Les carnets |
de Louis Apolinaire Bride. 1916 |
Années : | 1914 | 1915 | 1916 | 1917 | ||||||
Du 18 décembre au 5 janvier 1916 : On nous annonce que nous allons partir au repos. Nous partons le 26 au matin pour Bienloye et ensuite Tilly près de St Sol. Que va-t-on faire de nous ? Suis anxieux, temps brumeux, un peu de pluie à Froideval pays plein de boue. Il n'y a que 2 maisons. Heureusement ce sont de bonnes gens. On se souviendra de ce fameux repos, suis très abattu.
Le 5 nous sommes relevés du repos
pour aller au front. Ce n'est pas
trop tôt. Nous cantonnons à Brouquemaison le soir à 35 km de Froideval.
Nous repartons pour Jouy en Valois demain matin à 6 h.
Voyez repos après sacrée guerre. Nous arrivons à Bavincourt,
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Du 6 au 7 janvier : la 1ère batterie est détachée à Baumezt le Loges. 8 au 9 janvier : Cantonnement à Bavincourt. L'E.M. À Baillenleval à 3 km des 1ères lignes. Le 7 les 2 batteries se mettent en position, secteur très tranquille. C'est là que l'on prendra du repos. Je rentre à la disposition de la batterie. Je reste aux avants trains à Bavincourt.
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Du 8
au 12 janvier : Je prends du service aux tranchées tous les 3 jours. Ce
n'est pas très dur. La perm est proche. C'est pour ce départ. Enfin je
vais revoir mes êtres chéris. Le 12 je suis en 1ère ligne on se croirait
à 15 km du front. Les tranchées sont très propres par ici. Ce n'est plus
loutte, un sacré changement. Le service se passe très bien
on n'est pas sale du tout On se cire pour aller aux tranchées.
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Du
13 au 26 janvier : Départ à 1 h 30 pour la perm, quelle douce joie !
Ah qu'il fait bon en perm c'est un peu court mais cela ne fait rien. Il est
doux de revoir ceux que l'on aime. C'est un peu court on rentre au Corps le
coeur serré mais on reviendra bientôt. Le temps a été très bon,
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27
janvier : Après avoir cherché le groupe pendant deux ou trois jours
nous rejoignons à Froideval. Je reprend le collier.
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28
janvier : Manoeuvre de garnison pour entrer en scène. Que sacrée
guerre, signalisation tous les jours. Vivement le front. Fatigue depuis le
premier jour. Après toute la campagne faire encore des conneries.
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29
janvier : Continuation de la manoeuvre, manoeuvre de cadre signalée.
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30
et 31 janvier : Préparation pour le départ, nous allons dans un camp
pour faire des manoeuvres.
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1er
février : Départ à 11 h. Nous cantonnons le soir à « Le Parc
Beau », cantonnement, lit pour tout le monde.
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2
février : Nous quittons le Parc pour venir à Crécy en Ponthieu. Le
cantonnement n'est pas trop mal.
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Du
3 au 14 février : Repos 2 jours. Ensuite manoeuvre au camp de St Riquel,
3 jours et un jour de repos. Le camp est à 14 km. On va payer le rappel des
perm. On y a droit aussi bien que les gradés de profession.
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Du
14 au 21 février : continuation
de la manoeuvre. Tout d'y le même. 21
février : Nous quittons Crécy pour aller au front. Nous cantonnons le soir
à Villers l'hôpital.
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22
février : Nous quittons Villers
l'hôpital pour aller à Mouchy Buton le pays du rêve et du repos.
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23
février 1916 : Nous sommes pour quelques jours dans le pays. Il neige
depuis 2 ou 3 jours. Il ne fait point chaud mais on est bien quand même.
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24,
25, 26 février : Repos sur toute la ligne. Il fait froid et il gèle
.On ne mettrait pas un chien dehors. Je crois qu'on les aura les pieds gelés.
Le 26 nous quittons M.B. Pour une destination inconnue ?? ensuite ??
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26
février 1916 : On embarque le soir à Navran. Le train se met en marche
à 10 h du soir. On passe la nuit., le lendemain et encore la nuit dans le
train. Suis très fatigué. Le 28 au matin nous débarquons à Révigny nous
cantonnons à Béthancourt au sud-est de Verdun. Nous sommes en cantonnement
alerte. Je voudrais bien revoir les boches. On nous distribue des carte de
Verdun et de Metz. Nous
attendons toujours. Repos en attendant. Nous restons toute la journée en
attente. Cantonnement épatant.
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1er
mars 1916 : Alerte, nous quittons le cantonnement pour aller à Lisl en
Barrois. Nous sommes au bivouac et il pleut, triste cantonnement. Nous y
restons le lendemain complètement. Nous sommes toujours en alerte. A quand
le front ?
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2
mars 1916 : Toute la journée au repos. On s'attend tous les jours à
tout moment à partir. Le canon gronde fortement partout où l'on passe les
villages sont démolis, rasés, brûlés par l'invasion barbare.
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3
mars 1916 : Nous passons la journée à peu près tranquille. Le soir
alerte, nous quittons le bivouac à 8 h du soir par une nuit noire , les
routes encombrées et mon cheval qui boite. Que sacrée guerre.
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4
mars : Nous marchons toute la nuit c'est encore une sacrée sauce que
l'on nous gardait. Nous arrivons le matin à Landrecourt nous bivouaquons
sur la pente du fort même. Nous passons la nuit sous les toiles de tente,
c'est la guerre qui recommence.
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5
mars : Nous partons le lendemain matin à 8 h pour aller en position.
Nous entrons dans l'enceinte fortifiée de Verdun. Passons à Verdun même.
Tout est évacué mais la ville n'a pas encore de mal, mais l'artillerie
n'arrête pas.
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6
mars 1916 : Nous végétons toute la journée. Nous mettons en batterie
à 8 h du soir à la place du 31ème artillerie qui est complètement
réformé. Ils n'ont même plus de chevaux et leurs effectifs en hommes sont
diminués de moitié. Je prends le service le soir même. La nuit et la
journée du lendemain sont passables.
