Une filleule de Bordeaux ....

           

Rions.

Chapitres :

Préface.

Période avant 1789.

Période révolutionnaire.

 Variétés.

Sous chapitres:

Sous le Consulat et l'Empire.

Administration municipale depuis 1814.

L'église Saint-Seurin de Rions.

Le Couvent des Cordeliers.

La Population de Rions.

L'Enseignement primaire à Rions.

Questionnaire.

En 1807, nouveau Questionnaire.

Prix de quelques Denrées.

Tableau des Maires de Rions.

Tableau des enfants de Rions
morts au service du pays.

 

 

 

Variétés.

 

 

 

 Sous le Consulat et l'Empire.

   

 

 

Une fête est célébrée le 25 messidor an VIII (14 juillet 1800, vieux style)  : le maire, Guillaume Bordes,  s'y  exprime avec  véhémence sur  les victoires que  vient de remporter  le « héros Bonaparte », surtout celle de Marengo eu Italie.

Bonaparte, en effet, est bien un héros pour les Rionnais ; aussi, quand survint l'attentat de la rue Saint Nicaise, la Municipalité décida d'envoyer une adresse au Premier Consul, pour le féliciter d'être sorti sain et sauf du complot ourdi contre sa personne.

Cette adresse, datée du 14 nivôse an IX, est signée par le Maire, par le Procureur de la commune et par les cinq Officiers municipaux.

Comme suite à l'adresse, on se rendit en grande pompe à l'église où fut chanté un Te Deum d'action de grâces.

Les populations furent consultées en l'an X, pour donner leur opinion sur le point de savoir si Bonaparte devait être nommé Consul à vie.

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Le vote eut lieu à Rions pendant sept jours et donna les résultats suivants  : 212 voix pour le Consulat à vie et pas un non.

En l'an XII, le peuple fut encore consulté ; il lui était alors demandé s'il admettait l'hérédité et la dignité impériale dans la descendance directe, légitime ou adoptive. Soixante-trois personnes seulement vinrent voter.

Faut-il voir en cela un commencement d'indifférence de la part de la population ?

Ce n'est pas probable ; car, jusqu'à la guerre d'Espagne, Napoléon était admiré de la majorité des Français.

Il fallut les premiers revers dans la Péninsule et, surtout, la désastreuse campagne de Russie pour détacher nos compatriotes de la cause du <héros».

Après l'abdication de Napoléon,  les Rionnais  acclamèrent  dans un banquet la venue de "Sa Majesté Louis le désiré."

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Administration municipale depuis 1814.

 

 Après 1814, au point de vue de l'Administration municipale, les conservateurs restèrent au pouvoir jusqu'en 1848.

Après les événements de Février, l'idée républicaine se fit jour à Rions, à la parole de l'adjoint au maire Cyprien André Bordes.

Le 5 mars 1848, la proclamation suivante fut affichée sur les murs de la ville. (Bien qu'émanant de la plume de l'adjoint, cette proclamation était signée du maire Martin).

"Habitants de Rions, la République est instituée. Dans l'intérêt de la Patrie, rangeons nous tous sous le drapeau de ce Gouvernement, qui vient de protéger nos droits, de garantir l'ordre et de sauver la liberté !

Par l'union, par le respect des personnes, par l'inviolabilité des propriétés, par le dévouement aux intérêts publics, concourons à l'oeuvre entreprise pour le salut, pour la grandeur de notre généreux pays !

Je proclame la République française ! Groupons-nous avec zèle autour de cette grande institution  ; voici le drapeau national ; saluons-le d'acclamations unanimes.

Vive la République ! Vive la gloire du Peuple français !

Proclamé à Rions, en la mairie, le 5 mars 1848.

Le Maire, MARTIN.

Un mois plus tard, c'est-à-dire le 5 avril, Martin envoie sa démission de Maire au Commissaire du Gouvernement administratif du département de la Gironde 

« non pas, dit-il, par suite de dissentiments politiques (c'était peut-être le vrai motif), mais bien à cause de son grand âge et d'une dissidence avec divers habitants pour des faits administratifs secondaires.»

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L'adjoint Cyprien André Bordes est alors appelé à exercer les fonctions de maire, comme administrateur provisoire de la commune.

Le 16 avril, il est procédé à l'élection des capitaines, lieutenants, sous-lieutenants, sergents, caporaux et tambours de la Garde nationale.  

Sont nommés  :

Capitaine Labarthe.

Capitaine en second Deyrix Aîné.

Lieutenants Brandier (Jeanti). Gassiot Aîné.

Sous- lieutenants Gros (Alexandre). Guibaud (Clément).

Sergent-major :  Despujols (Jean).

Sergent-fourrier :  Gassiot (Justin).

 

Sergents  :

Duthil (Jean). Muzard (André).

Brandier (Chéri). Dorgueilh (Yves).

Beauregard (Bernard). Arnaud D'aniche.

Dufourg (Jean). Bignet (François).

 

Caporaux :

Fourcassies (Élie). Dumas (Jean). Ducau (Jean-Baptiste). Gaussens Douis).  

Lhoste (Antoine). Despujols (Romain). Papin (Pierre). Opérie (Charles).

Lescure (Benoit. Millac (Justin). Belloc (Pierre). Labat (Raymond).

Sérafon (Jean Fils). Vemeney Gendre. Vimeney (Pierre).

 

Tambours :

Clissey (Jean). Despujols (Jean).  

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Les élections municipales eurent lieu à Rions le 30 juillet 1848  ; la liste électorale comprenait 357 électeurs ; il y eut 256 votants.  

 

Furent élus  :

Constantin, par 244 Voix.

Garaud Fils, par 240 -

Arnaud d'Aniche, par 237 -

Pery (Achile), par 224 -

Bordes (Cyprien), par 180 -

Roussereau (Simon), par 175 -

Itey de Peyronin, par 172 -

Cazentre (Antoine), par 153 -

Labarthe (Guy Fils), par 142 -

Fourcassies (Élie), par 137 -

Darcos Père, par 132 -

Ducau (Jean-Baptiste), par 105 -

Ducau (Jean-Baptiste) ne fut élu qu'au deuxième tour.

Cyprien André Bordes est nommé Maire par huit voix sur onze votants ; et Simon Rousseau, Adjoint.

Le nouveau Maire remercie les électeurs en ces termes

 

Mairie 

République Française.

 de Rions

Liberté, Egalité, Fraternité.  

20 août 1848.  

Habitants de Rions,

Votre Conseil municipal est constitué. Les membres qui le composent sont les citoyens Constantin, Garaud fils, Arnaud d'Aniche, Péry, Bordes, Rousseau, Itey de Peyronin, Cazentre, Labarthe, Fourcassies, Darcos père, Ducau.

J'ai été élu Maire de votre commune. Le citoyen Rousseau a été élu Adjoint.

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Les luttes électorales élèvent souvent entre les divers intérêts un antagonisme animé.

Terminées, elles doivent laisser calme tout citoyen qui a loyalement usé de ses droits.

Que ceux qui se sont laissé égarer déposent le sentiment d'irritation que l'insuccès excite dans les consciences tourmentées  !

Que chacun redevienne mutuellement bienveillant.

La concorde, l'harmonie, l'union sont nécessaires au bonheur civique, à l'ordre général.

L'Administration municipale s'attachera à maintenir parmi vous le patriotisme, l'observation des devoirs, l'exercice libre des droits, le bon accord, le respect de l'indépendance, de la sûreté, de la dignité individuelle.

Associée à vos intérêts, elle veillera attentivement sur eux. Dès longtemps, elle a su renfermer son action dans la limite des principes qu'expriment les mots  : Justice, modération, fermeté.

Sa force réside dans ses bonnes intentions, dans ses résolutions équitables et fermes, dans la loi, dans le concours que lui promettent votre prudence intelligente et votre attachement.

Elle vous offre  : Vigilance, dévouement, fraternité. Répondez-lui par l'affection  ; elle sera heureuse.

Vive les habitants de Rions  !

Le Maire,

Signé  : BORDES.

Pendant une période de trois ans, Bordes eut à supporter une campagne de calomnies dirigée contre lui par un adversaire mécontent et, sans doute, envieux de posséder l'écharpe municipale. Les procès-verbaux inscrits au registre des délibérations montrent à quel point peut aller la perfidie pour « tomber un homme » (si l'on peut s'exprimer ainsi). Un duel fut écarté, mais on ne put empêcher Bordes de déposer une plainte entre les mains du Procureur de la République.

L'impôt des 45 centimes p. 100 fut très mal accueilli à Rions.

Le Maire Bordes, par une proclamation datée du 29 octobre 1848, invita ses administrés à payer le plus tôt possible l'arriéré, afin d'éviter de loger la « Garnison domiciliaire. »

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L'impôt, disait-il, et sa destination sont sacrés. Sans lui, comment pourrait subsister l'armée, l'administration, les services publies ?

Comment pourrait-il être pourvu à la sûreté des personnes, de l'industrie, du commerce, à la protection de l'ordre et des propriétés  ?

Comment serait-il possible de garantir les libertés nationales et individuelles, l'indépendance et l'honneur du pays ?

Pénétrez-vous de ces considérations, chers concitoyens, et que ceux parmi vous qui sont encore attardés, acquittent le plus tôt possible l'arriéré de l'impôt.

Après le coup d'État du 2 Décembre 1851

M. Labarthe fut nommé Maire par le Préfet de la Gironde  ; le 1er août 1852, il prêtait, ainsi que son Adjoint M. Garreau, serment de fidélité à l'Empereur.

M. Labarthe eut pour successeurs des Maires plus ou moins conservateurs ; l'un d'eux, M. Ferdinand Cardez, consul général d'Haïti, propriétaire du vaste et beau domaine de Jourdan, sur le Haut Rions, est resté Maire du 31 décembre 1874 au 20 mai 1900, soit plus d'un quart de siècle.

Pendant cette longue période, M. Ferdinand Cardez a toujours aimé passionnément la vieille cité de Rions, où sa bienveillance et son affabilité lui avaient acquis de vives et nombreuses sympathies.

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L'église Saint-Seurin de Rions.

 

L'église Saint Seurin de Rions, au XII ème siècle, époque de sa construction, avait la forme d'une croix latine et n'avait pas de bas-côtés.

Une abside formée d'un choeur et d'un sanctuaire terminait la grande nef vers l'orient  ; deux autres absides plus petites formaient sanctuaire à l'est des bras de la croix.

Les trois absides et quelques chapiteaux sur les colonnes les plus rapprochées de ces absides, restent seuls, de cette première église.

Dans le courant du XIII ème siècle, lors de la construction de l'Archevêché, une réparation a été faite aux bras de la croix ; les voûtes du transept ont été alors construites ; leurs nervures retombent sur des culs de lampe d'un fort beau dessin.

