cité, en prit souvent la direction. Il
en fut ainsi à Bazas où l'Evêque devint et resta jusqu'en 1789 le seigneur
haut justicier de la ville. En
1140, l'Evêque Forton partagea son pouvoir avec les chanoines du chapitre.
Le
pape Clément V et le pays Bazadais.
"
Les témoins de son séjour dans notre contrée subsistent autour de la ville.
N'est-ce pas lui qui a fait construire le château de Villandraut en 1307 et
surgir, au milieu d'une forêt de pins, ce chef d'oeuvre exquis de l'art ogival
qu'est la collégiale d'Uzeste. A son exemple, les neveux de Bertrand de Goth élèvent
dans les environs de Bazas, ces robustes manoirs dont quelques-uns sont encore
debout. Châteaux de Roquetaillade, de Fargues, de Castets en Dorthe, de
Castelnau de Mesmes, de Lerm, de Noaillan, de la Trave et la Travette."(J.R.
d'Anglade)
Une
famille de « routiers » les Soudans de la Trave.
Un parent des Goth, Armand Bernard de Preyssac, construisit en 1306, le château de la Trave (Préchac), situé sur les bords du Ciron. Cette famille, qui portait le titre de « Soudans », eut une existence assez mouvementée. Le successeur d'Armand Bernard était aux côtés du prince Noir, à Poitiers ( 1356).
En
1364, on le retrouve combattant avec Du Guesclin, à la bataille de Cocherel. Il
revint ensuite à la cause Anglaise, suivant le comte de Cambridge, frère du
Prince Noir jusqu'en Portugal. Plus tard, la « soldanie » de la Trave
appartint à la famille de Montferrand. A la fin de la guerre de Cent Ans,
Charles VII exila Pierre de Montferrand. Celui-ci, rentré en secret en France,
fut pris, condamné à mort, exécuté et on fit sauter son château à la mine.
Le
château de Villandraut.
"Imaginez-vous un rectangle presque équilatéral, flanqué à chaque angle d'une tour ronde de 30 m. de hauteur; une porte d'entrée au milieu de la façade méridionale encadrée de deux tours, semblables aux quatre autres, des fossés profonds et larges dont les lignes reproduisent les contours du château. Cet ensemble impressionne et arrête le voyageur.
La
saillie vigoureuse de ces tours sévères, la simplicité en même temps que
l'aspect de force et de majesté de cet édifice le saisissent tout d'abord;
puis, un examen plus attentif lui en fait ressentir le charme et apprécier les
beautés. On admire la hardiesse de celui qui éleva, en ce lieu dépourvu de défense
naturelle, une forteresse aussi grandiose." (A. Rebsomen La Garonne et ses
affluents de La Réole à Bordeaux).
Le
château de Roquetaillade.
C'est la merveille de l'architecture militaire de ce pays. A côté d'une forteresse plus ancienne, s'élève le château neuf, restauré par Viollet le Duc. Le plan en est carré avec des
tours cylindriques aux angles et deux tours semblables, protégeant la porte principale. Les murs ont environ deux mètres d'épaisseur. Un donjon carré à 4 étages, haut de 40 mètres, s'élève majestueusement au centre.
Pour pénétrer par l'entrée principale, on traverse le fossé sur un pont de pierre à deux arches, prolongé par un pont-levis de bois. Le couloir entre les deux tours était défendu par des herses.
Après,
s'élevait une « ville » ou agglomération de demeures élevées dans
l'intérieur de remparts. Tour à tour, les habitants de cette cité,
aujourd'hui disparue, devaient faire le guet au château et les seigneurs, en échange,
les invitaient à un festin le jour de Noël.
La cathédrale de Bazas est l'un des plus beaux édifices de l'art ogival dans le Midi de la France.
C'est aussi l'un des plus vastes. La voûte principale a 21 mètres d'élévation. Les voûtes latérales ont environ 12 mètres. La longueur de l'édifice est de 67 mètres, sa largeur de 24 m. Le clocher a 54 mètres de hauteur.
Comme beaucoup d'églises du XIIIe siècle, elle a été bâtie et l'emplacement d'églises antérieures. La première fut entièrement détruite par les Normands vers 853. Rebâtie en 1070, il en reste la base du clocher de la cathédrale actuelle, qui est du style
roman.