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7
mars : Les boches nous marmitent avec du 150. J'ai pris le service dans
un pays près du fort de Douaumont occupé actuellement par les boches. La
journée se passe sans incident sauf dans les batteries où nous avons
déjà des blessés mais pas encore à la batterie. Le groupe a des pertes,
23 tués ou blessés.
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8
mars 1916 : Les boches accentuent leurs bombardements et la batterie
prend quelque chose. Tout le groupe est marmité en permanence aussi nous
essuyons des pertes. A la batterie , 1 officier tué, 1 sous lieutenant
Delabray, 1 sous officier blessé Mathieu, 2 hommes blessés, 2 hommes tués,
journée très mouvementée. Je crois que nous y resterons tous dans ce coin
là. Je pars de service dans Fleury, voyage tout à fait dangereux. Des 380
viennent nous visiter.
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9
mars : Je suis relevé à 7 h. La journée commence par un calme
relatif, seulement 2 hommes sont déjà blessés. Cela ne fait rien. Nous
avons pris quelque chose pour notre rhume hier. Ah les vaches ! Le
bombardement reprend avec autant d'intensité. Cela fait rien et qu'est ce
qu'ils nous balancent ces cochons jusqu'aux gaz asphyxiants qu'ils nous
envoient. Mais on leur répond avec nos petits 75. Encore 3 hommes blessés
aux avants et un brigadier au ravitaillement le soir, c'est la guigne et
c'est la guerre dans toute son horreur.
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10
mars : Suis de service depuis ce matin en liaison avec le colonel Ct le
17ème d'infanterie. Les boches sont à peu près calmes. Le bombardement
continue mais semble diminuer d'intensité. Nous leur répondons sans relâche
malgré nos pertes. Il a neigé pendant la nuit, aussi il ne fait pas chaud.
Je crois qu'on les a (les pieds gelés). Encore une nuit blanche à passer. Je
rentre à la batterie. Le groupe change de position, suis commandé pour
faire des abris du groupe, La
position n'est pas encore marmitée mais cela viendra. On est tout à fait
mal ravitaillé, aussi les forces manquent. On parle de nous relever, si c'était
vrai.
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12
mars : Continuation des abris. Le bombardement continue. Les forts sont
arrosés par des « locomotives » c'est au moins du 380, c'est du
tout petit. Quand on sortira de ce secteur on prendra la cuite ... et une
bonne. Je veux rouler. C'est cette nuit que la batterie change de position.
Nous serons je crois un peu moins marmités. Nous sommes très faibles,
sales comme des cochons. On ne peut pas se laver, on n'est pas rasé, on ne
ferait certainement pas de béguins. Notre fourrier a été blessé au bras,
c'est dommage c'était un bon petit gars.
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13
mars : Je rentre à la disposition de la batterie, nous sommes dans un
petit bois de sapins, c'est très bien mais nous serons bientôt repérés.
Nous avons le beau temps c'est déjà quelque chose. Le soir je prend s le
service aux signaux optiques, encore un truc pour se faire casser la figure.
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14
mars : Les boches font des tirs de surprise et d'arrosage. Quelques coup
de 150 viennent nous rendre visite. Pas de mal, sauf les lignes coupées. Je
quitte le service ce soir à 6 h, c'est cette nuit que l'on doit être relevé.
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15
mars : Je reste couché toute la journée. J'ai un mal de dent fou.
C'est à ne pas tenir. Le ravitaillement commence à fonctionner ce n'est
pas trop tôt. Nous avons un temps splendide et les boches sont d'un calme
qui n'annonce rien de bon. La bande grise et la brute sans pitié
commencerait-elle a en avoir assez ?
Pour moi je le crois et bientôt les alliés sonneront l'hallali car la bête
sera forcée. Encore des blessés au groupe, encore des gaz, ah les vaches.
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16
mars : On ne parle plus de nous relever, on en aurait pourtant besoin.
Je ne suis pas commandé de service, moi qui croyais partir aux tranchées.
Le bombardement boche est moins intense mais il continue. Depuis longtemps
nous n'avons aucune nouvelle du pays, que se passe-t-il ? Il paraît que
cela ne va pas très bien. Cela chambarde dans notre gouvernement. Je prends
le service aux signaux optiques à 6 h soir. On couche en plein air, c'est
la rase campagne. Que sacrée guerre tout de même. Remplacement de Viviani
par Briand.
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17
mars : Le temps brumeux pour commencer la journée n'empêche pas les
boches de nous marmiter. Le 1er groupe du régiment serait relevé ce soir.
Mais le 3ème on en parle pas. Le temps s'éclaircit, un soleil bienfaisant
vient nous réchauffer de ses rayons ardents. On voit que le printemps
approche, si c'était la fin des opérations. Lea journée se passe sans
trop d'incidents sauf les lignes coupées. Je quitte le service à 6 h et
rentre à la 3ème. Rien de nouveau sauf les percots qui circulent.
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18
mars : Je profite de ma journée pour mettre à jour ma correspondance.
Un relent d'activité de l'artillerie ennemie amène une reprise
d'artillerie de chez nous. Le canon tonne sans arrêt de part et d'autre
sera-t-on relevé ? On y sera ou pas voilà la question du jour. Je vais en
ligne demain matin pour 24 heures. Rien de bien nouveau. Les boches se
calment tout à fait.
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19
mars : Réveil à 2 h ½, départ à 3 h ½
la nuit est assez calme. Il y a attaque par nous à 4 h ½ . Il faut
arriver au poste avant, gare au marmitage. Je n'arrive pas assez tôt et
naturellement je subis le bombardement. Ah les vaches, qu'est ce qu'ils nous
mettent. J'ai bien cru que je n'en sortirai pas, enfin je suis arrivé à
mon poste c'est dans une
redoute qui a déjà un coin de démoli mais cela ne fait rien elle est
encore solide. Dans l'après midi, je me rends en 1ère ligne devant le fort
de Douaumont , les 2 lignes sont à 40 m l'une de l'autre. Nous apprenons le
soir que nous sommes relevés. Eh bien cela colle, cela nous a tant fait
plaisir.