Au XIV ème siècle, probablement lors de la reconstruction des fortifications de la ville, on a rebâti la nef romane et agrandi l'église en y ajoutant deux bas-côtés ; nef et bas-côtés ont chacun trois travées ; leurs voûtes d'arrête reposent sur des piliers, flanqués de colonnes 

  Léo Drouyn, Guienne militaire

L'église de Rions, sans être remarquable, est surtout d'un bon style ; elle est suffisamment grande pour la population. 

Les fenêtres sont de forme obiculaire, ogivale ou plein cintre  ; au-dessus de l'une d'elles, dans le mur latéral sud-ouest, on voit une tête provenant d,une statue au type romain ayant l'expression des figures de Claude ou d'Antonin

  Bordes, Histoire des Monuments de Bordeaux et ses environs.
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Le clocher, qui ne ressemble en rien à ceux de presque toutes les églises du département de la Gironde, est formé d'une tour à base carrée, haute d'environ trente mètres, surmontée d'une toiture en ardoises formant calotte et d'un campanile ajouré, dans lequel est placée la cloche de l'horloge.

Le clocher renferme en outre trois cloches, dont deux très anciennes.

La plus petite de ces cloches porte une suite de lettres desquelles nous n'avons pu tirer aucun renseignement ; voici ces lettres . LMVCXLTEP  RAZPTZMSES.

La deuxième porte cette inscription

Cf. Le texte reproduit in Société archéologique de Bordeaux, année 1878, p. 82.  

1HSMA (Jésus-Marie)

L'année 1622, je suis fait pour Saint-Seurin de Rions. 

Curé M. Antoine Grainsac, M. J. Paschal, juge. M. Bertrand, procureur ; Jurats  : Françis Duriveau, J. Peyronin, H. Salin, J.de la Bore, parrain le sieur Bertrand, marraine demoiselle Delataste.

La troisième, qu'on appelle le bourdon, porte enfin l'inscription ci-après  :

Je m'appelle Jules Marie ; due à la générosité des habitants, je pèse 2,291 kilog ; j'ai été fondue en 1875 par Deyres, pour l'Église Saint Seurin de Rions, sous le pontificat de Sa Sainteté Pie IX,

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Son Éminence le Cardinal Donnet, primat d'Aquitaine,  

Monseigneur de La Bouillerie, archevèque de Perga in partibus, coadjuteur.

Charles Groulier, curé.

Ferdinand Cardez, maire.

Parrain  : François Jean Luc Jules de Gères-Vaquey.

Marraine : Vve Lacombe, née Marie Bernardine Céline Guichard.

Fabriciens  : Jean-Louis Lalimon, président ;

Clément Guiraud, trésorier ; Arnaud, secrétaire,

Boche, Pierre Ferbos, membres du Conseil.

A la mort de ceux qui ont versé un franc et au-dessus à la souscription, leur glas est sonné par le bourdon.

Il y avait deux cimetières autour de l'église ; le plus grand, qui se trouvait autour de l'abside, aujourd'hui, place du Repos, a été transformé en place publique ; et un plus petit, devant le clocher ; celui-ci également a été transformé en place publique quelque temps avant la Révolution  ; il servait à ensevelir les cadavres étrangers ou inconnus que la rivière laissait sur ses bords.

Au nord de l'église, existe encore un grand bâtiment, long de 31 mètres et large de 7,35, appelé l'Archevêché (2)  ; c'est une construction du premier tiers du XIII ème siècle qu'a dû faire élever Amanieu de Gressignac, archevêque d'Auch, qui était né à Rions ; ce prélat avait d'abord été attaché à l'Église d'Angoulême dont il était devenu le doyen ; il fut élevé le 1er juin 1224 au siège de Tarbes. 

 Léo Drouyn, Guienne militaire.

L'archevêque d'Auch étant mort le 22 mars 1226, Amanieu fut appelé à le remplacer en 1242 ; il partit pour l'Italie, où il allait assister à un concile convoqué dans l'Église de Latran par Innocent IV.

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Ce Pape lui destinait la pourpre ; mais Amanieu fut arrêté par ordre de l'empereur Barberousse, contre lequel le concile allait s'assembler.

L'empereur le fit transporter à Capoue et jeter dans un noir cachot, où il mourut bientôt, épuisé de faim et de tortures .

Son corps fut depuis, transporté en France et enseveli dans l'Église de la Grande-Sauve.

  Histoire de la Gascogne par l'abbé Montlezun.

Le bâtiment appelé l'Archevêché, qui sert actuellement de chai, paraît être composé de deux salles éclairées au nord et au sud par de nombreuses fenêtres en plein cintre, très évasées dedans, assez étroites en dehors, percées à 3 mètres environ du sol et séparées l'une de l'autre par un pied droit couvert d'un boudin commun aux deux fenêtres ; ce boudin fait le tour du cintre de la fenêtre et s'appuie sur un cul-de-lampe représentant une tête humaine.

Ce bâtiment, qui était splendidement éclairé, n'a pas été voûté  ; sa toiture devait être à deux pentes ; on a, depuis quelque temps, abaissé le mur du sud jusqu'au milieu des fenêtres, ce qui a tout à fait dénaturé l'aspect de ce monument, un des spécimens curieux de l'architecture civile du XIII ème siècle dans la Gironde.

  Léo Drouyn, Guienne militaire
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Le Couvent des Cordeliers.

 

Le Couvent des révérends pères Cordeliers s'élevait au nord-est de la ville en dehors des fortifications.

Il fut fondé par la Maison d'Albret, qui y affecta une rente de 35 livres à perpétuité, à prendre sur la terre de Rions. Le roi Louis XIII paya cette rente, ainsi que les seigneurs et barons de Rions. (Maisons d'Épernon et de Ribérac.)

La Maison de Sallegourde fit verser au couvent, en 1730, 150 livres à compte et, jusqu'en 1790, elle ne lui donna plus aucune somme. A cette époque, le marquis de Sallegourde devait environ 2,000 livres d'arrérages, qui ne furent jamais payés.

Outre ce revenu, le couvent recevait en 1790, 50 livres pour cinquante messes payées par M. le Président Grocq (messes fondées par M. d'Alon)  ; la veuve Daubiac, comme fermière de M. le marquis de Curton, payait 5 livres pour un « obit » fondé par le dit marquis.

Le couvent comprenait une église assez vaste, une grande cuisine, un réfectoire et un petit salon au rez-de-chaussée  ; au premier étage, un dortoir, quatre chambres garnies, un petit dortoir et trois chambres non garnies ; une bibliothèque, contenant environ cent volumes. Un enclos d'environ sept journaux 12 hectares 32 ares) était attenant au couvent.

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Dans l'enclos, se trouvait une construction comprenant quatre chambres pour des pensionnaires aliénés ; trois de ces chambres étaient encore occupées en 1790 ; trois religieux seulement gardaient le couvent.

Ce couvent, après transformation, est devenu une propriété privée avec son enclos complanté de vignes et entouré de murs comme autrefois.

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La Population de Rions.

 

La ville de Rions fut habitée par une population brillante ; la preuve nous en est fournie par le registre paroissial des XVII ème et XVIII ème siècles.

Ainsi, dans les naissances, nous trouvons les noms suivants  :

1650 - Catherine Rolland, fille de Arnaud Rolland, conseiller à la Cour-des-Aides, et de Marie de Torison ;

Arnaud de Mondenard, fils de Pierre de Mondenard, écuyer, sieur de Roquelaure ;

Françoise d'Alon, fille de Raymond d'Alon, avocat général au parlement ;

1676 - Pierre de Melet, fils de Pierre de Melet, écuyer, sieur de Hauteroque ;

1681, 1691 - Catherine Bardy, fille d'Élie de Bardy, sieur des Essarts.  

Parmi les personnes qui servirent de parrains et de marraines, on peut remarquer les noms ci-après  :

1694 - parrain, Joseph de Taranque, conseiller au parlement ; marraine, Josèphe-Antoinette de Lansac, comtesse de Ribérac, Bénauge, etc...  ;

1701 - Parrain, Blaise de Quiran, sieur de Lachenois ; marraine, Jeanne de Gascq, dame de Verdies  ;

1712 - Parrain, Jean-Denis de Noaillan, seigneur de Villeneuve  ;

1712 - Parrain, Léonard Porcher de Palette, écuyer ; marraine, Jeanne de Porcher  ;

1723 - Parrain, Jean-Léon de Luxe, écuyer ; marraine, Marguerite de Villepreux ;

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1728 - Parrain, Léonard- Hyacinthe Bonnet de Laplante, avocat au parlement et « périgourdin d'extraction »  ;

1731 - Parrain, Gabriel- François -Marie de Raymond de Salleglourde ;

1747 - Parrain, Jacques de Savaillac, conseiller à la Cour des Aides ; marraine, Germaine Mirat de Gères ;

1760 - Parrain, Pierre-Jean-François de Rouffelier, écuyer, capitaine au Régiment de la Marine ; marraine, Jeanne de Larrar de Mélac ;

1788 - Jean Poissel, de l'Ordre de Malte, docteur en théologie, curé de la paroisse de Lagrave-d'Ambarès.  

Dans les décès, nous relevons les noms que voici :

1681 - Anne de Cazeaux, épouse du sieur de Jourdan ;

1714 - Bertrand de Laroque de Budos ;

1721 - Jean-Louis Rebleys de Jourdan ;

1733 - Jean Dabadie, bourgeois, « ex-maitre en faict d'armes », de la ville de Bordeaux ;

1752 - Antoine Bardy des Essarts ; Jacques de Raoul de Bouluges, officier de marine ;

1775 - Pierre-Joseph de Raoul, écuyer, seigneur de Saint Aubin, La Chaume, Beaumarais, baron de Ségonnes  ;

1788 - François Delpit de La Roche, écuyer, ancien capitaine sur les vaisseaux du Roy, chef des classes de l'arrondissement de Langon (lequel se noya en traversant un pont sur le Ciron à Barsac).

 (Le registre mentionne un centenaire, Pierre Dallayre, décédé en 1691).  

