Les carnets |
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Louis Apolinaire |
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Bride. |
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1914 / 1918 | |||||
Collection
Francis Lafont. |
Panorama depuis Verdun, Les forts. l |
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Plein écran = Clic sur l'image. |
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Années : | 1914 | 1915 | 1916 | 1917 | |||||
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Violette et Marius Gombard, retraités à Fargues, ont retrouvé les carnets tenus par le père de Violette durant la Première Guerre mondiale.
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Etats
de service d’un poilu de 14 / 18.
Bride
Louis Appolinaire. Né
le 15 octobre 1893 à Chemino. Jura. Fils
de Jules et de Catherine Luc Domiciliés
à Trissey Canton de Dole Jura. Appelé
« bon pour le service armée » Maréchal
chef des Logis au 62 èmerégiment
d’artillerie, 13 ème
division, 21 ème
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Les
carnets d'un poilu.
Disponible au format pdf. 28 pages. |
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Il
en fallait de la chance pour atteindre novembre 1918, après quatre ans de
guerre, sans blessures ! Ce
fut le cas de Louis Bride, le père de Violette Gombart, aujourd'hui
habitante de Fargues, avec Marius, son mari. Mobilisé le 31 juillet 1914 après un an de service militaire, Louis a tenu pendant toute la durée de la guerre de petits carnets où il notait son quotidien de soldat. « Il ne nous a jamais parlé de sa guerre, jamais un mot ! », explique Violette qui, raconte‑t‑elle, a un jour trouvé ces papiers dans un tiroir et obtenu de son père l'autorisation de les prendre. Les documents sont restés
longtemps dans les archives familiales et puis Marius Gombart qui a bien
connu son beau‑père a eu envie de les relire. D'une écriture régulière, étonnante dans ces conditions éprouvantes, qui fait honneur à l'enseignement des hussards noirs de la République, les instituteurs (dont le père de Louis), avec des crayons qui devaient s'user ou se perdre si l'on se fie aux différences de couleur, Louis Bride évoque ses copains tués : « trois hommes blessés, c'est la guerre dans toute son horreur » (mars 1916); il écrit en octobre 1914 : « 109 jours de bataille, vivement la fin ». Comment aurait‑il pu imaginer qu'il y en
avait encore pour quatre ans ? Il
répercute les rumeurs et les informations qui parviennent au front : «
Les boches demandent la paix, chez nous ça chambarde. Des députés se
battent, les ministres sont flanqués à la porte » (10 décembre au 14
décembre 1916).
Les
chevaux ne tiennent plus.
Cependant que dans les tranchées : « juin 17. La 9ème déguste à son tour mais malheureusement un coup mauvais tombe sur l'abri des téléphonistes et l'effondre. Résultat les six téléphonistes, trois hommes de la 1ère et le sous‑officier sont enterrés. On en retire un seul vivant, s'il en réchappe, il aura de la chance. Dans ces hommes se trouvent tous mes servants !!! C'est dur, être depuis le début
de la campagne avec et les voir bousillés tous d'un seul coup ».
Louis Bride qui était canonnier et observateur, donc toujours en première ligne puisqu'il guidait le tir de l'artillerie, a fait la Somme, Douaumont. Son frère, Henri a été tué. Son beau‑frère, après l'armistice de novembre 18, en faisant du déminage. De Verdun, Louis Bride écrit le 5 mars 1916,
puis le 8 mars: « nous entrons dans l'enceinte fortifiée de Verdun...
je crois que nous y resterons tous dans ce coin‑là ! » Et un an
plus tard, en mars 17: « les chevaux ne tiennent plus debout ». On
imagine que les hommes ne tiennent pas davantage debout. Car
Violette le dit, son père était un homme pudique, avare de mots: « ça
nous a manqué », dit‑elle de son silence sur la guerre. Et
Marius d'ajouter: « il était
toujours volontaire pour repartir en avant, il a eu la médaille militaire,
des citations, il est inscrit au Livre d'or des Soldats de Verdun, il a été
distingué par les Anglais et par les Américains, mais il n'a jamais eu la
Légion d'honneur et pourtant il la méritait ! Ce que je voudrais, c'est
redonner de l'honneur à cet homme silencieux... » Agnès
Claverie.
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Réalisée le 10 septembre 2005 André Cochet Mise sur le Web le septembre 2005 Christian Flages