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20
mars : On dort sur des bancs de bois, nuit assez calme. A 5 h 30 je suis
relevé, je rentre à la batterie où l'on me confirme que nous sommes relevés
par le 60ème, ils sont les bienvenus. A mon arrivée j'ai des lettres qui
m'attendent ; rien ne fait plaisir après une journée très dure que de
lire les nouvelles de ceux que l'on aime, une lettre de chez nous et une de
« chérie ». Les reconnaissances de la relève sont arrivés. On
se débinera le soir, ce n'est pas trop tôt.
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21
mars 1916 : Nous voyageons toute la nuit. Nous cantonnons le soir au
dessous du fort de Landrecourt. On passe la nuit sur la terre même mais on
y peut rien, la fatigue l'emporte sur la peine. On passe la journée sans
rien faire et l'on se couche de bonne heure mais on ne peut pas dormi, on
est bouffé par la vermine. Ah les totos, c'est une sacrée graine, c'est
comme les taupes grises, une fois que cela tient cela ne s'enlève plus.
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22
mars : Nous partons à 8 h de matin pour Lonchamps sur Aire. On respire
d'avoir quitté Verdun mais il ne faut pas trop crier car on y retournera sûrement.
La plupart des hommes de la 3ème sont ronds comme des boudins mais on s'y
attendait. Certains sous off sont de même. Nous quittons Lonchamps demain
matin pour aller plus loin à l'arrière.
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23
mars : Nous faisons une dure étape. On se dirige à gauche de Bar le
Duc. Nous longeons le front au sud de St Michel. Nous serons en réserve
entre Marny et Verdun. Après avoir parcouru 50 km nous arrivons à Mont le
Petit, petit pays encaissé dans une vallée, nous y sommes très bien
accueillis.
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Du
24 au 31 mars : Repos complet. Reformation de la Batterie. Il y en a
besoin. Promenade des chevaux. Appel en armes. Entretien du service de toute
sorte. Nous mangeons bien, nous buvons bien, seulement cela coûte, nos économies
descendent rapidement. Nous suivons avec intérêt les péripéties du
combat de Verdun. Les gris ne se lassent pas mais ils auront beau faire
Verdun restera français.
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1er
avril1916 : Toujours la même chose mais s'il fait bon j'irais voir un
copain à Savonnières de Berch.
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2
avril : Je pars le matin pour Bar mais je ne rentre qu'à 4 h 30 du soir
sans avoir rien vu. Bonne promenade, j'en garde un bon souvenir.
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3
avril : Toujours le même travail. Repos, les officiers ne disent rien.
Notre commandant nous a fait ses adieux, il nous quitte et ce n'est pas sans
un regret aussi bien pour lui que pour nous.
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4
avril : Nous nous tenons prêts à partir. On doit quitter le
cantonnement dans les 4 h qui suivront l'ordre de la réception.
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5
avril : Nous nous tenons prêts à partir, on en parle fort et pourtant
on est si bien et il fait si bon, la journée se passe sans incident.
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6
avril : Ça y est c'est pour aujourd'hui, nous embarquons ce soir à
Lagny en Barlois, On nous ramène où ? Je n'en sais rien. Nous avons pour 4
jours de vivres. Nous embarquons à 7 h . Nous démarrons à 9 h direction
la Marne. Je casse la croûte et je m'endors sur une banquette.
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7
avril : En me réveillant, par la portière j'aperçois les sapins du
camp de Châlons. Nous entrons dans la gare de Cuperly, Sur le quai c'est là
que l'on débarque. Nous reconnaissons le paysage c'était après la
victoire de la Marne avant d'aller dans le Nord que nous avons cantonné de
jour. Nous allons cantonner à Vadenay, à quelques km de là. Le
cantonnement est un peu serré mais cela ne fait rien nous ne sommes pas
trop mal, cela ne vaut pas Mont le Petit.
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Du
7 au 18 avril : Réveil 6 ½. Promenade de chevaux au B.T.A. Sur le camp
de Châlons. Appel en armes à 13 h. Pansage et voilà. Nous faisons trois
matchs de football sans entraînement. Nous battons le 1er groupe en 3 buts
à 1, match nul contre le 59ème Crapouillot 3 à 3. Dimanche 16 nous écrasons
le 2ème groupe par 6 buts à 1, très
belle journée. La musique a assisté au match comme au concert, suis très
content. La 3ème se pose forfait à la 5ème minute.
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18
avril : Cantonnement d'alerte. Nous allons mettre en batterie. Où ? Ce
que l'avenir nous dira Ça y
est? Je repasse éclaireur en remplacement de Kitemain qui est en perm. Départ
demain 6 h direction Tahures, côte 204.
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21
avril : Le capitaine Guenot commande le groupe. Les reconnaissances s'en
vont à 6 h et moi avec. Nous faisons 6 km à pieds pour arriver aux
positions. Quel binessère ! En arrivant le capitaine m'amène au poste
d'observation c'est pour me faire les jambes. Heureusement je n'ai pas
besoin de cela.
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22
avril : Je prends le service à 15 h au poste optique. Suis en route
depuis le matin pour prendre des consignes. Quel service.
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23
avril : Passe la nuit et la journée tranquille. Les boches marmitent un
peu et ce n'est rien à côté de Verdun, suis relevé à 18 h.
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24
avril : Je prends le service de guet aux avions : cela fait rien c'est
la 1ère fois que l'on voit çà. Le soir à 6 h je reprends le poste
optique.
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25
avril : Même service que la 1ère fois. C'est encore que les lignes
soient coupées mais pour le moment cela ne risque rien, c'est en cas
d'attaque, suis relevé à 18 h. Rien de changé.
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26
avril : Suis encore de service aux réparations de lignes. Ah ! Boudieu,
ils veulent nous posséder les vaches, on n'a pas idée de cela. La journée
se passera sans incident, je l'espère bien.
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27
avril : Suis au guetteur pour les avions et les saucisses. Que sacré
boulot !