Enfin, dans le registre des mariages, les noms suivants appellent l'attention  :

1681 - Mariage de Jacques-Louis de Rebleys, sieur de Jourdan, et de Françoise Deylet ;

1699 - Mariage de Jean de Gères Baquey et d'Élisabeth Chauffour ;

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1722 - Mariage d'Antoine d'Arche, écuyer, seigneur de Lassalle, et de Marie-Romaine de Batz ;  

Témoins 

Raymond d'Alon, abbé de Saint-Pé, conseiller à la grand'chambre du parlement ;

Joseph Dalon, chanoine de Saint-André de Bordeaux ;

Pierre Dudon, avocat-général au parlement ;

Jacques de Lurène, doyen de l'église de Cadillac ;

1741 - Mariage de Jacques de Larrar de Mélac, écuyer, capitaine de cavalerie dans les troupes de l'Empereur, fils de feu Jean-Ezéchiel de Larrar, maitre-de-camp d'un régiment de cavalerie, et de Bartholomée de Corbier, et de Gratienne de Gères de Camarsac, fille de Jean de Gères, écuyer, seigneur de Baquey, et d'Isabeau de Chauffour ;

1768 - Mariage de Jacques de Vassal de Montviel, écuyer, seigneur de Lamothe, fils de J.-B.-F. de Vassal de Montviel et de Magdeleine Dijon de Montidon, et de Marie-Gratienne de Raoul, fille de Charles de Raoul de Beaumarais, écuyer, et de Dorothée de Laborde  ;

1780 - Mariage de Arnaud-Antoine de Gigounous, fils de Marc-Antoine de Gigounous, seigneur de Verdun, capitaine d'infanterie, et de Marie Delpech, et de Jeanne Moni de Mellac, fille de Jacob de Larrar de Mellac, écuyer, ancien capitaine de cavalerie, et de Gratienne de Gères  ;

1786 - Mariage de Guillaume-Armand Duval, chevalier de Saint-Louis, fils de feu Jean Duval, écuyer, capitaine au régiment de Champagne, et de Anne-Thècle de Villepreux, fille de Raymond de Villepreux, seigneur de Sacolle, Lagne et Boulin, et de Françoise de Raoul.

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En 1771, un chevalier d'Abbadie habitait place d'Armes le domaine dont le portail est encore surmonté d'armoiries ; c'est ce personnage distingué qui donna l'horloge qui est toujours au clocher de l'église.

Cette horloge fut achetée à Bordeaux, chez Bertrand Bétus, horloger, place Sainte Colombe, pour la somme de 2,000 francs ; le chevalier la donna à la ville et commune de Rions, en échange de la portion de chemin qui traversait sa propriété, du portail au ruisseau de Nau, par une délibération du 28 juillet 1771, la Jurade accepta le transfert du dit chemin au côté ouest du domaine, tel qu'il existe actuellement.

 

Il n'y a plus, à Rions, de familles portant les noms qui précèdent ; l'une d'elles, cependant, n'est pas éteinte  : c'est la famille de Gères  ; elle a donné, au XIX ème siècle, un poète distingué, « un maître », suivant l'expression de Sainte Beuve.

Les lignes suivantes sont empruntées aux « Médaillons bordelais » de l'éditeur Féret  :

"François-Jean-Luc-Jules, vicomte de Gères, né à Caudéran, près Bordeaux, en avril 1817, décédé à Rions le 27 octobre 1878. Après avoir passé les premières années de sa vie à Bordeaux avec son père, le jeune de Gères dut s'en éloigner pour aller chercher hors de France une éducation forte et conforme aux vieilles traditions de sa race.

Il rentra au foyer à peine âgé de dix-huit ans, déjà poète, l'imagination vivement empreinte des beaux spectacles de la nature, que l'Espagne et la Suisse avaient étalés à ses yeux.

Dès 1840, il publiait à Paris un volume intitulé  : Les premières fleurs.

Plusieurs de ses poésies furent mises en musique avec le plus grand succès.

De ces vers faciles et pleins de charme, jaillissent les images les plus variées, pour revêtir toujours la même pensée  : Combien est rare le bonheur !

Mais si la tristesse incline souvent son front, un sourire vient dire de temps en temps que le poète est jeune et qu'il ne désespère pas d'être heureux, parce qu'il est philosophe et qu'il sait se contenter de peu.

Le 13 décembre 1852, l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux le recevait dans son sein  ; il s'y présenta comme amateur de belles-lettres et arts en 1859, l'Académie le nommait son Président."

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Jules de Gères avait autant de simplicité que de distinction et une modestie de bon aloi  ; il envoya les vers ci-après à son ami M. Messier, qui persistait à adresser ses lettres ainsi à :

Monsieur le Vicomte Jules de Gères, au château de Mony.  

 

De l'eau, des arbres, du soleil,

Un versant de molles prairies ;

En l'avril naissant, au réveil,

Un tutti de strettes fleuries.

 

Au seuil des blanches métairies,

De gros troupeaux en plein sommeil ;

Des lointains au reflet vermeil,

Un horizon de rêveries ;

 

Un vignoble, hélas ! Un verger,

Puis le classique potager,

La basse-cour et la volière,

Un pin franc au bas du côteau ;

Enfin, la porte hospitalière

D'un ami ;  Mais pas de château

 

Jules de Gères a laissé deux filles  : l'une d'elles, Madame la baronne de Sinéty, habite toujours le domaine de Mony, demeure ancestrale des de Gères ; l'autre est devenue Madame la comtesse de Verthamon.

Sur le Haut Rions, le château Thibaut, propriété de la famille Maignan, a été la résidence favorite du général Victor Maignan, qui eut l'honneur de commander la brigade française pendant la guerre de la Sécession, aux États-Unis.

Victor Maignan, promu Chevalier de la Légion d'honneur pour services rendus aux intérêts français en Amérique, a été Maire de Rions de 1865 à 1870 ; réélu Conseiller en 1888, il fit partie de la Municipalité jusqu'au le décembre 1904, époque à laquelle il mourut  ; Victor Maignan était dans sa quatre-vingt troisième année ; il fut vivement regretté dans Rions, où il ne comptait que des amis.

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Cet essai sur la population rionnaise serait incomplet s'il n'y était parlé du baron Pierre de Caila, qui fut Conseiller à la Cour-des-Aides de Bordeaux depuis 1768 jusqu'à la suppression de cette Cour par la Révolution.

Pierre de Caila, né à Bordeaux le 15 octobre 1744, hérita, de ses parents, du vaste domaine de Fadia, sur le Haut-Rions ; à cette terre, dont il fit plus tard un majorat, il donna son propre nom « Caila » ; associé au mouvement intellectuel de la capitale de la Guienne, si brillant avant 1789, il fut l'un des membres les plus éminents de l'Académie de Bordeaux.

D'après l'académicien Berchon  ce fut un des plus savants archéologues de son temps ; on le consultait, même à l'étranger, sur des questions archéologiques que soulevaient de nombreuses découvertes faites à cette époque.  

 Le Baron de Caila, par le Dr Berchon, édité en 1892 chez Gounouilhou.

De 1805 à 1815, Pierre de Caila fit partie du Conseil municipal de la ville de Bordeaux ; depuis 1816, il vécut presque toujours dans son château de Caila, dont il avait fait un véritable musée ; il y mourut le 19 septembre 1831, à l'âge de quatre-vingt-six ans et onze mois.

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Le domaine de Caila est aujourd'hui la propriété de M. le comte de Galard, l'un des arrière-neveux de l'archéologue.

Le manuscrit du présent ouvrage était sur le point d'être livré à l'impression, quand le chef de l'une des plus estimables familles de ce pays fut, non pas à Rions même, mais à Paris, le héros d'une fête scientifique toute exceptionnelle.

Vers les premiers jours de juin 1910, en effet, le Comité des forges de France, sous la présidence du Ministre des Travaux publics, offrait un banquet au métallurgiste Pierre Martin Fils de Dominique Martin, maire de Rions de 1844 à 1848, et propriétaire du domaine de Cholet, sur le Haut-Rions, près du village dg Broussey.

En raison de ses quatre-vingt-cinq ans, M. Pierre Martin ne se rendit au banquet qu'au moment des toasts ; des applaudissements aussi chaleureux que prolongés saluèrent son arrivée.

Une médaille d'honneur lui fut remise par M. Eugène Schneider, au nom du Comité des forges de France et des groupements métallurgiques de France, d'Angleterre, de Belgique, d'Allemagne, d'Autriche, de Hongrie et d'Italie.

Le Ministre des Travaux publics déclara que le Gouvernement avait tenu à associer la France à la touchante et significative manifestation de ce jour ; il était heureux de voir réunis les représentants de la métallurgie française et étrangère autour de leur illustre et vénérable doyen, Pierre Martin, qui, depuis un demi-siècle, avait révolutionné, par son génie, la production de l'acier.

Puis, s'adressant à M. Pierre Martin lui-même et après l'avoir chaudement félicité de sa grande et puissante découverte, il lui remit, au nom du Président de la République, la croix d'Officier de la Légion d'honneur.

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L'Enseignement primaire à Rions.

 

La première nomination d'un « Régent » à Rions date de 1650. Ce régent se nommait Lourtaud. La moitié du feuillet des délibérations du Corps-de-ville ayant disparu, il est impossible de savoir sous quelles conditions il avait été nommé dans cette ville, ainsi d'ailleurs qu'Abel de Lagarde, qui lui succéda en 1652.

En 1653 (18 novembre), Jean Dumontaud succède à Abel de Lagarde. D'après ce que nous avons pu comprendre, il aurait ensuite quitté Rions ; car, dans la délibération des jurats (9 février 1659), il est dit que la régence est libre par suite de l'absence du sieur Dumontaud et qu'il faut lui nommer un successeur.

Ce successeur fut Jean Babey, reconnu capable d'exercer la régence, après examen passé devant M. Salin, curé de Rions. (Délibération du Corps de ville.)

La confrérie de Saint-Nicolas, fondée à Rions pour l'instruction des enfants, doit lui donner une indemnité de 100 livres.

Le 28 décembre 1659, les jurats se réunissent de nouveau pour nommer un régent à la place de Jean Babey, qui a abandonné ses fonctions. Le nommé Capdaurat, qui a demandé l'emploi, est agréé en qualité de « Précepteur de la jeunesse de Rions ».

En 1663, le nommé Desparbes succède à Capdaurat, et il est remplacé, le 28 février 1667, par Jean Dauriac de Paris, reconnu capable par M. Salin, curé de Rions, docteur en Sorbonne.

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Le 17 octobre 1667, le sieur Jean Ango demande à être nommé régent.

Reconnu capable, il jouira des

« mesmes gaiges et revenus que les autres précédents régents, promettant de s'acquitter de sa charge comme il le doit et promet de faire ; et où il se pourrait qu'il ne fit pas sa charge, qu'il en abuserait ou qu'il y aurait des plaintes légitimes et véritables, an cas de vérité, il sera loisible aux sieurs jurats de déposséder y celui Ango et d'en mettre un autre en la place, tel que bon leur semblera faire ».

Le 26 décembre 1669, la jurade se réunit et prend une délibération à la suite de plaintes portées contre Ango. Les bourgeois, manants et habitants se plaignent qu'il n'est pas capable d'instruire la jeunesse et ils demandent un autre régent. Huit jours lui sont donnés pour quitter la maison du «Collège », et Jean-Baptiste Vincent se présente pour la place de régent (5 janvier 1670).