L'édification d'un monument de pareilles dimensions était une oeuvre difficile à mener à bien pour une petite cité aux ressources forcément réduites. Le pape Clément V, le Roi d'Angleterre, des seigneurs, firent des dons qui permirent peu à peu, le développement et l'embellissement de la cathédrale.
Commencée en 1233, les travaux de la façade prirent fin en 1537. Puis, la cathédrale eut beaucoup à souffrir des guerres de religion. Les protestants la démolirent ( 1577 et 1578), n'en laissant debout que le portail.
En 1583, l'Evêque Armand de Pontacq la releva de ses ruines. Sa façade fut en partie mutilée en 1793.
La cathédrale de Bazas appartient à des époques très différentes. Malgré tout, l'aspect en est imposant. La nef est le plus grandiose vaisseau gothique du département, de même que la façade, encore que privée des saints, de ses niches, est, par l'abondance et par la qualité des sculptures, le plus bel ensemble de statuaire gothique de la Gironde.
LA
DOMINATION ANGLAISE.
Après le mariage d'Eléonore d'Aquitaine avec le Roi d'Angleterre, Henri II Plantagenet, cette province fut Anglaise de 1152 à 1453. Il s'ensuivit une rivalité de trois siècles entre les Rois de France et les Rois d'Angleterre, à laquelle fut mêlée la région Bazadaise.
Les
Anglais respectèrent les libertés locales et semblèrent vouloir s'attacher la
population par de bons procédés:
-
visites royales:
1242 : Henri II passe à Bazas les fêtes de Noël.
1290 : Edouard I séjourne à Langon).
-libertés
communales.
-droit
de battre monnaie accordé à Langon, en 1275.
-institution du paréage en 1283, par lequel la justice à Bazas fut partagée entre le Roi et l'Evêque. Il y eut un juge, prévôt royal, à côté du prévôt de l'Eglise jusqu'à la Révolution.
Malgré ces avances, les Bazadais montrèrent leur esprit d'indépendance en se soulevant plusieurs fois contre le Roi d'Angleterre, Duc d'Aquitaine. L'âme de la résistance fut la famille de Ladils.
De leur côté, les Langonnais fournirent souvent de l'argent et des soldats aux suzerains Anglais, notamment à l'occasion de la bataille de Taillebourg (1242). Mais ils semblent l'avoir fait à contre-coeur, si l'on en juge par leurs fières réponses aux représentants Anglais venant demander leur appui:
"Allez annoncer à votre maître que nous appartenons aux Rois de France. Toujours, nous seront fidèles à la voix du devoir et de l'honneur. Nous nous ensevelirons dans nos remparts plutôt que de courber la tête devant votre pavillon. (Réponse faite aux Anglais au cours d'une révolte organisée sous Philippe Auguste)."
"Nous sommes sur le rocher où le flot de la servitude ne monte jamais. L'Angleterre peut nous asservir, elle n'entraînera pas nos coeurs. » (Réponse faite au Roi d'Angleterre, Edouard II en 1316)."
Les dates de ces réponses a un siècle d'intervalle, montrent que les Langonnais supportaient impatiemment le joug Anglais et restaient attachés à la cause Française.
Pendant la guerre de Cent Ans, suivant la fortune des armes le pays fut tantôt Anglais, tantôt Français. Battu en tous sens par les bandes au service des deux partis, un exemple donnera une idée de la confusion qui régnait alors: en 1411, un capitaine armagnac (Français) possédait une partie de Langon, tandis que l'autre portion était entre les mains de trois barons, dont deux Anglais.
Délivré par les troupes de Du Guesclin, le Bazadais retomba sous la domination Anglaise après Azincourt, pour en être délivré définitivement par les troupes de Charles VII, en 1453.
Pour récompenser Bazas de son dévouement à la cause de France, le Roi ordonna que la ville ferait partie des domaines royaux. Quant aux Langonnais, leurs privilèges furent maintenus et ils n'eurent à payer aucune contribution extraordinaire.
Vers 1248, le désordre était à son comble en Gascogne. Trop éloigné, le prince Anglais ne pouvait s'y faire craindre. Bertrand de Ladils s'efforça alors d'arracher Bazas à l'autorité de son royal souverain. C'est lui qui fut le chef de l'insurrection. Simon de Montfort vint à Bazas réduire, lui-même, les rebelles.