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28
avril : Journée de repos pur le service mais pas pour moi car je vais
profiter de ma journée pour aller retrouver la tombe de mon cher Henri. Je
la trouve à 4 h du soir. A 7 h suis exténué de fatigue et je meurs de
faim. Journée bien triste. J'ai parcouru environ 1/3 du champ de bataille,
presque tout le secteur d'un Corps d'armée (7ème Corps), J'ai vu des
choses horribles. Je ne veux pas les mentionner car il y en aurait trop
long. Journée inoubliable. J'ai vu beaucoup de noms amis tombés au champ
d'honneur. Le 7ème Corps a pris fortement. La ferme de Vacques est gravée
dans ma mémoire, jamais je ne l'oublierai.
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29
avril : Repos. Demain je monte aux tranchées pour 4 jours, 4 jours
c'est long. Enfin on verra par la suite. Je suis relevé à 12 h, ½ journée
d'avance.
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29
et 30 avril : Les boches ont l'air de remuer un peu, 2 simulacres de
bombardement sont exécutés et de temps à autre quelques torpilles et
crapouillots viennent nous rendre visite, les journées sont longues.
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1,
2, 3 mai : Toujours le même travail. Je m'ennuie à cent sous de
l'heure. Enfin cela se tire. Quatre jours sans aucune nouvelle de personne.
Je mange avec l'infanterie. La nourriture est assez bonne.
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4
mai : Je devais être relevé ce matin à 6 h mais on me laisse jusqu'à
10 h 30. Je rentre à la batterie à 12 h cela fait 5 jours de tranchée. Le
soir les boches nous marmitent avec du 105 puant. Ah les vaches ils en ont
mis quelque chose, j'ai été pris sans ma cagoule, elle ne me quittera plus
à partir de ce jour.
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5
mai : J'ai un travail fou, j'ai à répondre à toutes mes lettres que
j'ai reçues pendant 5 jours. Pour le moment je commande la 3ème pièce,
Bollotte est en perm. Dans deux mois à peu près ce sera mon tour. Les
boches marmitent la position tous les jours. Nous sommes bien repérés mais
demain ils seront cons car nous ne serons plus ici. Nous nous déplaçons un
peu.
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6
mai : Toutes les pièces sont changées de place sauf la mienne qui
reste là pour faire des barrages. Nous avons passés presque une nuit
blanche. Le beau temps continue.
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7
mai : Rien de nouveau. Rien de changé. C'est tout dit le même. Je suis
toujours seul à l'ancienne position, je ne vais pas tarder à rejoindre les
autres. Il brouillasse une petite pluie qui ne fera pas de mal aux récoltes.
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8
mai : Rien de changé, nous restons là pour la journée.
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9
mai : C'est ce soir que nous changeons de position mais nous ne perdons
rien au change. Nous sommes dans un petit bois qui est déjà repéré. Nous
avons de bons abris, quel boulot, ceux qui ne l'ont pas fait ne peuvent pas
se douter du travail qui s'est fait.
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10
mai : Nous travaillons dur pour rattraper les autres car ils sont en
avance mais cela ne fait rien on y arrivera.
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11
mai : Bientôt Tertoloche reviendra et moi j'irai à l'échelon à moins
que l'on me garde ici pour les travaux.
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12
mai : Le boulot continue mais moins vite que les 1ers jours les bras
commencent à se fatiguer.
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13
mai : Demain Bolotte sera ici. Irais-je à l'échelon ? Je ne sais pas
mais ce n'est pas sûr.
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14
mai : Bolotte est rentré mais Rosaye repart donc au lieu de descendre
comme je le croyais à l'échelon je continue le même boulot.
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15
mai : Notre ancien sous chef Boulay qui était évacué pour ses dents
vient de rentrer. Il reprend sa place et moi je descends à l'échelon.
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16
mai, 17 mai, 18 mai : 3 jours tranquilles, je prends une douche pépère
à Somme-Suippe. On est assez loin de la ligne de feu et nous sommes aux
pommes. Mais cela ne durera pas, ce n'est pas ma place. Le 17 au soir je reçois
l'ordre de remonter à la position. Je reprends mon ancien service, porte
lampion. Que guerre ! Le premier jour suis déjà de service, je vais
reconnaître les tranchées avec les réseaux de fil de fer dans les barbelés.
Quoi avec une chaleur ...
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19
mai : Les boches nous marmitent en permanence. Le soir je prends le
service au projecteur à Mangenot à 6 h. Les boches nous envoient des gaz
suffocants mais rien de bien extraordinaire.
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20
mai : Journée tranquille. Calme avec une chaleur torride. Suis relevé
à 8 h. Les Boches ne s'arrêtent pas de marmiter les position,
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21
mai : Repos. Je mets ma correspondance au courant, 10 lettres à faire.
Il y a de quoi se foutre la tête contre les murs.
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22
mai : Encore repos, que vais-je faire ? Coudre un peu, si j'avais de
l'eau, je laverais. Après un bombardement assez violent un de mes bons amis
trouve la mort, tué à son poste de guetteur. Pauvre Bigeard, il n'a pas
souffert, c'était un de mes meilleurs copains. Il sera enterré à Suippes.
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23
mai : Journée assez calme. Prends le service le soir à Mangenot poste
optique à 6 h, rien de nouveau. A 8 h du soir dans la direction de Sommepy,
les boches envoient des gaz et c'est pendant une heure un feu d'artifice épatant
(fusées rouge, bleu, vert) accompagné des lueurs de l'artillerie.
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24
mai : La journée se passe sans incident, suis relevé à 6 h. La pluie
vient nous rendre visite, cela ne fera pas de mal. Toujours activité de
l'artillerie.
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25
mai : Journée sombre, la pluie va se mettre de la partie. On mange, on
dort, on écrit et la journée s'écoule.
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26
mai : Il pleut mais c'est tout à fait le temps qu'il faut pour la
saisons, surtout les terres commencent à être sèches.
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27
mai : Repos. Je ne suis pas de service aujourd'hui. Je me prépare pour
monter demain 4 jours en 1ère ligne. Au caméléon rien de particulier,
c'est assez calme devant nous. Mais sur la droite et sur la gauche, cela
barde encore assez fort.