« Avocat au parlement, personne fort capable pour l'éducation de la jeunesse, soit pour les bonnes moeurs, l'écriture, l'alimétique et le latin. »

Il est agréé et il recevra, dit la délibération du Corps de ville, outre les cent livres données par la confrérie de Saint Nicolas, fondée dans l'église Saint Seurin de Rions, savoir  :

Enfants qui sont en l'alphabet. 5 sols par mois.

Enfants qui liront et écriront : 15

Enfants qui liront, écriront et apprendront l'alimétique : 20

Plus le latin : 30

Il a pour successeur Guillaume Fiston, qui reste peu de temps.

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Le 17 juillet 1673, Dumontaud, qui a été déjà régent, est nommé de nouveau.

Il recevra, pour ceux qui liront, écriront, et alimétiqueront : 8 sols par mois.

Qui ne feront que lire et écrire : 5

Qui ne commenceront qu'à lire : 3

Il donnera en plus quatre leçons par semaine pour apprendre les principes de la doctrine chrétienne.

Le 15 mai 1681, la jurade se réunit pour donner un successeur à Dumontaud décédé.

 

LES JURATS,

"Considérant que la régence demeure vacante et aux fins que les enfants ne perdent leur temps, qu'il leur est grandement préjudiciable et que maître Philippon, précepteur de beaucoup de jeunesse dans la ville de Bourdeaux, se présente pour occuper la dite place de régent en la présente ville, lui baillant honnettes gages, pour pouvoir subsister, etc.

Est arrêté par la présente assemblée que le dit Philippon sera interrogé pour savoir s'il est capable sur le latin, et à ces fins, M. le Curé de la présente ville sera prié de l'interroger.

Il sera remarqué aussi scavoir s'il entend bien l'alimétique par des personnes à ce entendues, et que le dit Philippon se trouvant capable de la dite charge sera logé dans la maison commune de la présente ville où les précédents régents ont résidé.

Les enfants qui apprendront à lire et à écrire bailleront 5 sols par mois.

A lire, écrire et l'alimétique : 10

A lire, écrire, alimétique et latin : 15

Le régent sera logé sans rien payer, exempt de taille et de corvée."

Le 21 février 1683, le nommé Faure est reçu régent de Rions après examen passé devant M. Guy de Larroque, curé de Rions, docteur en théologie.

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Il exercera autant de temps qu'il plaira aux dits sieurs jurats. Même rétribution scolaire.

Les registres du Corps de ville sont muets jusqu'en 1750. A cette époque, Jean Duvignaud est régent.

Le 18 mars 1767, le sieur Jean-Joseph Malenon présente une requête aux jurats pour être reçu régent.

"Après avoir vu la permission et requête à nous présentée par le sieur J.-J. Malenon afin d'être reçu régent de la présente ville et paroisse, attendu qu'il n'y en a point depuis longtemps. Instruits d'ailleurs de son expérience et capacité en alimétique  ; après mûre délibération, eu égard à la permission que lui ont donné les grands vicaires de Mgr l'Archevêque de Bordeaux, le 20 avril dernier, signé Boudu, et plus bas par Monseigneur, l'avons reçu et installé régent de la dite ville et paroisse, à la charge par lui de tenir l'école dans la ville et dans la chambre qui lui sera prescrite dans l'Hôtel de Ville et encore qu'il ne pourra prendre d'autre salaire des écoliers de la présente ville et paroisse, par mois, que ceux qui vont lui être prescrits

Savoir  :

Au petit livre 6 sols.

Aux heures 8 -

Aux autres livres 10 -

A écrire 12 -

A chiffrer 15 -

et d'être au surplus assidu à tenir son école et donner aux enfants qu'il aura sous lui le bon exemple par sa conduite, de leur faire la prière matin et soir, leur faire dire le catéchisme tous les samedis, qu'il ouvrira sa classe, savoir  : en été à 7 heures du matin et sortiront à 11 heures, rentreront à 1 heure et sortiront après 4 heures  ; en hiver rentreront après 8 heures et sortiront à 11 heures, rentreront à 1 heure et sortiront après 3 heures, et se pourvoira le sieur J.-J. Malenon devant le Syndic de la confrérie de Saint-Nicolas, fondée dans l'Église Saint Seurin de Rions pour se prendre le payement de la somme de 100 livres pour chaque année, payable quartier par quartier, comme ayant été allouée cette somme par le fondateur de la dite confrérie pour l'instruction de la jeunesse de la présente ville et paroisse, et laquelle somme et émoluments sont les mêmes qu'ont eu les autres régents de la présente ville."

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(La maison Commune appartenant à la ville, menaçant ruine et étant près de s'écrouler, la jurade loue, à raison de 60 livres par an, la maison du sieur Debax pour y loger l'instituteur de l'école).

Le 11, juin 1768, Jean Lousteaud adresse une requête à la jurade pour être nommé régent, et il présente un certificat de catholicité délivré par M. Lafore, curé de Rions. Il est reçu, à charge par lui de se pourvoir devant Mgr l'Archevêque de Bordeaux pour y prendre des lettres de régence.

Il touchera les mêmes émoluments que son prédécesseur et il se fera payer les 100 livres votées par la confrérie de Saint-Nicolas. Dans le cas où le syndic de la confrérie ne paierait pas cette somme, il s'engage à ne rien réclamer à la jurade. Mêmes heures d'entrée et de sortie.

Le 2 août 1771, le nommé Estrade est reçu régent de la présente ville et paroisse de Rions.

Rétribution :

Petit livre 8 sols par mois.

Heures 10

Autres livres 12

Écrire 14

Chiffrer et lire le latin 18  

 

Le 18 avril 1773, Jean Mazelier succède à Estrade.

Rétribution :

Petit livre 6 sols par mois.

Heures 8 -

Autres livres 10 -

Ecrire 14 -

Chiffrer 18 -

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Le 1er novembre 1779, le sieur Mazelier est révoqué par les jurats assemblés en la maison commune.

Voici les considérants de cette délibération  :

"Le sieur Jacques- Hippolyte Lucat, procureur, syndic de la ville et juridiction de Rions, dit que le sieur Mazelier fils aurait été reçu régent et maître d'école en ladite ville et paroisse et par lui observant une assiduité régulière pour ses écoliers, remplir exactement tout ce qui est prescrit par les lois canoniques et par préalable se faire procurer en ce qui regarde la religion catholique, apostolique et romaine par Mgr l'Archevêque et en son absence par MM. les Vicaires généraux.

Dans les premiers jours, le sieur Mazelier donnait son attention suivant son faible talent pour l'écriture de ses écoliers, quant à la lecture il ne s'en occupait point, c'était les écrivains qui bien loin de donner leurs moments à étudier eux-mêmes, faisaient lire la laison aux autres écoliers, tandis que le sieur Mazelier était à reposer ; mais depuis environ neuf à dix mois il s'est totalement ralenti dans son devoir, il ne s'occupe aujourd'hui que de son violon et à parcourir les bals et les noces, non seulement dans la paroisse, mais encore hors de la juridiction, ce qui oblige les pères et mères de retirer leurs enfants de chez le dit Mazelier, pour envoyer leurs enfants dans la paroisse de Paillet, dans la boue, dans le mauvais temps pour pouvoir donner une éducation à leurs enfants en se sacrifiant et sacrifiant en même temps le tempérament de leurs enfants qui très souvent arrivent le soir dans un état pitoyable.

D'ailleurs, il est un fait constant que le dit Mazelier est incompétent pour l'état de maître d'école et quelque meilleure intention que l'on puisse avoir pour lui, on doit de préférence veiller au bien général et substituer aux enfants les sentiments de leurs pères, par le principe convenable à leur état et condition, relativement notre religion.

En conséquence, celui qui parle, requiert qu'il soit fait inhibition et défense au dit Mazelier de tenir désormais aucune école publique dans la présente ville et paroisse de Rions, aux peines de droit et qu'il sera fait recherche d'un bon sujet capable d'instruire et d'élever la jeunesse.

A quoi conclud.

Signé  : Lucat."

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Les jurats et corps de ville acceptent, et il est décidé que ses salaires lui seront payés par le Syndic de la Confrérie.

Signé  : Briol, Jurat ; Courrade, Ancien Jurat ; Belloc, Prud'homme ; Delerm, Pallote, Prud'hommes ; Bordes, Clerc de ville.

La ville resta sans régent jusqu'en 1785.

Le 4 avril 1785, les jurats se rassemblent dans la maison du sieur Briol (l'Hôtel-de-Ville tombant de vétusté) pour examiner la requête d'un sieur Dabat.

M. Lucat dit qu'il y a longtemps que les pères et mères de la dite ville et paroisse de Rions sont privés de faire donner l'éducation convenable à leurs enfants, faute d'un régent ou précepteur de la jeunesse.

Le sieur Dabat est reçu, sous réserves de se faire examiner par M. le Curé de Rions sur la religion catholique, apostolique et romaine et de demander des lettres de régence à Mgr l'Archevêque de Bordeaux.

La rétribution est ainsi fixée

Pour les enfants au petit livre.

10 sols par mois.

Aux heures et autres livres 15

Pour écrire 20

Pour chiffrer 25

Le 10 décembre 1792, an I de la République française, les citoyens Maire et Officiers municipaux et Conseil général de Rions, assemblés dans le lieu de leurs séances, prennent la délibération suivante  :

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Considérant que le voeu le plus cher des administrateurs doit être celluy de faire jouir les administrés de tous les avantages qui sont en leur pouvoir ; que le plus grand des avantages est celluy de connaître les lois qui nous régissent ; que le moyen

d'y parvenir est celui de former une école publique où tous les citoyens pourront apprendre les premiers principes ; considérant que parmi les citoyens de cette commune une grande quantité se verroient privés de jouir de cet avantage ou que leurs moyens ne leur permettroient pas de donner la moindre somme pour payer leur maître qui instruiroit leurs enfants, et voulant au contraire que les citoyens les moins aisés puissent être mis à même par leurs talents d'être utiles à la République.

Arrêtent ouï et ce requérant le Procureur de la commune qu'il sera fait prix avec un maître pour se charger de l'éducation des enfants que leur faculté ne permeteroit de payer  : arrête que les père et mère qui voudront faire jouir leurs enfants de cet avantage sont invités à ce faire inscrire dans huittaine chez un officier municipal et de déclarer le nombre des enfants qu'ils devront faire instruire.

Arrette en outre que le citoyen curé sera invité à faire au prône lecture du présent arretté et qu'il sera lu, publié et affiché afin que tous citoyens puissent en prendre connaissance.

Délibéré en la maison commune le dit jour, mois et an que dessus.