Bertrand de Ladils avait alors, pour rival, un de ses parents, Guillaume Arnaud. Bertrand, menacé de la prison ou de l'exil, s'enferma dans la cathédrale avec ses partisans. Ses ennemis n'osèrent l'y attaquer. Mais les habitants, fidèles à la cause de Bertrand, furent en butte à toutes sortes de violences. Trente notables furent mis à mort. La demeure des Ladils fut démolie et les pierres servirent à l'édification de la cathédrale.
LE
MOUVEMENT COMMUNAL
Dès le XIIIe siècle, Bazas et Langon avaient leurs bourgeois qui exerçaient une certaine autorité.
Pour gagner les sympathies des villes, les Anglais accordèrent des libertés à leurs habitants et beaucoup de villes de la région devinrent des communes.
Ils ne tenaient même pas rancune aux bourgeois du peu d'attachement qu'ils portaient parfois à leur cause. Ainsi, à la reprise de Bazas, en 1423, parmi les instructions données au gouverneur Anglais, il était dit:
"Qu'il
ne toucherait en aucune façon aux droits spirituels et temporels de l'Evêque
de Bazas, et qu'il maintiendrait les Bazadais dans leurs franchises, privilèges,
libertés et coutumes, et rendrait la justice la plus exacte tant au pauvre
qu'au riche."
Organisation
de la commune de Bazas.
Un acte de 1340, passé entre l'Evêque et le Roi, d'une part, et les citoyens d'autre part, en fait connaître les détails.
Douze
jurats, nommés pour un an sont choisis, six par le prévôt royal, six par le
prévôt de l'église, sur une liste de 24 candidats dressée par les jurats des
trois années précédentes assistés d'un conseil de 40 prud'hommes. Parmi ces
notables ou prud'hommes figuraient des représentants des diverses corporations
Bazadaises.
Les jurats ont des pouvoirs étendus ; ils administrent la ville, font les règlements de police, partagent le pouvoir judiciaire avec le juge d'église et le juge royal. Ils veillent à la défense de la cité. Ils ont la garde des clefs de la ville dont l'enceinte fortifiée est percée de 7 portes. Ils désignent les habitants chargés de garder les remparts.
Dans l'exercice de leurs fonctions, ils ont des robes et des chaperons mi-parties rouges et noires.
Ainsi,
cette charte, qui fut modifiée plusieurs fois par la suite marque une conquête
du Tiers-Etat Bazadais qui participe, non seulement à l'administration locale,
mais encore à l'exercice de la justice.
La
vie communale à Langon.
Le
Roi d'Angleterre, en échange de la sûreté et de la protection, demandait aux
Langonnais le service militaire et le serment de fidélité. Les bourgeois
s'engageaient à fermer la ville, à la fortifier et à la garder.
LES
GUERRES DE RELIGION.
Pendant
vingt années, ces malheureuses guerres civiles mirent notre région à feu et
à sang.
La
Réforme y fut prêchée par un moine de Langon, nommé Solon (1560). De
nombreuses personnes se convertirent à la nouvelle religion dont un seigneur de
Castets, Fabas, qui prit la tête du parti protestant et commit de nombreuses
atrocités.
Les protestants s'emparèrent de plusieurs forteresses parmi lesquelles les châteaux d'Auros, d'Aillas, de Lados et de Villandraut.
Parmi les chefs catholiques, on peut citer:
-le
capitaine De La Salle du Ciron, qui, en 1578, aidé par sa femme, défendit
Langon contre Fabas et fut tué.
-Largimanie qui, ayant repris Langon au protestants, en 1577, pilla la ville et en démolit les murailles, après quoi il tomba dans une embuscade que lui tendit Fabas, près d'Aillas. Celui-ci mit le feu à un moulin où s'étaient enfermés les catholiques.
Bazas et Langon furent pris et repris plusieurs fois par chacun de deux partis.
On voit dans le pays les troupes espagnoles soutenant les catholiques, Montluc et ses soldats, Henri de Navarre à la tête des troupes protestantes. Quand les troupes espagnoles se furent emparées de Bazas en 1562, les notables protestants furent crucifiés.
Plus
tard, les protestants redevenus les maîtres, massacrèrent les chefs
catholiques et comblèrent un puits de leurs cadavres.