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28
mai : Réveil 4 h. Départ 5 h ¼ . Arrivée au caméléon à 6 h ½ je
prends les consignes et mon prédécesseur s'en va. Me voici pour 4 jours,
je vais tâcher de les passer le plus tranquillement possible.
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29
mai : Journée calme. Le matin poste d'observation et soupe à 11 h ½.
Nous sommes très mal nourris. Je me couche le soir jusqu'à 3 h. Ensuite
poste d'observation jusqu'à la soupe de 5 h ½. Jusqu'au soir promenade
dans les boyaux et en 1ère ligne jusqu'à 10 ou 11 h.
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30
mai 1916 : Me voici déjà au 3ème jour. Allons ! Cela passe encore très
vite. Journée calme, même boulot qu'hier. Une petite remarque en me
promenant dans les boyaux j'ai découvert des champignons, ce sont des
mousserons. Ah ! C'est une omelette sensationnelle sous les obus, je les
surveille, je les soigne.
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31
mai : Dernier jour, mais il est assez mouvementé. Le matin se passe
sans incident. Nous exécutons un bombardement systématique des tranchées
boches mais le soir les boches répliquent au truc et pendant 3 h nous
arrosent copieusement, 30 coups la minute de tous calibres. Aucune perte, la
nuit se passe sans incident.
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1er
juin : Suis relevé à 6 h. Je rentre et je passe la matinée à me
nettoyer, j'en avais bien besoin ; c'est la 1ère fois que je rentre sans
totos, c'est épatant. Les boches nous arrosent sur le soir.
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2
juin : Journée assez calme. A 6 h je monte à Mongenot, signaux
optiques, rien de nouveau,
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3
juin : Journée relativement calme à part les bombardement journaliers.
Les réglages. Suis relevé à 6 h.
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Du
4 au 10 juin : Repos sur toute la ligne, service à Mangenot. Accompagné
les officiers. Promenade de droite et de gauche. Reconnaissances de
batterie, réseaux de fil de fer. Même boulot. Grande victoire russe.
Bataille navale victoire anglaise. Mort de Kitchener, c'était un type
celui-là. Prise du fort de Vaux.
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11
juin 1916 : Les boches ont l'air de se remuer mais l'artillerie française
se déclenche et pendant toute la journée les boches déversent sur nous
des milliers d'obus. Encore une sacrée journée mais nous avons répondu
jusqu'au bout. Qu'est ce qui va se passer ? Rien d'extraordinaire.
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Du
12 au 16 juin : Calme, repos, Mangenot, rien de nouveau dans ce coin là.
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Du
17 au 27 juin : 4 jours de tranchées, 2 jours de repos, Mangenot 1
jour. Le mois de juin passe et cel n'apporte aucun changement à la
situation, c'est tout d'y le même. Les russes flanques la raclées aux
autrichiens. Toute la Bulgarie est entre leurs mains. A notre tour cela
commence. Les anglais ronflent.
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Du
28, 29 et 30 juin : A partir de midi le bombardement des tranchées
ennemies commence, il y en a pour jusqu'au soir. La joie règne parmi nous.
Ah ! Les mettre dehors. Quel plaisir de recommencer la Marne ! Les anglais déversent
des munitions sur les boches. Mais malgré le tintamarre nous fêtons la St
Paul et le soir plusieurs d'entre nous sont assez gais. Le bombardement
continue toute la nuit ou à peu près. La droite et la gauche semblent
augmenter leur intensité, leur tir. Rien de nouveau au journal. Je mange à
Mangenot ce soir. Je voudrais être 1 mois plus vieux pour voir ce qui va se
passer. Continuation de la préparation de l'artillerie.
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1er
juillet : Début de la grande offensive. Les anglais attaquent avec succès.
Les français font de même et tout se passe dans le Nord et ici le canon
s'est tu comme par enchantement. On n'attaquera pas de nos côtés.
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Du
1er au 6 juillet : Succès sur succès, les russes développent leur
victoire, les anglais avancent un peu, mais ils avancent. Quant à nous,
malgré Verdun nous avançons dans la Somme, les français sont toujours un
peu là.
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7
8, 9, 10 juillet : Suis de service aux tranchées. Caméléon, rien de
bien nouveau. Les boches sont assez calmes à part quelques torpilles. Les
bobosses ont voyagé des bouteilles de gaz. On attend le vent favorable pour
leur envoyer cela avec accompagnement de grosse caisse.
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11,
12 et 13 juillet : Cela est tout à fait calme. L'on se réserve pour le
14, sera-t-il comme l'année dernière ?
Le 1er chasseur qui est avec nous s'en va à Paris pour passer la
revue. J'aime autant pour eux que pour nous.
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14
et 15 juillet : Fête nationale, champagne, jambon, biscuit, cigare et
petits pois mais le soir beaucoup de nous autres sont dans les choux. Encore
une journée que l'on se rappellera. Le lendemain j'ai un mal de tête fou.
A 6 h je fais une ballade dans les tranchées avec le commandant. Ne suis
pas dans mon article mais bien d'autres aussi.
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16
au 21 juillet : Même travail mais toujours pas de vent favorable. Enfin
cela viendra, l'ensemble des alliés s'affirme tous les jours sur tous les
fronts.
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22
juillet : Nous sommes relevés pour aller au repos complet, cela me plaît
encore assez. Nous arrivons à St Pierre aux Oies à 6 h du matin. Nous
avons voyagé toute la nuit sans incident.
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23
juillet : Installation au cantonnement. Je m'apprête à partir en perm.
Cantonnement très bon, sommes biens accueilli.
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24
juillet : Le colon n'était pas rentré hier soir. Cela fait 1 jour de
retard pour partir mais vu que l'on part ce soir il n'y aura pas de mal. Ça
y est départ à 5 h du soir. Nous couchons à châlons notre train ne part
qu'à 5 h du matin. Je part avec l'ami Basaille.
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Du
25 juillet au 5 août : Permission bonne sous tous les rapports,
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6
août : On reprend le collier. Repos encore aujourd'hui. J'ai retrouvé
la batterie où je l'avais laissée.