Signé  : Duvigneau, Bouchardeau, Gassiot, Millac, Officiers Municipaux ; Laville, Maire.

En 1793, nouvelle délibération et nomination de l'instituteur public.

"Aujourd'hui, douzième germinal, l'an II de la République française, une et indivisible.

Les Maire et Officiers municipaux de la commune de Rions, au district de Cadillac, département du Bec-d'Ambès, assemblés en Conseil général et délibérant sur la nomination à faire d'un instituteur public dans la commune, d'après le veu de la loi du vingt-neuvième jour de frimaire, promulguée et publiée dans tous les lieux accoutumés.

Sur la demande et déclaration à nous faite par les citoyens Yves-Mathurin Delerm, âgé de trente-deux ans, père de famille et domicilié de cette commune et Cadet Burat, âgé d'environ dix-huit ans, natif de l'ille Guadeloupe, qu'ils sont dans l'intention d'ouvrir une écolle pour enseigner à lhire, à écrire et les premières règles de l'arithmétique.

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Sur ce, le Corps municipal délibérant sur la demande des citoyens y dessus dénommé.

Arrêtent, ouï l'agent national que le citoyen Delerm, réunissant les suffrages par les qualités requises par la loy et veu son certificat de civisme et de bonnes moeurs, l'avons reçu pour instituteur public à la charge par lui de se conformer dans son enseignement aux livres élémantaires adoptés et publiés à cet effet par la représentation nationnalle et de suivre de point en point tout ce à quov il est tenu et obligé par la loy. Délibéré les jour, mois et an que dessus.

Signé  : Basserof, Duvignaud, Courras, Notables ; Bouchardeau, Officier Municipal  ; Bérard, Notable ; Gassiot, Officier Municipal  ; Salin, Notable  ; Lucat, Agent National, et Laville, Maire.

Le sieur Delerm devint aussi secrétaire-greffier.

Le 8 prairial an II nomination d'une institutrice publique.

"Aujourd'hui, 8 prairial l'an Il de la République, une et indivisible, les Maire et Officiers municipaux, assistés du Conseil général de la commune.

Vu la pétition de la citoyenne Catherine Brussac tendant à à être autorisée à ouvrir une école primaire dans la présente commune pour enseigner à lire les enfants et inculquer dans leurs jeunes coeurs les principes et les vertus de notre Gouvernement.

Sur quoy le Corps municipal délibérant sur la demande de la dite Catherine Brussac, domiciliée en cette commune, âgée d'environ trente-cinq ans.

Arrêtent, ouy l'agent national, vu que la citoyenne Brussac, réunit les qualités requises par la loi du 29 frimaire dernier, l'avons reçue pour institutrice publique à la charge par elle de se conformer dans son enseignement aux livres élémentaires adoptés et publiés à cet effet par la représentation nationnalle et de suivre en tous points tout ce à quoy elle est tenue par la loy."

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Le 16 germinal an IV, on nomme un successeur à Delerm, qui a donné sa démission.

"Aujourd'hui 16 germinal, 4 ème année de la République française, une et indivisible, nous Jean Laville et Guillaume Bordes, l'un agent municipal et l'autre adjoint de la commune de Rions, désirant procurer aux citoyens de la dite commune de Rions les moyens de faire instruire leurs enfants dans les principes républicains, ayons invité le citoyen Dagié, domicilié de la commune de Cadillac, déjà connu dans cette commune par les instructions qu'il a données aux enfants, tant dans les principes de la lecture, de l'écriture et des mathématiques, de venir se fixer à Rions en qualité d'instituteur et ayons arrêté pour lui fournir tous les moyens qui sont à notre disposition de lui donner gratis un logement dans la maison commune, composé d'une chambre au rez-de-chaussée, de deux chambres en haut, un grenier, un petit chai, de plus d'un emplacement situé devant la dite maison commune et de bâtisses y attenant, à la réserve d'une petite chambre servant de maison de discipline, à la charge par le dit citoyen Dagié de suivre exactement les lois relatives à l'instruction publique, d'être assidu à ses classes et de ne vaquer qu'un jour par décade en toutes les fêtes républicaines, d'avoir égard au peu de facultés qu'ont la plupart des pères de famille et lui prescrivant de recevoir les enfants qui seront envoyés à son école à la rétribution la plus médiocre, à moins qu'il n'en soit autrement ordonné soit par le Gouvernement ou autorités constituées aux arrêtés desquels il sera tenu de se conformer."

Le 1er thermidor an V, Dagié est démissionnaire, ainsi qu'il est dit dans la délibération suivante  :

Aujourd'hui, 5 messidor an V de la République une et indivisible, par devant nous Guillaume Bordes, adjoint municipal de la commune de Rions, est comparu le sieur J.-P. Dagié, instituteur de la dite commune lequel a dit que pour des raisons à lui connues, il demande à être admis à faire sa démission de la place d'instituteur, de laquelle déclaration nous lui avons donné acte et a signé  : Fait à Rions, maison commune, les susdits jour, mois et an que dessus.

Signé  : Dagié et Bordes Adjoint.

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Le 20 thermidor, le Conseil est appelé à nommer un successeur à Dagié.

Nous voyons de nouveau Yves Mathurin Delerm, déjà instituteur en 1793, revenir à Rions. On est tenté de croire qu'il n'avait pas d'abord les connaissances voulues pour être instituteur, ainsi qu'il suit de la délibération suivante, et que c'est pour cette cause qu'il avait été remplacé par Dagié.

Voici cette délibération :

Aujourd'hui, vingtième thermidor, 5 ème année républicaine, l'agence municipale de la commune de Rions, assemblée dans la maison commune pour délibérer sur la réception à faire d'un instituteur au lieu et place du citoyen Dagié qui a donné sa démission.

Vu la pétition présentée par le citoyen Yves Mathurin Delerm, la délibération de l'administration municipale de ce canton en date du 20 thermidor dernier qui renvoie le sieur Delerm devant le jury d'instruction publique séant à Cadillac, pour subir un examen de ses lumières, de ses moeurs et de ses talents.

Vu le certificat d'examen délivré par la jury d'instruction qui constate que le dit Delerin réunit les qualités nécessaires à un instituteur.

Vu pareillement l'arrêté de l'Administration du département de la Gironde qui approuve le dit examen et qui nomme le citoyen Yves Mathurin Delerm pour instituteur de la commune de Rions.

Considérant que par ce fait Y.M. Delerm a rempli les formalités prescrites par la loi, l'avons ce jour reçu instituteur de cette commune et lui avons, en conséquence, fait délivrer les clefs du local destiné à l'instruction publique pour en jouir comme en jouissait le citoyen Dagié, son prédécesseur, l'avons aussi chargé de recevoir les enfants des pauvres et ceux des défenseurs de la patrie et enfin que le public en soit averti, la présente réception sera affichée aux lieux accoutumés.

Fait et arrêté les jour, mois et an susdits.

Signé  : BORDES.

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L'an VIII, le nommé Lucat demande à ouvrir une école libre.

Le Conseil se réunit et prend cette délibération

Aujourd'hui, 22 messidor an VIII de la République française, devant nous Guillaume Bordes, maire de la commune de Rions, est comparu le citoyen Pierre Paulin Lucat, lequel nous a dit par sa pétition que désirant faire et pratiquer l'état de précepteur pour instruire les enfants dans les premiers éléments de la lecture, de l'écriture et principes républicains, il entend ouvrir ses classes au premier jour et demande pour se conformer aux lois y relatives notre agrément.

Et attendu que le citoyen P. P. Lucat est notoirement connu comme pour être de bonnes vie et moeurs, l'autorisons à ouvrir son école et par lui se conformer aux institutions et pratiques républicaines. En conséquence, sera tenu de vaquer les décades et quintidis de chaque décade, lui inhibant de vaquer les autres jours ; qu'il se Joindra à l'instituteur primaire de cette commune pour assister avec ses élèves aux fêtes nationales et décadaires et enfin faire tout ce qu'un précepteur est tenu de faire conformément aux lois. De tout quoy en avons fait et clos le présent procès-verbal de la présente réception.

Fait à Rions, maison commune, les dits jour, mois et an sus-dits.

Signé  : Bordes et Lucat.

Le 10 thermidor, le Conseil vote une somme de 33 francs par an pour le loyer du jardin de l'instituteur public.

Le 10 pluviôse an IX, on lui vote une indemnité de 50 francs, soit 17 francs en plus, pour le jardin.

Le 15 pluviôse an XI, il est donné avis au citoyen Delerm que l'indemnité votée par le Conseil est supprimée.

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"Le Maire dit qu'en vertu de la loi du 11 floréal dernier sur l'instruction publique, les conseils municipaux étaient chargés de nommer les instituteurs primaires et de déterminer la rétribution que doivent fournir les parents de leurs élèves ; alors plusieurs membres ont observé que le manque de moyens et les fonds nécessaires pour faire face aux dépenses les plus urgentes de la commune, l'indemnité accordée à l'instituteur primaire qui en remplit actuellement les fonctions fut supprimée jusqu'à un temps opportun. 

La proposition mise aux voix a été adoptée à l'unanimité. 

En conséquence, il sera écrit au citoyen Delerm, instituteur primaire pour le prévenir que l'indemnité qui lui était accordée par la commune en sa qualité d'instituteur demeure supprimée à compter de l'an XI.

L'indemnité était de 100 francs."

Le 20 prairial an XI, le Maire est appelé à répondre aux questions ci-contre posées par le Préfet (circulaire du 7 floréal, relative à l'organisation des écoles primaires dans les communes où elles ne sont pas encore établies.)

 

 

Questionnaire.

Questions. Réponses.  

1.  Votre commune est-elle assez considérable pour avoir  seule un ou plusieurs instituteurs  ?

 

De tous les temps, la commune a eu un instituteur et des institutrices. 

L'instituteur était Salarié par la fabrique dite de Saint-Nicolas, en vertu d'un don fait à la dite fabrique par un particulier et dont le revenu était principalement destiné à cet usage, et le salaire de l'instituteur était fixé de 150 à 200 francs par an. 

Indépendamment de cela, la commune logeait l'instituteur gratis dans l'hôtel de ville, qui est tombé en ruines.  

La nation s'étant emparée des biens de la fabrique, il ne reste à la commune aucune ressource pour salarier l'instituteur.  

2. A-t-elle quelque maison où elle puisse le loger  ? 

     Non.  

3. Pourrait-elle à défaut en louer quelqu'une aux dépenses des habitants  ? 

    Oui.  

4.  A quel moyen aurait la commune à acquitter ce loyer  ?  

 

On n'en connait aucun si ce n'est en établissant un supplément de 100 francs sur la contribution personnelle au marc le franc ou sur l'octroi que le Conseil municipal a demandé d'établir sur les bouchers et cabaretiers, ce qui serait moins onéreux que sur la contribution.