Le château de Villandraut.
Le passage de Charles IX et de Catherine de Médicis, en 1565, n'amena qu'une
courte trêve. Beaucoup d'églises eurent à souffrir des troubles, dont la cathédrale de Bazas et l'abbaye du Rivet.
En 1583, les protestants furent définitivement chassés de Bazas. Fabas se soumit à Mayenne, en 1588, après avoir soutenu trois sièges dans son château de Castets. Enfin, en 1592, le maréchal de Matignon chassa les protestants du château de Villandraut.
Peu à peu, tout le pays revint au catholicisme. Il ne resta que quelques îlots qui durent disparaître à la révocation de l'Edit de Nantes (1685), comme les ouvriers des verreries
d'Insos, commune de Préchac, qui émigrèrent plutôt
que de renoncer à leur foi.
LA
FRONDE.
Le souvenir des guerres religieuses et de leurs horreurs n'était pas encore effacé des mémoires quand éclatèrent les troubles de la Fronde (1648).
Notre région fut encore désolée par les ravages des soldats des deux partis qui y firent régner une véritable terreur.
Bazas soutint les Frondeurs Bordelais révoltés contre le Roi et le Duc d'Epernon, gouverneur de Guyenne. La ville n'eut pas beaucoup à souffrir.
Les Langonnais étaient, depuis longtemps, en désaccord avec les Bordelais, au sujet de leurs vins, dont l'entrée dans le port de Bordeaux était sévèrement réglementée. Ils profitèrent de l'occasion pour prendre le parti du Roi et du Duc d'Epernon.
Ce fut pour cette ville une source de nouveaux malheurs. Attaquée par Condé (1651) à la tête de 8.000 hommes, et 6 canons, elle fut prise après une résistance héroïque de plusieurs heures. La garde de la ville fut confiée au chef de bande Galapian, dont le nom est resté dans le pays comme synonyme de brigand.
A
la tête de 400 hommes, il tint le pays sous le régime de la terreur pendant
trois mois, pillant, tuant, incendiant sans aucune pitié. Les habitants durent
fuir leur ville pour s'abriter derrière les murailles du château de Fargues.
Après le départ des Anglais, les Rois de France cherchèrent à imposer leur autorité absolue dès le XVIe siècle, avec François I. Les guerres de religion et la Fronde ne firent que retarder cette oeuvre qui fut définitivement réalisée par Louis XIV.
En Guyenne, la puissante maison féodale d'Albret fut réduite. Beaucoup de seigneurs s'enrôlèrent dans l'armée du Roi. Le prestige de la noblesse fut bien diminué.
Le Français remplaça le gascon comme langue écrite, tout au moins dans les actes officiels. Les vieux registres d'état civil, tenus par les curés jusqu'à la Révolution de 1789, sont rédigés en Français à partir du XVIe siècle.
Les libertés accordées par les Anglais aux bourgeois furent peu à peu réduites et supprimées. Ainsi, en 1480, le nombre des jurats de Bazas ne fut plus que de quatre.
Louis
XIV, pour se procurer des ressources, mit en vente les offices, fonctions
publiques et les rendit héréditaires. Il créa ainsi ce qu'on appela des
jurats perpétuels. Ce régime fut cependant supprimé sous le ministère de
Choiseul (1764) et on revint à l'ancien mode de nomination des jurats.
Préchac. |
Les
officiers royaux.
Partout le Roi voulut être représenté par des fonctionnaires ou officiers royaux qu'il recruta surtout parmi la bourgeoisie locale. Il eut ainsi l'appui des grandes familles qui travaillèrent à développer l'autorité royale aux dépens de l'autorité seigneuriale ou communale.
C'est
ainsi qu'à Bazas, la famille des Bourriot eut successivement cinq de ses
membres subdélégués de l'Intendant, Leurs fonctions rappellent celles des
Sous Préfets, qui entrèrent souvent en conflit avec l'Evêque et les Jurats.
L'administration
et la justice.
Le pays était divisé en sénéchaussées.
La Sénéchaussée de Bazas ne correspondait pas à l'arrondissement actuel. Elle s'étendait dans les Landes et le Lot et Garonne, mais, par contre, ne comprenait pas les cantons actuels de Saint Symphorien et de Captieux, dépendant de Casteljaloux.