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7
au 10 août : Rien de bien nouveau. Service journalier. Manoeuvre
ordinaire. La chaleur est torride jusqu'au 10. Le 10 il pleut ce qui rafraîchit
encore assez le temps. Nous nous attendons à partir. Nous recevons l'ordre
de préparer les paquetages. Nous embarquons à 10 h et nous partons dans la
direction de la Somme.
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11
août : Départ 6 h. Embarqué 10 h. Départ du train à 12 h ¼. Nous
voyageons toute la journée et toute la nuit. Voyage très bon malgré la
chaleur.
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12
août : Nous débarquons dans l'Oise à St Omer en Chaussée. Il est 5 h
du matin nous avons encore 15 km pour aller au cantonnement. Nous y arrivons
à 8 h assez fatigués. Nous nous installons et l'on en écrase pour
rattraper le temps perdu. Nous sommes à 60 ou 70 km du front, c'est-à-dire
de Péronne. A quand l'entrée dans la fournaise ? Le plus tôt possible
mieux cela vaudra.
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13
août : Repos pour toute la journée.
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14
août : Batterie attelée pour commencer la journée c'est demain
dimanche.
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15
août : Nous devons partir mais comme aujourd'hui c'est fête le départ
est remis à demain matin à 6 h.
Direction inconnue. Voilà déjà 2 jours que nous n'avons pas de courrier,
c'est ce qu'il y a de plus dur.
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16
août : Départ à 6 h. Nous repassons à notre lieu de débarquement et
nous continuons dans la direction de l'est. Nous cantonnons à 1 h
à Athon à 16 km de Beauvais.
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Du
16 au 27 août : Nous nous
préparons pour une grande offensive. On nous parle de poursuite. Gare à la
casse. Nous faisons de manœuvres de cadre. Marche à travers le pays pour
entraîner les chevaux.
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Du
28 août au 8 septembre : Nous quittons
Athon, nous nous rapprochons du front de Péronne. Nous cantonnons à
Breteuil Rouvray les Merles. Nous quittons de nouveau ce cantonnement
pour aller à Septonbre à
20 km de Chaulnes près de Montdidier.
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8
septembre : Enfin nous
quittons l'arrière et nous nous dirigeons en direction au sud de Péronne.
Nous bivouaquons près de Charbonnières. La grande trouée est commencée,
cela fait plaisir d'entendre le canon et surtout de voir que nous allons
prendre part au grand coup, ce sera peut-être le dernier. Ah ! Les voir
dehors quel soulagement.
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9
septembre : Départ des reconnaissances ce matin. Nous mettrons en
batterie demain soir et en avant pour la 1ère ligne. En effet nous serons
au combat à partir de demain.
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10
septembre : Le service est assez conséquent. Un jour de tranchées et
le reste de temps, faction aux fusées et porter des ordres aux batteries
c'est-à-dire pas de repos. Très peu de ravitaillement mais ce n'est pas
aussi dur que l'on peut le penser.
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11,
12 et 13 septembre : Le première équipe est aux tranchées et c'est
moi qui vais la relever. Le 14 au matin rien d'annoncé. Préparation
d'artillerie. Nous ne savons pas encore les heures de l'attaque, ni le jour.
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14
septembre : Je monte aux tranchées en changeant de PC et nous nous
rapprochons de la 1ère ligne. L'attaque est proche, rien de nouveau.
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15
septembre : Aujourd'hui grands bruits. Une attaque se déclenche sur
notre gauche et sur notre droite. Nous nous restons en place, nous sommes
exactement devant le château Deniécourt, notre tour viendra bientôt.
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16
septembre : Grande préparation. Bombardement intense de tous les côtés,
même devant nous. C'est y pour aujourd'hui. Non c'est pour demain. Cela me
plaît. Je suis encore là, au moins je profiterai du rab.
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17
septembre : Deniècourt. Grand bombardement de tous calibres. L'attaque
est décidée pour cet après midi, heure H 3 h ¾ . Je suis en 1ère ligne
et je suis l'attaque. J'assiste aux dernières minutes et « pan »
c'est la poussée en avant. Immédiatement j'allonge le tir et me voilà en
route derrière la 1ère vague. Premier arrêt à la Croix au Tumulus. C'est
là les premiers prisonniers(15). Nous repartons tout en faisant allonger le
tir. Nous atteignons les points que nous devions prendre . Nous nous y établissons
solidement, cela à duré 1 h pendant laquelle il a fallu organiser toutes
les liaisons, ce qui m'a valu les compliments du capitaine commandant la
compagnie avec lequel j'étais en liaison. Capitaine Lebourseur, Ct le 3ème
bataillon. M. le Ct Thirier. Je pense que j'ai décroché la croix de
guerre, au bout de 2 ans ce n'est pas trop tôt. Toute
la nuit je suis sur le qui-vive ainsi que toutes les troupes (21ème régiment
d'infanterie), Nous attendons la contre-attaque boche qui se déclenche à 4
h du soir. Une contre attaque qui nous cause 3 fois plus de pertes que notre
propre attaque mais nous repoussons les assaillants et nous maintenons les
positions. J'ai pris part à cette opération avec les grenadiers d'élite,
sergent Richard, sergent Céroni. J'ai lancé ma part de grenades. J'en ai
pas l'habitude, le bras m'en tire.
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18
septembre : Je dois être relevé mais j'aimerai autant rester. Enfin je
m'en vais mais je suis heureux car je vois qu'il n'est pas besoin d'être
auprès des officiers d'artillerie pour être cité mais ce ne sera pas la
citation qui me fera plaisir, mais c'est
d'être cité par l'infanterie. J'attends les événements et dans 8
jours nous remettrons cela pour 4 jours. Cité
à l'ordre de la division.