5.  A quel taux faut-il porter la rétribution que payeraient les parents des élèves par mois  ?  

A un franc pour les commençants.

A deux francs pour ceux qui écrivent et calculent.  

6.  Sur qui jetez-vous les yeux pour le charger de  l'éducation de la jeunesse  ?  

 

Le Conseil municipal n'étant point fixé sur les moyens qui seront employés pour salarier l'instituteur ni sur le montant de ce salaire, ne s'est point occupé d'en chercher un capable et lorsqu'il sera fixé invariablement il s'en occupera de suite.

Au reste, il y a deux instituteurs particuliers dans cette commune, dont l'un, le citoyen Delerm, fut nommé instituteur primaire par le jury d'instruction publique du ci-devant district de Cadillac et auquel la commune donnait une rétribution de 100 francs et le logeait à la maison presbytérale.

Le Conseil municipal, dans sa session du mois de pluviôse dernier, a supprimé cette rétribution et le logement attendu que les revenus de la commune sont insuffisants et que le presbytère est destiné pour servir à son ancien usage.

Néanmoins cet instituteur continue toujours à tenir une école particulière et le Conseil est persuadé qu'il sera très difficile à trouver un bon instituteur tant qu'il sera permis à tout particulier de tenir une école.

Le Conseil observe qu'aucun des deux instituteurs ne connaît le calcul décimal, mais ils s'occupent de l'apprendre pour l'enseigner.  

7.  Quel est le nombre des élèves qu'il y aurait dans la commune  ?

 

Le nombre des élèves s'élèverait de 50 à 60 y compris 12 à 15 qui viennent régulièrement des communes de Cardan et Larroque, mais ce nombre se trouvera toujours divisé chez autant d'instituteurs qu'il y aura dans la commune.   

   

En 1807, nouveau Questionnaire.

(Circulaire de M. le Préfet en date du 3 mars 1807.)

Questions.

Réponses.  

1. Écoles secondaires. 

Il n'en existe pas dans cette commune.  

2. Écoles primaires tenues au compte des communes  ?  

Il y a un instituteur primaire qui n'est point au compte de la commune.  

3. Reçoit-il des élèves des deux sexes ? 

Oui.  

4. Combien en compte-t-on ?  

Garçons : 20    Filles  6  

Ces nombres varient avec les saisons.  

6. Quels avantages la commune fait-elle à l'instituteur ? 

Aucun, n'en ayant pas les moyens.

7. Quelle opinion avez vous de sa capacité  ?  

Il enseigne à lire, écrire et à calculer tant bien que mal.  

8. Enseigne-t-il la grammaire française et le calcul décimal  ?  

On ne peut enseigner ce que l'on ne sait pas.  

Maisons particulières d'éducation.

 

1. Existe-t-il dans votre commune des établissements de ce genre  ?  

Il en existe un où l'on reçoit des pensionnaires et des externes des deux sexes.  

2. Comment se nomme l'instituteur ou l'institutrice  ?

Veuve Avy.  

3. Combien Y compte-t-on d'élèves pensionnaires  ? 

Trois, dont une fille.

4. Combien d'élèves externes  ?  

Cinq.  

          

Il serait à désirer, pour cette commune, qu'il y eut un bon instituteur qui fut en état d'enseigner à lire, écrire, le calcul et la grammaire française.

En 1813, Delerm est nommé de nouveau instituteur public. Le Procès-verbal ci-dessous en fait foi.

"Aujourd'hui 20 juin 1813 nous Maire de la ville de Rions,

Vu la lettre de 31. le Recteur de l'Académie de Bordeaux du.14 courant par laquelle il nous invite d'enregistrer l'autorisation provisoire d'instituteur Primaire qu'il nous a transmise avant d'en faire la remise au citoyen Delerm.

La dite autorisation délivrée à Bordeaux, le 10 de ce mois, signée par le Recteur de l'Académie de Bordeaux Deseize et par le secrétaire Moutardier sous le n° 122, que nous avons de suite remise au dit sieur Delerm, au moyen de laquelle il est provisoirement autorisé à tenir une école primaire dans cette commune.

A Rions, les jour, mois et an que dessus.

Signé  : Delem, Alard adjoint."

Jusqu'en 1833 il n'est plus question d'enseignement. Dans la séance du 4 août 1833, le Conseil municipal prend la délibération suivante :

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"Le Maire donne lecture au Conseil municipal d'une demande formée par le sieur Jean-Eulène

Alard tendant à être désigné pour entrer à l'École normale établie à Bordeaux afin d'être instituteur de cette commune.

Après cette lecture, le Conseil municipal pénétré de la pensée que pour profiter des grands avantages de l'instruction primaire, il est indispensable d'avoir un instituteur instruit d'après les nouvelles méthodes d'enseignement.

Considérant que c'est seconder les vues du Gouvernement que de pratiquer l'enseignement d'après ces nouvelles méthodes, puisque sa sollicitude pour répandre l'instruction dans les campagnes l'a porté à créer des Ecoles normales pour former des instituteurs.

Vu la demande du sieur J.-E. Alard tendant à s'offrir pour instituteur de cette commune à la charge par elle de le placer à l'École normale de Bordeaux et de satisfaire pendant six mois aux dépenses que nécessite l'instruction qu'il se propose d'y recevoir et le brevet d'instituteur communal, sous la condition en outre de lui conserver sa place de Secrétaire de la mairie, à la charge par lui d'en faire remplir provisoirement les fonctions par son père.

Le Conseil Municipal,

Vu la lettre de M. le Préfet du 27 septembre 1832 et la loi sur l'instruction primaire du 28 juin dernier.

Attendu que par son intelligence et ses qualités personnelles, le sieur J.-E. Alard réunit toutes les conditions voulues par la loi pour faire un bon instituteur primaire.

Délibère et prend à l'unanimité l'obligation  :

De l'envoyer et tenir aux frais de la commune pendant six mois à l'École normale de Bordeaux pour y recevoir l'instruction et le brevet d'instituteur communal.

Afin de subvenir à cette dépense, le Conseil y affecte les fonds libres à la commune provenant de la rétribution qu'elle retire journellement de la carrière ouverte par M. Winther, qu'il assure être suffisante pour satisfaire à cette dépense.

De lui conserver sa place de Secrétaire de la mairie, à la charge par lui d'en faire remplir provisoirement les fonctions par son père.

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Cette délibération est prise sous les obligations que le Conseil municipal impose au sieur Alard fils   De résider et exercer les fonctions d'instituteur dans cette commune pendant six ans en se conformant aux dispositions de la loi du 28 juin 1833 sur cette matière (première partie, n° 105.)

Que si par quelque circonstance dépendante de sa volonté, le sieur J.-E. Alard, après avoir obtenu son brevet n'exerçait pas les fonctions d'instituteur primaire dans cette commune pendant les six ans ci-dessus fixés, il sera tenu de rembourser à la commune les dépenses qu'il lui aura occasionnées pendant son séjour à la dite école.

Il sera au surplus obligé de les exercer pendant six mois pour faciliter la commune d'avoir un autre instituteur. Le tout à peine de tout dommages et intérêts  ; conditions que le sieur J.-E. Alard a acceptées après avoir pris connaissance de la dite délibération, sur laquelle pour leur exécution il a apposé sa signature.

Le Conseil municipal animé du désir de seconder les vues du Gouvernement croit devoir s'imposer de cette charge et de terminer sa délibération en priant M. le Préfet de prendre intérêt au sieur J.-E. Alard qui se recommande d'ailleurs comme étant le fils d'un ancien fonctionnaire public qui a administré la commune pendant plus de trente ans.

Ainsi fait et délibéré ...."

Le 19 mai 1834, le Maire réunit MM. Jean Laville, Marc Bordes, Bernard Lacombe, nommés par le Comité d'instruction primaire en date du 17 février pour composer, conjointement avec M. le Curé et le Maire, le Comité local de cette commune pour l'instruction primaire.

M. le Maire, après avoir demandé à ces Messieurs s'ils acceptent cette nomination, déclare le Comité installé.

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Le même jour, le Maire expose que le sieur J.-E. Alard fut, par la délibération du 4 août 1833, envoyé pendant six mois à l'École normale de Bordeaux aux frais de la commune, afin d'y recevoir l'instruction primaire pour être instituteur primaire communal  ; que les six mois étant expirés le 18 courant et la Commission d'examen ne devant s'assembler que le mois de septembre prochain, le sieur Alard se trouve dans l'alternative de perdre six à sept mois, sans aucun avantage pour la commune, ou de passer ce laps de temps à l'École normale.

Le Conseil,

Considérant qu'il est dans l'impossibilité de le laisser à l'École normale, délègue M. Laville, l'un des membres du Comité local, auprès de M. le Préfet pour le prier d'accorder à la commune les fonds nécessaires à cette nouvelle dépense.

Le 25 mai 1834, le Conseil s'occupe de fixer le taux de la rétribution mensuelle à l'instituteur. M. le Maire fait observer que l'instituteur E. Alard, se proposant d'adopter la méthode de l'enseignement mutuel, tous les enfants recevront la même instruction, il convient donc de ne fixer qu'un seul taux au lieu de trois comme on l'avait fait l'année précédente.

Pour l'année 1835, le taux unique sera de 1 fr. 75 c. par élève et par mois.

Le 8 juin 1834, le Conseil décide de faire l'acquisition de la maison de M. Paulin Delerm, située au centre de la ville, pour satisfaire aux besoins de l'instruction primaire. Loi du 28 juin 1833.)

Le 28 septembre 1834, le Conseil se réunit de nouveau et décide que le nommé Alard, ayant obtenu son brevet de capacité, sera présenté au Comité de l'arrondissement pour exercer les fonctions d'instituteur communal.

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Le 18 janvier 1835, le Conseil municipal réuni accepte la proposition du Conseil municipal de Cardan, qui demande à ce que les enfants de cette dernière commune soient admis à l'école de Rions, moyennant la somme de 21 francs par an pour chaque élève qu'elle enverra gratuitement.

M. le Préfet, trouvant que la somme est exagérée, invite le Conseil à rectifier son vote. Le Conseil se réunit le 22 février 1835 en séance extraordinaire.

Le Maire donne les explications suivantes  :

La commune alloue à son instituteur 300 francs par an (y compris 100 francs pour le logement)  ; elle fait instruire dix-huit enfants pauvres ; chacun de ceux-ci lui revient donc à plus de 16 francs.

Le Maire fait en outre remarquer que la commune a dépensé plus de 300 francs pour l'instruction du sieur Alard et que, lorsqu'elle sera propriétaire de la maison, elle devra l'entretenir et en payer l'impôt, puis acheter le mobilier scolaire.