Elle était divisée en prévôtés correspondant à peu près aux cantons actuels, sur le territoire desquelles un prévôt royal rendait la justice. L'organisation de la justice resta cependant à Bazas, à peu près ce qu'elle était au Moyen Age.
Les
jugements rendus pouvaient être portés ensuite devant le Tribunal du Sénéchal,
qui était aussi un tribunal d'appel.
Quelques
dates se rapportant à l'histoire régionale de 1453 à 1789.
1485.
Construction des halles de Bazas.
1491.
Charles VIII rétablit à Bazas le marché du samedi et deux foires
annuelles.
1525.
Passage de François Premier, retour de captivité.
1530.
Un imprimeur ambulant, Claude Carnier. arrive à Bazas. Il y imprime un
bréviaire pour l'Evêque et la Vie de Saint Jean Baptiste pour les chanoines du
Chapitre.
1539.
Passage de Charles Quint se rendant à Bruxelles.
1660.
Passage de Louis XIV après son mariage avec Marie Thérèse d'Espagne.
1701.
Passage de Philippe d'Anjou, petit fils de Louis XIV, allant prendre
possession du trône d'Espagne.
1748.
Construction de la route Bordeaux/Langon/Bazas.
1765.
M. de Tourny, Intendant de Guyenne, fait démolir le château et construire le
port de Langon.
LES
ELECTIONS AUX ETATS GENERAUX DE 1789.
Le 24 janvier 1789, parut l'édit de convocation des Etats généraux à Versailles, pour le 27 avril.
Les membres de la Noblesse et du Clergé devaient se réunir à Bazas, siège de la Sénéchaussée et y élire directement leurs députés.
Pour
le Tiers Etat, l'élection se fit à plusieurs degrés.
Dans les villes, Bazas et Langon, chaque corporation choisit un ou plusieurs délégués suivant le nombre de ses membres. Les autres habitants âgés de vingt cinq ans, domiciliés et compris au rôle des impositions, désignèrent deux délégués par cent électeurs. Les délégués, réunis à l'Hôtel de Ville, établissaient le Cahier des plaintes et doléances et choisissaient les députés du second degré.
Dans les autres paroisses, les habitants réunis, après avoir établi leur Cahier, nommaient leurs délégués qui se réunissaient au chef lieu de la juridiction. Là, ceux-ci apportaient leur Cahier et nommaient les députés du second degré.
L'Assemblée du Tiers Etat de la sénéchaussée se tint à Bazas, le 10 mars 1789. MM. Lavenue et Saige, avocats, furent désignés comme députés aux Etats généraux.
De
leur côté, l'Assemblée de la Noblesse désigna pour son représentant M. de Püs,
grand Sénéchal du Bazadais et celle du Clergé, M. de Saint Sauveur, Evêque
de Bazas.
LES
CAHIERS DU TIERS ETAT DE LA SENECHAUSSEE DE BAZAS.
Ils débutaient par un acte de reconnaissance envers le Roi.
Castets en dorthe. |
"Le Tiers Etat de la Sénéchaussée de Bazas régulièrement assemblé, conformément aux ordres du ROY, charge ses représentants de porter aux pieds du trône les sentiments de la plus vive reconnaissance pour la bonté paternelle du souverain qui, entièrement occupé du bonheur de ses peuples, les invite à concourir au salut de l'Etat...".
Ensuite,
42 articles formulaient les « plaintes et doléances » du Tiers Etat
Bazadais. On y trouve résumées à peu près toutes les réformes demandées
par l'opinion publique Française et que les Assemblées de la Révolution
devaient s'efforcer de réaliser.
Egalité devant l'impôt.
Art.
2. Qu'il soit fait un cadastre dans tout le royaume et que la mesure du journal
ou arpent soit la même partout.
Art.
3. Que, dans cadastre, soient compris tous les fonds sans distinction des privilèges,
de manière que tous les sujets du Roy sans exception quelconque supportent également
ledit impôt.
Art.
6. On recherchera les meilleures manières d'assujettir aux impôts les
richesses mobilières et industrielles sans aucune exception, même pour les
rentiers de l'Etat.
Art.
7. L'entretien des grands chemins et autres travaux publics sera supporté également
par les trois ordres de l'Etat.