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19,
20 et 21 septembre : Nous changeons de position, nous avançons et ma
foi c'est un travail assez fatiguant. Nous sommes très fatigués tous aussi
bien les officiers que nous. Rien de nouveau, c'est assez calme. Pour le
moment la gauche et la droite buke toujours
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Du
21 au 28 septembre : Rien de bien nouveau. Nous nous installons dans
notre nouvelle position. Les anglais, après avoir bombardé pendant
plusieurs jours, attaquent et prennent Combles et Thiepival. Grave échec
pour l'ennemi et grandes pertes. Le 28 je rentre .......... « pages
arrachées » .....tirs
d'artillerie et d'infanterie, l'ennemi n'a pu délogé.
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7
octobre : Les combats d'artillerie recommencent avec le beau temps
(soleil) mais beaucoup de vent. Ce qui n'empêche pas nos aviateurs de
voler. Nous préparons une attaque mais les boches semblent préparer une
contre offensive. Le soir à 17 h mes prévisions semblent se réaliser. Les
boches attaquent sur 3 points différents du front. Devant nous à droite de
Deniècourt, au nord de Péronne et du côtés d'Arras. Ces 3 points sont de
vrais feux d'artifice accompagnés de musique. Nous les voyons très bien du
point où nous sommes. Devant nous les boches tombent sur leur cul. Barrages
d'artillerie et d'infanterie sont déclenchés juste à point. Il en est de
même suivant la coutume à l'A.D.13 seulement sur les autres points nous
n'avons aucun renseignement. Les boches n'ont pas pu en aucun cas nous
reprendre ce qu'on leur à pris. Notre préparation continue mais c'est
toujours la pluie.
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8
octobre : Le temps reste maussade la plus grande partie de la journée
ce qui n'empêche pas les boches à chercher à attaquer mais comme toujours
une bonne volée de 75 et puis ils sont calmes pour le restant de la nuit.
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9
octobre 1916 : Cela se ressuie, il ne pleut plus, aussi on en profite
pour pousser à fond notre préparation. L'attaque aura probablement lieu
demain ; toutes les liaisons doivent être à leur place pour 6 h du matin.
Le jour J. est arrivé. Un petit peu de beau temps demain et on libérera un
peu de terrain.
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10
octobre 1916 : Ca y est l'attaque est pour 11 h. Objectif « bévent »
côte 105. Grande préparation d'artillerie. Je suis au poste observatoire
à 11 h. L'attaque bien déclenchée nous mène de l'autre côté de notre
objectif sur la droite nous entrons dans Ablaincourt. L'attaque commencée
à 11 h est terminée à 1 h . Nous sommes maîtres de la côte 105 Bevent
et de la rue nord d'Ablaincourt. Les boches ne réagissent pas ou très peu
. Encore une belle journée pour nous et
surtout pour le 2ème Emprunt 21ème Rgt 109 Regt d'infanterie.
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11
octobre : Nous nous organisons en 1ère ligne et à l'arrière. Nous
avançons les batteries de 2 km. Nous sommes au point de départ d'attaque
de la division avant la prise de Deniècourt.
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12
octobre : Nouvelles préparations d'artillerie sur la sucrerie, nous
prenons le soir quelques éléments de tranchées qui nous rapprochent de
cet objectif qui est très fortifié. L'attaque est proche.
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13
octobre : Le temps se maintient au beau mais il n'est pas bien vaillant.
La préparation d'artillerie continue
sur la sucrerie et ses abords. Le 17 ème Rgt d'infanterie monte en ligne ce
soir c'est lui qui attaque, il est très bon maintenant et puis avec les
obus que l'on balance des enfants de 4 ans iraient prendre les boches dans
leur trou. Les
boches sur le soir attaquent et reprennent la tranchée sur une longueur de
400 m. Ce n'est rien car ils évacuent peu après voyant qu'ils ne peuvent
aller plus loin.
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14
octobre : Le jour J. pour la sucrerie est aujourd'hui l'heure H. est 1 h
30. Le matin l'artillerie augmente d'intensité, les boches ne répondent
pas . A 1 h 30 notre 17 ème s'avance dans la sucrerie sous le couvert d'un
rideau de fumée et s'en emparent sans coup férir ; il dépasse même leur
objectif et s'avance presque jusqu'à la lisière du bois nord de Goniècourt.
Les boches contre attaquent mais tombent sur leur C...nez. Rien à faire les
75 ne manquent de rien et ils fonctionnent toujours à merveille. Rien de
nouveau la nuit est assez tranquille.
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15
octobre 1916 : Malgré un beau soleil nous restons calme. Est-ce que par
hasard la grande offensive serait terminée ? Nous continuons à nous
organiser. Les boches restent calmes : alors calme sur tout le front.
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16,
17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24. : Même calme qu'hier seulement nous
n'avons pas le soleil ; au contraire une petite pluie fine qui vous glace
vient nous rendre morose. Temps d'automne. Rien de bien nouveau. Après la
pluie le beau temps. Nous avons le soleil avec une bise très froide. Même
travail, aussitôt qu'il fait un peu de soleil nous préparons une attaque
et chaque fois que c'est prêt il se met à pleuvoir, nous n'avons pas de
chance.
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25,
26. : Tous les jours l'on croit que l'attaque va se faire mais tous les
jours il pleut, enfin le 26 nous avons une belle journée. Naturellement
repréparation jour J. le 28. Je monte en ligne demain.
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27
octobre : Je monte en ligne à la sucrerie, c'est encore moi qui vais
gober la pilule mais cela ne fait rien, cela me plaît. Toute la journée préparation.
C'est pour demain. Toutes les liaisons en place pour 6 h du matin c'est une
très grosse attaque.
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28
octobre : Pas de veine il pleut. Décalage de 24 h, cela ne fait rien.
Voilà déjà 3 ou 4 fois que cela arrive. A 12 h nouveau décalage de 24 h.
Allons l'attaque est encore loupée et les boches nous lâchent quelque
chose dans ce coin là. Les pertes sont assez lourdes aussi les troupes sont
relevées, mais moi je reste.
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29
octobre : Cela commence à devenir « dégueulasse » il
pleut, les boches nous fichent des tirs de barrage qui nivellent les tranchées
et les boyaux et avec cela la boue, on est propre.