Chaque enfant lui coûtera 5 francs de plus. Le prix de 21 francs n'est donc pas exagéré pour les enfants de la commune de Cardan.

Il prie le Préfet de reconnaître la justice de ces observations et espère qu'il voudra bien y avoir égard, dans la décision qu'il prononcera sur cette affaire.

Le 20 mars 1835, le Conseil municipal se réunit. M. le Maire fait connaître que M. E. Alard est nommé instituteur par le Comité de l'arrondissement, mais qu'en attendant qu'il ait reçu l'institution de M. le Ministre de l'instruction publique, M. le Recteur lui a accordé une autorisation provisoire.

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On décide d'acheter :

-une estrade pour le maître ;

-quatre tables de 4 mètres de long ;

-trois tableaux noirs  ; ces objets pouvant suffire pour le moment.

Le 30 août 1835, le Conseil vote le taux de la rétribution mensuelle à accorder à l'instituteur

Taux par élève... 1 fr. 75 c. par mois.

Traitement fixe... 200 francs par an.

Le 22 novembre 1835, le Maire fait connaître au Conseil que la place d'instituteur est vacante par la mort de M. J.-E. Alard. Il donne lecture de la lettre que lui a adressée le sieur Briol, instituteur, pour occuper cet emploi.

Le Conseil, après avoir délibéré, est d'avis, à l'unanimité, que le sieur Jacques-Joseph Briol, qui a exercé depuis plusieurs années les fonctions d'instituteur primaire et qui jouit généralement de la considération des pères de famille de cette commune, soit présenté au Comité d'arrondissement comme candidat aux fonctions d'instituteur primaire communal.

La méthode d'enseignement employée par M. Briol n'étant pas la même que celle de M. Alard, qui donnait un enseignement mutuel - M. Briol donnant un enseignement individuel - la rétribution est fixée à :

1 franc pour la lecture ;

1 fr. 50 c. pour la lecture et l'écriture ;

2 francs pour la lecture, l'écriture et le calcul.

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En 1836, il est question de l'établissement d'une école de filles. Malgré le désir que le Conseil a de procurer également aux deux sexes les bienfaits de l'instruction, il reconnaît qu'il lui est impossible de prendre de nouvelles charges, et il se voit contraint de se borner à recommander cette moitié de la jeunesse à la bienveillance de M. le Ministre et de M. le Préfet.

Le 7 novembre 1841, M. le Maire fait approcher M. Henri Briol, qui dit que ses études sont terminées à l'École normale de Bordeaux ; il demande à remplacer son père, qui exerce les fonctions d'instituteur primaire et qui est très âgé.

Le Conseil accepte les propositions de M. Briol fils et l'agrée en qualité d'instituteur primaire en remplacement de son père.

Le Conseil, pour régulariser sa délibération du 22 août 1841, fixe le taux unique de 1 fr. 75 c. par élève. (Circulaire de M. le Préfet du 22 octobre précédent.)

Le 4 février 1844, le Maire donne lecture d'une lettre du 2 décembre 1843 de M. le Préfet, recommandant la demoiselle Céleste Guiraud, qui a établi une école de filles dans la commune. Le Conseil lui vote une somme de 100 francs, à condition qu'elle recevra quelques élèves pauvres.

Le 18 mai 1846, le Conseil porte la rétribution scolaire à 2 francs par élève.

Salle d'Asile. - Le 3 février 1850, un membre du Conseil municipal fait remarquer qu'une salle, au  rez-de-chaussée de la Mairie, reste inoccupée. Il demande à ce qu'elle soit employée à l'établissement d'une salle d'asile, qui serait destinée à la réception et à la garde des enfants pauvres ayant deux ans au moins et six ans au plus.

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Les fonds de la commune étant insuffisants, le Conseil demande au Préfet et au Conseil général une allocation de fonds pour la fondation et l'entretien de cette salle d'asile.

Le 1er février 1852, le traitement de l'instituteur est porté à 600 francs.

On fait trois catégories d'élèves :

1re Catégorie : 2 francs par mois.

2e Catégorie : 1 fr. 50 c. par mois.

3e Catégorie : 1 franc par mois.

Le 6 février 1853, le Maire donne lecture d'une lettre de M. Charles Laval, en date du 2 février, par laquelle il témoigne l'intention de s'établir à Rions comme instituteur libre.

Le Conseil invite le Maire à examiner si toutes les conditions imposées aux instituteurs libres ont été remplies par M. C. Laval.

Le 5 mars 1853, M. Briol, instituteur et secrétaire de mairie, comparaît, en conformité de la circulaire de M. le Préfet du 10 février 1853, pour prêter le serment exigé par l'Empereur.

M. le Maire reçoit ce serment, qui est ainsi transcrit :

Je jure obéissance à la Constitution et fidélité à l'Empereur. Signé  : Briol.

Le 13 novembre 1853, le Conseil délibère sur une demande de secours qui lui est adressée par Mme Veuve Espenant, laquelle a ouvert une école libre de filles.

Le Conseil reconnaît que cette dame a toujours donné satisfaction aux pères de famille qui lui ont confié leurs enfants.

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En 1844, le Conseil avait voté 100 francs à Mlle Guiraud, institutrice libre ; la réclamante, dame Espenant, est veuve, avec un enfant de douze ans ; sa réclamation mérite à tous égards d'être examinée. Le Conseil décide de donner 50 francs à Mme Veuve Espessant, et 50 francs à Mlle Guiraud dont la condition s'est bien améliorée depuis qu'elle a épousé M. Alexandre Gros.

Le Conseil se réserve le droit de partager le nombre des élèves entre les deux institutrices.

Le 8 février 1857, le Conseil porte la rétribution scolaire à  :

1re Catégorie : 1 fr. 50 c. par mois.

2e Catégorie :  2 francs par mois.

3e Catégorie :  3 francs par mois.

Mme Gros quitte la commune en 1858.

En 1858, nous trouvons une dame Demai, institutrice au Broussey (Section de Rions, à 4 kilomètres du chef-lieu de la commune). - Une dame Bressolles prend ensuite la succession de Mme Demai.

Le 7 novembre 1858, le Conseil s'occupe de présenter Mme la Supérieure du Couvent des soeurs de la Doctrine chrétienne comme institutrice communale ; et, le 14 novembre 1858, à la majorité de quatre voix contre trois, nomme soeur Élisabeth comme institutrice, à condition qu'elle ne recevra d'autre somme de la Municipalité que celle qui formera sa part dans les 100 francs alloués annuellement par la commune pour l'instruction d'un nombre déterminé de filles appartenant à des parents indigents et que cette part sera basée sur le nombre d'enfants que chacune des deux écoles de Rions recevra gratuitement.

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Le 18 novembre 1860, le Maire donne lecture au Conseil d'une lettre de M. l'Inspecteur primaire à Mme la Supérieure de la Doctrine chrétienne, institutrice à Rions, portant qu'aux termes de la loi du 14 juillet 1859, la rétribution scolaire dans les écoles de filles sera perçue à partir du 1er janvier 1861 par le Receveur municipal dans les mêmes formes que les contributions directes publiques. Néanmoins, sur l'avis du Conseil municipal, l'institutrice pourra être autorisée par le Conseil départemental de l'Instruction publique à percevoir elle-même la rétribution scolaire.

L'institutrice ne reçoit alors que 66 fr. 66 c. de la commune comme indemnité de logement pour instruire quatre enfants pauvres.

L'institutrice a manifesté le désir de continuer à recueillir elle-même la rétribution mensuelle, pour les raisons indiquées ci-après  :

Quelques parents paient en nature ; plusieurs autres, ouvriers, en travail ; quand il y a deux élèves de la même famille, elle,fait des concessions aux parents.

Le Conseil est d'avis qu'elle continue à percevoir elle-même là rétribution.

En 1864, le traitement fixe de l'instituteur est porté à 700 francs.

En 1866, M. Briol, à la suite de certaines difficultés, est obligé de quitter Rions, et il permute avec M. Couthures, instituteur à Gradignan. En 1867, il revient à Rions et, quelque temps après, il est admis à faire valoir ses droits à la retraite.

Il est remplacé par M. Eugène Corteys, qui est resté instituteur à Rions jusqu'en 1893, époque à laquelle il a été admis à la retraite.

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Le 1er octobre 1893, M. Durepaire, instituteur à Paillet, est nommé à Rions en remplacement de M. Corteys.

En 1886, l'école de garçons comptant un trop grand nombre d'élèves pour un seul maître, un instituteur adjoint avait été nommé.

Les instituteurs adjoints ont été successivement

MM. Croizat, Horse, Lacoste, Recurt, Avril, Laugénie, Florence, Perronat, Fourgeot, Rauzy, Pezat, Saubesty, Salin et Dumias.

 

Nous avons vu qu'en 1858, le quartier du Broussey avait une institutrice libre. 

Mmes Croizet, restèrent institutrices très longtemps au Broussey.

Mme Peré succéda aux, dames Croizet comme institutrice publique. Elle fut remplacée par Mlle Dambourgez.

Actuellement, l'école est dirigée par Mme Rainaud, née Lhoiry.

Rions compte trois écoles

L'école des filles, qui est située à un demi-kilomètre de l'agglomération et installée dans un immeuble mis à la disposition des soeurs de la Doctrine chrétienne par feu M. de Gères. Les héritiers ont continué de laisser la jouissance de cet immeuble aux soeurs.

L'école compte de cinquante-cinq à soixante élèves.

Elle est dirigée par Mlle Pignol, en religion soeur Émilie, et par Mlle Arnaud, en religion soeur Gertrude ;

L'école mixte du Broussey, qui compte de vingt à vingt cinq élèves.

Elle est dirigée par M- Rainand. L'immeuble n'appartient pas à la commune il est loué à raison de 200 francs par an.

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L'école de garçons, qui est située place de l'Hôtel de Ville, dans un immeuble appartenant à la commune ; cet immeuble a été restauré grâce à un emprunt communal de 14,325 francs (27 septembre 1876), après une lettre de M. l'Inspecteur primaire, disant que le logement et les classes ont besoin de grandes réparations (murs lézardés, planchers disjoints, ainsi que les portes et fenêtres, dangers pour le maître et les élèves).

Le nombre des élèves varie entre soixante-dix et quatre vingt.

L'école est dirigée par M. Durepaire et par M. Dumias, instituteur adjoint.

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Prix de quelques Denrées

  de 1440 à 1793.

 

Les prix que nous donnons sont empruntés, soit aux archives de la commune, soit à un manuscrit tenu par la famille Courras, de Rions.

En 1440,

4 aloses salées sont vendues 10 sols.

1 boisseau de méture 40 sols.

1 barrique de vin clair 3 livres.

1 boisseau de sel 2s. 1d.

En 1457,

1 barrique -vin blanc est vendue 4 livres.