Art.
37. L'ordre du Clergé et celui de la Noblesse supporteront de la manière la
plus égale, les impôts déjà établis et ceux qu'il sera nécessaire d'établir
pour les besoins de l'Etat.
Suppression des dépenses inutiles.
Art.
22. Que Sa Majesté veuille bien mettre des bornes à sa générosité...
Suppression des droits féodaux.
Art. 8. Soumettre aux lumières et à la sagesse de
l'Assemblée la discussion des droits féodaux.
Art.
9. La suppression des droits de franc fief.
Art.
12. La suppression des péages quelconques.
Simplification administrative et réforme judiciaire.
Art.
27. Que tous les tribunaux d'exception soient supprimés.
Liberté commerciale.
Art.
10. La liberté la plus absolue dans la vente des bestiaux et autres denrées...
Rétablissement des libertés communales.
Art. 8.Rétablir les communautés des villes dans le privilège de nommer et d'élire elles mêmes leurs officiers municipaux.
Réformes politiques.
Art.
29. Que les ministres rendent compte de leur administration à la fin de chaque
année...
Art.
31. Qu'il soit fait une loi portant que le Roi et ses successeurs ne pourront,
pour quelque cause que ce puisse être, mettre aucun impôt.
Art.
38. Les Etats provinciaux auront la direction des travaux publics de toute espèce,
de la levée des milices et l'administration de l'argent destiné à ces objets.
Art.
41. Que le Roy voudra bien donner une loi qui porte que la personne des députés
aux Etats Généraux sera inviolable.
Art.
42. Les députés exprimeront le vœu général de leur ordre, qui est de voter
par tête.
Notes
sur les députés Bazadais aux Etats Généraux:
Marquis de Püs, dernier gouverneur et grand Sénéchal du Bazadais; appartenait à une ancienne famille qui a donné deux Evêques à Bazas au XIIIe siècle et un maire de cette ville en 1258. Nommé député aux Etats Généraux par la noblesse Bazadaise, il mourut sur l'échafaud en 1794.
De Saint Sauveur, aumônier du Roi Louis XV, dernier Evêque et seigneur de
Grignols. Le château. |
Bazas.
Il y était très populaire. Nommé député du Clergé, il mourut à Bazas le
16 janvier 1792, simple citoyen de la ville depuis la suppression de l'évêché,
en 1791.
Joseph
Saige, avocat à Bazas, député du Tiers Etat, à l'Assemblée Constituante.
Arrêté en 1793, ne dut son salut qu'au mauvais état des chemins qui retarda
l'arrivée à Bazas de la guillotine, jusqu'après le 9 thermidor.
Raymond Lavenue, avocat au Parlement de Bordeaux, député du Tiers Etat à l'Assemblée Constituante. Il est l'auteur de deux discussions scientifiques qui ont paru dans les journaux encyclopédiques de Bouillon (1782), sur le niveau des deux océans.
Animé par le noble désir de se rendre utile à sa petite patrie (il était né à Bazas, en 1755), il fit connaître au gouvernement le nivellement du Bazadais et le plan d'un canal qui eût rapproché Bazas de la Garonne.
Présent
à la séance d'ouverture des Etats Généraux (5 mai 1789), il prêta le
serment du Jeu de Paume (20 juin) et prit ensuite une part active aux travaux de
la Constituante. Il rentra à Bazas à la séparation de cette Assemblée.
Pendant la Terreur, il fut arrêté à Bazas, le 27 octobre 1793. Conduit à
Bordeaux, il fut condamné à mort et exécuté.
BIBLIOGRAPHIE.
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(Bordeaux, Féret, 1913).
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Brutails : Les vieilles églises de la Gironde (Bordeaux, Féret, 1912).
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Brutails et P. Courteault . Notions élémentaires de l'Histoire girondine des
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Léo
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Dr
Max Eylaud : Langon, Collection: Villes du Sud-Ouest, Hossegor, Chabas, 1933).
A.
Rebsomen : La Garonne et ses affluents de La Réole à Bordeaux (Bordeaux, Féret,
1913).
O'Reilly
: Essai sur l'histoire de la ville de Bazas (Bazas, 1840)
Les
Cahiers du Tiers Etat de la Sénéchaussée de Bazas. (Bazas, Constant, 1889).
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