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30
octobre : Dernier jour mais c'est le plus dur des 4 surtout que je me
porte en avant au « Q 16 » Encore un beau coin pour se faire
casser la figure. La pluie tombe à torrents et pour le comble de tout les
boches nous lâchent comme art. J'ai toujours cru qu'il en rentrerait un
dans la guitoune. Ils tapaient en plein dessus et c'est pendant toute la
nuit qu'il pleut. Nous sommes tous mouillés jusqu'à la ceinture, trempés
jusqu'aux os.
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31
octobre : Je suis relevé et je vous assure que cela me fait plaisir.
Pour le 1er bain de pieds de l'hiver, il compte. Nos bobosses sont affolés,
on voit que c'est la 1ère fois , personne n'en a encore l'habitude.
J'arrive au groupe, sale, dégueulasse, je ne suis qu'un paquet de boue.
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1er
novembre 1916 : Journée des morts. Journée calme. Contre l'habitude le
temps n'est pas trop mauvais. La journée se passe sans trop de chambard.
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2
novembre, 3 novembre : Le temps à l'air de se mettre au beau et s'il
veut rester quelques jours l'attaque peut encore se faire. Grande activité
de l'artillerie des 2 côtés. Fort de Vaux est repris. Après le grand succès
de Verdun, voilà que nous recommençons à taper de ce côté là-bas
Douaumont, Vaux. Tous ces coins là où nous avons arrêté les boches sont
de nouveau entre nos mains. C'est pépère ! Non. La pluie persiste à
vouloir tomber. L'attaque est remise jusqu'à plus soif.
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Du 4
au 6 novembre : Le temps est assez clair ce matin mais c'est toujours le
vent et la pluie. Les batteries continuent leurs tirs pour entretenir la
destruction. Toujours le temps maussade mais il ne pleut pas. Le sol ressuie
tout de même. Ca y est, Allez ! On va faire l'attaque. Bombardement
aujourd'hui 6 pourvu qu'il ne pleuve pas. Je pense que nous allons réussir,
ce serait pas dommage car nous seront peut-être relevés, c'est demain le
jour J.
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7
novembre : Aujourd'hui attaque heure H. 10 h 55. Je vais en poste
observatoire pour la journée. Je pas à 8 h. A peine arrivé voilà la
pluie qui se met à descendre. Nous n'avons pas de veine. L'attaque aura
lieu quand même. Hélas nous n'allons pas même à la moitié de nos
objectifs, rien quoi ! C'est à recommencer. Sale pluie, c'est elle qui est
cause de tout. A notre droite nous avons pris et occupé Ablaincourt. Triste
journée pour une attaque, suis trempé jusqu'aux os !!!
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8
novembre 1916 : Belle journée mais toujours le vent de la mer, vent de
l'ouest, rien de bien nouveau et cela restera comme cela pendant quelques
jours.
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Du 9
au 14 novembre : Le temps s'est mis à peu près au sec. Dehors il ne
pleut plus mais le temps se refroidit et un brouillard couvre la terre ce
qui n'empêche pas les opérations. C'es- à dire les boches qui nous
flanquent une contre attaque en face de Gomiècourt, contre attaque qui n'a
d'abord pas réussi. Ensuite l'artillerie est assez active de part et
d'autre. Le secteur est loin d'être calme. On ne parle toujours pas de relève
et voilà 3 mois que nous sommes ici.
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Du 15
novembre au 25 novembre : Même service, même boulot. Artillerie un peu
mouvementée. Tous les 3 jours de service à l'observatoire et tous les 15
jours 4 jours de tranchée. Rien de bien extraordinaire. Jusqu'au 25 ce sera
la même chose. Le temps est assez beau, aussi la boue disparaît.
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Du 25
au 28 novembre : Il y a des ordres pour un branle bas général mais hélas
le temps change et nous voilà dans la boue sur le dos . Je passe 4 jours
aux tranchées en 2ème ligne, rien à signaler.
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29
novembre : Vent, le temps, l'attaque n'aura pas lieu. Si la relève
avait lieu je comprendrais encore mais non, on nous laisse là.
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30 et
1er décembre : Rien de changé. Toujours le même temps. Brouillard,
gelée. Il fait très froid. La perm approche.
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Du 2
déc au 10 déc 1916 : Accident sur accident. 1 homme tué et 4 grièvement
blessés par l'éclatement d'une fusée 77 boches. Maronterre tué, Galle,
Renardin, Marcot, Qurudin blessés. Arrestation de la fabrication des
souvenirs.
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Du 10
au 14 décembre : Monte en ligne pour 4 jours, rien de bien
extraordinaire. Il pleut et il y a de la boue. Je redescends propre au bout
de mes 4 jours. Les boches demandent la paix. Chez nous ça chambarde, les députés
se battent, les ministres sont flanqués à la porte. Joffre passe au comité
de guerre. Nivelle passe général en chef des armées de France et des armées
d'Orient. Qu'est ce que cela va donner ? L'avenir nous l'apprendra.
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Du 15
déc au 20 décembre : Ah ! Comme entrée en fonction le général
Nivelle fait de grandes choses. Victoire à Verdun
? prisonniers
? canons
? officiers et de
nombreux matériels détruits. C'est la signature de la paix demandée par
les boches. C'est que voilà 2 fois que les boches prennent la pilule au même
endroit.
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Du 20
déc au 25 décembre : Nous sommes relevés, ce n'est pas trop tôt.
Nous allons où ? Je n'en sais rien mais je crois tout de même au repos.
Nous embarquons pour la direction de l'est.
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Du 25
déc 1916 au 1er mars 1917 : Repos à Villiers le Sec pendant 3
semaines. Manoeuvres sur le camp de Villiers le Sec, permission de 7 jours
plus 2 pour la citation. Bonne permission. On a vidé quelques bonnes
bouteilles. Au bout de 3 semaines nous embarquons pour l'Alsace. Nous débarquons
à Montreux Vieux et nous cantonnons à Magny. Nous sommes en soutien en cas
d'attaque. Reconnaissance des postes à occuper dont une à quelques
centaines de mètres de la frontière suisse.
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Réalisée le 10 juin 2007 André Cochet Mise sur le Web le juin 2007 Christian Flages