2 milliers de tuiles sont vendus .5 L. le mille.

1 gabarre de bois 4 L. 20 ardits.

En 1470, 1 tonneau de vin est vendu. . . . .12 livres.

En 1477,

1 saumon est vendu 2 livres.

300 pierres du Tourne 16 livres.

28 livres de cire 8 livres.

En 1490, 

1 barrique vin blanc 7 livres.

1 barrique vin rouge 8 livres.

En 1500, 1 douzaine aloses se vendait 1 livre.

En 1508, 

6 lamproies sont payées 3 L. 20 ardits.

6 moutons 6 L. 27 ardits.

Les robes des jurats valaient 50 sols tournois l'aune.

En 1603, 

une paire de chapons et une paire de perdrix sont vendues 45 sols.

Une chandelle de cire jaune valait 4 sols.

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En 1687, le foin valait 22 sols le quintal et l'avoine 36 sols, 6 deniers le boisseau.

En 1720, le boisseau de blé valait 16 livres.

En 1729, le boisseau de blé valait 13 livres, 10 sols.

En 1742, grande abondance de vin ; les barriques étaient très rares ; les plus mauvaises se vendaient 7 et 8 livres pièce.

En 1748, le blé fut rare et cher ; il valait à Cadillac 28 livres, 5 sols le sac.

En 1752, la douzaine de barriques se vendait 36 et 40 écus.

En 1768, le tonneau vin blanc se vendait 35 écus.

En 1770, le blé a valu 21 livres, 15 sols le vieux ; et 20 livres, 10 sols le nouveau.

En 1771, le vin a valu 66 à 70 écus le blanc et 96 à 100 écus le rouge.

En 1772, la douzaine de barriques valait 40 écus ; et le vin, 35 à 36 écus.

En 1773, le froment s'est vendu 23 livres, 5 sols le boisseau. La récolte en blé cette année fut abondante ; il rendait à 6 gerbes le boisseau et se vendit 17 livres, 5 sols et 18 livres.

En 1781, le sucre s'est vendu 26 et 28 sols la livre ; le café, 22 sols ; l'huile, 20 sols.

Le faissonnat s'est vendu à Bordeaux 50 et 55 livres ; le boisseau de blé, 20 livres ; la douzaine barriques, 50 écus ; le vin,.35 et 38 écus.

En 1785, la chaleur a empêché les blés de former épis ; la paille s'est vendue 8 et 9 livres le fagot  ; le foin, 8 et 10 livres dans l'hiver. Il y a eu abondance de vin ; les blancs se sont vendus 32 et 34 écus ; les rouges, un peu moins. Les barriques neuves valaient 200 livres ; les mauvaises, 50 écus.

Les habitants de Rions s'étant plaints que les boulangers vendaient le pain à un prix bien supérieur à la valeur du blé, le 27 mai 1758 les jurats prirent une délibération par laquelle les boulangers de Rions et de la juridiction furent tenus de se conformer à une taxe établie.

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A cette époque, il y avait trois sortes de pain  : le choine, le pain co et le dernier pain ou pain brun.

 

Taxe du pain.  Prix de la viande.
Années  Choine Pain co Painbrun Boeuf Mouton Veau Porc  
1758 2s  4d 1s  9d 1s  7d 10s 11s 12s 10s
1760 2s  11d 2s  5d 1s  10d 10s 12s 11s 10s
1765 2s  10d 2s  4d 1s  10d 10s 11s 12s 10s
1770 3s  3d 2s  9d 2s  3d 12s 13s 13s 11s
1775 3s  4d 2s  9d 2s  3d  14s 14s 14s 15s
1780 2s  9d 2s  2d 1s  5d 14s 14s 15s 14s
1785 3s 2s  5d 1s  6d 15s 16s 16s 16s
1786 3s  10d 3s  1d 1s  9d 15s 16s 16s 16s
1787 3s  9d 3s 2s 16s 17s 17s 16s
1788 3s  6d 2s  9d 2s 16s 17s 17s 16s
1789 4s  2d 3s  4d 2s  5d 16s 17s 17s 16s
1790 4s  5d 3s  7d 2s  7d 7s  6d 8s 8s  8s
1791 3s  9d 2s  10d 2s 6s  6d 7s 7s 7s  6d
1792 5s 3s  10d 2s        
1793 6s 4s  8d 3s  6d        

Dans le deuxième trimestre de 93, 
le pain co a valu 8s 6d

La livre carnassière était de 40 onces, 
soit environ 1,200 grammes.

Le sol (s) était la vingtième partie de l'ancienne livre ; 
cette dernière valait un peu moins de 1 franc, soit environ 0 fr. 90, 
et le denier (d) était le douzième du sol.  

   

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Tableau des Maires de Rions.

 

Jacob de Larrar de Mélac, de 1770 à 1790.

Jacques Hippolyte Lucat, du 7 février 1790 au 2 novembre 1792.

Laville, du 2 novembre 1792 au 19 floréal an VIII.

Guillaume Bordes, du 9 mai 1800 au 27 juillet 1807.

Pierre Eloi Groc, du 25 août 1807 au 2 mars 1818.

Marc Bordes, du 2 mars 1818 au 4 avril 1825.

de Parouty, du 4 avril 1825 au 15 septembre 1830.

Antoine Alard, du 15 septembre 1830 au 30 mai 1831.

Louis Constantin, du 8 novembre 1831 au 22 mars 1844.

Pierre Dominique Martin, du 22 mars 1844 au 5 avril 1848.

Cyprien André Bordes, exerçant les fonctions de maire, en qualité d'adjoint, du 5 avril 1848 au 20 août 1848, et maire, du 20 août 1848 an 9 mai 1852.

Jacques Lucien Hippolyte Lucat, du 9 mai 1852 au 29 juillet 1852.

Guy Labarthe, du 29 juillet 1852 au 10 septembre 1865.

Victor Maignan, du 10 septembre 1865 au 10 octobre 1870.

Commission Municipale  : du 10 octobre 1870 au 14 mai 1871.

Henri Briol, du 14 mai 1871 au 20 août 1874.

André Vinsot, exerçant les fonctions de maire, comme adjoint, du 20 août 1874 au 31 décembre 1874.

Ferdinand Cardez, du 31 décembre 1874 au 20 mai 1900.

Raymond de Sinéty, maire depuis le 20 mai 1900.

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Tableau des enfants de Rions morts au service du pays.

dans le courant du siècle dernier.

 

Gramidon, chasseur à la 1re compagnie, 1re batterie, 32ème demi-brigade, décédé le 12 floréal an IX, à Ajaccio (Corse).

Pierre Briol, chasseur à la 3ème compagnie, 1re batterie, 23ème demi-brigade, décédé le 23 floréal an IX, à Bastia (Corse).

Martial Guillaud, fusilier au 10ème de ligne, 3ème compagnie, 2ème bataillon, décédé le 18 janvier 1808, à Naples.

Jean Sérafon, fusilier au 10ème de ligne, 3ème compagnie, décédé le 13 mars 1808, à Péséard (Italie).

Jean Carcaud, fusilier au 10ème de ligne,4ème bataillon de grenadiers, décédé le 17 mai 1809, à Naples.

Jean Dubroca, fusilier au 43èmede ligne (armée d'Espagne), décédé le 16 juillet 1809, à Bilbao.

Jean- Duprat, soldat au 3ème régiment d'infanterie de marine, décédé le 26 avril 1818, à Rochefort.

Arnaud Briol, fusilier au 3ème régiment d'infanterie de marine, décédé le 29 mars 1814, à Rochefort.

Jean Massieu, fusilier au 70ème de ligne (grande armée), décédé le 10 janvier 1814 à Erfürt (Prusse).

Jean Dubroca, voltigeur au 70ème de ligne (grande armée),décédé le 11 décembre 1813, à Erfürt (Prusse).

Jean Dufourg, trompette à la 4ème compagnie, 13ème bataillon, train des équipages, décédé à Palencia (Italie).

Jean Delerm, soldat à la 3ème compagnie du 3ème bataillon, train des équipages, décédé le 20 juin 1814 à Rodez.

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Pierre Patrouilleau, fusilier au 19ème de ligne, 5ème compagnie, 1er bataillon, décédé le 6 septembre 1821, à Perpignan.

Antoine Vimeney, voltigeur au 8ème de ligne, 1er bataillon, décédé le 12 janvier 1833, à Lille.

Bernard Sedrac, fusilier au 27ème de ligne, 3ème compagnie, 2ème bataillon, décédé le 4 octobre 1833, à Lyon.

Léonard Deyrix, matelot à bord de l'Edouard, décédé le 18 octobre 1833, à Santiago de cuba.

Léon Guiraud, matelot à bord de l'Edouard, décédé le 27 avril 1834, à Santiago de Cuba.

Jean Gassiot, matelot à bord du Bison, décédé le 11 juin 1838, à 3" 43" latitude nord et 30" 14" longitude ouest.

Louis Turtaut, grenadier au 37ème de ligne, 1er bataillon, décédé le 20 mai 1844, à Blaye.

Jean Videau, voltigeur au 27ème de ligne, 3ème bataillon, décédé le 1er octobre 1848, à Bordeaux.

Léon Sérafon, marin, emporté accidentellement par un boulet, à bord du vaisseau le Sané, devant Salé (Maroc), le 26 novembre 1851.

Jean Ferbos, cuirassier au 1er escadron, décédé le 5 août 1853, à Versailles.

Jérome Signé, marin, décédé le 30 août 1855, à l'hôpital militaire de Toulon.

Jean Duffourg, du 2ème ouvrier, à la 3ème section des commis d'administration, décédé le 2 juillet 1855, à Kamiesh (Crimée).

Jean Moustier, fusilier au 11ème de ligne, 3ème bataillon, 8ème compagnie, décédé le 10 février 1856, à Kamiesh (crimée).

Louis Lucat, fusilier au 41ème de ligne, décédé le 19 septembre 1858, à Tenès (algérie).

Fort Duranteau, soldat au 78ème de la garde mobile, prisonnier de guerre, décédé le 1er mars 1871, à Grabow (Prusse).

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François Dorgueuilh, soldat au 4ème chasseurs d'Afrique, décédé le 21 juillet 1881, à Mascara (Algérie).

Blaise Turtaut, canonnier au 24ème d'artillerie, décédé le 8 août 1881, à Tarbes.

Edouard Gassiot, 2ème canonnier, conducteur au 24ème d'artillerie, décédé le 6 juin 1884, à Tarbes.

Raynond Montassier, caporal au 200ème de ligne, décédé le 21 octobre 1895, à Marobolo (Madagascar).

 

Rions préface.

 

Réalisée le 28 décembre  2005  André Cochet
Mise sur le Web le  décembre  2005

Christian Flages